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Twit26 Descartes Re-Animator
Twitter Anthology Nov-Dec 2019 FR-EN
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Rassurez-moi, l’urgence climatique, ce n’est pas comme le sida proclamé grand fléau du siècle jour après jour pendant des années jusqu’au moment où plus personne n’en parle comme si l’on avait trouvé le vaccin et que ça n’existait plus ?
Pour résumer le sida :
1 Tout le monde, pendant des années, était convaincu que c’était le fléau du siècle ;
2 Quasiment plus personne n’en parle ;
3 Personne ne sait ce qui s’est passé entre 1 et 2 (ce n’est pas un vaccin, en tout cas).
Ce qui s’est passé entre 1 (urgence fléau sida ☠) et 2 (silence radio), si ce n’est pas un vaccin, c’est peut-être que les gens ont renoncé aux rapports charnels ? ou que les bébés naissent avec des préservatifs sur le zizi ?
[C’est l’occasion de rappeler mes calculs sur l’épidémie du sida (Sida : Le Big Buzz x). Les autorités publiques, les médias en ont fait des tonnes, alors que la vérité, que les recoupements montraient clairement, c’est que les héroïnomanes adeptes de la piquouze avaient des probabilités extraordinairement élevées de mourir du sida, les homosexuels venaient derrière mais déjà loin derrière (il se trouve de surcroît que la proportion d’héroïnomanes est chez eux plus importante que dans la population générale), et les hétérosexuels encore bien plus loin derrière, à vrai dire à des années-lumière derrière ! Des campagnes grand public, qui ne cessaient d’être produites dans ces années-là, n’auraient par conséquent eu de sens que si elles avaient identifié les risques à leur véritable hauteur, mais ç’aurait sans doute été stigmatisant…
Les prostituées sont une population à risque bien connue et ne peuvent servir d’argument pour considérer que tout le monde est logé de fait à la même enseigne : les prostituées sont à la fois lesbiennes (bi) et toxicomanes dans des proportions bien plus importantes que la population générale, si bien que l’on est en droit de conjecturer que l’épidémie s’est répandue chez elles par ce biais plutôt que par leur activité tarifée (hétérosexuelle). Leur cas tend donc à confirmer mon analyse.
Par ailleurs, je n’ai pas osé l’ajouter à l’époque mais, parmi les hétérosexuels, il fallait de surcroît distinguer entre hétérosexuels blancs et hétérosexuels noirs, compte tenu des chiffres du sida en Afrique, mais il est vrai qu’il y avait là une extrapolation de la situation africaine à la situation de la population d’origine africaine sur le sol européen, extrapolation que, faute d’avoir les chiffres spécifiques de la population d’origine africaine en Europe, je ne pouvais justifier bien qu’elle eût la nature d’une hypothèse probable.
Les trithérapies font que les personnes séropositives ont aujourd’hui, paraît-il, une espérance de vie à peine moins grande que les autres ; c’est sans doute ce qui fait que le battage est retombé, et avec elle la promotion du préservatif, en plus des résistances diverses et variées à l’encontre de son utilisation, celle bien connues de l’Église catholique, et d’autres moins connues, telles que : « En tant qu’homosexuel, il est hors de question que je broute du caoutchouc quand je taille des pipes », citation très exacte d’un obscur écrivain français en blouson noir invité sur un plateau télé à une heure de grande écoute dans les années quatre-vingt. Et citation qui est restée gravée dans ma mémoire. Si je me rappelle aussi nettement cette phrase, applaudie par le public présent sur le plateau, si je me rappelle encore la véritable indignation de cet écrivain contre le condom (il présentait son dernier roman, qui était peut-être aussi le premier – à vérifier –, donc son premier et peut-être son dernier car je n’ai plus jamais entendu parler de lui ; ce roman s’appelait Pack, je crois, cet anglicisme ou un autre désignant un sachet de cocaïne), ce n’est pas seulement en raison de son étonnante crudité pour un garçon d’une dizaine d’années (moi), mais aussi pour toutes les implications qu’elle comportait. En effet, si le sexe oral fait partie d’une relation sexuelle normale, alors, puisque le sida peut se transmettre par voie de sexe oral, le préservatif ne sert à rien, sauf à faire brouter du caoutchouc à sa partenaire (mais la réaction de l’écrivain indiquait assez que ce ne serait pas une demande admissible) ou à se mettre un préservatif sur la langue au moment de rendre la pareille. Le préservatif ne sert à rien car, même s’il protège de l’infection au cours du coït, l’infection se produira par la voie des « préliminaires » ou des à-côtés dont les sexologues, à cette époque également, ne semblaient pouvoir, dans les émissions à caractère familial, insister assez sur l’extrême nécessité pour une relation pleinement satisfaisante.
Mais pourquoi parler encore de ce sujet alors que Trump vient d’annoncer que les États-Unis allaient complètement éradiquer le sida avant dix ans ? Le fléau du siècle est une affaire pliée. Donc, la réponse à ma question « Comment a-t-on pu passer du ‘fléau du siècle’ au silence radio ? » c’est simplement – je suis bête de n’y avoir pas pensé plus tôt – que nous avons changé de siècle.]
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Descartes Re-Animator
LES CADAVRES DE LA HONTE. Jamais je n’aurais pensé que, dans mon pays, certains soi-disant médecins, avec l’éthique que ça requiert, puissent traiter des défunts de cette façon. Défunts qui ont cédé leurs corps à la science. À même le sol, mangés par des rats. (Stéphane ty breizh)
Si des cadavres sont laissés à même le sol, c’est, il faut croire, qu’il n’y a pas assez de brancards. Et si les rats les mangent, c’est que les moyens ne sont pas à la hauteur pour l’hygiène. Et si la faculté en vend [à qui ???], c’est qu’elle a vraiment besoin d’argent. À part ça, la recherche française se porte très bien…
P.S. Quand je dis que la recherche française « se porte très bien », après avoir parlé de cadavres laissés sur le sol et mangés par les rats, cela veut dire que la recherche française va très mal. C’est la misère à Paris-Descartes.
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#Parodie Le super-discount offert sur les cadavres par la faculté de médecine Paris-Descartes pour le #BlackFriday2019 n’a pas relancé les ventes. Un client témoigne : « Les cadavres, à Descartes, ne sont pas frais. »
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La RATP a formé une cinquantaine de ses cadres pour qu’ils puissent prendre le relais des conducteurs de métro et de RER en grève. (BFMTV, 29 nov.)
#Parodie Alain, cadre comptable à la RATP, a été licencié après avoir fait dérailler un RER. Il raconte : « J’ai voulu m’étirer les bras pour prévenir les troubles musculo-squelettiques, comme au bureau, mais il fallait freiner à ce moment-là. » Quand Halloween tombe un 5 décembre [jour annoncé par les syndicats pour la grève générale]…
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À Clermont dans l’Oise, des parents d’élèves ont saisi l’inspection académique après avoir découvert que l’institutrice de leurs enfants fait du catch sur son temps libre. (France 3 Régions) [Il s’agit de la catcheuse de haut niveau, Amale Dib. Des enseignants ont vivement réagi à cette saisine, proclamant des libertés pourtant inexistantes en droit français.]
Si les enseignants étaient convaincus que l’administration (qui peut être alertée par les parents d’élèves) n’a aucun droit de regard sur leurs « activités personnelles », ne twitteraient-ils pas moins souvent sous anonymat ? Nous savons tous ce qu’est le droit administratif français. Le devoir de réserve et tout le reste, devoir de dignité etc., servent justement à donner à l’administration un droit de regard sur la vie privée du fonctionnaire, à faire de cette vie privée un élément de l’appréciation hiérarchique et disciplinaire. L’administration exige que le fonctionnaire, même dans sa vie privée, « ne jette pas le discrédit sur la réputation de l’administration »… Si l’administration estime qu’être championne de catch jette un tel discrédit sur l’éducation nationale, elle sanctionnera l’enseignante, voire la licenciera pour faute. L’enseignante aura la possibilité de contester la décision devant le juge administratif, par exemple en expliquant que faire du catch n’est pas une entorse à ses devoirs. Le très conservateur juge administratif lui donnera tort. Sans doute.
(Ce qui est de nature à jeter « la déconsidération sur l’administration » dépend de l’appréciation du gouvernement, qui dirige l’administration. Le « juge administratif » fait lui-même partie de l’administration, la France ayant inventé cet oxymore.)
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Si les régimes spéciaux des forces de l’ordre, policiers et militaires, sont exemptés de la réforme des retraites, c’est pour qu’ils cassent de la tête de cheminot gréviste sans se poser de questions. Mais ensuite il ne restera que leurs régimes spéciaux et ce sera très facile de les leur supprimer parce que, quand ils voudront à leur tour manifester pour le maintien de ces avantages, on enverra leur casser la tête des agents de sécurité privés qui font le même boulot qu’eux sans avoir les avantages de leurs régimes spéciaux. (Cf. la société privée de mercenaires Black Water.)
