Tagged: Diderot

Pensées XLIII

Si je peux compter jusqu’à l’infini, quelle est la place d’un Dieu fini ?

Dans la guerre des sexes, j’ai parfois le sentiment d’être seul contre tous.

Le temps qui ferme nos blessures nous rapproche de la mort. Le temps qui nous rapproche de la mort ferme nos blessures.

La certitude de la mort console les malheureux et assombrit les gens heureux, si bien que les premiers ne sont jamais tout à fait malheureux ni les premiers tout à fait heureux.

Diderot, dans ses Pensées philosophiques, est intervenu dans la controverse sur le destin des enfants mort-nés en recommandant ironiquement aux parents de tuer leurs enfants pour leur éviter la damnation. Cet argument porté contre la religion chrétienne peut aussi être un argument en faveur de Grégoire de Rimini, général des augustins, surnommé tortor infantum (le bourreau des enfants) pour sa doctrine selon laquelle les enfants morts non baptisés sont damnés à cause du péché originel (d’après Leibniz, dans les Essais de théodicée).

Diderot disait regretter d’avoir écrit « ce livre abominable », Les Bijoux indiscrets. C’est pourtant le livre qui lui valut la protection de Mme de Pompadour.

« Ce que nous connaissons de l’univers n’est presque rien », dit Leibniz, qui croit à l’existence de planètes habitées, dont certaines par des êtres plus parfaits que nous. Pourquoi la Parole divine n’en dit-elle rien ? (Au moins dans son sens littéral : ces autres planètes sont-elles évoquées par les Écritures de manière ésotérique ?)

Conciliation du déterminisme absolu et de la morale pratique chez Leibniz – et de même chez Schopenhauer. Les actes contraires à la loi et aux mœurs sont peut-être excusables dans la mesure où la personne n’étant pas libre elle n’est pas responsable, mais ils doivent être « punis », de la même manière qu’on enferme les fous jugés irresponsables et dangereux. La justice est un instrument de sélection : elle épure le corps social des individus qui ne peuvent se conformer à ses normes, et ce dans l’intérêt supérieur de sa propre harmonie et de l’intérêt collectif. L’individu a intérêt à se conformer aux attentes sociales et si le déterminisme par lequel il est régi ne lui permet pas d’entendre son intérêt ou de le suivre car d’autres instincts plus forts le poussent en sens contraire, il doit être retranché du corps social. Ses actes ne sont pas à considérer au point de vue de la responsabilité mais à celui du déterminisme dont ils témoignent, et les violations de la loi sont autant d’indices d’une nature antisociale. La justice, comme pour Hobbes, n’a qu’une valeur dissuasive, « médicinale » dans la terminologie de Leibniz. (Essais de théodicée) – Cette théorie pénale est « fixiste » ou conservatrice.

Selon le traité Malleus Maleficarum, les Inquisiteurs sont protégés de la sorcellerie et l’arrestation d’un sorcier sur ordre de l’Inquisition a pour effet de dissiper tous ses sortilèges. De même, le sorcier prisonnier de l’Inquisition ne peut s’évader par magie.

Dans Les Châtiments de Victor Hugo, les oiseaux ne peuvent plus voler dans le ciel au-dessus de la France à cause de Napoléon III : « Les Oiseaux : Il a retiré l’air des cieux et nous fuyons. »

Tous ceux qui passent en France, à partir du dix-neuvième siècle, pour des écrivains catholiques de premier plan (ou presque) étaient des convertis : Huysmans, Léon Bloy, Paul Claudel, Jacques Maritain, Francis Jammes, Charles Péguy, Henri Ghéon, Pierre Jean Jouve, Gabriel Marcel, Julien Green (issu du protestantisme), Ernest Psichari… La seule exception que je connaisse est Bernanos.

J’exigerais des femmes ambitieuses qu’elles sussent plus que les autres. (Dans la langue de La Bruyère, l’imparfait du subjonctif est le temps correct pour l’accord avec le présent du conditionnel : « J’exigerais de ceux qui vont contre le train commun et les grandes règles qu’ils sussent plus que les autres, et qu’ils eussent des raisons claires et de ces arguments qui emportent conviction. »)

Le propre de la femme de qualité, c’est qu’elle ne faisait rien, ni dehors ni chez elle. Les auteurs de ces époques nous disent que la politesse s’acquérait à leur commerce. Nos manières se sont épaissies.

L’agent secret, de Rudyard Kipling à James Bond. Dans Kim de Kipling, la fascination bien anglaise pour l’espionnage (Graham Greene, Somerset Maugham, Ian Fleming…), le déguisement (c’est également le cas de Sherlock Holmes), les mots de passe secrets, les signes cabalistiques, c’est du maçonnisme appliqué, et ce n’est pas noble. – « L’espionnage serait peut-être tolérable s’il pouvait être exercé par d’honnêtes gens ; mais l’infamie nécessaire de la personne peut faire juger de l’infamie de la chose. » (Montesquieu, De l’esprit des lois, Livre XII, c. XXIII)

Dans Kim, Kipling, « le chantre de l’Anglo-Saxon » d’après Jack London, n’hésitait pas à flatter l’indigène, à cause de la menace des autres Blancs sur les colonies anglaises. Il fallait convaincre les races soumises que la domination anglaise était préférable à celle des autres nations européennes. Cela donne une œuvre assez hypocrite et puérile, à tendance humanitariste, et manichéenne à l’encontre non des races de couleur mais de tous les Blancs non anglais.

Le mari trompé, dans Thérèse Raquin, est un « égoïste satisfait ». Je ne connais pas de roman d’adultère bourgeois qui ne charge le portrait du cocu. Pourtant, la reine Guenièvre trompait déjà un homme aussi excellent que le roi Arthur.

Si, comme Barrès l’a prétendu, il y a de la « basse pornographie » dans Zola, les Hussards disciples de Barrès ont largement dépassé celui-là dans le genre, rendant rétrospectivement vaines et creuses les critiques de leur maître contre Zola.

Dans Rome, Zola écrit que l’entrée des républicains dans les États pontificaux y a mis fin au règne des femmes car les prélats, « vieux garçons », étaient sous la coupe de leurs vieilles servantes. Les républicains n’étaient-ils pas sous la coupe de leurs femmes ? La femme mariée aurait moins d’influence sur son mari qu’une servante sur un célibataire ?

La Débâcle est un démenti de La Terre. D’un côté, les parasites sanguinaires ; de l’autre, le travail sain de la terre, la vie saine du travail aux champs (dans la personne de Jean) – La Débâcle que Zola, dans le très conservateur journal Le Gaulois (du juif Meyer), appelle « une œuvre de patriote… maintenant la nécessité de la revanche ».

Nombreux sont ceux qui disent chercher la vérité, auxquels il semble qu’elle parle comme Dieu à saint Augustin : « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvée. »

Ne me dites pas que je n’ai pas de diplôme ou je répondrai que vous valez ceux qui vous ont donné les vôtres.

Aux jeux olympiques de l’Antiquité, la discipline des athlètes comportait l’abstinence sexuelle. Demandant ce qu’ils en pensaient à des amis médecins, je ne pus obtenir d’eux la moindre réponse. C’est comme si la médecine n’avait aujourd’hui rien à dire au sujet de la sexualité : seuls les « sexologues », branche de la psychologie, et les psychanalystes, qui ne connaissent les uns et les autres rien à la physiologie, parlent de sexe.

Herméneutique open data. La connaissance est le traitement quantitatif de l’ensemble des œuvres de la pensée. Toute pensée est un intrant culturel au sens ethnologique ; c’est le traitement statistique qui s’exerce sur elle qui fait sens. (Ne le dites pas aux intellectuels.)

Dans La Force des choses (Folio, vol. I, p. 36), Simone de Beauvoir ne veut pas que son nom soit accolé à celui d’anciens « collabos », elle ne veut « plus entendre leur voix ». P. 35, elle parle de Jouhandeau après-guerre comme si de rien n’était.

Simone de Beauvoir écrit au sujet du procès de Brasillach (ibid., p. 37) : « Quand la sentence tomba, il ne broncha pas. » Quid de la fameuse phrase : « C’est un honneur ! »

J’ai appelé Sartre un « casseur de pédés » (voir JPS : ). Dans La Force des choses (Folio, vol. II), Simone de Beauvoir nous parle de « misogynie pédérastique » (p. 192), de « sadisme pédérastique » à l’encontre des femmes (p. 204), et voir aussi la p. 196. Elle n’oublie pas non plus de souligner sa « conscience chrétienne, démocratique, humaniste » (p. 125). À part ça, le Flore a toujours la cote.

Pour Simone de Beauvoir, en 1949, il ne pouvait être question, avec Nelson Algren, d’aller dans l’Espagne de Franco. En 1959, elle voyage avec Nelson Algren dans l’Espagne de Franco (ibid., pp. 293-4).

Pp. 405-6 (ibid.), Simone de Beauvoir est « stupéfiée » par la « futilité » des « politiciens de carrière », qu’elle découvre à cinquante ans passés (qui plus est en Belgique) ; c’est là que j’ai compris qu’il était plus facile d’avoir une belle « conscience démocratique » dans un monde sans politiciens.

Il est assez ironique que Simone de Beauvoir tire son pessimisme à l’endroit des États-Unis, à cause de leur extéro-conditionnement croissant, d’un livre, La Foule solitaire (The Lonely Crowd), qui est une satire de l’intéro-conditionnement, caractéristique du « barnacled moralizer » et dont les derniers représentants en Amérique sont les fermiers. Dans sa préface à l’édition de 1960, David Riesman exprime d’ailleurs sa surprise que le public ait dans l’ensemble réagi comme Simone de Beauvoir (qu’il ne nomme pas : La Force des choses est postérieur, et Simone de Beauvoir ne semble pas avoir lu la mise au point de 1960), en idéalisant l’intéro-conditionnement.

Dans La Société de consommation, Jean Baudrillard pompe allègrement La Foule solitaire sans beaucoup citer l’ouvrage, et quand il le cite c’est surtout pour rapporter une expression (« objectless craving ») ou se porter en faux contre lui (contre le « standard package »). Or le parallèle entre le passage de la population rurale au productivisme urbain et le passage au consumérisme, le « must have fun », la « consommation-socialisation », tout cela est décrit dans le principe même de l’extéro-conditionnement (other-orientedness). Par ailleurs, Baudrillard écrit que Riesman « parle, à propos de la jeunesse américaine, d’un style Kwakiutl et d’un style Pueblo », alors que Riesman écrit en réalité que le caractère extéro-conditionné des jeunes Américains de la classe moyenne (en voie de massification) est Pueblo et que la société américaine dans son ensemble devient Pueblo alors que les jeunes la voient encore Kwakiutl. Baudrillard va jusqu’à citer le même passage de John Stuart Mill qui est dans La Foule solitaire. Mais à partir d’un constat qui est, au fond, celui de Riesman, Baudrillard déplore une perte de « personnalisation » des relations sociales, alors que Riesman en appelle à une re-dépersonnalisation de ces relations en raison de la charge émotionnelle trop lourde que cette personnalisation représente, par exemple dans le contexte fonctionnel du travail au bureau. – Guy Debord a également pompé La Foule solitaire (La Société du spectacle : « De l’automobile à la télévision, tous les biens sélectionnés par le système spectaculaire sont aussi ses armes pour le renforcement constant des conditions d’isolement des ‘foules solitaires’ »), avec la même erreur d’interprétation.

Selon Freud, la dépense psychique occasionnée par la maladie et par la lutte contre ses symptômes et compulsions conduit à une paralysie face aux tâches importantes de la vie. Or on trouve dans La Foule solitaire de Riesman et al. que le conformisme exerce, dans une société extéro-conditionnée, un effet de stimulation et d’accumulation psychiques, tandis que le non-conformisme a au contraire le même effet que la maladie mentale telle que décrite par Freud. La minorité idéologique subit un appauvrissement psychique qui la caractérise réellement comme malade.

« Liberté en situation » de l’existentialisme. La liberté se détermine en fonction de la situation. Si la situation change, la liberté se détermine autrement. Or Sartre écrit que l’on peut créer une situation, la société sans classes, qui verrait disparaître l’antisémitisme (Réflexions sur la question juive). Si je peux prédire, à partir de l’avènement d’une société sans classes, la fin de l’antisémitisme, c’est-à-dire si X alors Y, je nie la liberté. En effet, si je sais comment la liberté se déterminera face à telle situation, c’est que je sais comment elle doit se déterminer ; je le sais d’après une loi déterministe.

J’ai échoué à entrer en classe prépa littéraire car il n’y avait pas encore le baccalauréat littéraire qu’on a créé par la suite (et j’ai eu 5 sur 20 à l’épreuve de maths) et j’ai raté les concours administratifs à cause de l’épreuve de culture générale qu’il est aujourd’hui question de supprimer. C’est ce qui s’appelle être en avance sur son temps.

Dans l’administration française, on passe des épreuves de « culture générale » pour pouvoir ensuite rédiger des appels d’offre de marchés publics et des bordereaux de sécurité sociale. Et ce n’est pas une insulte à la culture ? – Épreuve de culture générale : être quitte avec la culture.

En fait de philosophes, des spécialistes en humanités (avec un « s »).

Il pourrait aussi y avoir une façon de voir les choses que je soumets à l’appréciation de votre radicalité : si c’est dans les journaux, c’est que ça ne vaut rien. Seulement votre radicalité a besoin des journaux pour exister.

Le « sois toi-même » de toute la pensée « émancipatrice » et publicitaire est une « injonction paradoxale » au sens de double bind schizogène.

Avoir des amis est-il compatible avec la liberté de penser ?

« N’écrivez pas des poèmes d’amour, écrivez sur votre quotidien. » (Rilke, Lettres à un jeune poète) J’ai écrit des poèmes d’amour car c’était mon quotidien !

Pour admirer sincèrement un homme politique, il faut n’admirer aucun poète, aucun écrivain, aucun philosophe.

Le raisonnement selon lequel la monogamie permet à davantage d’hommes de s’unir à une femme ignore complètement l’existence de la prostitution, c’est-à-dire de toute une classe de femmes exploitées et non mariées (peu d’hommes acceptent de se marier avec des prostituées), largement inconnue dans les pays de droit polygamique. À l’époque où Schopenhauer écrivait ses Parerga und Paralipomena, on comptait 80 000 prostituées à Londres, autant de « victimes sacrifiées sur l’autel de la monogamie » (Menschenopfer auf dem Altare der Monogamie).

« L’onction du suffrage universelle » est mystique et fétichiste. De même que la médiocrité de l’homme est couverte par la dignité de prêtre, l’homme qu’est l’élu républicain devient tabou en même temps que prophétique, du moins parmi les fonctionnaires, chez qui l’adhésion à cette mystique est requise.

Toute bibliographie sur Kant a ses nationaux-socialistes : Alfred Baeumler, Gottfried Martin, Martin Heidegger (le moins connu d’entre eux)…

La philosophie n’est pas devenue difficile à partir de Kant : voir la citation ironique par Hobbes du scolastique Suarez, dans son Léviathan. C’est seulement que ce qu’on appelait philosophie, dans les universités, avant lui, tout le fatras scolastique indéchiffrable, et « impuissant » (Balzac), de Suarez et autres, a sombré, tandis que le fatras que l’on appelle encore philosophie après Kant, chez Fichte, Hegel, Husserl…, n’a pas encore eu le temps de sombrer.

L’univers du Big Bang s’étend dans le vide ; l’univers en expansion de Kant s’étend dans un chaos de particules qui en viennent à se soumettre aux forces de l’univers (Dissertation de 1770).

Du commentateur et traducteur de Kant, Alexis Philonenko : Kant « ne part pas toujours de définitions exactement déterminées, et il use de concepts sans toujours observer une grande rigueur. » En guise de reproche, alors que Kant explique qu’il n’est pas approprié de partir de définitions en philosophie, contrairement à la pratique des mathématiques ! Il n’y a pas, en dehors des mathématiques, science intuitive pure, de définition possible des concepts (empiriques comme a priori), seulement une exposition ou explicitation. (Kritik der reinen Vernunft, Reclam 2013, pp. 745-6)

Les fréquences infrarouges et ultraviolettes ont pu être mesurées et sont donc indirectement perçues et attestées comme réelles dans notre expérience. En revanche, les dimensions « surnuméraires » de l’espace sont une construction, non une construction dans l’intuition pure comme les objets de la géométrie mais une construction dans l’entendement pur, au risque qu’elles ne soient qu’un jeu de l’esprit. Le champ de notre sensibilité peut être élargi par la technologie : nous percevons des objets de plus en plus petits, de plus en plus lointains, un spectre de fréquences de plus en plus large mais, ce principe de la technologie étant posé, demeure l’impossibilité d’une appréhension, hors de l’entendement pur, de dimensions surnuméraires de l’espace, du fait que l’espace n’est pas une matière mais la forme même de notre expérience sensible.

Un « espace vectoriel à n dimensions » ne décrit pas l’espace objectal (forme de l’intuition sensible) mais une représentation des dimensions d’un problème.

Pour décrire l’espace, on peut toujours poser n à la place de 3 (dimensions) et voir ce qui en résulte logiquement (en recourant aux opérateurs logiques), mais de ce que les opérations logiques ou formelles soient possibles pour toute valeur arbitrairement choisie il ne résulte pas qu’il soit permis pour toute valeur de tirer des conclusions sur l’étant.

Les mathématiciens retombent en enfance, sauf qu’au lieu de jouer avec des cubes, ils jouent avec des hypercubes.

Le concept d’un triangle est sa pure et simple définition, et les énoncés qui exposent celle-ci sont analytiques ; synthétiques a priori sont les énoncés qui exposent les propriétés du triangle. Les concepts de l’entendement ne sont pas une connaissance synthétique a priori ; il faut, pour une connaissance synthétique a priori, le recours à l’intuition (Anschauung) et à ses formes, l’espace et le temps. C’est parce que l’espace est une forme a priori de notre intuition que la géométrie possède des axiomes apodictiques. – Ce ne serait pas possible si l’espace était une condition objective de l’existence des choses en soi. (Quod est demonstrandum)

La dimension duale « quantitative-visuospatiale » des tests d’intelligence est conforme à la conception kantienne des mathématiques comme science intuitive pure.

Qu’au moins une autre planète soit habitée est plus qu’une opinion (Meinen) : une forte conviction (starkes Glauben). (Kritik der reinen Vernunft)

L’état de nature de Rousseau est la réplique qu’appelait le chapitre XIII du Léviathan. Je veux dire par là que c’en est tantôt la copie et tantôt le contrepied. Son état de nature, Rousseau l’a trouvé dans Hobbes, mais il en a retiré les passions pour les faire naître avec la propriété, c’est-à-dire avec la fin de l’état de nature.

De même, Spinoza est un imitateur de Hobbes. Diderot écrit : « Son dieu [à Hobbes] diffère peu de celui de Spinoza. » (Article Hobbisme de L’Encyclopédie) Il faudrait plutôt dire, par respect de la chronologie, que le dieu de Spinoza diffère peu de celui de Hobbes.

Tous les droits de l’homme sont contenus dans l’habeas corpus.