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Un employé de la RATP sous régime spécial, c’est mal car des chauffeurs privés n’ont pas de régime spécial. Un policier sous régime spécial, c’est bien même si les agents de sécurité privés n’ont pas de régime spécial. (P.S. Un convoyeur de fonds risque aussi sa vie.)
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Starbucks fires employee who gave police officer coffee labeled “PIG.” (The Hill)
In continental Europe the employee would be fired and prosecuted, and yet it’s called the ‘free world’ too…
There the employee is fired and it makes news. Here he would be fired and prosecuted and that would never make news. Americans shouldn’t include Europe in ‘the free world’: It isn’t fair for Europeans, who suffer under police states.
You: Europe is a Police state!
Hong Kong: OMG that’s so cute!
I gave the facts: In US the employee is fired and that makes news. In Europe he would be fired and prosecuted and that would not make news. What do you say to that? But you tacitly ask me to be more specific, so let it be known that in France an “outrage à agent” (I have no idea how this oddity could be translated in English) is punishable with 6 months imprisonment and a 7.500 euros fine. And let it be known, as you talk of China, that France and China, unlike the U.S., share a crime of desecrating the national flag (and other national symbols), which in France is liable to 6 months imprisonment and a 7.500 euros fine (same as outrage à agent).
Then don’t burn your flag. Pretty simple. (Ibid.)
I don’t burn my flag but I question the relevance of such a prohibition, am calling for its repeal and will support every political action and movement to that end and to the ending of the police state.
A demand to repeal a law that prohibits flag burning being no less disrespectful to the flag than the burning itself, and yet being immune to prosecution as no law can be passed that precludes its future cancellation, the very prohibition is absurd, and I demand its cancellation.
And of course I call all convictions grounded on those bills vile police state persecution, which any individual should be entitled to appeal to the courts of the United States of America, which have consistently struck down all attempts at passing such nefarious bills. #GodBlessAmerica
(Mainstream media France Info even made headlines on the business it is for French police to fine people for outrage à agent (April 2019). Police state to the core.)
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En pratique, si vous avez avoué les faits sur procès-verbal, quelles qu’en soient les raisons, vous n’aurez par la suite quasiment plus aucune chance d’être cru par le juge ou le procureur, si vous revenez sur vos aveux. (Extrait du Guide du manifestant arrêté par le Syndicat de la magistrature)
C’est paradoxal puisque « Il peut arriver que des policiers vous conseillent instamment d’avouer les faits afin d’obtenir une décision plus avantageuse ou pour être plus rapidement remis en liberté. » (Autre extrait du même Guide) S’il est connu que cela peut arriver, cette forme de pression ne peut pas être légitimement ignorée.
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Dans un régime autoritaire, Mediapart n’existerait pas. (Une députée française anti-Mediapart)
Dans ce régime autoritaire, Mediapart subit les pressions et intimidations d’une justice aux ordres (procureur non indépendant) pour révéler ses sources, en violation de la Convention européenne des droits de l’homme.
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Quand les anarchistes disent « Ni Dieu ni maître », cela signifie-t-il qu’ils refusent les services d’avocats (qui se font appeler « maître » ?) – Pourquoi la justice reste-t-elle attachée à des usages si contraires à l’esprit d’égalité ?
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Boules de feu contre pompiers
Quel est ce projectile ?! 😮 Ce n’est pas parce que ce sont des pompiers qu’il faut leur envoyer des boules de feu dessus ! [Ce sont les pompiers qui manifestaient ce jour-là contre la politique du gouvernement.]
Les grenades [lacrymogènes] s’enflamment pour dégager le gaz. (Resdix)
C’est dangereux, merci. Je voudrais bien savoir si le juge administratif peut maintenir sa jurisprudence des années cinquante sur les grenades lacrymogènes qui ne seraient pas des « armes dangereuses » (déclenchant le régime de responsabilité sans faute de l’État) en voyant ces images de boules de feu.
Il sait très bien comment ça fonctionne, donc ça ne servirait à rien. (Ibid.)
Il peut le savoir comme vous et moi mais s’il n’est pas saisi de la question, il ne se prononce pas. Les grenades GLI-F4 sont utilisées depuis 2011. La jurisprudence (purement technique) sur les grenades lacrymogènes date des années cinquante ! La page Wkpd sur les GLI-F4 indique qu’elles contiennent « une charge explosive constituée de 26 grammes de TNT » et que « la France est le seul pays européen à utiliser des munitions explosives en opérations de maintien de l’ordre ». En outre, en juillet 2018, le LBD 40 a été déclaré « arme dangereuse » par la juridiction administrative en appel. Le dossier « GLI-F4 arme dangereuse » tient donc parfaitement la route si une personne blessée demande une indemnisation devant le juge administratif.
Il y a déjà eu des blessés… (Ibid.)
Oui mais ils portent plainte au pénal, évidemment sans connaître le tireur ! Les avocats de droit pénal ne connaissent pas le droit administratif. Il faut saisir le juge administratif (JA) d’une action en responsabilité de l’État. Je ne suis pas professionnel du droit et ne peux donc faire plus que dire ce que je sais. La dualité du droit français rend les choses complexes, les avocats se spécialisent et ignorent l’autre versant. À mon avis, il serait moins compliqué de se faire indemniser par le JA pour responsabilité sans faute de l’État du fait de l’usage de GLI-F4 (même si la vieille jurisprudence est aujourd’hui contraire) que d’obtenir des dommages-intérêts au pénal sans connaître le tireur… (Pour la simple et bonne raison que, comme vous avez été blessé par la police, l’enquête de police ne débouchera sur rien – cf. le hashtag #SelonlIGPN (selon l’IGPN) –, tandis que le juge administratif se fera son opinion sur la responsabilité de l’État tout seul et sans enquête de police.)
Les avocats de droit administratif ne vont pas proposer leurs services à des Gilets Jaunes éborgnés, ils préfèrent cibler les commerçants qui ont des vitrines brisées lors de manifestations (et qui se font indemniser ces dégâts par le JA).
Si l’État doit indemniser des blessures en cas de faute, comme dans la récente jurisprudence LBD (où le tireur n’était peut-être pas identifié au contentieux) [le LBD a été reconnu arme dangereuse mais, dans le cas d’espèce, le régime de responsabilité sans faute ne s’est tout de même pas appliqué, car il faut plusieurs conditions cumulatives ; le régime de responsabilité pour faute a cependant été retenu et la victime indemnisée sur ce fondement], l’État peut engager une action récursoire contre l’agent, et là, je pense, il le trouve toujours. Au pénal, il ne le trouve jamais ! Au pénal, on montre la vidéo du tabassage dans le Burger King mais personne ne reconnaît les tabasseurs. Mais si l’État était condamné par le JA à cause des tabasseurs, tous leurs collègues les reconnaîtraient, et l’action récursoire pourrait s’engager. Oui, chef.
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« Ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption » n’est pas du tout percutant, car être corrompu est suffisamment grave pour que, s’il existe une différence entre être corrompu et être la corruption, elle soit à peine significative.
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Le procès d’@odile31 présidente de l’association Handi Social, c’est à 14h au TGI de Toulouse. On l’accuse d’avoir utilisé son fauteuil roulant comme une « arme par destination » lors d’une manifestation Gilets Jaunes. (Rapports de force)
#Parodie Procureur : Arme par destination, oui trois fois oui ! « Arme » car un fauteuil c’est ARMchair. « Destination » car cet ARMchair est roulant, donc va vers une destination. « Par destination » car ça fait bien jargonnant, comme « à raison de » au lieu de « en raison de » !
[Retweeté par Handi Social.]
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Une crèche de Noël « présente un caractère religieux » mais peut être dénuée de « signification religieuse particulière ». Conseil d’État, ass., 9/11/16 (Curiosités juridiques)
#Parodie « Pas de signification religieuse particulière, seulement une signification politique d’appel à la Reconquista des quartiers occupés par les immigrés arabo-musulmans adeptes du Grand Remplacement. L’interdiction de la crèche est donc illégale. » 🤓 #Béziers
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Logique vs Psychologie
[Commentant une vidéo où un policier verse le contenu d’une petite bouteille en plastique à l’intérieur d’une voiture stationnée dans laquelle est entrée, en brisant la vitre arrière, une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre au cours d’une manifestation.] Merci au policier qui a essayé d’éteindre la grenade lacrymogène tombée par inadvertance dans une voiture, avec sa petite bouteille d’eau réglementaire à moitié vide, même si ça n’a eu aucun effet. C’est l’intention qui compte.
À moitié pleine. (tito turf)
L’idée que l’expression employée serait un indice de l’état psychologique du locuteur n’est pas toujours vraie, cela dépend en réalité souvent du contexte objectif. La bouteille est ici à moitié vide car c’est cette description qui permet de souligner la vacuité de la tentative. Si j’avais écrit « à moitié pleine », il y aurait eu incohérence interne compte tenu du contexte, même si les deux expressions sont logiquement équivalentes en soi (et seulement en soi) ; « à moitié vide » est appelé, requis par le contexte objectif et non par un état psychologique subjectif. Les deux expressions sont équivalentes et pourtant il serait moins logique de dire « Il a cherché à éteindre le feu avec sa bouteille à moitié pleine », car c’était en vain du fait qu’il n’y avait pas assez d’eau (ce manque étant signalé par le vide).
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La publication d’une caricature représentant une religieuse gonflant un Christ en croix avec une pompe à bicyclette n’est pas une provocation à la haine religieuse. Cass, crim, du 7 décembre 1993 (Curiosités juridiques, avec la couverture du journal Fluide Glacial en cause)
Les « journaux satiriques », dont supposément Fluide Glacial, jouissent de ce que certains juristes appellent une « immunité prétorienne » dans différents litiges. Un twittos lambda ne peut donc même pas en prendre exemple. (Mais quand c’est la religion catholique, il y a de toute façon peu de risque…)
Les hate speech laws françaises ne distinguent pas entre minorités et majorité, tous les « groupes de personnes à raison de » sont logés à la même enseigne (articles 32, 33, 41 de la loi de 1881). Toute autre considération est donc extrajuridique et ce « contentieux de masse » traduit de fait un recul du droit.
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All parties to the conflict in Syria admit that the YPG which the US and European countries have been helping is a PKK subgroup and yet the PKK is banned as a terror organization both in the US and the EU. No European citizen has a right to support the PKK but their governments have… Turns out these governments are above the law. Their advertised commitment to the rule of law notwithstanding.
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Freedom of speech isn’t something somebody else gives you. That’s something you give to yourself. (Quote from author Kurt Vonnegut)
You can hardly fight for free speech where anti-free speech laws exist (e.g. France), because exercizing one’s free speech against anti-free speech laws (i.e. demanding their repeal) is, albeit not illegal per se, ‘illegal’ by implication. See what I mean?
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Aides à la presse 2017
(Source : ministère de la culture x)
Le grand vainqueur est
Aujourd’hui en France (Le Parisien) 8.323.627€ (total des aides 2017)
Suivi de
Libération 5.913.419€
Le Figaro 5.699.521€
Le Monde 5.081.476€
La Croix 4.624.765€
Ouest France 4.476.986€
L’Humanité 4.191.650€ (La lutte finale se porte bien)
(Un peu surpris de voir le New York Times, pour 175.630€. Avec cette précision : « Diffusion annuelle France seulement » mais quand même…)
La Croix, c’est près de 5 millions d’euros par an, mais si vous cherchez Le Croissant, il n’y a rien… #Laïcité ? #Islamophobie
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1.000 euros métaphysiques
On nous dit : « Personne ne percevra de retraite inférieure à 1.000 euros [à condition d’avoir droit à une retraite à taux plein]. » Mais dans dix ans, avec 1.000€ tu pourras t’acheter autant qu’avec 700€ aujourd’hui. Dans quinze ans, autant que 500€ d’aujourd’hui. Etc. #Inflation
Quand quelqu’un te dit qu’il va te lâcher 1.000€ dans vingt ans, (en dehors du fait que dans vingt ans il ne sera plus là) ça veut dire 500€ – un pouvoir d’achat de 500€ actuels.
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1.000€ métaphysiques. Si le temps n’existait pas, 1.000€ ce serait la chose en soi (Ding an sich) dont l’évidence est apodictique (apodiktisch selbstverständlich). Mais le Da-Sein de 1.000€ dans l’Ouverture du temps (Sein und Zeit) c’est peanuts. #retraites #Kant #Heidegger
Phénoménologie des 1.000€, ou la politique du doigt tendu : La thèse est 1.000€ qui, dans la dialectique de son essence dans l’En-soi, devient l’antithèse –1.000€ dont la résolution par l’Esprit en et pour Soi (Der Geist an und für Sich) est la synthèse ZÉRO. #Hegel #réformesdesretraites
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Réforme des retraites
« Travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longtemps. »
La transition démographique a été marquée par un allongement de la durée de vie du fait d’une baisse de la mortalité infantile : ceux qui ne mouraient pas en bas âge ne vivaient donc pas moins vieux qu’aujourd’hui. Autrement dit, la durée de vie des travailleurs n’a pas augmenté puisque l’allongement de la durée de vie n’est qu’une conséquence mathématique de la diminution de la mortalité en bas âge.
On me dira qu’il n’y avait pas autant de vieux auparavant ? Même si c’est vrai, la raison n’en serait pas l’allongement de la durée de vie mais la diminution de la fertilité après le baby boom.
La réforme des retraites va quant à elle diminuer l’espérance de vie des travailleurs par l’usure et la pénibilité. Par ailleurs, elle va augmenter l’immigration car la liste des métiers pénibles qui ne recrutent que par immigration (c’est un fait) va s’étendre avec l’allongement de la durée du travail. Ces métiers ne sont pris que par des immigrés ou des saisonniers étrangers, du fait des « carrières courtes » rendues possibles par les taux de change internationaux. Ce sont ces métiers parmi les plus pénibles qui ne permettent pas de se construire une maison en France au bout de 40 ans mais permettent d’en construire une en Pologne et d’y retourner vivre au bout de 15-20 ans, du fait d’un pouvoir d’achat de l’euro cinq à six fois plus élevé que celui du zloty.
Nos pseudo-intellectuels ont toujours expliqué ce rejet par les nationaux des métiers les plus pénibles par le prétendu succès de notre système d’éducation. Mais en réalité plus le métier est pénible et plus la durée de cotisation est dissuasive, et, pour un même niveau de qualification (ou plutôt de non-qualification), certains métiers sont plus pénibles que d’autres. Ainsi, un métier qui demande à un national 35 années de cotisation, ne pourra être occupé que par un étranger qui peut épargner et cotiser pendant 20 ans avec un pied dans chaque pays. Augmenter la durée de cotisation allongera la liste des métiers rejetés par les nationaux.
[On peut également évoquer l’accroissement mécanique, du fait de l’allongement de la durée de cotisation, de l’inégalité invisible de notre système de retraites, où les pauvres payent pour les retraites de riches : voyez mes Mathématiques des retraites ici.]
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Delevoye Gate
Les manquements à l’article 23 de la Constitution (« Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle. ») ne sont pas assortis d’une peine de prison ni d’une condamnation pénale quelconque. Les prohibitions constitutionnelles n’ont pas besoin de sanctions car on n’a affaire à ce niveau qu’à des gens de la plus grande intégrité…
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« Bonjour monsieur Delevoye, je suis Henri Choupin, Conseiller du Président. Comme le Président vous a proposé un poste ministériel, il est important que vous connaissiez les règles constitutionnelles visant à prévenir les conflits d’intérêts au sein du gouvernement. Prenez 24 heures pour dresser la liste de vos fonctions actuelles afin de déterminer, si besoin avec notre aide, celles qui nécessitent que vous y renonciez pendant que vous occuperez ce poste. »
Où sont les Henri Choupin de ce gouvernement ? Où sont les hauts fonctionnaires ? Ils ont tous démissionné ?
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L’inadmissible maintien en poste de J.-L. Delevoye. Dix « oublis » dans sa déclaration d’intérêt. Jusqu’à quand le gouvernement, qui ne pouvait ignorer la situation, va-t-il accepter de couvrir une illégalité pouvant donner lieu à des poursuites pénales ? (Mediapart)
Je ne sais pas quel est votre argument pour des poursuites pénales [n’étant pas abonné à Mediapart, je n’ai pas accès aux articles dans leur intégralité ; j’ai lu entre-temps que l’association Anticor avait saisi le procureur de la République d’une possible infraction pénale par le ministre], mais en tout cas ce n’est pas sur le fondement de l’article 23 de la Constitution que le ministre a enfreint mais qui n’est assorti d’aucune sanction judiciaire.
De même, le gouvernement n’est pas poursuivi en justice s’il n’informe pas le Parlement de l’emploi des forces armées à l’étranger (article 35), etc., etc. : les dispositions constitutionnelles sont dépourvues de sanctions judiciaires, qui feraient du juge répressif un juge constitutionnel.