Rousseau ne veut pas que son Émile devienne forgeron ; il le veut menuisier. Il y a des métiers impurs, réservés aux intouchables.

L’homme à l’état de nature, solitaire, rousseauiste, ne peut même pas cueillir le moindre fruit car les bandes de singes lui interdisent d’approcher des arbres, qui sont leur propriété. Il se fait chasser dans les déserts, où il meurt de soif et de faim. («cuando los cristianos van por la tierra adentro a entrar o hacer guerra a alguna provincia, y pasan por algún bosque donde haya de unos gatos [‘gatos monillos’=monos aulladores] grandes y negros que hay en Tierra Firme, no hacen sino romper troncos y ramas de los árboles y arrojar sobre los cristianos, por los descalabrar; y les conviene cubrirse bien con las rodelas y ir muy sobre aviso para que no reciban daño y les hieran algunos compañeros.» Gonzalo Fernández de Oviedo, Sumario de la historia natural de las Indias, 1526)

Selon Galbraith (Le Nouvel État industriel), un principe de la technostructure est la « décision par le groupe ». Corollairement, le diplôme, gage de connaissances spécialisées et surtout de normalisation, supplante l’expérience. Il se pourrait que les deux soient liés, que le mode de décision par le groupe au sein des organisations implique pour bien fonctionner un formatage des individus qui y participent, formatage dont la meilleure garantie serait le diplôme, bien plus que l’ancienneté, laquelle ne compenserait qu’imparfaitement une normalisation initiale insuffisante.

Tous les grands penseurs ont souligné la nécessité du loisir pour penser. Or la « société de loisir » est celle du loisir pour le loisir, c’est-à-dire de la compensation pour un travail absorbant toute l’énergie humaine, du loisir comme temps de vie qui ne peut, pas plus que le travail, être consacré à la pensée.

Autoportrait par Marc Andriot, 2017

Quand j’avais douze ou treize ans, le mot « blasé » revenait souvent dans les conversations de mon groupe d’âge, où il ne pouvait tout simplement pas s’appliquer. Petits singes.

Dans les mauvais romans didactiques, c’est toujours une femme qui joue le rôle de Candide, comme si la femme était un éternel sauvage au milieu de la civilisation.

Grincements de dents. Le martyr de l’homme d’esprit en société : il attire l’attention des dames et suscite ainsi la haine de leurs cavaliers. Le martyr du penseur est pire encore : il suscite la haine des dames, donc aussi de leurs cavaliers.

Les sophistes, comme les psychanalystes, se faisaient payer.

Les femmes travaillent pour que les hommes puissent les quitter sans remords.

Ceux qui entrent dans les grandes écoles, écoles d’élite, et pour qui dès lors « toutes les portes sont ouvertes », savent qu’ils ont une vie de robot devant eux à moins qu’ils ne se lancent à leur tour en politique, auquel cas ce sera une vie de robot tempérée de bassesse. C’est pourquoi, tant qu’ils ne font pas de politique, personne ne les envie, aussi enviables que soient leurs conditions matérielles d’existence, car il n’y a pas de raison d’envier des machines. Ceux que l’on envie, ce sont les individus vulgaires qu’animent de basses passions.

Les grandes écoles emprisonnent dans un esprit de corps.

Liste des philosophes et penseurs grecs initiés en Égypte, d’après Cheikh Anta Diop : Thalès, Pythagore (passa vingt ans en Égypte, selon Jamblique), Démocrite, Platon (passa treize années en Égypte, d’après Strabon), Eudoxe de Cnide, Orphée de Musaeus, Dédale, Homère, Lycurgue de Sparte, Solon d’Athènes. (Antériorité des civilisations nègres)

Selon Cheikh Anta Diop, il existe en Afrique une polygamie non patriarcale.

Les séries causales indépendantes rendent a priori impossible une prédiction exacte des événements à venir, mais s’il y a eu une cause première il n’existe pas de séries causales indépendantes.

Mes études en province (trois ans) m’ont permis de comprendre que la France tout entière est une « province ». Il n’y a plus que les médias français pour ne pas le voir. – L’intérêt de l’étranger pour la France est purement ethnographique.

Le hadith sur le petit djihad et le grand djihad, que des commentateurs occidentaux bien intentionnés citent volontiers pour émousser la rhétorique islamophobe, n’est, selon les critères islamiques, pas recevable (« baseless »). (Shaykh Muhammad ibn Rabi’ al-Madkhali, professeur à l’Université islamique de Médine, The Reality of Sufism: ‘’Likewise they have removed the spirit of jihad, which is to fight in the way of Allah, with what they claim to be the greater jihad, i.e. striving against one’s own soul. Whereas this is a baseless hadith and has provided the opportunity in the previous two centuries for colonialist powers to occupy most of the Muslim lands.’’ [p.14])

Le postulat de la phrénologie (Gall, Spurzheim) est confirmé si l’on peut répondre par l’affirmative aux deux questions suivantes. 1/ Une bosse crânienne est-elle due à la pression du cortex cérébral sur le crâne ? (Intuitivement, je pense que oui.) 2/ La localisation fonctionnelle étant admise (LeDoux, 1998), existe-t-il une corrélation positive entre le volume de telle partie du cerveau et sa capacité fonctionnelle ? (Intuitivement, je pense que oui.)

Dans Walden Two de Skinner, l’intellectuel Frazier crée une communauté utopique en expliquant que les intellectuels sont sensibles au ressentiment des classes laborieuses. Ce ne sont pas les envieux qui créent des utopies, mais les enviés, qui souffrent de l’envie des envieux. – Peut-être l’envieux pense-t-il quant à lui qu’il serait envieux sous n’importe quel régime.

Marshall McLuhan : Le clownesque est la destinée de la personnalité totale dans le monde des mutilations linéaires.

Kant et Hegel partagent un même fétichisme de la Révolution française alors que l’événement fondateur est la Révolution américaine. La Constitution fédérale américaine est rédigée en 1787 et, soumise à la ratification des États, devient effective après la ratification du neuvième État sur treize, en juin 1788. Le Bill of Rights (les dix premiers amendements de la Constitution) est ratifié par le premier État en novembre 1789 ; la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, en France, datant d’août 1789, elle est donc antérieure. Cependant, il existait des Bills of Rights dans les Constitutions de plusieurs États avant la Constitution fédérale : Pennsylvanie, Caroline du Nord, New Hampshire, Massachusetts, Delaware, Maryland. En outre, l’auteur collectif des Federalist Papers (1787-88) énumère les dispositions de la Constitution fédérale qui rendent en réalité superflu un Bill of Rights (The Federalist, 84). Par conséquent, les événements déterminants de l’une et l’autre Révolutions sont, d’une part, l’adoption de la Constitution fédérale en Amérique et, d’autre part, la proclamation de la Déclaration des droits de l’homme en France, celle-là précédant celle-ci.

Le film Le Prêteur sur gages (The Pawnbroker) de Sidney Lumet (1964) a été, avec sa paire de seins nus, la première entorse au Code Hays définissant des lignes de conduite pour le respect de la décence et de la moralité par l’industrie cinématographique. L’entorse fut justifiée par un impératif pédagogique à montrer les atrocités des camps de concentration nazis (en l’occurrence, des femmes juives violées ou prostituées par les gardiens des camps). Elle devait rester une exception mais les entorses se sont ensuite multipliées, jusqu’à la suppression du Code en 1968. Plus tard, La Liste de Schindler de Steven Spielberg (1993) s’est également servi de la Shoah, pour vendre alcool et cigarettes dans un contexte où la publicité pour ces produits est de plus en plus contrôlée et restreinte : le héros du film est dans quasiment toutes les scènes en train de fumer et/ou de boire de l’alcool.

Surveiller et Punir, de Michel Foucault : une analyse minutieuse d’archives, puis, sans transition, les assertions les plus échevelées sur les délinquants produits par le système pour servir de vivier d’hommes de main occultes aux politiciens, sur le fondement d’aucune preuve documentaire.

Les riches puent. Les pauvres crânent.

Une personne sur cinq reste sans enfant (un ratio qui serait demeuré plus ou moins stable au cours des siècles, si le nombre d’enfants par femme a quant à lui varié). Pour que la population ne diminue pas, 80 personnes, soit 40 couples doivent faire 100 enfants, donc chaque couple doit faire 2,5 enfants.

Il est plus difficile de robotiser un salon de coiffure que le ministère de l’économie.

Puisqu’il est poli, chez les Arabes, de roter à la fin du repas, je ne vois pas pourquoi on ne rote pas dans les restaurants des hôtels à Dubaï. Moi j’ai roté. Une serveuse philippine (ou une cliente occidentale) a poussé une exclamation, mais la cliente bédouine m’a souri.

Mon général n’est « pas maurrassien mais »… il n’a rien lu en dehors de Maurras.

L’univers nous semble si grand parce que notre vie est si courte. Pour une espèce où les individus vivraient des milliards d’années, les distances interstellaires seraient peu de chose.

BNB-Baribas la banque d’un monde qui pue.

Juillet 2017

XLI Florilège à charge

J’appelle l’attention des fonctionnaires – les hauts fonctionnaires mais aussi les bas fonctionnaires – de l’Éducation nationale sur ce florilège à charge afin qu’ils retirent sans attendre des programmes scolaires les auteurs cités.

Les citations sont classées dans l’ordre alphabétique du nom des auteurs, et non par thème, afin que même ceux qui ne seraient intéressés que par une seule sorte de préjugé parcourent l’ensemble du florilège et prennent ainsi conscience de l’infamie et de la stupidité d’une grande partie des écrivains et philosophes de l’Occident.

Les préjugés dont témoignent ces citations nauséabondes montrent que les « grands esprits » ne valent rien. La lecture de ces auteurs nuit au conditionnement et à l’ajustement social des jeunes. Une jeune personne passant du temps à les lire est nécessairement mal préparée à la vie dans une société plurielle et harmonieuse.

Toutes sortes de préjugés sont exprimés dans ce florilège, contre la démocratie, le métissage, les femmes, les gays et lesbiennes, les juifs, les noirs, les jaunes, les gens du voyage… Seuls ceux relatifs à l’islam ont été délibérément omis, pour des raisons de sécurité personnelle, mais je peux vous dire qu’ils sont également légion ; vous n’avez qu’à les chercher vous-mêmes.

Ce florilège vous est offert par Funky Pierrot.

funkypierrot-2

*

Si nous tapions sur les cloches comme sur des gongs, nous n’aurions pas de ces saisissements et de ces surprises ; mais un délire des passions seulement, et quelque convulsion nègre. (Alain, L’esprit des cloches, Propos du 13 septembre 1913)

Heureusement que le vent est tombé… au moins on peut marcher… J’avais cru d’abord qu’il arrivait pour me tuer. Mais non, il mourra peut-être avant moi ce poète qui n’est même pas juif. (Guillaume Apollinaire, Le poète assassiné)

« Soyons sérieux, dit le moine à lorgnon, nous allons traverser une rue habitée par des Juifs. » Dans les rues, à chaque pas de porte, de vieilles femmes, debout comme des sapins dans une forêt, appelaient, faisaient des signes. « Fuyons cette puterie », dit le gros moine (ibid.)

La femme est l’ennemie du rêve (Apollinaire, Couleur du temps)

L’âme des canons est plus sensible / Que l’âme de la femme il ne crie / En elle que l’instinct de l’espèce (ibid.)

Nadie con más vigor que Hitler en estos días ha puesto de relieve el peligro de la mestización de los pueblos. (Alcides Arguedas, Pueblo enfermo [voir ici pour plus d’informations sur cet ouvrage du grand écrivain bolivien])

Les vertus de ceux que la nature a placés en un rang plus élevé sont plus belles ; leurs actes aussi ; par exemple, les vertus et les actes de l’homme sont plus beaux que ceux de la femme. (Aristote, Rhétorique)

Le sang vicié, soit par nature, soit par maladie, est plus noir. (…) C’est l’être humain qui a le sang le plus subtil et le plus pur, alors que, parmi les vivipares, les plus épais et les plus noirs sont ceux du taureau et de l’âne. (…) Le sang des femelles diffère de celui des mâles. Il est, en effet, plus épais et plus noir chez les femelles à santé et âge égaux (Aristote, Histoire des animaux)

…la femme montre plus de compassion que l’homme et est plus portée aux larmes, elle est aussi plus jalouse et plus portée à se plaindre, plus portée aux cris et à donner des coups. La femelle est aussi plus encline au découragement et au désespoir que le mâle, elle est plus impudente, plus menteuse, plus encline à tromper, plus rancunière (Ibid.)

It would still have been better for a man, through the last eighteen hundred years, to have been a Christian, and a member of one of the great Christian communions, than to have been a Jew or a Socinian; because the being in contact with the main stream of human life is of more moment for a man’s total spiritual growth, and for his bringing to perfection the gifts committed to him, which is his business on earth, than any speculative opinion which he may hold or think he holds. (Matthew Arnold, Culture and Anarchy)

Chacune de tes lettres renchérit sur l’incompréhension et la fermeture d’esprit des précédentes, comme toutes les femmes tu juges avec ton sexe, non avec ta pensée. … D’ailleurs, tu ne m’as jamais jugé que sur mon apparence extérieure, comme font toutes les femmes, comme font tous les idiots, alors que c’est mon âme intérieure qui est la plus détruite, la plus ruinée (Antonin Artaud, Lettre de ménage dans Le Pèse-Nerfs)

Que nos scribes continuent encore pour quelque temps d’écrire, nos journalistes de papoter, nos critiques d’ânonner, nos juifs de se couler dans leurs moules à rapines, nos politiques de pérorer, et nos assassins judiciaires de couver en paix leurs forfaits. Nous savons, nous, ce que c’est que la vie. (Antonin Artaud, Lettre aux écoles du Bouddha dans les Textes de la période surréaliste)

Là où il suffit d’être lâche, vil, veule, c’est-à-dire d’être une tapette enculée pour avoir le droit d’exister, c’est là que l’homme va. (Antonin Artaud, États préparatoires à Pour en finir avec le jugement de dieu)

La canne que j’avais à l’époque a été dans l’histoire attribuée à un nommé Jésus-christ qui était un prêtre juif pédéraste de l’époque + il y avait un prêtre juif pédérasse (sic) qui se croyait avoir l’esprit de Jésus-christ (Antonin Artaud, Suppôts et Suppliciations)

Et la lope qui par tout et le reste s’est déjà fait enculer et qui parle ne fut jamais dans quoi que ce soit ni où que ce soit. (Ibid.)

becs auer (bleu violet, velours planque, noirs busons, fils électrons, sur champ total), tirs contre rabbins d’enveloppement. … La pul de putte de la conscience est toujours dans la même de l’identique ligne zute, nez du rabbin esquiché brut. (Ibid.)

Le ressouvenir des circonstances légendaires et qui concernent le Mythe religieux le plus sacré et le plus profond, dans lesquelles cet internement a été décidé réduirait à néant la fable policière juive de la mythomanie et de la folie de persécution. (Artaud, Nouveaux Écrits de Rodez)

L’essentiel jusque-là est de ne pas se laisser influencer par la malice satanique d’un monde qui emploie tous les moyens de persuasion ou de pression pour nous empêcher de briser nos chaînes et de regarder au-dehors de notre actuelle condition. Toutes ces chaînes sont de l’envoûtement et ces envoûtements partent de certains milieux juifs qui ont depuis toujours tenu la police et l’administration. (Ibid.)

Et c’est ainsi que Robert Desnos est mort du typhus dans un camp d’extermination où la « garde-chiourme » nazie avait derrière elle et à travers elle une armée d’envoûteurs juifs ou chrétiens. (Ibid.)

Les banquiers juifs se croyaient à Carthage, car le chef de l’État avait placé en eux sa confiance et, dans leurs coffres sans fond, les deniers de la nation, à zéro et rien pour cent, négoce qui leur permettait de s’enrichir et de moderniser la monnaie d’or et d’argent en substituant au métal des petites peaux de circoncision. (Miguel Ángel Asturias, Monsieur le Président)

…et que tout de même que dans notre âme il y a une partie dominante qui agit par jugement et par délibération, et une autre qui est soumise et qui obéit, ainsi la femme ayant été créée pour l’homme, quoiqu’elle ait dans l’esprit une intelligence raisonnable pareille à la sienne, néanmoins en ce qui est du corps son sexe l’assujettit à l’homme, comme la partie qui nous porte à agir et où se forment les passions, doit être soumise à la raison, et emprunter d’elle la lumière qui la règle dans ses actions. (S. Augustin, Confessions)

Le petit cri rauque et aigu qui paraît être le fond de la langue arabe (Marcel Aymé, Derrière chez Martin)

The women–one half the human race at least–care fifty times more for a marriage than a ministry. (Walter Bagehot, Chapter on The Monarchy in The English Constitution)

Die ,,Lust am Tragischen’’ hat etwas ,,Gewöhnliches’’ – ihr ist selbst das philisterhaft geartete Gemüt zugänglich – der Humor dagegen eignet, als ein privilegium honorum, der élite der Geister – nur die stark an Geist sind, produzieren dies sublimste Destillat aus dem Kontakt zwischen Wille und Intellekt – für Frauen ist das nichts: deren Magen und Lymphdrüsen sind darauf nicht eingerichtet: sie verdauen dem bittersüßen Trank nicht und sondern ihn nicht ab – es wäre bei ihnen ja gegorner Kumiss statt Frischmilsch. (Julius Bahnsen, Das Tragische als Weltgesetz und der Humor als ästhetische Gestalt des Metaphysischen)

Elle [la réaction prussienne] signifie le règne triomphant des Yids [note du traducteur : « Ici, comme en d’autres passages du texte, Bakounine utilise le terme péjoratif russe pour désigner les Juifs, zhid »], d’une bancocratie sous l’égide puissant d’un régime policier, bureaucratique et fiscaliste reposant principalement sur la force militaire et en conséquence despotique par essence tout en se drapant dans les formes parlementaires du pseudo-constitutionnalisme. (Bakounine, Étatisme et Anarchie)

L’élection étendue à tout nous donne le gouvernement par les masses, le seul qui ne soit pas responsable et dont la tyrannie est sans bornes parce qu’elle s’appelle la loi. (Balzac, préface générale à La Comédie humaine, citée par Paul Bourget dans Pages de critique et de doctrine)

Les femmes sont habituées, par je ne sais quelle pente de leur esprit, à ne voir dans un homme de talent que ses défauts, et dans un sot que ses qualités ; elles éprouvent de grandes sympathies pour les qualités du sot qui sont une flatterie perpétuelle de leurs propres défauts, tandis que l’homme supérieur ne leur offre pas assez de jouissances pour compenser ses imperfections. Le talent est une fièvre intermittente, nulle femme n’est jalouse d’en partager seulement les malaises ; toutes elles veulent trouver dans leurs amants des motifs de satisfaire leur vanité. (Balzac, La peau de chagrin)

Un pouvoir impunément bravé touche à sa ruine. Cette maxime est gravée plus profondément au cœur d’une femme qu’à la tête des rois. (Ibid.)