Ce n’est donc pas en raison de possibles poursuites pénales que le maintien en fonction du ministre est « inadmissible » mais en raison de manquements constitutionnels dépourvus de sanction pénale. Si des poursuites pénales sont possibles, la jurisprudence dite « Bérégovoy-Balladur » s’applique. Autrement dit, votre article tire à côté. Si des poursuites pénales sont possibles, et si c’est ça le sujet, il faut en tout équité attendre une mise en examen pour que le ministre soit contraint de démissionner.
Si le sujet, c’est que la conduite du ministre était interdite par une autre disposition que l’article 23 de la Constitution et susceptible d’être poursuivie pénalement, alors le ministre n’est pas « contraint » de démissionner tant qu’il n’est pas mis en examen. D’ailleurs, ni dans un cas ni dans l’autre un ministre n’est en fait contraint de démissionner, au sens d’une contrainte judiciaire. Ce sont des usages qui font consensus dans un esprit constitutionnel et visent la nécessaire confiance envers les personnes au pouvoir. Ignorer ces usages serait une violence de nature à laisser des cicatrices indélébiles car, contrairement à une condamnation pénale, ici il n’y a pas d’erreur (ou de persécution) judiciaire possible, seulement l’aveu qu’on s’essuie le derrière avec la Constitution.
iv
Le gouvernement souhaite clore l’affaire en disant que le ministre a remboursé le trop-perçu. Mais il n’existe aucune instance prévue pour contrôler le remboursement dû car il n’est pas prévu qu’un manquement constitutionnel se règle à coups de remboursement.
De plus, un remboursement ne peut pas être une réparation satisfaisante d’une infraction à une règle (constitutionnelle ou non) de prévention des conflits d’intérêts. Le problème n’est en effet pas seulement, et même pas principalement, les rémunérations perçues de manière indue.
Mais sur le remboursement lui-même, qui a la preuve que Delevoye a remboursé le trop-perçu, et ce au niveau dû ? Personne ! Car personne n’est chargé par la Constitution de contrôler et apurer un tel remboursement.
v
06h51 sur BFMTV : Delevoye doit-il démissionner ? Christophe Barbier [journaliste et commentateur politique, propos du 16.12.2019] : « Non ! Il va quitter le gouvernement mais pas tout de suite. Il partira quand le texte sera terminé et transmis le 22 janvier. » 12h39 : Delevoye démissionne. (Balance Ton Média)
(Citation exacte de Barbier : « Delevoye partira quand le texte sera terminé et transmis au Conseil des ministres. C’est prévu le 22 janvier. J.-P. Delevoye ne pourra pas porter ce texte devant le Parlement. »)
Christophe Barbier n’a certes pas prévu une démission express mais il annonçait un départ de Delevoye du gouvernement après le dépôt du projet de loi de réforme des retraites le 22 janvier, alors que les ministres invités à la télé disaient, en mode gardien de la paix, « Circulez y a rien à voir »…
Barbier avait donc « compris » qu’il y avait un problème qui ne permettait pas à Delevoye de rester au gouvernement, et il « supposait » qu’on l’avait aussi compris au gouvernement (qui cherchait donc seulement à temporiser). Or aucune prise de parole ministérielle ne laissait entendre une telle chose. Pour les ministres entendus à la télé, au contraire, il n’y avait pas de problème Delevoye, qui était de bonne foi, avait remboursé (ou allait rembourser), etc. Comment Barbier pouvait-il donc dire de telles choses ? C’est lui, le porte-parole du gouvernement ?
Oui, Christophe Barbier est le véritable porte-parole du gouvernement car il avait annoncé la démission de Delevoye au 22 janvier (certes ce fut plus rapide) quand toutes les déclarations publiques de ministres laissaient entendre qu’il n’y avait pas de problème Delevoye. Les déclarations des ministres donnaient à croire que Delevoye ne démissionnerait jamais, tandis que Barbier savait que Delevoye démissionnerait ; il savait que, pour le Président ou le Premier ministre, il y avait un problème Delevoye.
Le Président et le Premier ministre se sont donc confiés à Christophe Barbier mais pas à leurs ministres, en particulier pas à la ministre qui est en même temps porte-parole du gouvernement. Barbier savait qu’il y aurait démission quand les ministres pensaient que Delevoye resterait.
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Un ami amateur de polars me dit que les jeunes policiers à la retraite écrivent des polars. Il y a quelques jours, il était à un festival du polar à Paris. Il s’y est tenu une table ronde sur « Les Français détestent la police mais sont friands de romans policiers, comment t’expliques ? » J’ai fait une recherche. Les héros des grands polars ne sont pas policiers, mais détectives privés (Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Philip Marlow, Nestor Burma, Mike Hammer…), journalistes (Rouletabille), avocats (Perry Mason) ou autre (Miss Marple). Les exceptions (Maigret) confirment la règle. Il n’y a donc pas de paradoxe dans le fait que les Français détestent leur police et sont friands de polars, car les héros de romans policiers en général ne sont pas policiers.
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Andrew Yang Says He’s ‘Very Open’ To Legalizing Magic Mushrooms. (Inquisitr)
As a therapy or rather as a nightmare: Every person taking mushrooms will be on the record as a sickly critter in need of treatment, including Natives who already have a licence to use them (and/or peyote) as a religious rite. – You just can’t take the mystic out of it.
Can’t you just follow on the Dutch steps? Legalize it because repression is bad as a rule, and without pretending you’re making the world so much better for the sick (as Big Pharma Brother told you).
Legalize it because you’re for freedom, not as quacks. When shrooms smell of hospitals, they’re bad.
A religious rite is a right. As a medication, it won’t even be a right: It’s what your disease, your ailment, your substandard condition requires, not even that, it’s what society requires you to take in order to keep you afloat with economic output requirements.
ii
A veteran in Davenport told me that psilocybin mushrooms were the only treatment he found effective for his depression after returning home. We should explore making psilocybin mushrooms legal for medical and therapeutic use particularly for veterans. (Andrew Yang)
Legalize it because you’re for freedom, not as quacks.
And by the way, a veteran who has opened his eyes on the atrocities of war is a therapeutic case?
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Dans l’arrêt Lohé Issa Konaté c/ Burkina Faso, du 5 décembre 2014, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples demande l’abrogation des peines privatives pour les actes de diffamation. Le droit africain est donc plus favorable aux libertés que le droit français et européen.
[Il est à supposer que ces actes de diffamation sont une appellation générique pour les délits dits « de presse » les plus courants. La Cour demande cette abrogation en s’appuyant sur des instruments juridiques régionaux, la Charte africaine des droits de l’homme (article 9) et le traité de la CEDEAO, mais aussi sur le Pacte international des Nations Unies relatif aux droits civils et politiques (dont la France est signataire) à son article 19. Cet article 19 relatif à la liberté d’expression ne prévoit pas expressément – c’est dommage – l’abrogation des peines privatives pour les délits de parole, et son interprétation par la Cour africaine dans le sens d’une abrogation de ces peines est donc à noter.]
Twi24 Vers une société de vigilance paramilitaire
My Twitter Anthology Sep-Oct 2019 FR-EN
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[Le présent fil est la suite de Race et religion en droit de la presse : kif-kif bourricot sur Twi22, dont la lecture est recommandée pour la compréhension du raisonnement juridique suivant.]
L’article 32 de la loi de 1881, relatif à la diffamation, comporte mention des « groupes de personnes à raison de » (leur race, ethnie, religion, appartenance sexuelle, etc). Ce que demandait l’Organisation de la coopération islamique au Conseil des droits de l’homme de l’ONU (l’interdiction de la diffamation religieuse) est donc déjà là, en France. Très exactement.
Inutile de vous dire que cet article 32 semble n’être jamais utilisé en cas de « groupes de personnes à raison de », et pour cause : 1/ le défendeur aurait des moyens de se défendre (exceptio veritatis, ou exception de vérité, et bonne foi), et 2/ le juge devrait dire ce qu’est la vérité sur tel ou tel des groupes en question (raciaux, religieux…), ceci découlant de l’exceptio veritatis comme moyen de défense.
Vu que, pour les particuliers non rattachables à un groupe selon les propos tenus les concernant, on distingue l’injure et la diffamation, ce qui couvre tous propos offensants pour ces cas, on doit pouvoir ramener, pour les « groupes de personnes à raison de », la provocation à la haine de l’article 24 de la loi de 1881 à la diffamation. Un moyen de défense serait donc de contester systématiquement l’application de l’article 24 et de demander l’application de l’article 32.
[Ajout du 8.11.2019. Tout comme ces tweets visaient à compléter un raisonnement juridique d’où certains éléments importants avaient été omis, le complément mérite à son tour d’être complété. Il n’y a pas là de quoi se désoler, lecteur, car toute situation est susceptible de se voir appliquer une quasi-infinité de dispositions juridiques, et il n’est guère possible de raisonner sur le fondement d’une connaissance exhaustive dans ce domaine. C’est d’ailleurs là ce qui fait un bon avocat : sa perspicacité lui permet d’invoquer pour la défense de son client des dispositions que personne avant lui ne pensait appliquer dans l’affaire. Pour en revenir à notre sujet, il se trouve que la « diffamation raciale », et les autres diffamations de « personnes ou groupes de personnes à raison de », n’est pas une catégorie complètement inhabituelle, malgré les arguments que j’avançai, et que je maintiens, quant à l’étrangeté de ce concept. Car il a été répondu jurisprudentiellement à l’étrangeté, par la création d’une exception, à savoir qu’en cas de diffamation raciale (et autres du même genre) la preuve de la vérité ne peut pas servir de moyen de défense. De sorte que la théorie juridique de la diffamation a été dénaturée. « Malgré le silence du texte sur ce point, il résulte de la jurisprudence de la Chambre criminelle que l’offre de preuve est impossible en matière de diffamation raciale (Crim. 11/07/1972, Bull. n° 236 ; Crim. 16/03/2004, pourvoi n° 03-82.828). Il s’agit là d’une restriction de bon sens, tant on n’[sic]imagine mal un débat portant précisément sur ce que la loi a entendu interdire. » (courdecassation.fr : lien) Je ne trouve pas cette explication satisfaisante : si le débat ne peut porter sur ce que la loi a entendu interdire en interdisant, à l’article 32 de la loi sur le droit de la presse, la diffamation raciale, le juge avoue qu’il ne sait pas ce que la loi a entendu interdire. Mais l’offre de preuve est impossible en la matière parce que le juge ne souhaite pas dire ce qu’est la vérité d’une race. Il condamne donc des propos diffamatoires sans chercher, au mépris de la théorie juridique de la diffamation, à établir la vérité. Dès lors, peuvent être condamnés pour diffamatoires des propos qu’ils soient vrais ou faux, et c’est une régression de la liberté d’expression. Reste que la théorie de la diffamation comporte un autre moyen formel de défense, la bonne foi, qui rend toujours l’article 32 préférable, pour la partie défenderesse, à l’article 24 relatif à la provocation à la haine, à moins qu’une exception existe aussi sur ce point, auquel cas je ne manquerai pas de compléter ce complément de complément.]
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A Florida library once only allowed teens with parental permission to check out The Autobiography of Malcolm X, because of its ‘anti-white racism.’ (ACLU)
If the librarians had the right to act as they did (for instance because it was a privately run library and the private company had as such a First Amendment right to limit speech), the fact that they changed their minds about the autobiography of Malcolm X does not mean they don’t have other books restricted in the same fashion. What gain is this for civil liberties if a librarian has the right to implement such policies and only changes her mind about this or that book, leaving the status of all other restricted books in her library unchanged? Once, that librarian in Florida limited access to The Autobiography but then she saw the light and decided to grant her customers full access to the book. At the same time another librarian in Georgia decided to limit access to a collection of speeches by Malcom because it is his right…
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Des twittos ayant l’air informé disent que la couverture médiatique de l’incendie de Lubrizol n’est pas à la hauteur, que les médias en parlent peu. Peut-être parce que les journalistes ne veulent pas se rendre sur place ?
Le bruit de fond sur ma TL [timeline] c’est qu’on ne parle que de Chirac et pas (ou trop peu) de Lubrizol. Par exemple, ce tweet de Mediapart : « Jacques Chirac : bientôt la canonisation ? Dans ce moment d’ahurissement national, reste-t-il une place pour l’esprit critique et un peu de temps pour parler d’autre chose, comme par exemple du gigantesque incendie de l’usine Lubrizol à Rouen ? »
Nan mais posez-vous la question honnêtement et en toute franchise : Vous seriez journaliste, vous iriez traîner du côté d’une usine Seveso qui vient d’exploser ?
ii
Certains pompiers intervenus sur l’incendie de Lubrizol viennent de recevoir leurs analyses biologiques. Et les résultats ne sont pas bons. (Le Monde)
1/ Vérifier l’état de santé des pompiers avant l’intervention sur Lubrizol. (« Les pompiers étaient peut-être malades avant l’incendie de l’usine » : ça, c’est fait) 2/ Montrer que ce sont des troubles psychosomatiques provoqués par la lecture de fake news sur Twitter. 3/ Vous savez, il y a beaucoup d’escroqueries à la classification Seveso, pour obtenir des aides publiques. Nos services ont des éléments pour dire que Lubrizol n’aurait jamais dû être classée Seveso et que donc les pompiers sont malades dans leur tête.
Blague à part, un site classé Seveso présente un risque (la directive européenne parle de « substances dangereuses »). Comment se fait-il qu’on envoie des pompiers sur un site Seveso comme si c’était chez la mère Michel qui a perdu son chat ? [C’est bien ce qui s’est passé : des pompiers intervenus sur le site ont raconté n’avoir reçu aucun équipement spécial pour cette intervention.]
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Je ne comprends pas pourquoi une plainte pour diffamation avec constitution de partie civile entraîne automatiquement une mise en examen. Je croyais que le droit de la presse tenait à une certaine idée de la liberté d’expression…
Le principe de la mise en examen, c’est normalement « qu’il existe à l’égard de la personne mise en cause des indices graves ou concordants de sa probable implication ». Or, en diffamation (qui relève du droit de la presse), elle est automatique !
Cette procédure de mise en examen automatique, totalement exorbitante, donne nécessairement à penser à la personne moyennement informée, qui ne connaît que le principe général venant d’être rappelé, que la diffamation est avérée dès qu’il entend parler d’une affaire de diffamation.
ii
Les plaintes pour diffamation comme « procédures bâillons » sont le sujet d’un rapport Mazeaud de 2017, qui préconisait de créer un délit d’entrave à la liberté d’expression pour mettre fin à ces abus de procédure. Pourquoi le législateur n’a-t-il rien fait ?
« Celui qui agit en justice pour entraver la liberté d’expression peut être condamné à une amende civile d’un maximum de 15.000 euros, sans préjudice des dommages et intérêts qui seraient réclamés. » Voilà ce que proposait le rapport, à juste titre. Cela devrait être déjà dans la loi.
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Hong Kong Mask Ban
Hours after Carrie Lam announced an anti-mask law to take effect tomorrow, masked protesters gather in Central (A. McN., reporter for Bloomberg)
The way toward full normalization of Hong Kong in the People’s Republic of China (2047 end of One Country Two Systems) goes through French-like anti-mask law. See Diagram: 😷🇭🇰➡️🇫🇷➡️🇨🇳✅
ii
« Avec cette loi les journalistes ne pourront plus suivre la police car il ne leur sera pas permis de porter des masques à gaz dans des manifestations où la police se sert de gaz lacrymogène. La police pourra donc commettre davantage de violences policières. » (Ma traduction d’un tweet en anglais très pertinent d’une certaine Kate)
Heureusement, nous, on est en France ! #LoiAnticasseurs
iii
France is the true model for Carrie Lam as I guess we are the only country in the world to have not one but two antimask laws: 1/ the general 2010 law prohibiting masks on the public space; & 2/ the special 2019 law prohibiting masks in demonstrations.
Generally speaking, demonstrations take place on the public space… 🙄 The April 2019 bill was thus already included in the 2010 general law but the French legislator felt an overwhelming urge to express a thirst for repression. They wanted to make it a much severer offense to wear a mask in demonstrations than otherwise on the public space (go figure). So we have these two laws and today in a demonstration in France 😷 = 1 year prison & 15.000€ fine.
iv
Le dernier gouverneur de Hong Kong Chris Patten dit que Carrie Lam « doit être cinglée » (must be crazy) de faire promulguer une « loi de dissimulation du visage dans l’espace public » qu’on peut aussi appeler loi anticasseurs (to make such decisions as the antimask law).
Français, ne l’écoutez pas : nos dirigeants à nous ne sont pas cinglés !
v
Carrie Lam counters Chris Patten: if this happens in your country, what actions would you take? (CGTN)
En réponse à Chris Patten, Carrie Lam ne prend même pas la peine de rappeler la loi anticasseurs française d’avril 2019. Elle parle à des pays civilisés, où parler de la France ferait tache.
Carrie Lam sait que la France n’est pas le pays des droits de l’homme mais le cabinet du Dr Frankenstein des droits de l’homme, le pays de la Terreur, de Napoléon, de Gaulle Deux, de l’islamophobie médiatique, de l’islamophobie d’État…
vi
Today in Paris. We stand with Uighurs. We stand with Hong Kong. Hong Kong Protests happen in France too. [With picture showing masked protestors.]