…sa haine [la haine du peuple hébreu] contre les autres nations (Balzac, Louis Lambert)

À dater du moment qu’il avait soigné et soulagé ces deux horribles rebuts du monde [« les deux noirs »], Sombreval avait pris, à leurs yeux, les proportions d’un être surnaturel. Il était pour eux plus puissant et plus redoutable qu’aucun de ces jongleurs qui règnent si despotiquement sur l’imagination fanatisée de leur race… Et comme ils croyaient que la vie lui obéissait, ces esclaves jusqu’à l’intelligence, qui n’avaient dans leur crâne étroit que des notions d’esclaves, s’imaginaient aussi que, le maître parti, la vie devait profiter de son absence pour se révolter. (Barbey d’Aurevilly, Un prêtre marié)

Pero el hombre delfín no viene, y sόlo se acerca a ti con sus feos ofrecimientos este estúpido burgués viejo y lascivo como un mono, ese venerable señor, montaña de carne podrida, coronada con la nieve de las canas, o ese seboso y repugnante judío que quiere comprarte con una migaja del botín que ha conseguido hundiendo las uñas en los bolsillos de los desdichados. (Pío Baroja, La ciudad de la niebla)

…jόvenes judíos que comenzaban la carrera del millόn, de aspecto y gesticulaciones de mono (ibid.)

La femme n’est pas un être indépendant et libre comme nous, elle est asservie à des lois de nature qu’aucune civilisation n’a encore abolies et n’abolira jamais. Elle est une succession de fonctions, et absolument contradictoires. (Henry Bataille, Maman Colibri)

Il n’y a que les israélites pour devenir des amis intimes en cinq minutes. (Henry Bataille, L’Enchantement)

Vos réticences sont exaspérantes, et vous êtes d’une discrétion bien peu israélite ! (Ibid.)

Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive, / Comme au long d’un cadavre un cadavre étendu, / Je me pris à songer près de ce corps vendu / À la triste beauté dont mon désir se prive. (Baudelaire, poème XXXII des Fleurs du Mal)

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, / Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût (Ibid., poème CXXVI Le voyage)

…au-delà de la varangue, le tapage des oiseaux ivres de lumière, et le jacassement des petites négresses… (Baudelaire, Les projets dans Petits Poëmes en prose)

Ah ! vous voulez savoir pourquoi je vous hais aujourd’hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu’à moi de vous l’expliquer ; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple d’imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer. (Baudelaire, Les yeux des pauvres dans Petits Poëmes en prose)

…la plainte d’un peuple [le peuple russe], une plainte qui ne ressemble à celle d’aucun autre peuple – non – pas même à celle du peuple juif, macéré dans son orgueil comme un mort dans les aromates. (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne)

Lorsque parut le premier livre d’Édouard Drumont, l’auteur de cette France juive qui allait éclater comme un coup de tonnerre au cœur d’une société déjà mûre pour le régime des puissances d’argent manœuvrées par l’agioteur juif, avait quarante ans. … Pour Drumont, l’homme juif est le grand exploiteur de nos vices, et s’il favorise la royauté de l’argent, c’est que l’argent est son roi. S’il affaiblit en nous le sens de la race, c’est que la sienne ne prospère qu’auprès des races surmenées, épuisées. (Bernanos, Édouard Drumont : conférence donnée à l’Institut d’Action Française le 28 mai 1929 ; Bernanos est par ailleurs l’auteur de La Grande Peur des bien-pensants, un panégyrique de Drumont)

What though this noble lady [Bournemouth] has lately disfigured her ample bosom with hideous pseudo-modern jewellery in the shape of glittering hotels in the Tel-Aviv style, her handsome form can stand such trashy adornment, for she is lovely still. (John Betjeman, Poet Laureate from 1972 to 1984, First and Last Loves, 1952)

Endurcis-toi le cœur, sois arabe, corsaire, / Injuste, violent, sans foi, double, faussaire. (Boileau, Satire VIII)

Éclaircis des rabbins les savantes ténèbres (Ibid.)

Dans vos discours chagrins plus aigre et plus mordant / Qu’une femme en furie, ou Gautier en plaidant (Boileau, Satire IX)

Saïto avait vécu en pays britannique. Il ne pouvait pas ignorer combien certaines prétentions japonaises y étaient parfois tournées en ridicule, ni les plaisanteries qu’y suscitaient les attitudes copiées par une nation dépourvue d’humour, sur un peuple qui en possédait instinctivement le sens. (Pierre Boulle, Le pont de la rivière Kwaï)

Do you think I am a Jew-usurer (Charlotte Brontë, Jane Eyre)

C’est en fait cette considération qui a dicté ou qui devait dicter notre politique défaitiste à l’intérieur des pays en guerre contre l’Axe. (Cornelius Castoriadis, La société bureaucratique)

Et les enragés petits mongols du Grand-Lama (Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France)

Remueur de tout, Napoléon imagina vers cette époque le Grand Sanhédrin : cette assemblée ne lui adjugea pas Jérusalem ; mais, de conséquence en conséquence, elle a fait tomber les finances du monde aux échoppes des Juifs, et produit par là dans l’économie nationale une fatale subversion. (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)

À Wilna [pendant la retraite de Russie] on ne trouva que des juifs qui jetaient sous les pieds de l’ennemi les malades qu’ils avaient d’abord recueillis par avarice. (Ibid.)

Ne menacer personne, car c’est une conduite de femme. (Chilon, un des sept Sages de la Grèce, cité par Diogène Laërce dans Vies et Doctrines des philosophes illustres)

Les potions orientales ont embaumé l’homme pendant deux mille ans. Le catholicisme – judaïsme latin – a saupoudré de suie indélébile l’exubérance de la Méditerranée. (Cioran, Bréviaire des vaincus)

Sans la fausseté absolue du sexe faible, je ne me serais pas humilié à chercher le ciel. (Ibid.)

Dans l’avenir, si l’humanité doit se recommencer, elle le fera avec ses déchets, avec les mongols de partout, avec la lie des continents ; une civilisation caricaturale se dessinera, à laquelle ceux qui produisirent la véritable assisteront impuissants, honteux, prostrés (Cioran, Syllogismes de l’amertume)

Impuissante comme la mer à prévoir ses agitations, cette nation [la Chine], qui ne se sauve de la destruction que par sa plasticité, montre partout, – comme la nature, – un caractère antique et provisoire, délabré, hasardeux, lacunaire. … L’homme n’a point fait du sol une conquête suivie, un aménagement définitif et raisonné ; la multitude broute par l’herbe. (Paul Claudel, Connaissance de l’Est)

Juive, tiens-toi, et ne me lèche pas les mains passionnément comme ces affreux petits chiens fiévreux et affectueux. … – Tu m’insultes, c’est bon ! (Paul Claudel, Le Pain dur)

Les grands hommes de la Révolution française furent les victimes de Plutarque. Toujours l’art d’après l’art, la politique d’après la politique. … Changer les lois en s’assemblant, en délibérant, il y a bien des chances pour que de fausses lois remplacent des lois fausses. (Jean Cocteau, Antigone, dans les Notes)

…une tête vigoureusement modelée en méplats d’ombre et lumineux reliefs, une tête puissante et difforme, au visage camard et tourmenté, pathétique et brutal : le masque tragique, mystérieux et répulsif de l’âme nègre … l’ineffable insolence de ses longs yeux exorbités comme des yeux de crustacé (Joseph Conrad, Le Nègre du « Narcisse »)

N’allez pas la voir aujourd’hui, cette ancienne couveuse dans laquelle sont écloses tant de célébrités politiques et littéraires. Vous ne trouveriez plus qu’un café du boulevard tout comme un autre, avec des groupes de vilains petits juifs qui discutent sur la cote des prochaines courses, et, çà et là, une pauvre cocotte en ruines, une femme de restaurant de nuit, fardée comme Jézabel et mourant de chagrin devant son bock. (François Coppée, Toute une jeunesse)

Retapeur de casseroles, / Sale gitan vagabond, / Je claque des castagnoles / Et chatouille le jambon… (Tristan Corbière, poème Elizir d’amor dans Les Amours jaunes)

Toi que l’on compare à la femme… / – Pourquoi ? – Pour ton âge ? ou ton âme / De caillou cuit ?… (Ibid., poème À l’Etna)

De là, les enfants mêlés, détestables, / Serviteurs mauvais de nos enfants purs, / Qui, multipliés ainsi que les sables / Feront révolter, dans les jours futurs, / Les peuples soumis, nettoyeurs d’étables. (Charles Cros, Chanson de route arya dans Le Coffret de santal)

Vous écoutez sa prophétie / D’un air bestialement fier. / Car la femme ne se soucie / Pas plus de demain que d’hier. (Ibid., poème Paroles perdues)

Tu mens trop ! Toute femme ment. (Charles Cros, Le Collier de griffes)

On trouvait donc réunies en elle les vertus souveraines qui destinent une femme à dominer le monde par le fléau de sa beauté impure. (D’Annunzio, Triomphe de la mort ; sur D’Annunzio, voyez aussi mon billet De D’Annunzio, du fascisme et de la Révolution mexicaine [ici] où se trouvent notamment des extraits de sa correspondance avec Mussolini)

Les critiques du très vieil art moderne – venus des Europes plus ou moins centrales, donc de nulle part (Salvador Dali, Les Cocus du vieil art moderne)

Comme le dit le poète grec Xénarque, « heureuse la vie des cigales, car elles ont des épouses muettes. » (Darwin, La descendance de l’homme et la sélection sexuelle)

Quelques observateurs compétents attribuent la fréquence ordinaire de l’infanticide au désir qu’ont les femmes de conserver leur beauté. (Ibid.)

De peur de donner l’éveil sur ses projets, il tourna carrément à droite, enfila jusqu’au bout les arcades Bab-Azoun, où du fond de leurs noires boutiques des nuées de juifs algériens le regardaient passer, embusqués dans un coin comme des araignées. (Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon)

Dans un coin, sous une tente rapetassée de mille couleurs, un greffier maure, avec un grand livre et des lunettes. Ici, un groupe, des cris de rage : c’est un jeu de roulette, installé sur une mesure à blé, et des Kabyles qui s’éventrent autour… Là-bas, des trépignements, une joie, des rires : c’est un marchand juif avec sa mule, qu’on regarde se noyer dans le Chéliff… (Ibid.)

[Au casino] Plus loin, ce sont des tribus de juifs algériens, jouant en famille. Les hommes ont le costume oriental hideusement agrémenté de bas bleus et de casquettes de velours. Les femmes, bouffies et blafardes, se tiennent toutes raides dans leurs étroits plastrons d’or… Groupée autour des tables, toute la tribu piaille, se concerte, compte sur ses doigts et joue peu. De temps en temps seulement, après de longs conciliabules, un vieux patriarche à barbe de Père éternel se détache, et va risquer le douro familial… C’est alors, tant que la partie dure, un scintillement d’yeux hébraïques tournés vers la table, terribles yeux d’aimant noir qui font frétiller les pièces d’or sur le tapis et finissent par les attirer tout doucement comme par un fil. (Ibid.)

Les huit petites Péruviennes avec leur teint de safran, leurs traits en désordre, les rubans vifs de leurs toilettes tranchant sur les tons de lézard des modes anglaises, pauvres petits pays-chauds qu’on se figurait si bien grimaçant, gambadant à la cime des cocotiers et qui, plus encore que les autres victimes, faisaient peine à regarder dans cet état de mutisme et de congélation. (Alphonse Daudet, Tartarin sur les Alpes)

Velu, hirsute, criard, avec sa devise de « Fen dé brut !… faisons du bruit !… » le lieutenant de la milice était tellement du Midi qu’il en était nègre, et nègre pas seulement par la noirceur de la peau et les cheveux crépus, mais aussi par sa lâcheté, son désir de plaire, dansant toujours la bamboula du succès devant le plus fort. (Alphonse Daudet, Port-Tarascon)

Il y avait chez ces juives de Bordeaux une crasseuse rapacité, un amour de l’expédient, qui les faisait rester à la maison des journées entières couvertes de guenilles, en camisoles sur des jupes à volants, aux pieds des vieux souliers de bal, et c’est ainsi que Numa les trouvait le plus souvent, en train de jouer aux cartes et de s’injurier comme dans une voiture de saltimbanques. (Alphonse Daudet, Numa Roumestan)

Diese mühsam unterhaltene Anlage ist das Einzige, was man an Vegetation in der Umgebend von Aden zu sehen bekommt. Wir stiegen ans Land, da wo, als Mittelpunkt des Verkehrs, das schmutzige Hotel liegt. Vor demselben gingen jüdische Geldwechsler in langem Kaftan und von den Schläfen herabhängenden Judenlocken, unaufhörlich mit dem Gelde in ihren Händen klappernd, hin und her. Ich wechselte eine Rupie, indem ich mich darauf gefasst machte, betrogen zu werden. Diese Erwartung bestätigte sich; unter dem Wechselgelde befand sich ein falsches Stück, wie ich erst durch andere und zu spät erfuhr. (Paul Deussen, Erinnerungen an Indien)

Ces goûts abominables [l’homosexualité], d’où viennent-ils ? Partout d’une pauvreté d’organisation dans les jeunes gens, et de la corruption de la tête dans les vieillards. De l’attrait de la beauté dans Athènes, de la disette des femmes dans Rome, de la crainte de la vérole à Paris. (Diderot, Le Rêve de d’Alembert)

Il n’eût point perdu si souvent le salaire de son travail, ne se fût point fait mépriser du peuple et traiter de Juif par le philosophe Diderot pour ce travail même [de copiste de musique]. Tous ces profits mesquins sont méprisés des grandes âmes. L’illustre Diderot qui ne souille point ses mains d’un travail mercenaire et dédaigne les petits gains usuriers, est aux yeux de l’Europe entière un Sage aussi vertueux que désintéressé ; et le copiste J.J. prenant dix sols par page de son travail pour s’aider à vivre est un Juif que son avidité fait universellement mépriser. (Diderot tel qu’évoqué par Rousseau, au sujet de Jean-Jacques, dans les Dialogues)

Il entra. C’était un homme de taille moyenne, aux cheveux, à la barbe et aux yeux noirs, avec quelque chose de youpin (Sheeny) s’agissant du nez. (Arthur Conan Doyle, Les Mémoires de Sherlock Holmes)

[Dans la bouche de Sherlock Holmes, pour dire que la personne est endettée] Il est entre les mains des Juifs. (Arthur Conan Doyle, Les Archives de Sherlock Holmes)

Malone vit ses entrées à Fleet Street bloquées par la rumeur de son indépendance. Sa place au sein de la rédaction fut prise par un jeune juif alcoolique qui se fit immédiatement accepter par une série d’articles hautement caustiques sur les phénomènes psychiques, émaillés d’assurances qu’il abordait le sujet dans un esprit parfaitement ouvert et impartial. (Arthur Conan Doyle, Au pays des brumes)

‘Round-headed,’ he muttered. ‘Brachycephalic, grey-eyed, black-haired, with suggestion of the negroid. Celtic, I presume?’ (Professor Challenger, in Arthur Conan Doyle, The Lost World)

Svengali’s other friend and pupil was (or rather had been) the mysterious Honorine, of whose conquest he was much given to boast, hinting that she was une jeune femme du monde. This was not the case. Mademoiselle Honorine Cahen (better known in the Quartier Latin as Mimi la Salope) was a dirty, drabby little dolly-mop of a Jewess, a model for the figure – a very humble person indeed, socially. (George Du Maurier, Trilby)

Je vois s’équarrir mollement dans la chaleur les toits de Courcelles, parc humide où les Juifves [sic] m’ont fait tant de mal. (Léon-Paul Fargue, Épaisseurs)

Alors, arrivent les Patagons de Montparnasse, avec leurs cors-aux-pieds dans la bouche, les dissidents plus verts que jaunes, plus huileux que verts ; les Juifs-Nègres, les Polonais intellectuels, avec leurs dents en chasse-pierre, avec leurs femmes, le nez percé d’un collier de coquillages (ibid.)

The savage tribes on our Western frontier ought to be regarded as our natural enemies, their [Britain and Spain’s] natural allies, because they have most to fear from us, and most to hope from them. (Federalist Papers)

Fast durch alle Länder Europas verbreitet sich ein mächtiger, feindselig gesinnter Staat, der mit allen übrigen im beständigen Kriege steht, und der in manchen fürchterlich schwer auf die Bürger drückt; es ist das Judenthum. … Menschenrechte müssen sie haben, ob sie gleich uns dieselben nicht zugestehen; denn sie sind Menschen, und ihre Ungerechtigkeit berechtigt uns nicht, ihnen gleich zu werden. … Aber ihnen Bürgerrechte zu geben, dazu sehe ich wenigstens kein Mittel, als das, in einer Nacht ihnen allen die Köpfe abzuschneiden, und andere aufzusetzen, in denen auch nicht eine jüdische Idee sei. Um uns vor ihnen zu schützen, dazu sehe ich wieder kein anderes Mittel, als ihnen ihr gelobtes Land zu erobern, und sie alle dahin zu schicken. (Fichte, Beitrag zur Berichtigung der Urteile des Publikums über die französische Revolution)

Une fois, elle lui amena un individu replet, ayant de petits yeux à la chinoise, un nez en bec de vautour. C’était M. Goutman, négociant en articles de piété … Barberou exposa les faits : pour une créance de mille francs doublée par suite de manœuvres usuraires, il avait livré à Goutman trois mille francs de vins ; ce qui payerait sa dette avec mille francs de bénéfice, mais au contraire, il en devait trois mille. Ses patrons le renverraient, on le poursuivrait ! – « Crapaud ! brigand ! sale juif ! – Et ça dîne dans les presbytères ! D’ailleurs, tout ce qui touche à la calotte !… » Il déblatéra contre les prêtres (Flaubert, Bouvard et Pécuchet)

Un juif, à barbe rouge, et la peau maculée de lèpre, s’avance tout près de lui ; – et ricanant horriblement : Son âme [à Jésus] était l’âme d’Esaü ! Il souffrait de la maladie bellérophontienne ; et sa mère, la parfumeuse, s’est livrée à Pantherus, un soldat romain, sur des gerbes de maïs, un soir de moisson. (Flaubert, La Tentation de saint Antoine)

Barons juifs entasseurs d’écus, / épiciers chauves et cocus / et généraux de Bolivie / ostentent d’un air convaincu / leur bedaine et leur trou du cul / aux doucheurs dont l’âme est ravie. (Georges Fourest, Épître falote et balnéaire à Joseph Savary, dilettante bourguignon dans La Négresse blonde)

D’abord un monsieur Alexandre / qu’on patronyme Nathanson / sur un mode rêveur et tendre / entonna la chanson / des monacos : « – J’ai la galette / et Verlaine avait le talent, / modulait-il, ça se complète : / disons-mieux : c’est équivalent ! » (Georges Fourest, Le banquet Paul Verlaine dans Le Géranium ovipare)

Quand elles arrivent dans nos villes [les femmes étrangères], avec leurs superbes bagages, les belles à peu près nues sous leur soie ou leur fourrure, les laides portant arrogamment leur laideur comme une beauté parce que c’est une laideur étrangère, c’en est fini, dans l’armée et dans l’art, de la paix des ménages. Car le goût de l’étranger agit plus puissant sur un homme que le goût du foyer. (Jean Giraudoux, Amphitryon 38)

Des races qui ne peuvent rien pour sa race, elle [la France] a su fort bien se débarrasser dès leur première insistance. Poitiers l’a débarrassée des Arabes et des Noirs ; Châlons, des Asiatiques. (Jean Giraudoux, Pleins pouvoirs)

En ce qui concerne les migrations provoquées par lui-même, notre État n’a pas eu plus de prévoyance. Il n’a jamais été guidé que par des considérations matérielles. D’abord, alors qu’il pouvait choisir parmi les races les plus voisines de la nôtre, il a favorisé l’irruption et l’installation en France de races primitives ou imperméables, dont les civilisations, par leur médiocrité ou leur caractère exclusif, ne peuvent donner que des amalgames lamentables et rabaisser le standard de vie et la valeur technique de la classe ouvrière française. L’Arabe pullule à Grenelle et à Pantin. (Ibid.)