These peaceful demonstrators are liable to prosecution under the Article 6 of April 2019 #Anticasseurs Law for concealing their faces in a demonstration. They incur one year imprisonment and 15.000 euros fine.
The #anticasseurs bill applies to demonstrations where violences occur or are susceptible to occur*, so a prosecuted person may argue, if violences did not occur, that violences weren’t susceptible to occur. He must only hope the judge won’t ask him to prove it, for who can tell beforehand that violences are susceptible to occur or not?
*(Likely to occur would be, I feel, an inadequate translation of the French ‘susceptibles de se produire.’ Events ‘susceptibles de se produire’ do not necessarily have to be likely, it is only that no condition existed that would have made their occuring impossible.)
If it turns out violences weren’t susceptible to occur in the demonstration, then the prosecuted demonstrator will only be fined a few hundred euros for concealing his or her face on the public space (2010 bill).
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Non, le travail n’est pas pénible. La preuve, c’est que les gens travaillent pour des cacahouètes.
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Est justifiée l’hospitalisation sous contrainte de celle qui soutient qu’elle a vu le diable et qu’elle discute régulièrement avec sa cousine et sa mère qui sont pourtant décédées. Cour d’appel de Versailles, 13 septembre 2013 (Curiosités juridiques)
Cette personne était-elle dangereuse ?
ii
Le feng shui est une sagesse millénaire chinoise liée à la philosophie du Tao et qui rend notamment service en architecture et design. Selon cette sagesse, une arête de mur rectiligne est une « flèche empoisonnée » (cela n’existe pas dans nature). Construire un immeuble en plaçant un « flèche » face aux bureaux de ses concurrents peut être une manière d’empoisonner la concurrence. La communauté franco-chinoise est dépourvue de moyens juridiques de défense contre les attaques feng shui, et ce à cause d’un certain état d’esprit des juges illustré par l’exemple ci-dessus.
[Tweets que j’accompagne d’une vidéo de Business Insider, Why Hong Kong Skyscrapers Have Holes?, où l’on apprend que : « These holes are called dragon gates. They allow dragons to fly from the mountains to the water. This is all according to feng shui, a Chinese system for positioning buildings and objects in a way that agrees with spiritual forces &c »]
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Des deux conseils pour réussir matériellement dans la vie, « Nettoie bien ton four » (feng shui) et « Lèche les bottes aux puissants », l’un est plus rationnel que l’autre. C’est aussi le plus méprisable des deux.
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Le double bind comme solution simple
Passport BP : un parcours de soins innovant dédié aux personnes avec troubles bipolaires. (Lien vers le site de la société prestataire)
« la solution SimpLe, un outil digital de psychoéducation » : Je croyais que ceux qui écrivent en alternant majuscules et minuscules étaient…
En marketing, “la solution SimpLe” ressemble à du camel case, comme MasterCard, LaserJet… Seulement cela donne Simp+Le, et c’est donc incompréhensible. En psychologie, cela relève de la graphopathologie.
Vu la sophistication transcendante de “la solution SimpLe”, et vu que ce nom prétend refléter le contenu de la solution, c’est-à-dire une solution simple, et vu la situation de dépendance du patient, ça ressemble assez à du double bind à la Palo Alto. Le patient est implicitement sommé par une institution médicale dont il dépend de trouver simple ce qui ne l’est pas.
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Une #ConventionCitoyenne est une mascarade dont les membres ne sont pas couverts par les immunités parlementaires qui rendraient leur parole libre vis-à-vis des lobbies qu’ils voudraient dénoncer.
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PKK, terrorisme et apologie
Un film sur les combattantes du PKK kurde [Sœurs d’armes], c’est touchant, même si le PKK est sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, si la Cour européenne des droits de l’homme donne raison à la Turquie quand elle condamne les médias turcs qui donnent la parole aux représentants du PKK, et si la Cour donne aussi raison à l’Allemagne quand elle condamne à une lourde amende le fait de faire circuler une pétition pour sortir le PKK de la liste des organisations terroristes de l’UE. À part ça, tout le monde est avec le PKK contre Daech…
Selon plusieurs sources, les YPG qui sont le sujet du film sont la branche syrienne du PKK : « These groups formed in 2003 as a Syrian offshoot of the PKK movement. » (Quora) Le film est donc, au sens de la loi française, une apologie du terrorisme puisque le PKK est sur liste des organisations terroristes de l’UE. Le lien organique YPG-PKK n’est peut-être pas universellement admis (par exemple, cela n’apparaît pas sur Wkpd, même si l’on y trouve mention des opérations menées par les deux ensemble contre Daech). Mais si l’on demande leur avis à nos amis du Conseil de l’Europe, les Turcs, il n’y a pas photo : c’est « YPG/PKK ».
Selon certains, le film porterait bien sur le PKK en tant que tel : « Peshmergas et combattants du PKK sont montrés combattant côte à côte contre les djihadistes. » (Communiqué du CCFR, Collectif des combattantes et combattants francophones du Rojava)
Je rappelle que l’apologie de terrorisme est un délit grave puisqu’il a même été retiré du « droit de la presse » pour être versé au droit pénal commun. Passer du droit de la presse au droit pénal commun, ça veut dire que le procureur peut ordonner une perquisition chez Caroline, faire défoncer sa porte si elle tarde à ouvrir, la mettre préventivement au mitard, etc. Tout ça pour un film, un article, un tweet…
Est de l’apologie de terrorisme « toute action de communication présentant sous un jour favorable des actes terroristes ou ceux qui les ont commis ». Caroline sur Europe 1 : « J’avais besoin d’être à côté, au milieu de ces combattantes, de voir leur courage, leur énergie pour gagner cette guerre. »
ii
La Cour EDH donne raison à la Turquie : arrêt Gürbüz & Bayar c/ Turquie du 23 juillet 2019. « Poursuites pénales contre les dirigeants d’un journal pour avoir publié des déclarations d’un chef d’organisation terroriste [à savoir le PKK] contenant la menace implicite d’une reprise des violences : non-violation. » [Ces poursuites pénales ne sont pas une violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, selon la Cour.]
De même, dans Aydin c/ Allemagne (27 janvier 2011), la Cour EDH rejette la requête d’Aysel Aydin, condamnée en Allemagne à 1.200 euros d’amende pour avoir lancé une pétition réclamant le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes établie par l’Allemagne et l’UE. (Wkpd français : page PKK)
iii
Au moment où Trump annonce un retrait de Syrie, il rappelle que les U.S. ont financé et équipé les Kurdes, dont la principale organisation, le PKK (dont les YPG de Caroline seraient la branche syrienne), est sur leur propre liste d’organisations terroristes, comme sur celle de l’UE.
La multiplication des organisations (écrans) kurdes résulte forcément (en partie) de la nécessité de camoufler l’implication du PKK compromis par son inscription sur les listes d’organisations terroristes des US et l’UE. Quand les US ont financé les Kurdes contre Daech, ils ne pouvaient pas ouvertement financer une organisation inscrite sur leur liste terroriste. Dans ce genre de situation, on passe par des « sociétés écrans », créées pour l’occasion ou mises à contribution comme intermédiaires.
Rétrospectivement, il est clair que des États qui laissaient le PKK sur leurs listes d’organisations terroristes ne pouvaient aider sans arrières-pensées les YPG kurdes de Syrie liés au PKK, et qu’ils entendaient les livrer aux Turcs une fois le ménage fait contre Daech.
iv
American Defense Secretary Ashton Carter confirms [before the US Senate] “substantial ties” between the PYD/YPG and PKK. (elif) [with a video excerpt from the hearing]
I can’t understand that when the American Defense Secretary acknowledges 1/the link between the YPG and the PKK & 2/the terrorist organization status of the PKK according not only to Turkey but also to the US, the question should be “Is Turkey okay with the US arming the YPG?” [a question from Senator Graham] and not “Is the US okay with the US arming the YPG?”
To the question “Is Turkey okay with the US arming the YPG/PKK?” the answer is obvious as one can assume consistency. But to the question “Is the US okay with the US helping the YPG/PKK?” the answer is problematic as the question evidences the lack of consistency of the US.
When the US armed and otherwise helped the YPG, an organization with “substantial links” to the PKK which is on the US terror list, thus arming an organization it declares its duty to combat, the US government committed mischief toward US citizens, as the latter are liable to courts of law for supporting the PKK. When a country declares an organization ‘terrorist,’ it combats it even against its own citizens (those who would support the organization), so when that country in fact arms that organization, this means it represses its own citizenry unconstitutionally (for no reason). The US government nor any other government have a constitutional right to arm an organization at the same time that, by calling that organization ‘terrorist’ and having it placed on a terror list, it suppresses the right of the people to show support to that organization.
v
Arming Kurds affiliated to the PKK, an organization on the US terror list, was mischief against US citizens, for the war against terror was then waged not against the organization itself but against US citizens, by suppressing the freedom of speech of those who would support the organization, and other liberties such as the freedom to spend one’s money as one sees fit (donations to the PKK would be liable to prosecution as far as US citizens were concerned while their government was arming the PKK via the Syrian YPG).
[To be sure, I do not know the exact consequences, as far as civil liberties in the US are concerned, of having an organization placed on an US official terror list. The First Amendment might still protect the rights of US citizens to express verbal support for that organization –this has to be checked– but it is safe to assume that this listing must have some consequences on civil liberties. In France the consequences are drastic, and there is at least one French representative who publicly acknowledges the link between the YPG and the PKK: ‘’Le PKK est lié d’une manière ou d’une autre aux combattants du Rojava. Ce n’est pas tout à fait la même chose mais il y a des liens.’’ (Éric Coquerel) He then asks the removal of the PKK from the EU terror list. (As we have seen that an EU citizen can be fined for asking the very same thing, I assume he deems his utterance protected by his immunities as a representative, although these immunities actually do not extend beyond the precincts of the House.) As the PKK is on the EU terror list, EU citizens can be prosecuted for supporting a terrorist organization when they support an organization that is ‘our ally’ (according to representative Coquerel’s words) in the war against Daesh.]
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Staffing Policy & Speech Police
REMINDER: One of the amicus briefs filed in our opponents’ favor literally stated that any decision in favor of not letting employers fire people for being LGBTQ “will promote sexual anarchy and gender tyranny.” (ACLU)
A private business has no discretionary power over its staffing policy (Title VII). So why is a private organization allowed to deny service to a person of color, as stated in the precedent Moose Lodge No. 107 v. Irvis (1972)? [“The Court held that the Moose Lodge’s refusal to serve food to Irvis because he was black did not violate the 14th Amendment. The Court found the Moose Lodge ‘a private social club in a private building,’ thus not subject to the Equal Protection Clause.”] And why has a private organization such as Facebook the right to limit free speech? If a private organization has no discretionary power over its staffing policy, I see no justification for allowing a private organization to limit or suppress free speech.
Limiting private organizations’ discretionary powers on staffing sends the signal that the rights of minorities are superior not only to the values of free enterprise but also to the values of First Amendment, when private organizations keep their power to limit free speech even though they have lost discretionary policing of their own staffing.
The standard remark that customers who object to a business’ staffing or other policy are free to stop patronizing that business, is more consistent with freedom values than the idea of ruling the staffing of private business by law.
In the US a private organization is free to limit or suppress free speech, thus the government only has to tell X or Y what speech they want to suppress (e.g. for the sake of national security) in order to fully circumvent the First Amendment. Besides, private organizations don’t decide freely about their own staffing.
Forcing private employers’ choice by law borders on lunacy. Employers’ power is de facto discretionary. If they want to fire a person, where a ‘good reason’ doctrine holds the law tells them they cannot base this on discrimination, so they’ll have to find another motive, and anything goes. On the other hand minority employees are entitled to contest juridictionally any job termination as discriminatory, which makes these employees objectively toxic to the employer. At the same time it will entrench them in the job market more securely than other employees; an employer facing redundancy decisions will favor firing non-minority over minority employees because of the discrimination suit he or she would face as a result of firing a person who belongs to a protected minority.
ii
Private organizations can refuse to serve food to black men (Moose Lodge No. 107 v. Irvis) but, as employers, they cannot discriminate against blacks. Do you know why? Because a person can’t prove he has been discriminated against on account of his race in most cases. When you refuse service, it is plain whether you refuse service to some categories, and based on what characteristics. When you fire people, you can advance any (legal) justification: It’s the redundant employee’s word against yours.
iii
The right to free speech is the right to not be silenced by the government. Facebook is not the government.
Yes, this is First Amendment law according not to the letter of the Amendment but to precedent. My point was that I thought this interpretation of free speech by precedent was because of free enterprise but as title VII dictates their employment policies to entrepreneurs I must be wrong, it’s got to be something else, like the US government not wanting free speech on the Web.
Why would a country with a Title VII claim it defends free enterprise re speech police but not re employment policy, if not because it is so easy for the government to suppress free speech via pressuring a couple of oligopolistic business owners of internet plaforms?
Because “the government” is not using Facebook to silence anyone. Facebook is abiding by their AUP [Acceptable Use Policy]. And when employment policy appears to violate the law, we discuss it to gain clarity. (Ibid.)
Your naïveté leaves me speechless. You simply cannot dismiss the possibility that the government may pressure business groups. Governments have many ways. With your naïveté the Founding Fathers would have never written a Constitution. The essence of constitutional thinking is to never rule out the possibility of governmental mischief. You made the allegation that there is no pressure on Facebook: The onus of the proof is on you.
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Vers une société de vigilance paramilitaire
« Vers une société de vigilance » : Cela veut dire que le port d’arme va être étendu en France comme aux États-Unis ? “Vigilante: A person or a member of a group that decides to force obedience to the law without official authority.”
Vers une société de vigilance paramilitaire : « Article unique : Le port d’armes est légal pour tout citoyen dès 15 ans. »
Je ne vais quand même pas dénoncer mon voisin islamiste (capable du pire) sans armes pour me défendre contre ses représailles, non ? Où dois-je déposer les statuts de ma milice ?
Quand des vigilants se seront fait égorger par les amis de leurs voisins islamistes dénoncés par civisme et patriotisme pour une société de vigilance, tout ça parce qu’on aura oublié d’armer des milices citoyennes, ne dites pas que je ne vous aurai pas prévenus.
Il est dit, dans le discours présidentiel sur la société de vigilance, que les services de l’État ne peuvent faire face à eux seuls à cette vigilance nécessaire. Mais le citoyen qu’on veut ainsi recruter informellement n’est pas armé, contrairement aux services de l’État. On veut donc mobiliser des citoyens non armés face à ce qu’on appelle une « hydre islamiste » ! Mais si c’est une hydre, s’il s’agit de « déviations dangereuses », les citoyens qui agiraient par vigilance se mettraient forcément en danger sans moyens de défense ! Il n’y a donc pas à tergiverser : devant la carence des services et de l’administration reconnue au plus haut niveau de l’État (dans le discours sur la société de vigilance), la seule solution face à une hydre islamiste, c’est la formation de milices armées citoyennes. Le nier serait d’une extrême inconséquence.
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World Day Against the Death Penalty
The death penalty is racist, arbitrary, and error-prone. It normalizes the extreme sentences that are at the core of our incarceration crisis. On World Day Against the Death Penalty, join us to learn why it’s time for the US to abolish it once and for all. (ACLU, Oct 10, 2019)
Death sentences show a centennial rising tendency in the US (enclosed, p.1, document from the Bureau of Justice Statistics 1953-2010). From extremely low figures in the fifties it went to a peak in 2000 and then decreased but very slowly comparing with the ascending slope of 1975-2000. Link
We will probably agree that such a slope is steeper than that of US demographics, so if it is true that death penalty is ‘racist,’ then the figures show that, contrary to expectations, racism has been increasing in American society.
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‘’It’s time for the US to abolish it once and for all.’’ “Once and for all” means the US has already progressed in the direction of abolishing the death penalty, but in fact it has gone in the opposite direction.
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36 US states and the federal government impose capital punishment for some crimes. That’s about three fourths of US legislatures (72.5%).
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Quand un élu local RN demande qu’une accompagnatrice scolaire retire son voile islamique ou quitte l’assemblée régionale, il ne faut pas oublier la polémique persistante sur le hijab et les accompagnatrices scolaires qui émane du plus haut niveau du ministère de l’éducation nationale, c’est-à-dire du ministre. C’est parce que le ministre LREM a de façon répétée exprimé son rejet du voile pour les accompagnatrices scolaires que cet élu local s’est senti légitime à faire cet esclandre, car il a une couverture. Je vois que des personnalités médiatiques attaquent durement cet élu local RN, mais le ministre LREM qui a de façon répétée exprimé son opposition au port du voile par les accompagnatrices scolaires, est épargné par leurs flèches. Comme s’ils avaient peur d’un ministre…
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L’historique du sujet « hijab et accompagnatrices scolaires » est retracé dans un document en ligne de la direction des services départementaux de l’éducation nationale des Alpes-Maritimes. Lien
Les Républicains [opposition de centre-droit] ont fait adopter en 2019, dans la loi relative à l’éducation, un amendement l’interdisant, amendement finalement rejeté au stade ultime de la discussion parlementaire, en commission mixte paritaire.