Le parlementarisme lui semblait [à Goethe] le type même de « l’éparpillement désorganisateur » – la formule est citée par M. d’Harcourt – et il déclarait à Eckermann que la seule action efficace, dans le domaine des réalisations, était celle du pouvoir absolu, mainteneur de la durée. (Goethe : la présente citation est dans Paul Bourget, Au service de l’ordre II : Notes sociales)

Des gens crochus sortis de Sion (Émile Goudeau, Fleurs du bitume)

‘Ah, the fierce-hearted wolves,’ she [She] said, ‘the followers of Sense and many gods–greedy of gain and faction-torn. I can see their dark faces yet. So they crucified their Messiah? Well can I believe it. That he was a Son of the Living Spirit would be naught to them, if indeed He was so, and of that we will talk afterwards. They would care naught for any God if he came not with pomp and power. They, a chosen people, a vessel of Him they call Jehovah, ay, and a vessel of Baal, and a vessel of Astoreth, and a vessel of the gods of the Egyptians–a high-stomached people, greedy of aught that brought them wealth and power.  So they crucified their Messiah because He came in lowly guise (Ridder Haggard, She)

Les Orientaux n’avaient pas leurs pareils pour imaginer des erreurs colossales, des produits du délire de cerveaux malades. (Knut Hamsun, Mystères)

Pour la femme, elle est telle que tous les sages le savaient déjà : pourvue de facultés infiniment médiocres, mais riche d’irresponsabilités, de vanité, de frivolité. Elle a beaucoup de l’enfant, sans rien de son innocence. (Knut Hamsun, Un vagabond joue en sourdine)

Il était ce qu’il avait l’air d’être, un sang-mêlé, sans empreinte forte, ce n’était pas un pur-sang, seulement un mélange, inauthentique, un peu de tout, habile en matières scolaires, mais hors d’état de faire de grandes choses. (Knut Hamsun, Mais la vie continue)

Il était trop peu un héros, c’était un mélange de races, un mixte, c’était même un premier mélange qui n’est fait de rien d’autre que de deux moitiés. (Ibid.)

Nous trouvons dans la religion hindoue l’abandon à la sensualité la plus profonde, la plus grossière, même comme culte, et d’autre part la fuite dans l’abstraction la plus haute et la plus vide, par suite, dans la négation pure, le néant – le sublime qui consiste à renoncer à tout le concret. (Hegel, Leçons sur l’histoire de la philosophie : La Philosophie orientale)

La philosophie hindoue est une philosophie dont le fond est essentiellement puéril. Ses abstractions les plus sublimes s’achèvent immédiatement en images des plus matérielles, en comparaisons tirées de la vie ordinaire qui les confirment seules. (Ibid.)

La langue chinoise est si peu précise qu’elle n’a ni préposition, ni désignation des cas, des mots sont mis plutôt les uns à côté des autres. Les déterminations demeurent ainsi dans l’indétermination. (Ibid.)

Diese beiden Nationen [die Chinesen und die Indier] ermangeln jedoch, man muß sagen gänzlich, des wesentlichen Bewußtseins des Freheitsbegriffs. (Hegel, Vorlesungen über die Philosophie der Geschichte: Einleitung)

Bei den Negern ist nämlich das Charakteristische gerade, daß ihr Bewußtsein noch nicht zur Anschauung irgendeiner festen Objektivität gekommen ist, wie zum Beispiel Gott, Gesetz, bei welcher der Mensch mit seinem Willen wäre und darin die Anschauung seines Wesens hätte. Zu dieser Unterscheidung seiner als des Einzelnen und seiner wesentlichen Allgemeinheit ist der Afrikaner in seiner unterschiedslosen, gedrungenen Einheit nocht nicht gekommen, wodurch das Wissen von einem absoluten Wesen, das ein anderes, höheres gegen das Selbst wäre, ganz fehlt. Der Neger stellt, wie schon gesagt worden ist, den natürlichen Menschen in seiner ganzen Wildheit und Unbändigkeit dar; von aller Ehrfurcht und Sittlichkeit, von dem, was Gefühl heißt, muß man abstrahieren, wenn man ihn richtig auffassen will: es ist nichts an das Menschliche Anklingende in diesem Charakter zu finden. (Ibid.)

Die Neger besitzen daher diese vollkommene Verachtung der Menschen, welche eigentlich nach der Seite des Rechts und der Sittlichkeit hin die Grundbestimmung bildet. Es ist auch kein Wissen von Unsterblichkeit der Seele vorhanden, obwohl Totengespenster vorkommen. Die Wertlosigkeit der Menschen geht ins Unglaubliche; die Tyrannei gilt für kein Unrecht, und es ist als etwas ganz Verbreitetes und Erlaubtes betrachtet, Menschenfleisch zu essen. Bei uns hält der Instinkt davon ab, wenn man überhaupt beim Menschen vom Instinkte sprechen kann. Aber bei dem Neger ist dies nicht der Fall, und den Menschen zu verzehren hängt mit dem afrikanischen Prinzip überhaupt zusammen; für den sinnlichen Neger ist das Menschenfleisch nur Sinnliches, Fleisch überhaupt. (Ibid.)

Aus allen diesen verschiedentlich angeführten Zügen geht hervor, daß es die Unbändigkeit ist, welche den Charakter der Neger bezeichnet. Dieser Zustand ist keiner Entwicklung und Bildung fähig, und wie wir sie heute sehen, so sind sie immer gewesen. (Ibid.)

Mit dieser Verworfenheit hängt die große Immoralität der Chinesen zusammen. Sie sind dafür bekannt, zu betrügen, wo sie nur irgend können: der Freund betrügt den Freund, und keiner nimmt es dem andern übel, wenn etwa der Betrug nicht gelang oder zu seiner Kenntnis kommt. Sie verfahren dabei auf eine listige und abgefeimte Weise, so daß sich die Europäer im Verkehr mit ihnen gewaltig in acht zu nehmen haben. (Hegel, Vorlesungen über die Philosophie der Geschichte, Erster Teil: Die orientalische Welt)

So feige und schwächlich die Inder sonst sind, so wenig kostet es sie, sich dem Höchsten, der Vernichtung aufzuopfern, und die Sitte zum Beispiel, daß die Weiber sich nach dem Tode ihres Mannes verbrennen, hängt mit dieser Ansicht zusammen. (Ibid.)

Wie von dem jüdischen Volke gesagt werden kann, daß es gerade darum, weil es unmittelbar vor der Pforte des Heils stehe, das verworfenste sei und gewesen sei (Hegel, Phänomenologie des Geistes: V Gewißheit und Wahrheit der Vernunft)

[Carl Schmitt cite la pensée ci-dessus dans Die geistesgeschichtliche Lage des heutigen Parlamentarismus, 1923 : „Die Leistung Marx bestand darin, daß er den Bourgeois aus der Sphäre aristokratischen und literarischen Ressentiments zu einer welthistorischen Figur erhob, die nicht im moralischen, sondern im Hegelischen Sinne das absolut Unmenschliche sein mußte, um in unmittelbarer Notwendigkeit das Gute und absolut Menschliche als seinen Gegensatz hervorzurufen, ähnlich wie nach Hegel (Phänomenologie II 257) „von dem jüdischen Volke gesagt werden kann, daß es gerade darum, weil es unmittelbar vor der Pforte des Heils stehe, das verworfenste sei“.“]

Indem das Gemeinwesen sich nur durch die Störung der Familienglückseligkeit und die Auflösung des Selbstbewußtseins in das allgemeine sein Bestehen gibt, erzeugt es sich an dem, was es unterdrückt und was ihm zugleich wesentlich ist, an der Weiblichkeit überhaupt seinen innern Feind. Diese – die ewige Ironie des Gemeinwesens – verändert durch die Intrige den allgemeinen Zweck der Regierung in einen Privatzweck, verwandelt ihre allgemeine Tätigkeit in ein Werk dieses bestimmten Individuums, und verkehrt das allgemeine Eigentum des Staats zu einem Besitz und Putz der Familie. Sie macht hiedurch die ernsthafte Weisheit des reifen Alters, das, der Einzelnheit – der Lust und dem Genusse, sowie der wirklichen Tätigkeit – abgestorben, nur das Allgemeine denkt und besorgt, zum Spotte für den Mutwillen der unreifen Jugend, und zur Verachtung für ihren Enthusiasmus (Hegel, Phänomenologie des Geistes: VI Der Geist)

Nicht zu leugnen sind die verkehrten und unmoralischen Begriffe der Juden von dem Zorn, der Parteilichkeit, dem Hasse gegen andere Völker, der Intoleranz ihres Jehova, – Begriffe, die leider in die Praxis und Theorie der christlichen Religion übergegangen sind und zuviel Schaden angerichtet haben, als daß man nicht wünschen sollte, daß in einer menschenfreundlicheren Religion ihren Ursprung gehabt oder weniger von ihr angenommen hätte. (Hegel, Fragmente über Volksreligion und Christentum)

Sowie die Seele der jüdischen Nationalität, das odium generis humani, im geringsten nachließ und freundlichere Dämonen sie mit Fremden einigten und über die Grenzen, die jener Haß steckte, hinübertrugen, so waren sie Überläufer, schweiften in das Gebiet eines Genusses, das nicht in gleicher Knechtschaft stand wie ihr bisheriges (Hegel, Der Geist des Judentums)

Am Haufen der Juden mußte sein [Jesu] Versuch scheitern, ihnen das Bewußtsein von etwas Göttlichem zu geben; denn der Glaube an etwas Göttliches, an etwas Großes kann nicht im Kote wohnen. (Hegel, Der Geist des Christentums und sein Schicksal)

Et en particulier, ce qui est mis sur le marché aujourd’hui comme philosophie du national-socialisme, et qui n’a rien à voir avec la vérité interne et la grandeur de ce mouvement (c’est-à-dire avec la rencontre, la correspondance, entre la technique déterminée planétairement et l’homme moderne) fait sa pêche dans les eaux troubles de ces « valeurs » et de ces « totalités ». (Heidegger, Introduction à la métaphysique)

Meantime, the last thirty years have made it clearer that the planet-wide movement of modern technicity is a power whose magnitude in determining [our] history can hardly be overestimated. For me today it is a decisive question as to how any political system – and which one – can be adapted to an epoch of technicity. I know of no answer to this question. I am not convinced that it is democracy. (Heidegger, dans l’interview donnée au journal Der Spiegel pour être publiée après sa mort, et qui le fut conformément à l’accord passé, en 1976)

Frauenzimmer sind unser Publikum, unsre Aspasien des Geschmacks und der Philosophie. Wir wissen kartesianische Wirbel und newtonische Attraktionen in einen Schnürleib einzukleiden: schreiben Geschichte, Predigten und was nicht mehr? für und als Weiber. (Herder, Auch eine Philosophie der Geschichte zur Bildung der Menschheit)

Les corps privés réguliers, mais illicites, sont ceux dont les membres s’unissent en une seule personne qui les représente, sans aucune autorisation publique du tout. Ce sont les regroupements de mendiants, de voleurs et de gitans formés pour mieux organiser mendicité et vol. (Hobbes, Léviathan)

Credat Judaeus Apella, non ego. (Horace, Sermones seu Saturae)

Les juifs triomphent, groupe avare / Et sans foi (Victor Hugo, Les Châtiments)

Tous sont contents, soudards, francs viveurs, gens dévote … / Grecs, juifs, quiconque a mis sa conscience en vente ; / Quiconque vole et ment cum privilegio (Ibid.)

Et si quelque bandit, corse, juif ou païen, / Vient nous aider avec le parjure à la bouche, / Le sabre aux dents, la torche au poing, sanglant, farouche, / Volant et massacrant, nous lui dirons : C’est bien ! (Ibid.)

Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches, / Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches, / Amis de Fould le juif et de Maupas le grec, / Laissez le pauvre en pleurs sous la porte cochère ; / Engraissez-vous, vivez, et faites bonne chère… – / Mangez, moi je préfère, / Probité, ton pain sec. (Ibid.)

Au poëte qu’emporte l’âme, / Qui combat dans leur culte infâme / Les payens comme les hébreux, / Et qui, la tête la première, / Plonge, éperdu, dans la lumière, / À travers leur dieu ténébreux ! (Victor Hugo, L’Art d’être grand-père)

Et que l’honnêteté publique est en détresse, / Princes, de voir qu’on fait une guerre traîtresse (…) Ayant des espions, des colporteurs de balle, / Des moines mendiants et des juifs pour appuis, / Et l’empoisonnement des sources et des puits. (Victor Hugo, La Légende des siècles : Les quatre jours d’Elciis)

Que l’Écosse ait sa claymore, / Le juif sa rage, et le more / Son yatagan (Victor Hugo, La Légende des siècles : Océan)

Comme la nature a donné à l’homme la supériorité sur la femme, en le douant d’une plus grande force à la fois d’esprit et de corps, c’est son rôle d’alléger cette supériorité, autant que possible, par la générosité de sa conduite, et par une déférence et une complaisance étudiées pour toutes ses inclinations et opinions. Des nations barbares déploient cette supériorité en réduisant leurs femmes à l’esclavage le plus abject : en les confinant, en les battant, en les vendant, en les tuant. Mais le sexe mâle, dans les peuples policés, manifeste son autorité d’une manière plus généreuse, quoique non moins évidente, par la civilité, par le respect, par la complaisance et, en un mot, par la galanterie. (Hume, Essais esthétiques)

M. Hume défie qui que ce soit de citer un seul exemple d’un nègre ayant montré du talent et affirme que parmi les centaines de milliers de Noirs que l’on transporte de leur pays dans d’autres, bien qu’un très grand nombre d’entre eux soient mis en liberté, il ne s’en est jamais trouvé un seul qui, soit en art, soit dans les sciences, ou en quelque autre louable qualité, ait joué un grand rôle, alors que parmi les Blancs il en est constamment qui, partis des derniers rangs du peuple, s’élèvent soudain et, grâce à des dons supérieurs, acquièrent de la considération dans le monde. (David Hume, cité par Kant in Observations sur le sentiment du beau et du sublime)

Ça promet, dans l’avenir, une jolie littérature, car, pour plaire aux femmes, il faut naturellement énoncer, en un style secouru, des idées déjà digérées et toujours chauves. (Joris-Karl Huysmans, Là-bas)

Durtal frôla une face faisandée, des yeux liquides et en gomme, des joues plâtrées de fard, des lèvres peintes et il pensa qu’il était tombé dans un repaire de sodomites. (…) Durtal reconnut sous la robe rouge [d’enfant de chœur] le « petit Jésus » qui gardait la porte quand il entra et il comprit le rôle réservé à cet homme dont la sacrilège ordure se substituait à cette pureté de l’enfance que veut l’Église. (Ibid.)

…il avait aussi parcouru les coulisses, tâté des actrices et des chanteuses, subi, en sus de la bêtise innée des femmes, la délirante vanité des cabotines (Huysmans, À rebours)

…sa théorie du Pessimisme [à Schopenhauer] était, en somme, la grande consolatrice des intelligences choisies, des âmes élevées ; elle révélait la société telle qu’elle est, insistait sur la sottise innée des femmes, vous signalait les ornières (Ibid.)

They had saved on lots of things in life, and there were lots of things they hadn’t had at all, but they had had in every corner of Europe their swing among the demons of Jews. (Henry James, The Spoils of Poynton)

…the greatest Jew who had ever tracked a victim (ibid., 1897 version)

Ô le désespoir de Pygmalion, s’il n’eût pas été un fourneau, qui aurait pu créer une statue et qui ne fit qu’une femme ! (Alfred Jarry, L’Amour Absolu)

Ils sont le sexe du Mensonge, qui est femelle. (Ibid.)

Dans la mesure où les philosophies chinoise et hindoue nous sont accessibles aujourd’hui grâce aux traductions et interprétations, elles sont dans leur ensemble, si on les compare à celle de l’Occident, d’une envergure incomparablement moindre et elles sont loin d’offrir la même richesse dans la diversité. … Le parallèle que nous avons tracé entre les trois évolutions – Chine, Inde, Occident – est juste historiquement. Il nous donne pourtant une image faussée en paraissant attribuer une importance égale à toutes trois. Pour nous, tel n’est pas le cas. Les aperçus irremplaçables que nous donne la pensée asiatique ne doivent pas nous dissimuler le fait que toute l’abondance des idées qui nous animent réellement nous vient encore de la pensée occidentale. C’est là seulement qu’il y a des distinctions claires, des problèmes bien définis, une relation avec les sciences, des discussions où le conflit se poursuit jusque dans le détail, des chaînes de raisonnement de longue haleine, tout ce qui nous est indispensable. (Karl Jaspers, Introduction à la philosophie : Annexe)

Rien n’est plus clairement écrit dans le livre des destinées que l’affranchissement des Noirs, et il est tout aussi certain que les deux races également libres ne pourront vivre sous le même gouvernement. La nature, l’habitude et l’opinion ont établi entre elles des barrières insurmontables. (Jefferson, Mémoires, cités par Tocqueville dans De la démocratie en Amérique)

Pesadilla de olores … Unas veces es olor a gallinero –¡oh angustiosa comida de nido del Barrio chino!–; otras, a literatura judía –¡oh actriz suicida!–; otras, a grasas de todas las latitudes… (Juan Ramón Jiménez, Diario de un poeta reciencasado)

Ces vices contre nature (crimina carnis contra naturam) [l’homosexualité et la bestialité] que l’on qualifie aussi d’innommables, en tant que lésion faite à l’humanité en notre propre personne, aucune restriction ni aucune exception ne saurait les soustraire à une totale réprobation. (Kant, Métaphysique des mœurs)

Comment va-t-on s’y prendre pour punir des crimes qui ne permettent aucune riposte, soit parce que les peines seraient en soi impossibles soit parce qu’elles constitueraient elles-mêmes un crime punissable envers l’humanité en général, comme par exemple dans le cas de viol, dans celui de pédérastie ou de bestialité ? Les deux premiers devraient être punis de castration (ce qu’a subi un eunuque blanc ou noir au sérail), le dernier, d’expulsion à perpétuité de la société civile, car le criminel s’est lui-même rendu indigne de la société humaine. (Ibid.)