Le député RN en question, Julien Odoul, peut donc se réclamer des prises de position du ministre mais aussi de l’amendement 2019 de l’opposition de centre-droit (c’est-à-dire des positions de cette dernière), mais encore d’une circulaire Chatel de 2004 : « neutralité pour les parents d’élèves participant aux sorties scolaires (pas de voile) » [c’est ainsi que le document cité résume cette circulaire].
Le Conseil d’État a affirmé en 2013 que les accompagnatrices pouvaient porter le voile mais le ministre Peillon, socialiste, indiqua alors aussitôt que la circulaire Chatel continuait de s’appliquer ! Concrètement, les directeurs d’école peuvent refuser les accompagnatrices voilées si ça leur chante. Compte tenu que les directeurs ont ainsi la plus large appréciation pour refuser les accompagnatrices voilées et que le ministre (leur autorité hiérarchique) a indiqué qu’il était pour ce refus, les directeurs connaissent les desiderata de leur hiérarchie, dont leur carrière dépend.
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Non c’est faux. L’étude de 2013 du Conseil d’État fait jurisprudence ! Depuis ce texte tous les tribunaux administratifs ont suivi l’avis du Conseil d’État. En 2015 le tribunal administratif de Nice avait annulé la décision d’une école primaire d’interdire à une mère voilée d’accompagner des élèves lors d’une sortie scolaire. Vous comparez le ministre de l’éducation nationale avec un élu RN [qui] a commis un délit pénal ! Le ministre de l’éducation nationale n’a jamais discriminé et humilié une femme devant des enfants de CM2 ! (ESBN)
J’ai cité ma source [elle indique en effet la décision du tribunal administratif de Nice mais ne dit pas que tous les tribunaux administratifs ont suivi l’avis du Conseil d’État ; l’affaire devant le TA de Nice est donc peut-être la seule à pouvoir être invoquée en l’espèce, et ce serait alors ce TA seul que le twittos qui me répond appellerait « tous les tribunaux administratifs »]. Je peux également citer le ministre. « … a fustigé mardi 24 septembre une affiche de campagne de la FCPE qui défend le droit de mères voilées de faire des sorties scolaires, qu’il a qualifiée d’erreur regrettable. » (Le Nouvel Observateur, article du 24 septembre 2019) Et au Sénat, en réponse à une question d’actualité le 20 avril 2018: « Le Conseil d’État précise qu’un chef d’établissement peut recommander aux mères de ne pas porter le voile dans les sorties scolaires. C’est ce que je recommande aux chefs d’établissement de recommander aux mamans accompagnatrices. »
Et je n’ai pas « comparé » l’élu RN avec le ministre. J’ai dit que Julien Odoul tirait en quelque sorte les conclusions de la philosophie portée publiquement par le ministre. Si ce qu’il a fait est un délit, c’est à la justice de le dire (en sachant que la Cour EDH reconnaît une immunité assez large aux élus dans les débats des assemblées locales, sur l’exemple des parlementaires, et ça se comprend, dans le cadre de la décentralisation).
Il est vrai que, dans la discussion de la loi sur l’éducation, le ministre n’a pas demandé à sa majorité de voter l’amendement LR qui semble correspondre à sa pensée maintes fois exprimée. Peut-être est-ce par tactique politicienne, c’est-à-dire pour ne pas laisser l’opposition se « glorifier » d’une mesure qu’il semble, par ses prises de position répétées, approuver ?
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Le voile n’est pas souhaitable dans notre société. (Ministre de l’éducation nationale)
Si je suis commerçant et que j’affiche ces mots sur la devanture de mon magasin, d’un côté c’est dire « Femmes voilées passez votre chemin » (Christians Only), d’un autre côté ce sont des paroles de ministre… Gros dilemme.
« Le voile n’est pas souhaitable mais pas interdit parce que ce gouvernement (dont je ne suis que le porte-parole dans le domaine de mes attributions) n’arrive pas à se décider : il a trop peur des conséquences de ses actes. » 🤷♂️
Si, tout en n’étant pas souhaitable, le voile n’est pas interdit, quel est l’intérêt de dire et répéter que le voile n’est pas souhaitable ? Les opinions personnelles d’un ministre n’ont aucun intérêt pour la collectivité : c’est la politique qu’il défend activement qui nous intéresse, c’est-à-dire ses actes.
Puisque le voile n’est pas interdit par le gouvernement, un ministre n’a qu’une chose à dire : c’est pourquoi le voile n’est pas interdit par le gouvernement, et non pourquoi le voile n’est pas souhaitable selon ce ministre.
Même si c’est le gouvernement qui pense que le voile n’est pas souhaitable, aucun ministre, puisque le gouvernement n’interdit pas le voile, n’a à dire pourquoi le voile n’est pas souhaitable, car un ministre doit expliquer la politique du gouvernement et pas la non-politique du gouvernement.
Ce gouvernement a une politique vis-à-vis du voile, et c’est que le voile n’est pas interdit (accompagnatrices…). Que le voile ne soit pas souhaitable n’est donc pas une politique du gouvernement. Un ministre qui ne parle pas de la politique du gouvernement, n’est pas dans ses attributions.
Si le gouvernement pense collectivement comme le ministre que le voile n’est pas souhaitable, mais ne l’interdit pas, alors ce qu’il faut qu’il explique ce n’est pas pourquoi le voile n’est pas souhaitable mais pourquoi son interdiction est encore moins souhaitable.
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Les belles-lettres forment un bel esprit – ce que Kant appelle un singe.
(Kant actually speaks of literati who study modern literature and not of those who study humanities from the Greeks. He calls the latter humanists and the former ‘apes of the humanists.’)
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The independence of Catalonia would have consequences for France as there are historical parts of Catalonia and native speakers of Catalan on French territory. It would have consequences for EU as well, as nobody knows if independence would not lead to #Cataxit. Indeed, if Catalonia is no longer part of Spain but remains part of EU, Catalans may find out the rules are the same and nothing has changed, for Spain is part of EU which is a supranational set of binding rules. So I see no prospect of major change in independence without a Cataxit. As this certainly is the reasoning that is made also by EU authorities, Catalan independentists must be in their cross-hairs, and the harsh judicial sentences that were pronounced against their leaders are as much the result of European policy as that of Spanish law.
Catalans are part of EU as a part of Spain. If an independant Catalonia is also part of EU, Catalan independence is only formal as the new country will abide by the same set of binding rules of EU origin. (There’s no veto for small countries in the EU legislative process.) If, on the other hand, the EU accepts the membership of independent Catalonia, that could imply an #Spaxit: Would Spain want to remain in the EU beside Catalonia, the independence of which it had opposed? If you slap a man in the face, his wallet will be telling him he’d better not react but the likelihood is he will. The economy is largely irrelevant in the issue (and more irrelevant in general than people assume). If the reason why Catalonia wants to leave Spain is really the current economic transfers from Catalonia to other parts of Spain, transfers will still occur inside the EU, independence will not change that.
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Doigt d’honneur à des policiers : amende de 300 euros requise contre le journaliste Gaspard Glanz. (Le Monde)
La vraie amende, ce n’est pas 300 euros mais les frais d’avocat. Car pour ce doigt d’honneur il y a peut-être écrit 10.000 euros dans le code (je ne l’ai pas sous les yeux), donc forcément tu payes un avocat (mettons un forfait à 2.000 euros) : 2.300 euros pour un doigt d’honneur, c’est bien la France.
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Qu’on laisse tranquilles les femmes qui souhaitent porter un foulard ! La loi de 1905 assure la liberté de croire ou de ne pas croire et la neutralité de l’État. (Manon Aubry, députée européenne France Insoumise)
Il y a aussi la polémique sur les prénoms qui, comme ils ont un sens dans la religion musulmane, sont donnés à leurs enfants par les parents musulmans. Certains disent que cela montre leur volonté de ne pas s’intégrer à la société française : un raisonnement au mépris de la laïcité. Si un Musulman veut donner à ses enfants des prénoms qui ont un sens en islam, plutôt que des prénoms du calendrier, c’est son droit dans une république laïque.
Les mêmes qui dénoncent le voile dénoncent les prénoms qui ne sont pas dans le calendrier de la Poste. Après l’interdiction du voile viendra l’obligation de s’appeler Alphonse (1er août), Fulbert (10 avril), Pélagie (8 octobre), Urbain (19 décembre), Melaine (6 janvier)…
Cette attaque sur les prénoms musulmans, venant de quelqu’un qui par exemple s’appelle Jean, du nom d’un apôtre de son propre culte, devient dans ce cas parfaitement intolérable.
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Fiat Lux
Ce n’est pas parce que Dieu a créé la lumière qu’il ne voit pas dans le noir.