Les nègres d’Afrique n’ont par nature aucun sentiment qui s’élève au-dessus du puéril. M. Hume défie qui que ce soit de citer un seul exemple d’un nègre ayant montré du talent et affirme que parmi les centaines de milliers de Noirs que l’on transporte de leur pays dans d’autres, bien qu’un très grand nombre d’entre eux soient mis en liberté, il ne s’en est jamais trouvé un seul qui, soit en art, soit dans les sciences, ou en quelque autre louable qualité, ait joué un grand rôle, alors que parmi les Blancs il en est constamment qui, partis des derniers rangs du peuple, s’élèvent soudain et, grâce à des dons supérieurs, acquièrent de la considération dans le monde. … La religion fétichiste, largement répandue parmi eux, est peut-être une sorte d’idolâtrie qui s’enfonce aussi loin dans la puérilité qu’il semble possible à la nature humaine. … Les Noirs sont très vaniteux, mais à la manière nègre, et si bavards qu’il faut les disperser à coups de bâtons. (Kant, Observations sur le sentiment du beau et du sublime)

Des prophètes juifs avaient beau jeu pour prédire que, tôt ou tard, non seulement la décadence, mais même une ruine complète, menaçaient leur État car ils étaient eux-mêmes les auteurs de ce destin. – Comme conducteurs du peuple, ils avaient alourdi leur constitution de tant de charges ecclésiastiques et de charges civiles issues des premières, que leur État devint tout à fait incapable de garder une existence cohérente pour son compte, surtout au milieu des peuples voisins ; et, des jérémiades de leurs prêtres, il ne devait sortir naturellement que du vent parce que ceux-ci, dans leur entêtement, restaient sur leur idée d’une constitution insoutenable qu’ils avaient établie eux-mêmes. (Kant, Opuscules historiques)

Wenn daher der große moralische Volkslehrer sagte: ,,Meine Gebote sind nicht schwer’’, so wollte er dadurch nicht sagen, sie bedürfen nur geringen Aufwand von Kräften, um sie zu erfüllen; denn in der Tat sind sie als solche, welche reine Herzensgesinnungen fordern, das Schwerste unter allem, was geboten werden mag; aber sie sind für einen Vernünftigen doch unendlich leichter als Gebote einer geschäftigen Nichtstuerei (gratis anhelare, multa agendo nihil agere), dergleichen die waren, welche das Judentum begründete; denn das Mechanisch-Leichte fühlt der vernünftige Mann zentnerschwer, wenn er sieht, daß die darauf verwandte Mühe doch zu nichts nützt. (Kant, Anthropologie in pragmatischer Hinsicht)

Die unter uns lebenden Palästiner sind durch ihren Wuchergeist seit ihrem Exil, auch was die größte Menge betrifft, in den nicht ungegründeten Ruf des Betruges gekommen. Es scheint nun zwar befremdlich, sich eine Nation von Betrügern zu denken; aber ebenso befremdlich ist es doch auch, eine Nation von lauter Kaufleuten zu denken, deren bei weitem größter Teil, durch einen alten, von dem Staat, darin sie leben, anerkannten Aberglauben verbunden, keine bürgerliche Ehre sucht, sondern dieser ihren Verlust durch die Vorteile der Überlistung des Volks, unter dem sie Schutz finden, und selbst ihrer untereinander ersetzen wollen. Nun kann dieses bei einer ganzen Nation von lauter Kaufleuten als nicht-produzierenden Gliedern der Gesellschaft (z.B. der Juden in Polen) auch nicht anders sein (ibid.)

Only that–is it not true, thou shopkeeper’s soul clad in velvet?–only that the case of Judas is almost laughable, so that on internal grounds one is nearly tempted to doubt if it is historically true, that a Jew–and that is what Judas was after all–that a Jew had so little understanding of money that for thirty pieces of silver he was ready (if one would put it so) to dispose of such a prodigious money value as Jesus Christ represented, the greatest source of revenue ever encountered in the world, on which a million quadrillions have been realized, to dispose of it for thirty pieces of silver! (Kierkegaard, Articles in The Fatherland)

For it may be, as Don Juan says to Zerline, that only in the soft arms of a blameless wife does true felicity reside, and possibly it is true, as both poets and prose writers have affirmed, that in these soft arms one forgets the world’s alarms; but the question is whether there is not also something else one can only too easily forget in these soft arms–namely, what Christianity is. And the older I grow the clearer it becomes to me that the twaddle into which Christianity has sunk, especially in Protestantism, and more especially in Denmark, is due in part to the fact that these soft arms have come to interfere a little too much, so that for the sake of Christianity one might require the respective proprietors of these soft arms to retire a little more into the background. (Kierkegaard, The Instant, No. 4)

‘’Beware of them that like to walk in long robes.’’ (Mark 12:38 ; Luke 20:46) … And long robes–in fact that is feminine attire. Thereby thought is led on to something which is also characteristic of official Christianity, the unmanliness of using cunning, untruth and lies as its power. (Kierkegaard, The Instant, No. 5)

En quelque sorte Eve signifie le fait d’être dérivé. Le dérivé n’est jamais aussi parfait que le primordial. … Cette dérivation de la femme explique en outre en quel sens elle est plus faible que l’homme, chose admise de tout temps, d’un pacha comme d’un chevalier romantique. (Kierkegaard, Le concept de l’angoisse)

Mais la virilité précisément est du ressort elle aussi de l’esprit, au contraire de la féminité, synthèse inférieure. (Kierkegaard, Traité du désespoir)

The essentially Christian is an offense to the Jew in me and a foolishness to the Greek in me (Kierkegaard, Judge For Yourself!)

The difficulty of the problem is promptly turned into an indictment of the book, and just as Jews drained money out of the country by means of stocks and bonds, so too superficiality takes substance or significance out of literature (Kierkegaard, Two Ages: A Literary Review)

Christ’s life was in fact the truth, and therefore Christ himself says (when he explains more explicitly the words: My kingdom is not of this world; if my kingdom were of this world, my servants would have fought for it so I would not be handed over to the Jews): For this I was born, and for this I have come into the world, that I shall witness to the truth. (Kierkegaard, Practice in Christianity)

La considération sensuelle du grand et de l’étonnant, le nec plus ultra de l’imploration la plus outrée d’un peuple méridional est un pas en arrière vers l’idolâtrie si on la compare au rapport spirituel de l’intériorité. (Kierkegaard, Post-scriptum aux Miettes philosophiques)

Seuls les tziganes, les bandes de brigands et les filous ont pour maxime de ne jamais revenir là où ils ont été une fois. (Ibid.)

Alors tout devient bavardage et criailleries de femmes, car les juifs et les femmes, on le sait déjà, crient en une minute plus qu’un homme ne peut faire dans toute sa vie. (Ibid.)

Seule la démocratie, la plus tyrannique des formes de gouvernement, oblige chaque homme à une participation positive, à quoi les sociétés et les assemblées générales de notre époque ne font que trop penser. Est-ce de la tyrannie qu’un seul veuille gouverner et nous laisser, nous autres, être libres ? Non, mais c’est de la tyrannie que tous veuillent gouverner et par-dessus le marché obliger un chacun à participer au gouvernement, et même celui qui prie de la façon la plus instante que l’on s’y passe de lui. (Ibid.)

If to this we now add the fact that no one has ever yet succeeded in getting the better of a lady in an argument, that woman’s dialectic capacity has reduced many an opponent to silence, then one certainly comprehends her superiority in intellectual matters, a superiority that extends to all branches of the mental faculties. (Kierkegaard, Another defense of woman’s great abilities)

…ces âmes mercenaires accomplissent leur devoir, mais se permettent néanmoins comme les juifs de rogner quelque peu la monnaie (Kierkegaard, Ou bien… ou bien… : Diapsalmata)

À juger de cette femme par sa beauté, sa jeunesse, sa fierté et ses dédains, il n’y a personne qui doute que ce ne soit un héros qui doive un jour la charmer : son choix est fait, c’est un petit monstre qui manque d’esprit. (La Bruyère, Les Caractères)

Ils ont quelque chose de sauvage en eux, qui fait qu’ils ne peuvent pas habiter longtemps sous le toit d’une maison, et qui les pousse à errer sur les routes. … Et si, par extraordinaire, un romanichel s’est civilisé assez pour travailler, tu ne le verras jamais rien exécuter de neuf : il ne fera que rapiécer et rafistoler des vieilleries. (Selma Lagerlöf, Le Monde des trolls)

Ah ! si rendant ce sceptre à ses mains légitimes, / Plaçant sur ton pavois de royales victimes, / Tes mains des saints bandeaux avaient lavé l’affront ! / Soldat vengeur des rois, plus grand que ces rois même, / De quel divin parfum, de quel pur diadème / L’histoire aurait sacré ton front ! (Lamartine, Bonaparte, dans Nouvelles Méditations poétiques) [La Révolution française un « affront »]

Serions-nous donc pareils au peuple déicide, / Qui, dans l’aveuglement de son orgueil stupide, / Du sang de son Sauveur teignit Jérusalem ? / Prit l’empire du ciel pour l’empire du monde, / Et dit en blasphémant : Que ton sang nous inonde, / Ô roi de Bethléem ! (Lamartine, Aux Chrétiens dans les temps d’épreuve, dans Harmonies poétiques et religieuses)

Son sexe de la femme avait l’imprévoyance (Lamartine, La chute d’un ange)

L’esprit de la plupart des femmes sert plus à fortifier leur folie que leur raison. (La Rochefoucauld, Maximes et Pensées)

LSD is a specific cure for homosexuality. (Timothy Leary, The Politics of Ecstasy)

The rabbi! Psychoanalytic rabbinical rabbit! (Timothy Leary, High Priest)

L’esclave et l’homme noir à la face abêtie (Leconte de Lisle Les Paraboles de Dom Guy dans Poèmes barbares)

Quiconque met en avant le slogan d’une culture nationale juive est l’ennemi du prolétariat, le défenseur du vieil élément de caste du judaïsme, l’instrument des rabbins et de la bourgeoisie. (Lénine, 1913)

Not that I stand for socialism. I don’t. All our folks was a long time in America, an’ I for one won’t stand for a lot of fat Germans an’ greasy Russian Jews tellin’ me how to run my country when they can’t speak English yet. (Billy Roberts in The Valley of the Moon by Jack London)

What does a Chink do? Work his damned head off. That’s all he’s good for. To hell with work, if that’s the whole of the game. (Ibid.)

Scabs! Not only do the Chinese attract Western companies for their longer working days, they don’t even respect Western work legislation: “No eight hour for them. It’s eighteen hours. The last coolie is a partner with a microscopic share. That’s the way Wing Fo Wong gets around the eight hour law.” (Jack London, The Little Lady of the Big House)

They found the small hall packed by the Oakland socialists … The speaker, a clever Jew … The man’s stooped and narrow shoulders and weazened chest proclaimed him the true child of the crowded ghetto, and strong on Martin was the age-long struggle of the feeble, wretched slaves against the lordly handful of men who ruled over them and would rule over them to the end of time. To Martin the withered wisp of a creature was a symbol. He was the figure that stood forth representative of the whole miserable mass of weaklings and inefficients who perished according to biological law on the ragged confines of life. They were the unfit. In spite of their cunning philosophy and of their antlike proclivities for cooperation, Nature rejected them for the exceptional man. (Jack London, Martin Eden)

Bassett laughed aloud, almost with madness, at the thought of this wonderful messenger, winged with intelligence across space, to fall into a bushman stronghold and be worshipped by ape-like, man-eating and head-hunting savages. It was as if God’s Word had fallen into the muck mire of the abyss underlying the bottom of hell; as if Jehovah’s Commandments had been presented on carved stone to the monkeys of the monkey cage at the Zoo; as if the Sermon on the Mount had been preached in a roaring bedlam of lunatics. (Jack London, The Red One)

Perhaps the blame may be shouldered upon Shylock, Fagin, and their ilk; but I had conceived an entirely different type of individual. This man–why, he was clean to look at … By his brow he is a thinker, but his intellect has been prostituted to a mercenary exaction of toll from misery. His nerve centres of judgment and will have not been employed in solving the problems of life, but in maintaining his own solvency by the insolvency of others. He trades upon sorrow and draws a livelihood from misfortune. He transmutes tears into treasure, and from nakedness and hunger garbs himself in clean linen and develops the round of his belly. He is a bloodsucker and a vampire. He lays unholy hands on heaven and hell at cent. per cent., and his very existence is a sacrilege and a blasphemy. (Jack London, Revolution and Other Essays)

The Korean is the perfect type of inefficiency–of utter worthlessness. (Ibid.)

Nous traversâmes cette Babel [Singapour] au soleil levant. Et puis ce fut une émotion, de retrouver là, à deux pas de l’immonde grouillement chinois, le calme d’une église française. (Pierre Loti, Pêcheur d’Islande)

Cette macaque de confiance [la négresse Kadidja] (Pierre Loti, Aziyadé)

…avec une intonation aiguë de négresse ou de macaque (Ibid.)

De ce fouillis de putréfaction matérielle et spirituelle, les blasphèmes d’une centaine de dialectes assaillent le ciel. … Des faces basanées, marquées par le péché, disparaissent des fenêtres quand des visiteurs s’aventurent jusque-là. La police désespère d’y ramener l’ordre, et essaye plutôt d’élever des barrières pour protéger le monde extérieur de la contagion. (Howard P. Lovecraft, Horreur à Red Hook)

Aux États-Unis, le nom d’« Empire invisible » évoque un groupe de nobles gentlemen sudistes, souvent calomniés, qui protégèrent leurs foyers des menées diaboliques des nègres et des aventuriers venus du Nord pendant les années d’anarchie qui suivirent la guerre de Sécession : le redoutable Ku-Klux-Klan. (Howard P. Lovecraft, Au rédacteur en chef de The All-Story Weekly, collection Bouquins, volume I)

C’est aux hommes d’abord que la nature imposa le travail de la laine avant de le livrer aux femmes ; car le sexe mâle est de beaucoup le plus habile et le plus industrieux. (Lucrèce, De la nature)

Esta materialidad pervirtiό su fervor primitivo [el fervor primitivo del Santo Tribunal], limitando sus persecuciones al hereje rico. Su desdén por los gitanos, introductores de brujerías tan peligrosas como los naipes, que fueron primitivamente libros de suertes, es una prueba. (Leopoldo Lugones, El imperio jesuítico)

Uno y otro conquistador imperaron sobre el indio, al considerarse sus inmutables superiores por la civilizaciόn y por la raza; y éste, con rigor o con dulzura, fue declarado, desde luego, incapaz. Aquí  reside la falta de lόgica de la conquista espiritual, pues esa incapacidad acarreaba incontestablemente el exterminio. La conquista laica habríalo realizado, poblando al país con elementos superiores y con mestizos, que eran libres por la ley, a beneficio de las actuales generaciones. (Ibid.)

Hoy por hoy, la humanidad no existe ante la justicia sino como una entidad abstracta cuya efectividad en el hecho se prepara, entre otras cosas, con el predominio de la razas superiores a las cuales pertenece semejante ideal; habiendo concurrido entonces a realizarlo, las mismas transgresiones aparentes que por su resultado se justifican ante la historia. No es posible aplicar a priori los principios de la justicia, ni hay mal absoluto en ninguna acciόn. Si el exterminio de los indios resulta provechoso a la raza blanca, ya es bueno para ésta; y si la humanidad se beneficia con su triunfo, el acto tiene también de su parte a la justicia cuya base está en predomino del interés colectivo sobre el parcial. (Ibid.)

En våt zigenare / kommer med fiolen under rocken, / hans hår är rakt och svart som på en häst, / dock ofta smekt i natten av en smutsig hand / med tunga silverringar. (Artur Lundkvist, poème Jiménez du recueil Liv som gräss)

…aldrig riktigt ung och oerfaren, / mera lik en tattarjänta med silverslant i örat, / lätt förförd i vårvinterns sista hö (ibid., poème Skatan)

Sur la rout’ des Saintes-Maries / Les Rabouins semblaient s’engueuler. / Mais dans leur langue de Hongrie / Ce n’était que mots d’amitié. (Pierre Mac Orlan, La route d’Aigues-Mortes dans Poésies documentaires complètes)

La nature est femme ; il est indispensable, pour la dominer, de la battre, de la bousculer. Elle cède plus volontiers aux hommes de cette trempe qu’aux froids calculateurs ; c’est aussi pourquoi, en tant que femme, elle préfère les jeunes gens, qui la traitent avec moins de respect, avec plus de feu et plus d’audace. (Machiavel, Le Prince)

Soyez maudits, pourritures de royaumes et de démocraties, avec vos « liberté-égalité » décaties ! (Vladimir Maïakovski, Ça va bien ! Poème d’Octobre)

Der echte Schönheitssinn irrt nie. Er muß den Kreis über das Dreieck, das Rechteck über das Quadrat, das mittelländische Meer über die Nordsee, den schönen Mann über das schöne Weib stellen, er kann nicht anders urteilen; denn er urteilt nach klaren und unwandelbaren Gesetzen. (Philipp Mainländer, Die Philosophie der Erlösung: Ästhetik 9.)

Der strenge Kastenstaat entstand erst, als ein halbwildes, unbändiges, zahlreiches Volk von Besiegten in den Rahmen der Gesellschaft aufgenommen und die Sklaverei begründet worden war, und auch dann nur allmählich. Daß eine Verschmelzung nicht stattfand, ist leicht zu erklären. Dem Halbwilden von rohen Sitten, häßlicher Gestalt und dunkler Farbe gegenüber, mußte sich der stolze, schöne Arier als ein Wesen höherer Art fühlen und vor einer geschlechtlichen Vermischung mit ihm einen wahren Abscheu haben. (Ibid. : Politik 8.)

Was nun die Juden selbst betrifft, so kann nicht geleugnet werden, daß die ihnen plötzlich gegebene Freiheit sonderbare Erscheinungen hervorrief. Viele von ihnen, gestützt auf ihren Mammon, sind keck, anmaßend, frech, und Manche bewahrheiten, was Schopenhauer von Allen sagt, „Die dem Nationalcharakter der Juden (die Race Mauschel nennt er sie einmal) anhängenden bekannten Fehler, worunter eine wundersame Abwesenheit alles Dessen, was das Wort verecundia ausdrückt“. (Ibid. : Anhang: Kritik der Lehren Kants und Schopenhauers)

Über Zulässigkeit oder Unzulässigkeit der Päderastie läßt sich gar nicht streiten. Sie ist verurteilt. … Stellt man sich auf den Standpunkt der Griechen, so ist die absolute Keuschheit lediglich ein besseres Mittel als die Päderastie zum selben Zweck. Vom Standpunkt unseres heutigen Wissens dagegen lassen sich beide Mittel gar nicht einander vergleichen. Durch die Moral sind sie radikal verschieden. (Philipp Mainländer, Ährenlese)

Dann frage ich: Mannigfache Mittel? Nur das Mittel der Onanie können Sie anführen; denn die Entleerung der Genitalien im Schlafe steht dem Menschen nicht „zu Gebote“, während Päderastie und Bestialität in die Kategorie der Begattung gehören, obgleich sie widernatürlich sind. Hatten Sie aber Onanie und Päderastie und Sodomie im Auge, so darf ich wohl fragen: Wie konnten Sie diese Auschweifungen neben die natürliche geschlechtliche Begattung stellen? (Mainländer, Kritik der Hartmannschen Philosophie des Unbewußten)

La femme est une merveilleuse créature, un sylphe, une forme vaporeuse, le rêve d’une existence. Que fait-elle ? Elle passe, se donne à un hercule de foire ou à un garçon boucher. Elle tombe dans ses bras, appuie sa tête sur son épaule et regarde malicieusement autour d’elle comme si elle voulait dire « oui, cassez-vous la tête devant ce phénomène », et nous nous la cassons. (Thomas Mann, Tristan)

Queste possibilità diventate comuni, non suscitano curiosità alcuna negli spiriti superficiali, assolutamente incapaci di approfondire qualsiasi fatto nuovo come gli arabi che guardavano con indifferenza i primi aeroplani nel cielo di Tripoli. (Marinetti, Distruzione della sintassi Immaginazione senza fili Parole in libertà)

9. – Noi vogliamo glorificare la guerra – sola igiene del mondo – il militarismo, il patriotismo, il gesto distruttore dei libertarî, le belle idee per cui si muore et il disprezzo della donna. 10. – Noi vogliamo distruggere i musei, le biblioteche, le accademie d’ogni specie, e combattere contro il moralismo, il femminismo e contro ogni civiltà opportunistica o utilitaria. (Marinetti, Manifesto del Futurismo)

Ne me dis plus [s’adresse à un Grec] ton frère, sinon je vais, moi [Celte], t’appeler ma sœur. (Martial, Épigrammes) [On trouve la même pensée dans le Spicilège de Montesquieu, pensée dont l’auteur serait « Aristarque » : « Qu’il n’arrive point, dit Aristarque, à ce beau visage, à ce doucereux, de m’appeler frère, car je l’appellerais sœur. (203) »]

Contre Célie, qui se donne à tous sauf aux Romains (Ibid.)

Qui dit Arabe dit voleur, sans exception. (Maupassant, Sous le soleil)

Malgré leur misère et l’espèce d’aversion qu’ils inspirent, les Bohémiens jouissent cependant d’une certaine considération parmi les gens peu éclairés, et ils en sont très vains. Ils se sentent une race supérieure pour l’intelligence et méprisent cordialement le peuple qui leur donne l’hospitalité. (Mérimée, Carmen)

« Nous ne sommes pas faits pour planter des choux, dit-elle [Carmen] ; notre destin à nous, c’est de vivre aux dépens des payllos [les non-gitans]. » (Ibid.)

Rosine est de cette branche [des Juifs] dont le type roux dominant est plus répugnant encore que tous les autres. Où les hommes ont la poitrine étroite et de longs cous de poulet avec des pommes d’Adam proéminentes. Tout chez eux semble couvert de taches de rousseur. Et ces hommes doivent souffrir pendant toute leur existence la torture lancinante de leurs désirs lubriques, contre lesquels ils mènent secrètement une guerre ininterrompue et vaine. (Gustav Meyrink, Le Golem)

On m’écrit « Vous regretterez l’Équateur et les Indiens ! J’en ai vu (en cire) au musée de Berlin. Quelle poésie ils contiennent ! » J’avais déjà dit que je détestais les Indiens. … Ces gens n’ont pas de saints, et puis la manière que je m’entende avec des brachycéphales ? (Henri Michaux, Ecuador : Journal de voyage)

J’ai vu la femme, couveuse d’épines, la femme monotone à l’ennui facile, avec la glande d’un organe honteux faisant la douceur de ses yeux. Les ornements dont elle se couvrait, qu’elle aimait tant, disaient « Moi. Moi. Moi ». (Henri Michaux, Épreuves, exorcismes)

N’y a-t-il pas quelque chose de féminin, et de ridicule, dans ce culte du corps ? (Henry Miller, Virage à quatre-vingts : Réflexions sur la mort de Mishima)

Le visage brun à cheveux blancs, au nez aplati les accueillit d’un sourire amical caractéristique du pays thaï. Sourire de pure forme, rien d’autre. (Yukio Mishima, Le Temple de l’aube)

Je me souviens que, enfant, il [Mishima] adora Jeanne d’Arc – jusqu’au jour où il découvrit que c’était une femme. (Mishima, selon Henry Miller dans Virage à quatre-vingts : Réflexions sur la mort de Mishima) [L’anecdote apparaît au premier chapitre de Confession d’un masque.]

C’est comme un nouvel État dans l’État : et celui qui est à la cour, à Paris, dans les provinces, qui voit agir des ministres, des magistrats, des prélats, s’il ne connaît les femmes qui les gouvernent, est comme un homme qui voit bien une machine qui joue, mais qui n’en connaît point les ressorts. (Montesquieu, Lettres persanes)

Il règne en Asie un esprit de servitude qui ne l’a jamais quittée ; et, dans toutes les Histoires de ce pays, il n’est pas possible de trouver un seul trait qui marque une âme libre. (Montesquieu, Réflexions sur la monarchie universelle en Europe ; passage repris dans L’esprit des lois, Livre XVII, c. VI : « Il règne en Asie un esprit de servitude qui ne l’a jamais quittée ; et, dans toutes les histoires de ce pays, il n’est pas possible de trouver un seul trait qui marque une âme libre : on n’y trouve que l’héroïsme de la servitude. »)

Du temps de Plutarque, les parcs où l’on combattait à nu, et les jeux de la lutte, rendaient les jeunes gens lâches, les portaient à un amour infâme, et n’en faisaient que des baladins (Montesquieu, De l’esprit des lois)

Comme les femmes, par leur état, sont assez portées au mariage, les gains que la loi leur donne sur les biens de leur mari [par la communauté des biens] sont inutiles. Mais ils seraient très pernicieux dans une république, parce que leurs richesses particulières produisent le luxe. (Ibid. ; ce qui se comprend à l’aune des passages qui précèdent dans le livre, et notamment : « Les femmes ont peu de retenue dans les monarchies, parce que, la distinction des rangs les appelant à la cour, elles y vont prendre cet esprit de liberté qui est peu près le seul qu’on y tolère. Chacun se sert de leurs agréments et de leurs passions pour avancer sa fortune ; et comme leur faiblesse ne leur permet pas l’orgueil, mais la vanité, le luxe y règne toujours avec elles. »)

Les femmes ont naturellement à remplir tant de devoirs qui leur sont propres, qu’on ne peut assez les séparer de tout ce qui pourrait leur donner d’autres idées, de tout ce qu’on traite d’amusements et de tout ce qu’on appelle des affaires. (Ibid.)

Au Japon, où les lois renversent toutes les idées de la raison humaine + Le peuple japonais a un caractère si atroce, que ses législateurs et ses magistrats n’ont pu avoir aucune confiance en lui : ils ne lui ont mis devant les yeux que des juges, des menaces et des châtiments ; ils l’ont soumis, pour chaque démarche, à l’inquisition et à la police. (Ibid.)

Il semble que les eunuques, en Orient, soient un mal nécessaire. (Ibid.)

Ce qu’il y a de singulier, c’est que les Chinois, dont la vie est entièrement dirigée par les rites, sont néanmoins le peuple le plus fourbe de la terre. Cela paraît surtout dans le commerce, qui n’a jamais pu leur inspirer la bonne foi qui lui est naturelle. Celui qui achète doit porter sa propre balance ; chaque marchand en ayant trois, une forte pour acheter, une légère pour vendre, et une juste pour ceux qui sont sur leurs gardes. (Ibid.)

La plupart des peuples des côtes de l’Afrique sont sauvages ou barbares. Je crois que cela vient beaucoup de ce que des pays presque inhabitables séparent de petits pays qui peuvent être habités. Ils sont sans industrie ; ils n’ont point d’arts ; ils ont en abondance des métaux précieux qu’ils tiennent immédiatement des mains de la nature. Tous les peuples policés sont donc en état de négocier avec eux avec avantage ; ils peuvent leur faire estimer beaucoup des choses de nulle valeur, et en recevoir un très grand prix. (Ibid.)

Le commerce passa à une nation pour lors couverte d’infamie, et bientôt il ne fut plus distingué des usures les plus affreuses, des monopoles, de la levée des subsides et de tous les moyens malhonnêtes d’acquérir de l’argent. Les Juifs, enrichis par leurs exactions, étaient pillés par les princes avec la même tyrannie : chose qui consolait les peuples, et ne les soulageait pas. (Ibid.)

L’extraordinaire dans le petit, qui fait le caractère du Talmud, comme l’extraordinaire dans le grand fait celui des Livres saints, a beaucoup étréci la tête des docteurs juifs. (Montesquieu, Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères)

Un homme à bonnes fortunes peut devenir très sottement glorieux, parce qu’il fait beaucoup de cas du goût des femmes : ce goût, cependant, prouve leur faiblesse, et non pas son mérite, un consentement de machine, et non pas un jugement de l’esprit. (Ibid.)

Le nègre et la femme sont deux créatures de passion et d’instinct … Ce n’est pas le jour que les nègres vainquent, c’est la nuit, à la faveur de l’ombre, par les armes de la musique, par les « batteries », par la chair… (Paul Morand, Magie noire)

Le saxophone était tenu par un grand beau garçon [noir], avec cet air méprisant qu’ils n’ont pas chez nous et qu’ils prennent tout de suite en France. – Dès qu’ils ont eu des femmes blanches. (Ibid.)

Il avait pour les femmes cet énorme et indifférent appétit du mâle noir, à qui la quantité seule importe. (Ibid.)

À l’Est, le style byzantin se mélangea avec les traditions des populations locales, en particulier avec la Perse de la période sassanide, et produisit d’Ispahan à Grenade toutes les œuvres que l’on nomme de manière erronée l’art arabe (car les Arabes n’ont jamais eu d’art). (William Morris, Essais)

Les femmes, j’en conviens, sont assez ignorantes. / On ne dit pas tout haut ce qui les rend contentes ; / Et comme, en général, un peu de fausseté / Est leur plus grand plaisir après la vanité, / On en peut, par hasard, trouver qui sont méchantes. / Mais qu’y voulez-vous faire ? elles ont la beauté. (Alfred de Musset, Poésies nouvelles)

Tous les premiers du mois, un juif aux mains crochues / Amenait chez Hassan deux jeunes filles nues (Alfred de Musset, Namouna)

Quatre filles de prince ont demandé sa main. / Sachez que s’il voulait la reine pour maîtresse, / Et trois palais de plus, il les aurait demain ; / Qu’un juif deviendrait chauve à compter sa richesse (Ibid.)

Il arriva qu’alors six jeunes Africaines / Entraient dans le bazar, les bras chargés de chaînes. / Sur les tapis de soie un vieux juif étalait / Ces beaux poissons dorés, pris d’un coup de filet. / La foule trépignait, les cages étaient pleines, / Et la chair marchandée au soleil se tordait. (Ibid.)

L’Arabe, c’est le chien qui mord si l’on recule, et qui vient lécher la main levée sur lui. (Gérard de Nerval, Voyage en Orient)

L’homme qui ne se laisse pas élever, l’homme du mélange incohérent, le tchândâla (Nietzsche, Le Crépuscule des idoles)

Le christianisme, né de racines judaïques, intelligible seulement comme une plante de ce sol, représente le mouvement d’opposition contre toute morale d’élevage, de la race et du privilège : – il est la religion anti-aryenne par excellence. (Ibid.)

Comment ? vous avez choisi la vertu et l’élévation du cœur et en même temps vous jetez un regard jaloux sur les avantages des gens sans scrupules ? – Mais avec la vertu on renonce aux « avantages »… (à l’intention d’un antisémite). (Ibid.)

La Révolution française, cette farce sinistre et inutile (Nietzsche, Par-delà le bien et le mal)

Déclin ! Déclin ! Jamais le monde n’est tombé si bas ! / Rome s’est abaissée à la fille, à la maison publique, / Le César de Rome s’est abaissé à la bête, / Dieu lui-même s’est fait juif ! (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

Jonathas le batteur d’or, – c’était le vieux juif que j’avais vu deux jours auparavant au pied de la pancarte hébraïque du capitaine, – me parut cette fois plus décharné, plus diaphane et plus misérable encore que l’avant-veille. Son échine cassée qui se pliait en cerceau, soutenait avec peine à la hauteur de sa poitrine une tête branlante, qui ne se soulevait sur l’espèce de rameau fatigué auquel elle pendait comme un fruit trop mûr qu’au tintement ou au nom de quelque métal précieux. (Charles Nodier, La Fée aux Miettes)

Les Anglo-Saxons parmi les spectateurs se détournèrent avec dégoût [du massacre des lapins enfermés dans l’enclos géant] mais le sang chaud, dégénéré des Portugais, Mexicains et demi-Espagnols bouillait d’excitation à ce massacre en masse. (Frank Norris, La Pieuvre)

J’en pincerais fort à mon aise, / Sans savoir en jouer du tout… / Et ça ferait mieux qu’une chaise / Dans la République Française / Où, ce me semble, on dort debout. (Germain Nouveau, Valentines)

Grata est vis ista puellis. [Cette violence qui plaît aux femmes selon Ovide est évidemment le viol.] (Ovide, Ars amatoria)

Toutes ces lois [sociales], rendues inapplicables par le judaïsme des interprétations, par la fertilité d’esprit des employeurs (prompts à substituer aux moyens d’exploitation interdits des moyens plus oppressifs encore), éclairèrent les hommes qui composaient les diverses fractions du Parti sur la valeur de l’action parlementaire. (Fernand Pelloutier, Histoire des Bourses du travail)

C’est aussi, comme de juste, cette pratique [les exercices du gymnase] qui passe pour avoir perverti l’antique usage conforme en outre à la nature, pour ce qui concerne les plaisirs d’amour dans les rapports, non pas seulement des hommes entre eux, mais même avec des bêtes ; et c’est à vos États [Crète et Sparte], tous les premiers, qu’en revient la responsabilité, ainsi qu’à tous ceux qui, ailleurs, sont le plus attachés aux exercices gymniques. J’ajoute, quelle que soit la façon, plaisante ou sérieuse, dont les plaisirs de cet ordre doivent être conçus, que la conception en doit être celle-ci : le plaisir qui s’y rapporte semble, selon la nature, avoir été accordé au sexe féminin et au sexe masculin quand ils vont l’un à l’autre s’unir en vue de la génération, tandis qu’est contre nature la copulation des mâles avec les mâles, ou des femelles avec les femelles ; et c’est l’incontinence dans le plaisir qui a inspiré un tel acte à ceux qui l’ont osé les premiers. Or, tous, nous accusons précisément les Crétois d’avoir été les inventeurs de l’histoire de Ganymède : comme c’était une tradition accréditée qu’ils tenaient de Zeus leurs lois, ils ont mis cette histoire sur le compte de Zeus, afin, justement, quand, à leur tour, de ce plaisir ils cueilleraient le fruit, de prétendre suivre la loi du Dieu ! (Platon, Les Lois)

Supposé que nous convenions dans notre législation actuelle, sinon du mérite moral de cette pratique [les rapports homosexuels], du moins de son innocence, pour quelle part contribuerait-elle à nous conduire à la vertu ? Serait-ce en ce que le tempérament propre au courage poussera, de ce fait, dans l’âme de celui qui se sera laissé séduire ? ou bien, dans l’âme du séducteur, les caractéristiques spéciales de la sage modération ? n’est-ce pas là plutôt ce dont jamais personne ne se persuaderait ? Il y a plus, ne serait-ce pas absolument tout le contraire ? à celui qui cède à l’attrait du plaisir et qui est incapable de tenir bon, tout le monde ne reprocherait-il pas sa mollesse ? chez celui qui s’abaisse à jouer le personnage de la femme, ne blâmera-t-on pas d’autre part sa ressemblance avec ce dont il se fait l’image ? Dans ces conditions, se trouvera-t-il donc un homme au monde, pour instituer comme loi une pratique dont telle est la nature ? Pas un seul, sans doute, pour peu qu’il ait dans l’esprit une idée vraie de ce qu’est la loi. (Ibid.)

Tout au contraire, comme cette partie de notre espèce humaine, le sexe féminin, est d’ailleurs, de sa nature et en raison de sa faiblesse, plus encline que la nôtre au mystère et à la ruse, c’est sans bonne raison, dis-je, que votre législateur [à Sparte et en Crète], l’abandonnant comme réfractaire à l’ordre, a négligé de s’en occuper. Or, du fait que ce sexe a été par lui laissé de côté, il en est résulté que chez vous bien des choses échappent à votre contrôle, qui se comporteraient beaucoup mieux qu’à présent, si par bonheur elles avaient été soumises à des lois. (Ibid.)

Nous parlâmes alors de la grande beauté et de l’importance de la Démocratie, et nous eûmes beaucoup de peine à bien faire comprendre au comte [à la momie, qui joue dans cette nouvelle le rôle d’un Candide] la nature positive des avantages dont nous jouissions en vivant dans un pays où le suffrage était ad libitum, et où il n’y avait pas de roi. Il nous écouta avec un intérêt marqué, et, en somme, il parut réellement s’amuser. Quand nous eûmes fini, il nous dit qu’il s’était passé là-bas, il y avait déjà bien longtemps, quelque chose de tout à fait semblable. (…) La chose néanmoins finit ainsi : les treize États, avec quelque chose comme quinze ou vingt autres, se consolidèrent dans le plus odieux et le plus insupportable despotisme dont on ait jamais ouï parler sur la surface du globe. Je demandai quel était le nom du tyran usurpateur. Autant que le comte pouvait se le rappeler, ce tyran se nommait : La Canaille. (Edgar Allan Poe, Nouvelles Histoires extraordinaires : Petite discussion avec une momie, traduction de Charles Baudelaire)

Comme on pouvait le prévoir depuis l’origine de la maladie, il [l’homme] fut bientôt infecté de systèmes et d’abstractions ; il s’empêtra dans des généralités. Entre autres idées bizarres, celle de l’égalité universelle avait gagné du terrain ; et, à la face de l’Analogie et de Dieu, – en dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, – des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle. (Edgar Poe, Nouvelles Histoires extraordinaires : Colloque entre Monos et Una)

On vole : 8° par filouterie ; 9° par escroquerie ; 10° par abus de confiance ; 11° par jeux et loteries. Cette seconde espèce [de vol] était encouragée par les lois de Lycurgue, afin d’aiguiser la finesse d’esprit et d’invention dans les jeunes gens ; c’est celle des Ulysse, des Solon, des Sinon, des juifs anciens et modernes, depuis Jacob jusqu’à Deutz [note de l’éditeur : Simon Deutz, responsable indirect de l’arrestation de la duchesse de Berry] ; des Bohémiens, des Arabes, et de tous les sauvages. (Proudhon, Qu’est-ce que la propriété ?)

Entre la femme et l’homme, il peut exister amour, passion, lien d’habitude et tout ce qu’on voudra, il n’y a pas véritablement société. L’homme et la femme ne vont pas de compagnie. La différence des sexes élève entre eux une séparation de même nature que celle que la différence des races met entre les animaux. Aussi, bien loin d’applaudir à ce qu’on appelle aujourd’hui émancipation de la femme, inclinerais-je plutôt, s’il fallait en venir à cette extrémité, à mettre la femme en réclusion. (Ibid.)

Messieurs les ambassadeurs / déjeunaient dans le restaurant chic / J’ai tournoyé autour d’eux, vrombi / ils m’ont chassé de leur nez rouge / avec des mains stérilisées / Je suis tombé dans l’assiette de soupe / le propriétaire du restaurant a porté plainte / auprès des Nations unies / les juges francs-maçons m’ont inculpé / Louez l’Éternel (Samih al-Qassim, Psaumes que David n’a pas chantés)

Perfides ou sournoises. Il flairait la paille dans les poutrelles des lamentations et découvrait la vache en puissance dans la poupée la plus meurtrie. (Raymond Queneau, Zazie dans le métro)

Va te faire voir par les crouilles. (Ibid.) + le fakir Crouïa Bey (Pierrot mon ami)

Les immigrés fangeux les mégères croupissantes (Raymond Queneau, L’Instant fatal)

Estudié la jacarandina y en pocos días era rabí de los otros rufianes. (Francisco de Quevedo, Historia de la vida del Buscόn) + Le livre de Quevedo intitulé Execraciόn contra los judíos

Renfermés, comme tous les peuples sémitiques, dans le cercle étroit du lyrisme et du prophétisme, les habitants de la péninsule arabique n’ont jamais eu la moindre idée de ce qui peut s’appeler science ou rationalisme. (Ernest Renan, Averroès et l’Averroïsme)

Contrairement à ce que à quoi l’on s’attendait, aucune insulte n’accompagne la mention de l’apothéose d’Antinoüs : c’est Renan qui, dans sa discussion du morceau, ajoute de son cru « culte infâme » à la brève mention de l’adolescent divinisé. (Renan cité par Marguerite Yourcenar dans La Couronne et la Lyre, à la note sur « Hymnes orphiques, chants dits sibyllins et derniers oracles »)

Tout ce qui ne gagne pas d’argent est méprisable. Curieuse tournure prise par les mœurs au souffle lourd de la démocratie et du socialisme. (Pierre Reverdy, Le gant de crin)

Oui, j’ai les yeux fermés à votre lumière, je suis une bête, un nègre. Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nègres, vous maniaques, féroces, avares. Marchand, tu es nègre ; magistrat, tu es nègre ; général, tu es nègre ; empereur, vieille démangeaison, tu es nègre : tu as bu d’une liqueur non taxée, de la fabrique de Satan. (Rimbaud, Une saison en enfer) [« Vous » sont de « faux nègres » par contraste avec « je », mais ensuite ils sont « nègres » quoi qu’ils en disent ou pensent.]

Il dit : Je n’aime pas les femmes. L’amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, cœur et beauté sont mis de côté : il ne reste que froid dédain, l’aliment du mariage, aujourd’hui. (Ibid.)

Je me ferai des entailles partout le corps, je me tatouerai, je veux devenir hideux comme un Mongol (ibid.)

À vendre ce que les Juifs n’ont pas vendu (Rimbaud, Solde dans Illuminations)

Parce que, – vous saviez que c’est faible, les femmes, – / Messeigneurs de la cour, – que ça veut toujours bien (Rimbaud, Poésies)

Mais, ô Femme, monceau d’entrailles, pitié douce, / Tu n’es jamais la sœur de charité, jamais (ibid.)

J’exècre tous ces yeux de chinois à bedaines (ibid.)

Toute la sagesse orientale n’aboutit qu’à une meilleure manœuvre des sphincters. (Jean Rostand, Carnet d’un biologiste)

Jalousie entre femmes. Je n’ai pas encore vu un homme que regarder un homme enlaidisse. (Ibid.)

Eugénique ? Sous prétexte que Beethoven fut sourd, on ne doit quand même pas s’interdire de raréfier la race des sourds. (Ibid.)

Jamais dans une monarchie l’opulence d’un particulier ne peut le mettre au-dessus du prince ; mais dans une république elle peut aisément le mettre au-dessus des lois. (Rousseau, Lettre à d’Alembert)

Les femmes, en général, n’aiment aucun art, ne se connaissent à aucun, et n’ont aucun génie. (Ibid.)

[Rousseau décrit sa conversion forcée au catholicisme, dans son jeune âge] Rien du faste catholique ne fut omis pour rendre la solennité plus édifiante pour le public, et plus humiliante pour moi. Il n’y eut que l’habit blanc, qui m’eût été fort utile, et qu’on ne me donna pas, comme au Maure, attendu que je n’avais pas l’honneur d’être Juif. (Rousseau, Les Confessions)

Le pays n’est pas indifférent à la culture des hommes ; ils ne sont tout ce qu’ils peuvent être que dans les climats tempérés. Dans les climats extrêmes le désavantage est visible. … Il paraît encore que l’organisation du cerveau est moins parfaite aux deux extrêmes. Les Nègres ni les Lapons n’ont pas le sens des Européens. Si je veux donc que mon élève puisse être habitant de la terre, je le prendrai dans une zone tempérée ; en France, par exemple, plutôt qu’ailleurs. (Rousseau, Émile ou de l’éducation)

Depuis que les mères, méprisant leur premier devoir, n’ont plus voulu nourrir leurs enfants, il a fallu les confier à des femmes mercenaires qui, se trouvant ainsi mères d’enfants étrangers pour qui la nature ne leur disait rien, n’ont cherché qu’à s’épargner de la peine. … Ces douces mères qui, débarrassées de leurs enfants, se livrent gaiement aux amusements de la ville, savent-elles cependant quel traitement l’enfant dans son maillot reçoit au village ? … J’ai vu quelquefois le petit manège des jeunes femmes qui feignent de vouloir nourrir leurs enfants. On sait se faire presser de renoncer à cette fantaisie : on fait adroitement intervenir les époux, les médecins, surtout les mères. Un mari qui oserait consentir que sa femme nourrît son enfant serait un homme perdu ; l’on en ferait un assassin qui veut se défaire d’elle. (Ibid.)

Quand les femmes seront ce qu’elles doivent être, elles se borneront aux choses de leur compétence, et jugeront toujours bien ; mais depuis qu’elles se sont établies les arbitres de la littérature, depuis qu’elles se sont mises à juger les livres et à en faire à toute force, elles ne connaissent plus rien. Les auteurs qui consultent les savantes sur leurs ouvrages sont toujours sûrs d’être mal conseillés : les galants qui les consultent sur leur parure sont toujours ridiculement mis. (Ibid.)

Une femme bel esprit est le fléau de son mari, de ses enfants, de ses amis, de ses valets, de tout le monde. De la sublime élévation de son beau génie, elle dédaigne tous ses devoirs de femme, et commence toujours par se faire homme à la manière de mademoiselle de Lenclos. Au-dehors, elle est toujours ridicule et très justement critiquée, parce qu’on ne peut manquer de l’être aussitôt qu’on sort de son état et qu’on n’est point fait pour celui qu’on veut prendre. Toutes ces femmes à grands talents n’en imposent jamais qu’aux sots. (Ibid.)

Le mari doit avoir inspection sur la conduite de sa femme : parce qu’il lui importe de s’assurer que les enfants, qu’il est forcé de reconnaître et de nourrir, n’appartiennent pas à d’autres qu’à lui. La femme qui n’a rien de semblable à craindre, n’a pas le même droit sur le mari. (Rousseau, Discours sur l’économie politique)

…car ce peuple faible et grossier était bien plus aisé à séduire par les fourberies des prêtres de Baal que par les sophismes des philosophes. Après des dispersions fréquentes parmi les Égyptiens et les Grecs, la science eut encore mille peines à germer dans les têtes des Hébreux. Joseph et Philon, qui partout ailleurs n’auraient été que des hommes médiocres, furent des prodiges parmi eux. (Rousseau, Discours sur les sciences et les arts : Observations)

Il devra prendre en aversion tout ce flux de compliments qui ne sont qu’un art de s’en attirer à soi-même et de provoquer une escrime de paroles. Art surtout employé par les femmes et chéri d’elles, sûres de l’avantage qui doit leur en revenir. (Rousseau, Dialogues)

Rutilius, avec ses hymnes à la gloire de Rome, ses anathèmes contre les juifs et contre les moines (Rutilius Namatianus, tel que présenté par Huysmans dans À rebours)

Je me suis étonné cent fois de ce qu’on avait voulu exclure les femmes du maniement des affaires ; car j’en trouvais de plus éclairées, et de plus capables que les hommes. J’ai connu à la fin que cette exclusion ne venait point, ni de la malignité de l’envie, ni d’un sentiment particulier d’aucun intérêt ; ce n’était point aussi par une méchante opinion que l’on eût de leur esprit. C’était (cela soit dit sans les offenser), c’était par le peu de sûreté que l’on trouvait en leur cœur, faible, incertain, trop assujetti à la fragilité de leur nature. Telle qui gouvernerait sagement un royaume aujourd’hui se fera demain un maître, à qui on ne donnerait pas douze poules à gouverner, pour me servir des termes de Monsieur le Cardinal Mazarin. (Saint-Évremond, Œuvres T. 1)

Ce pourquoi les dieux irrités envoyèrent deux maux sur la terre : les femmes et les maladies. (Sapphô, fragment 207 : citation de Servius, qui ajoute « selon Sapphô et Hésiode »)

Les Juifs … ne peuvent s’enorgueillir, ni d’une œuvre collective spécifiquement juive, ni d’une civilisation proprement israélite, ni d’un mysticisme commun … Ils n’ont pas la même patrie, ils n’ont aucune histoire. (Sartre, Réflexions sur la question juive)

…une activité molle, baveuse et féminine d’aspiration (Sartre, L’être et le néant)

…la revanche de l’en-soi. Revanche douceâtre et féminine (Ibid.)

Das Prinzip, das im Menschen als ein intensiveres Seinkönnen ruhen sollte, der theogonische Grund, vermochte für sich nichts; nur durch den Willen des Menschen. Halten Sie dies fest, daß jene Möglichkeit für sich selbst unvermögend ist, so kann diese dem Menschen sich darbietende Möglichkeit nur als weiblich erscheinen. (Schelling, Philosophie der Offenbarung)

Kein Volk war solcher Knechtschaft in seinem Tun und Lassen unterworfen, wie das jüdische. Das Superstitiöse, Irrationale und Gottes unwürdig Scheinende hat immer Anstoß erregt. (Ibid.)

Liberté ! égalité !… Partout ces cris retentissent ! Le paisible bourgeois court aux armes ; les rues, les places s’encombrent de foule ; des bandes d’assassins les parcourent, suivies de femmes qui se font un jeu d’insulter les victimes et d’arracher le cœur à leurs ennemis mourants : plus de religion, plus de liens sociaux ; les bons cèdent la place aux méchants, et tous les crimes marchent le front levé. (Schiller, La chanson de la cloche, traduction par Gérard de Nerval)

Freilich konnte er [Moses] seinen Hebräern mit dieser neuen Religion nicht auch zugleich den Verstand mitgeben, sie zu fassen und darin hatten die ägyptischen Epopten einen großen Vorzug vor ihnen voraus. Die Epopten erkannten die Wahrheit durch ihre Vernunft; die Hebräer konnten höchstens nur blind daran glauben. (Schiller, Die Sendung Moses)

Le système républicain est pour l’homme autant contre nature qu’il est défavorable à la vie intellectuelle supérieure, aux arts et aux sciences. (Schopenhauer, Éthique et Politique)

Je dois parfois m’effrayer lorsque, revenant de mes études orientalistes, je prends les écrits des esprits les plus remarquables des XVIe et XVIIe siècles, et que je vois à quel point ils sont paralysés par la pensée fondamentale des juifs et entravés de tous côtés. (Schopenhauer, Sur la religion)

…en Europe, ce continent si imprégné de fœtor Judaicus [puanteur juive] que l’évidente et simple vérité : « L’animal est essentiellement la même chose que l’homme » est un paradoxe choquant. (Ibid.)

On voit ainsi que toutes les époques et tous les pays ont parfaitement reconnu la source de la moralité ; exception faite de l’Europe, et la faute en incombe au seul fœtor Judaicus qui pénètre ici toutes choses : il leur faut alors absolument l’imposition d’un devoir, une loi morale, un impératif, bref, un ordre et un commandement auxquels obéir. (Ibid.)

Auch ersehn wir aus den beiden angeführten römischen Klassikern [Tacitus u. Justinus], wie sehr zu allen Zeiten und bei allen Völkern die Juden verabscheut und verachtet gewesen sind: zum Teil mag dies daher stammen, daß sie das einzige Volk auf Erden waren, welches dem Menschen kein Dasein über dieses Leben hinaus zuschrieb, daher als Vieh betrachtet wurde, Auswurf der Menschheit – aber große Meister im Lügen. (Schopenhauer, Parerga und Paralipomena, Kapitel 15: Über Religion)

Demgemäß wird man im ganzen finden, daß jeder in dem Maße gesellig ist, wie er geistig arm und überhaupt gemein ist. Denn man hat in der Welt nicht viel mehr als die Wahl zwischen Einsamkeit und Gemeinheit. Die geselligsten aller Menschen sollen die Neger sein, wie sie eben auch intellektuell entschieden zurückstehn. Nach Berichten aus Nordamerika in französischen Zeitungen (Le Commerce, octobre 2019, 1837) sperren die Schwarzen, Freie und Sklaven durcheinander, in großer Anzahl sich in den engsten Raum zusammen, weil sie ihr schwarzes Stumpfnasengesicht nicht oft genug wiederholt erblicken können. (Schopenhauer, Aphorismen zur Lebensweisheit)

Welche gemischte Gesellschaft trifft doch in jenem Tempel des allgemeinen Ruhms zusammen: Feldherren, Minister, Quacksalber, Gaukler, Tänzer, Sänger, Millionäre und Juden! (Ibid.)

Kant hat nämlich die erschreckliche Wahrheit aufgedeckt, daß Philosophie etwas ganz anders sein muß als Judenmythologie. (Schopenhauer, Über den Willen in der Natur)

Daß die Neger vorzugsweise und im großen in Sklaverei geraten sind, ist offenbar eine Folge davon, daß sie gegen die andern Menschenrassen an Intelligenz zurückstehen – welches jedoch keine Berechtigung gibt. (Ibid.)

Die Weiber sind und bleiben im ganzen genommen die gründlichsten und unheilbarsten Philister: deshalb sind sie bei der höchst absurden Einrichtung, daß sie Stand und Titel des Mannes teilen, die beständigen Ansporner seines unedlen Ehrgeizes (Schopenhauer, Parerga und Paralipomena, Kap. 27: Über die Weiber)

Es ist absurd, den Juden einen Anteil an der Regierung oder Verwaltung irgend eines Staates einräumen zu wollen. (Schopenhauer, Parerga II. 279)

Ernest Belford Bax, an English Socialist and philosophic essayist, whose handling of modern feminism would provoke romantic protests from Schopenhauer himself, or even Strindberg … As a matter of fact I hardly noticed Schopenhauer’s disparagements of women when they came under my notice later on, so thoroughly had Bax familiarized me with the homoist attitude, and forced me to recognize the extent to which public opinion, and consequently legislation and jurisprudence, is corrupted by feminist sentiment. (George Bernard Shaw, Preface to Major Barbara)

Off we go … then accross the Channel and away like mad to Marseilles (sic), Gibraltar, Genoa, any port from which we can sail to a Mahometan country where men are protected from women. (Bernard Shaw, Man and Superman)

Nous trouvâmes Hildesheim à son bureau, un juif assez conforme au type du théâtre Adelphi, avec un nez comme un mouton, et un fez. (Bram Stocker, Dracula)

Why, what’s the matter? said he. Can’t you take my word? One would think you had taken lessons of the Jews, coming at a fellow so! (St. Clare in Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom’s Cabin)

J’ai vu l’Orient, cet immense cadavre (Strindberg, L’Écrivain)

La femme devrait être contrainte d’aller chercher du travail au lieu de faire, comme maintenant, des pétitions accompagnées de gémissements et de menaces, et en même temps il devrait lui être imposé de participer, avec ce qu’elle gagnerait, à son entretien et à celui des enfants. Ainsi le père de famille s’émanciperait-il de son esclavage. (Ibid.)

Poussée à l’extinction d’une race, puisqu’elle se sent un être dégénéré, en décomposition, elle se dissimule derrière des phrases sur l’existence vouée à un but supérieur, à l’humanité. (Strindberg, Le Plaidoyer d’un fou)

L’amour est un acte d’autofécondation du mâle, parce que c’est l’homme qui aime et qu’il est illusoire de croire qu’il est aimé de sa femme, son double, sa propre création. (Strindberg, Légendes)

Victime d’une croyance erronée (qui a saisi même des cerveaux plus forts) selon laquelle la femme, cette forme rabougrie de l’être humain, stade intermédiaire vers l’homme, le maître de la création, le créateur de la culture, serait égale à l’homme ou pourrait l’être, et se développerait en un effort déraisonnable qui la fait tomber. Déraisonnable parce qu’une forme rabougrie, régie par les lois de la reproduction, finit toujours par naître rabougrie et ne peut jamais atteindre celui qui a de l’avance, selon la formule : A (l’homme) et B (la femme) émanent du même point C ; A (l’homme) avec une vitesse de disons 100 et B (la femme) avec une vitesse de 60. Quand, demande-t-on, B rattrapera-t-il A ? – Réponse : Jamais ! ni à l’aide d’un enseignement égal, d’un droit de vote égal, de désarmement et de tempérance, aussi peu que deux lignes parallèles peuvent jamais se recouper l’une l’autre. (Strindberg, préface à Mademoiselle Julie)

En réalité, la femme n’était qu’une forme intermédiaire entre l’homme et l’enfant – ce qui ressortait de la gestation, pendant une des phases de laquelle le mâle était femelle tandis que, jamais, le contraire n’eut lieu. (Strindberg, Au bord de la vaste mer)

Tous des femmes [les homosexuels], lâches et perfides ! (Strindberg, Vivisections)

Det är dyngherrens religion, kvinnan. (Strindberg, En blå bok)

Rosa Bonheur har målat tarvliga tavlor (som Troyon och Breton gjort mycket bättre), ergo är kvinnan lika begåvad som mannen (Strinberg, En blå bok den tredje)

De même que les théologiens disent que certaines gens prennent plus de peine pour être damné qu’il ne leur en coûterait pour être sauvé, ainsi votre sexe emploie plus de réflexion, de mémoire et d’application pour être extravagant qu’il ne lui en faudrait pour être sensé et utile. Quand je songe à cela, je ne puis croire que vous soyez des créatures humaines, et autre chose qu’une espèce d’un degré à peine au-dessus du singe, qui a plus de ruses divertissantes qu’aucune de vous, est un animal moins malfaisant et moins coûteux, pourrait avec le temps être un critique passable en fait de velours et de brocart, qui, pour ce que j’en sais, lui iraient tout aussi bien. (Jonathan Swift, Lettre à une très jeune personne sur son mariage)

La femme connaît assez bien l’homme en ce en quoi il est faible, mais elle est entièrement incapable de s’en faire une idée en ce en quoi il est fort. (Rabindranath Tagore, La Maison et le Monde)

Comme le reste de son sexe stupide, elle était gouvernée par l’engouement et non par la raison. (William Thackeray, Barry Lyndon)

As I cannot describe the mysteries of freemasonry, although I have a shrewd idea that it is humbug (Thackeray, Vanity Fair)

L’idiome des Américains semblait le produit de combinaisons nouvelles ; il annonçait de la part de ses inventeurs un effort d’intelligence dont les Indiens de nos jours paraissent peu capables. (Tocqueville, De la démocratie en Amérique I)

Quoique le vaste pays qu’on vient de décrire fût habité par de nombreuses tribus d’indigènes, on peut dire avec justice qu’à l’époque de la découverte il ne formait encore qu’un désert. Les Indiens l’occupaient, mais ne le possédaient pas. C’est par l’agriculture que l’homme s’approprie le sol, et les premiers habitants de l’Amérique vivaient du produit de la chasse. Leurs implacables préjugés, leurs passions indomptées, leurs vices, et plus encore peut-être leurs sauvages vertus, les livraient à une destruction inévitable. (Ibid.)

Le Nègre voudrait se confondre avec l’Européen, et il ne le peut. L’Indien pourrait jusqu’à un certain point y réussir, mais il dédaigne de le tenter. La servilité de l’un le livre à l’esclavage, et l’orgueil de l’autre à la mort. (Ibid.)

…and then there came to their rooms a crowd of dark, swarthy, greasy men, who were entertained sumptuously (Anthony Trollope, The Way We Live Now)

Je dois dire que les idées exposées dans ce livre [Salazar : Le Portugal et son chef par A. Ferro] par M. Salazar ou qui lui sont attribuées me semblent parfaitement sages. Elles témoignent d’une réflexion profonde, élaborée par un esprit qui ressent la grandeur du devoir qu’il s’est assigné. C’est ce sentiment de grandeur qui distingue l’homme qui poursuit une politique noble de celui qui, dans un grand rôle, s’abaisse à penser principalement à soi. (Paul Valéry, Regards sur le monde actuel : L’idée de dictature)

L’accroissement de la crédulité dans le monde, qui est dû à la fatigue de l’idée nette, à l’accession de populations exotiques à la vie civilisée, menace ce qui distinguait l’esprit de Paris. (Paul Valéry, Regards sur le monde actuel : Fonction de Paris)

…de mala sangre, de mala raza, de mala índole, de mala ley, que no hay mezcla más mala que la del español con el indio y el negro: producen saltapatrases o sea changos, simios, monos (Fernando Vallejo, La Virgen de los sicarios)

Tout le monde sait que le Costa Rica est un pays civilisé et civiliste, démocratique et cultivé, peuplé par une race pure d’origine galicienne, sans presque aucuns Indiens et seulement quelques Noirs sur la côte, qui ne créent pas de problèmes. Le Costa Rica échappe ainsi aux maux du métissage et du prétorianisme et ne connaît ni dictateurs ni caudillos. (José Vasconcelos, El Proconsulado)

Con los republicanos españoles renové en esos días viejos contactos. Andaban en París, a la desbandada, fingiéndose los perseguidos, pero bien garantizados en realidad, a causa de sus contactos masόnicos franceses. (Ibid.)

Apenas consumada la independencia, la masonería internacional nos impone los decretos de expulsiόn de los españoles. … Las expulsiones de españoles [de México] determinaron quiebras en el comercio y en la minería, que los ingleses aprovecharon para comprar barato. … La minería, base de nuestra riqueza, pasό a manos del capital extranjero. Unicamente los fundos pequeños quedaron en poder de los nacionales, que a la postre se convirtieron en minúsculos proveedores de las grandes metalúrgicas del Norte, de capital israelita: los Gould y los Gugenheim. (Vasconcelos, La flama. Los de arriba en la Revoluciόn. Historia y Tragedia)

No hay que olvidar que la Francia que inspiraba el pensamiento de la burguesía latinoamericana de aquellos tiempos [los tiempos del porfiriato en México], era la Francia del Gran Oriente y sus regímenes oportunistas y mercenarios; la Francia de las doscientas familias, en su mayoría semitas, que desde la Banca disponían de la riqueza nacional. La Francia subordinada a Inglaterra, país que según nos ha enseñado Hilaire Belloc era, a su vez, un Imperio mercantil, al servicio de una aristocracia en gran parte también judía. (Ibid.)

…hombre con el privilegio del baptismo y libre del poder de los conjuros, con quien han hecho pacto los príncipes de la Guinea infernal (nota del editor: «El infierno es, ‘como la Guinea, patria de negros habitantes’ … ‘Los demonios se manifiestan en cuerpos humanos negros, mugrientos, hediondos … o por lo menos en cuerpos de rostro negro, moreno») (Luis Vélez de Guevara, El diablo cojuelo)

L’habitude de vivre perpétuellement en compagnie d’hommes [les Africains], en somme inférieurs, qu’ils commandent sans contrôle, transforme trop souvent en satrapes cruels les Européens qu’un caractère ferme et une âme élevée ne défendent pas contre cet entraînement. (Jules et Michel Verne, L’Étonnante Aventure de la mission Barsac)

La Société deviendra comme ton cœur, elle aura pour dieu un lingot d’or et pour souverain pontife un usurier juif. (Alfred de Vigny, Chatterton)

Samuel Montaldo. Riche et avare, humble et faux. – Juif de cour. Pas trop sale au dehors, beaucoup en dessous. – Beau chapeau et cheveux gras. (Alfred de Vigny, Présentation des caractères de La Maréchale d’Ancre)

Mais puisqu’il est si dur et que par nul moyen / La loi ne peut d’un juif préserver un chrétien, / Je dois à ses fureurs opposer ma constance (Alfred de Vigny, Shylock, d’après Shakespeare)

Car l’amour d’une femme est semblable à l’enfant / Qui, las de ses jouets, les brise triomphant, / Foule d’un pied volage une rose immobile, / Et suit l’insecte ailé qui fuit sa main débile. (Vigny, Poèmes antiques et modernes : Dolorida)

Ta Pensée [à la femme] a des bonds comme ceux des gazelles, / Mais ne saurait marcher sans guide et sans appui. (Vigny, Les Destinées : La maison du berger)

Maîtres en longs discours à flots inépuisables ! / Vous qui tout enseignez, n’aviez-vous rien appris ? / Toute Démocratie est un désert de sables, / Il y fallait bâtir si vous l’eussiez compris. (Vigny, Les Destinées : Les oracles)

Varium et mutabile semper femina. (Virgile, Énéide ; cf La donna è mobile dans Rigoletto de Verdi, livret de Francesco Maria Piave)

Les Juifs, dans la suite des temps, se vantèrent d’être descendus d’Abraham, comme les Francs descendent d’Hector, et les Bretons de Tubal. Il est constant que la nation juive était une horde très moderne ; qu’elle ne s’établit vers la Phénicie que très tard ; qu’elle était entourée de peuples anciens ; qu’elle adopta leur langue ; qu’elle prit d’eux jusqu’au nom d’Israël, lequel est chaldéen, suivant le témoignage même du juif Flavius Josèphe. On sait qu’elle prit jusqu’aux noms des anges chez les Babyloniens ; qu’enfin elle n’appela Dieu du nom d’Éloï, ou Éloa, d’Adonaï, de Jehova ou Hias, que d’après les Phéniciens. (Voltaire, Dictionnaire philosophique)

Il n’y a point d’homme un peu instruit qui ne sache que le texte [de la Genèse] porte : « Au commencement, les dieux firent le ciel et la terre. » Cette leçon est d’ailleurs conforme à l’ancienne idée des Phéniciens, qui avaient imaginé que Dieu employa des dieux inférieurs pour débrouiller le chaos. (Ibid.)

Le jardin d’Éden est visiblement pris des jardins d’Éden à Saana, dans l’Arabie heureuse, fameuse dans toute l’antiquité. Les Hébreux, peuple très récent, étaient une horde arabe. Ils se faisaient honneur de ce qu’il y avait de plus beau dans le meilleur canton de l’Arabie. (Ibid.)

Tu [Job] n’étais point juif : on sait que le livre qui porte ton nom est plus ancien que le Pentateuque. Si les Hébreux, qui l’ont traduit de l’arabe, se sont servis du mot Jéhovah pour signifier Dieu, ils empruntèrent ce mot des Phéniciens et des Égyptiens. (Ibid.)

L’orgueil de chaque juif est intéressé à croire que ce n’est point sa détestable politique, son ignorance des arts, sa grossièreté qui l’a perdu, mais que c’est la colère de Dieu qui le punit. Il pense avec satisfaction qu’il a fallu des miracles pour l’abattre, et que sa nation est toujours la bien-aimée du Dieu qui la châtie. (Voltaire, Lettres philosophiques : Vingt-cinquième lettre, Sur les Pensées de M. Pascal)

À l’égard des juifs, ils étaient haïs, non parce qu’ils ne croyaient qu’un Dieu, mais parce qu’ils haïssaient ridiculement les autres nations, parce que c’étaient des barbares qui massacraient sans pitié leurs ennemis vaincus, parce que ce vil peuple, superstitieux, ignorant, privé des arts, privé du commerce, méprisait les peuples les plus policés. (Ibid.)

Quelques-uns, – et ce furent tout d’abord à ma grande surprise les femelles, [the pioneers, I noticed with some surprise, were all females] – commencèrent à négliger les nécessités de la décence, et presque toujours délibérément. (H.G. Wells, L’Île du docteur Moreau)

He [Reform Rabbi Lewis Browne] argues that Gentile intolerance makes the Jews and keeps them together. I argue that the Jews make themselves and that Gentile intolerance is a response to the cult of the Chosen People. (H.G. Wells, The Outlook for Homo Sapiens)

Au crédit du despote, on peut remarquer qu’en tant qu’individu il est susceptible d’avoir de la culture, tandis que la foule, étant un monstre, n’en a aucune. (Oscar Wilde, L’Âme de l’homme sous le socialisme)

Il y a trois sortes de despotes : celui qui tyrannise les corps, celui qui tyrannise les âmes, et celui qui tyrannise à la fois les corps et les âmes. Le premier s’appelle le Prince, le deuxième s’appelle le Pape, le troisième s’appelle le Peuple. (Ibid.)

First Soldier: What an uproar! Who are those wild beasts howling? Second Soldier: The Jews. They are always like that. They are disputing about their religion. (Oscar Wilde, Salome)

Lord Illingworth: The history of women is the history of the worst form of tyranny the world has ever known. The tyranny of the weak over the strong. It is the only tyranny that lasts. Gerald: But haven’t women got a refining influence? Lord Illingworth: Nothing refines but the intellect. (Oscar Wilde, A Woman of No Importance)

No woman is a genius. Women are a decorative sex. They never have anything to say, but they say it charmingly. (Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray)

Women love us for our defects. If we have enough of them they will forgive us everything, even our intellects. (Ibid.)

E quando a turba ignorante / nos arremessar pedras e insultos / redobraremos de vigor e esperança / e continuaremos sem parar… / Haverá judeus / coroas de espinhos e escarros / não faltarão beijos de judas / Virá o Calvário… (Ermelinda Xavier [Ermelinda dos Santos Pereira Xavier], poétesse blanche angolaise du Mouvement des Jeunes Intellectuels Angolais, extrait de son poème Mensagem, qui fit en 1951 la première page du premier numéro de la revue littéraire Mensagem, séminale pour la littérature d’Angola)

Aristophane répond à ce désastre par la proposition bouffonne de faire cesser la guerre par une grève conjugale des femmes, beau projet jamais réalisé jusqu’ici, puisque le goût féminin de l’uniforme a au contraire contribué de tout temps à faire du monde un charnier. (Marguerite Yourcenar, La Couronne et la Lyre, à la note sur Aristophane)

Il y avait là, en un groupe tumultueux, toute une juiverie malpropre, de grasses faces luisantes, des profils desséchés d’oiseaux voraces, une extraordinaire réunion de nez typiques, rapprochés les uns des autres, ainsi que sur une proie, s’acharnant au milieu de cris gutturaux, et comme près de se dévorer entre eux. (Zola, L’Argent)

En remarquant que les morts, derrière ce vilain monde, n’avaient plus de souliers, les pieds nus et blêmes, il finit par comprendre que c’étaient là des rôdeurs qui suivaient les armées allemandes, des détrousseurs de cadavres, toute une basse juiverie de proie, venue à la suite de l’invasion. (Zola, La Débâcle)

Le Ghetto, récemment rasé, avait, depuis des siècles, imprégné le sol d’une telle pourriture humaine, que l’emplacement, demeuré nu, plein de bosses et de fondrières, exhalait toujours une infâme pestilence. On faisait bien de le laisser longtemps se sécher ainsi et se purifier au soleil. (Zola, Rome)

Oui, il plaçait des reliques, il vivotait en faisant le courtage pour les couvents de Belgique et de France, et il avait lancé toute une affaire de reliques fausses, des juifs d’ici qui fabriquaient de petits reliquaires anciens avec des débris d’os de mouton, le tout scellé, signé par les autorités les plus authentiques. (Ibid.)

L’extrême-Orient immobile, la Chine et le Japon mystérieux, tout le pullulement menaçant de la race jaune (Ibid.)

Sans doute, avec l’espoir entêté du triomphe de sa race [juive], se consolant de l’échec de son premier calcul, se disait-il qu’une femme comme Eve était un bon dissolvant dans une famille chrétienne, dont l’action aiderait à faire tomber aux mains juives tout l’argent et toute la puissance. (Zola, Paris)

C’est le vieux rêve sémite de l’Évangile que balaie la claire raison latine, appuyée sur la science moderne. (Ibid.)

Y el ladron y el apόstata que huian / De tribunal civil ό religioso, / Las polillas sociales que nacian / Del polvo de aquel tiempo borrascoso, / Langostas de la América, caian / Sobre su campo virgen y abundoso; / Y, lejos de la ley, iban sin freno / De jérmenes de mal á henchir su seno. / Y el soldado rapaz, el fraile ignaro, / El tornadízo de judio y moro, / El juez venal, el mercader avaro, / Echando al mar vergüenza, fé y decoro, / Fueron á aquella tierra á vender caro / Fé, justicia, hasta su alma á cambio de oro (José Zorrilla, El drama del alma)

Porque el mestizo, el pinto y el mulato / Extremados en su όdio al Europeo, / Este όdio la infiltraron en su trato / Con la raza española: su deseo / Fué, con fé desleal é instinto ingrato, / Emplear desde la estafa hasta el saqueo, / Hasta quedarse del país señores / Únicos en los tiempos posteriores. (Ibid.)

*

J’arrête là, car l’indignation qui me submerge est trop forte et m’étouffe, mais sachez que le sujet est loin d’être épuisé et que j’y reviendrai !

En attendant, vous pouvez voir ce que disent aussi

Jean-Paul Sartre sur les gays, ici et, tant qu’on y est, Simone de Beauvoir,

Friedrich Engels sur l’immigration, ici (anglais)

et prendre connaissance de cette longue citation d’Henry Miller (même les pornographes ne sont pas tous recommandables !) :

De même que la perspective est absente des œuvres des primitifs italiens, de même dans ce vieux petit quartier d’où l’on déracina mon enfance, on trouvait ces plans parallèles verticaux qui servaient de tréteaux à tous les événements et par lesquels, de strate en strate, tout se communiquait, comme par osmose. Les frontières étaient vivement tranchées, clairement définies, mais elles n’étaient pas infranchissables. En ce temps-là, j’étais un petit garçon et je vivais tout près de la limite qui séparait le côté nord du côté sud de la ville. Mon quartier tirait tout juste un peu vers le côté nord, à quelques pas d’une large avenue qui s’appelait North Second Street et qui était pour moi la vraie ligne frontière entre nord et sud. En réalité, la limite était Grand Street, qui menait au Ferry de Broadway, mais cette rue n’avait pour moi aucun sens, sauf qu’elle commençait déjà à être envahie par les Juifs. Non, la rue du mystère, la frontière entre deux mondes, c’était North Second Street. Je vivais donc entre deux frontières, l’une réelle, l’autre imaginaire – c’est ainsi que j’ai vécu toute ma vie. Il y avait aussi une petite rue, pas plus longue qu’un pâté de maisons, qui s’étendait entre Grand Street et North Second Street et qu’on appelait Fillmore Place. Cette petite rue s’ouvrait un peu obliquement, face à la maison que possédait mon grand-père et où nous vivions. C’était la rue la plus enchanteresse que j’aie jamais vue de ma vie. Rue idéale – pour petits garçons, pour amoureux, maniaques, ivrognes, escrocs, débauchés, bandits, astronomes, musiciens, poètes, tailleurs, cordonniers, politiciens. En fait, on ne pouvait trouver mieux dans le genre : elle contenait tous les spécimens de la race humaine, chacun formant un monde à soi seul et tous vivant harmonieusement et inharmonieusement, mais ensemble, formant une corporation solide, une spore humaine, un tissu serré qui ne pouvait se désintégrer que si la rue même venait à se disloquer.

Du moins c’est ce qu’il semblait. Jusqu’à ce que l’on eût ouvert au public le pont de Williamsburg ; alors arrivèrent les Juifs de Delancey Street, New York. Cette invasion entraîna la désintégration de notre petit monde, de la petite rue de Fillmore Place qui, comme le disait bien son nom, était la rue de la valeur, de la dignité, de la lumière, des surprises. Vinrent les Juifs, disais-je, et comme des mites il se mirent à dévorer l’étoffe de notre vie jusqu’à ce que plus rien ne restât, que cette présence miteuse qu’ils traînent avec eux partout où ils vont. Bientôt la rue se mit à puer, la vraie population émigra, les maisons commencèrent à se carier, les perrons eux-mêmes s’en allèrent en morceaux, comme les peintures. La rue prit l’air d’une bouche malpropre à laquelle manquent toutes ses dents de devant, décorée çà et là d’horribles racines charbonneuses et béantes, lèvres putrescentes, voûtes palatales en ruine. Les détritus s’amoncelèrent à hauteur de literies bouffies, de vermine, de cafards, de sang caillé. Le signe Kasher fit son apparition sur les vitrines et ce ne furent partout que volailles, cornichons flasques et aigres, énormes miches de pain. Ce fut un déluge de voitures d’enfants, dans les passages, sur les perrons, dans les petites cours, devant les boutiques. Et dans ce bouleversement, la langue anglaise fut elle aussi engloutie ; on n’entendit plus que le yiddish, plus que cette langue crachotante, suffocante, sifflante où Dieu et légumes avariés ont même son et même sens.

Nous fûmes des premiers à fuir devant l’invasion. Deux ou trois fois l’an je revenais dans ce vieux quartier, pour un baptême, la Noël, le Thanksgiving. À chaque visite, je trouvais que quelque chose que j’avais aimé et chéri, avait disparu. Un vrai cauchemar. De mal en pis. La maison où s’entêtaient à vivre les parents que je venais voir, ressemblait à une vieille forteresse en ruine ; il s’étaient réfugiés dans une aile de la forteresse, maintenant tant bien que mal une vie déserte, insulaire, et commençant eux-mêmes à prendre cet air de moutons traqués et humiliés. Ils allaient jusqu’à faire des distinctions entre leurs voisins juifs, trouvant certains d’entre eux très humains, très braves, propres, bons, sympathiques, charitables, etc., etc. Cela me fendait le cœur. J’aurais volontiers pris une mitrailleuse et fauché tout le quartier, indifféremment, Juifs et Gentils.

Henry Miller, Tropique du Capricorne