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Poésie guarani
Le lecteur trouvera ci-après des traductions, par le biais de l’espagnol, de poèmes tirés du recueil bilingue guarani-espagnol Guarani purahéi, Cantos guaraníes (Impronta, 2012) (Chants guarani), compilé par les poètes paraguayens Cristian David López et José Luis García Martín.
Le guarani est, avec l’espagnol, la langue officielle du Paraguay. Comme C.D. López et J.L. García Martín l’indiquent en introduction, le guarani est parlé quotidiennement par plus de 87 % de la population du pays («Más del 87% de sus habitantes lo utilizan cotidianamente») ; c’est la langue maternelle de la grande majorité des Paraguayens, pour qui l’emploi de l’espagnol est souvent réservé aux occasions les plus formelles.
La littérature guarani s’est transmise de manière orale jusqu’à nos jours mais il existe aujourd’hui une littérature écrite. Le prix national de littérature a été attribué en 2017 à la poétesse Susy Delgado pour une œuvre en guarani. Les littératures indigènes écrites sont d’ailleurs aujourd’hui récompensées par plusieurs prix littéraires à travers l’Amérique latine, un mouvement dont la Casa de las Américas à Cuba a été pionnière dans les années quatre-vingt-dix, notamment pour ce qui est de l’internationalisation de ces littératures.
Les textes du recueil Guarani purahéi sont une « recréation personnelle de poèmes traditionnels » («recreación personal de poemas tradicionales»). De même que dans quelques Poèmes amérindiens que j’ai traduits (x), les thèmes en sont parfois très modernes, comme les migrations de travail vers la ville. Il est donc confirmé, à moins qu’ici ce soit la « recréation » des compilateurs qui ait introduit ces thèmes modernes dans les poèmes traditionnels, que cette tradition orale peut aussi bien nous parler du présent que des temps jadis ou d’un temps intemporel. En d’autres termes, la littérature orale a toujours été et est encore aujourd’hui une littérature vivante, que les peuples premiers font vivre dans leurs communautés et qu’ils maintiennent y compris à côté d’une littérature écrite de langue indigène en train de se développer (voir, à cet égard, mes traductions de Poésie indigène contemporaine d’Équateur [x]).
Le lecteur intéressé par la culture guarani peut également se reporter à mon travail Americanismos 5: Guaraní (x).
*
Chant du colibri (Mainumby purahéi, Canto del colibrí)
Tu danses entre les fleurs,
ivre de nectar,
lanceur d’éclairs,
enfant de l’arc-en-ciel,
colibri.
Qu’as-tu à me dire ?
Tu es la langue du jardin,
le murmure du bosquet,
messager d’un royaume
qui n’a jamais existé,
colibri.
Lanceur d’éclairs,
de fines flèches,
de tirs sûrs.
Mon cœur le sait,
colibri.
Tu es les doigts de ma bien-aimée,
ses yeux et sa bouche,
sa bouche si douce,
colibri
qui voles loin,
loin brilles comme l’éclair
et fais chavirer
mon cœur
dans la tempête.
*
Chant du jaguar (Jaguarete purahéi, Canto del jaguar)
Je laisse mes traces
sur tous les chemins
mais nul n’ose me suivre.
J’ai tué
le chasseur maladroit,
détruit des récoltes,
dévoré des enfants
et le sein de leurs mères.
Je suis le plus beau
des enfants du démon.
Ceux qui me voient tremblent,
ceux qui rêvent de moi
jamais plus
ne pourront aimer une femme.
Le soleil m’appelle,
la lune
veut se coucher près de moi.
La nuit, d’un bond,
j’entre dans le cœur
de ceux qui dorment
et ils ne se réveillent jamais.
*
Avec la hache (Háchape, Con el hacha)
Avec la hache de mon père,
j’ai abattu l’arbre.
Avec la hache de mon père,
j’ai bâti une maison,
où je vis avec ma femme,
mes enfants et le fantôme
d’un homme
que j’ai tué avec la hache
et qui était mon père.
*
Les ténèbres (Ñypytû, La oscuridad)
Il fut un temps
où le soleil régnait.
L’obscurité n’existait pas,
elle était enfermée
dans une marmite.
Une femme maladroite
un jour la brisa
et comme l’eau d’un torrent
qui croît et croît
pleine de boue et d’animaux morts,
les ténèbres s’étendirent sur le monde
et entrèrent dans le cœur de l’homme
pour ne plus jamais en sortir.
*
L’été (Arahaku, El verano)
Les rayons regorgeant de miel,
les cigales ivres et insistantes,
l’eau qui tombe des hauteurs
sur les épaules dénudées
de la femme que j’aime.
C’est toujours l’été au paradis.
Mais là aussi
on trouve des anges perfides
qui ouvrent la porte aux animaux nuisibles
de l’hiver
comme toi, mon amie, quand tu souris à un autre
au milieu de l’été.
*
Alors (Upéramo, Entonces)
Quand s’ouvre la porte
du paradis,
quand s’ouvre avec grand bruit
la porte du paradis,
quand toutes les fleurs
s’envolent,
quand le colibri et le jaguar
se donnent la main,
quand le soleil ferme les yeux
et laisse la lune
le prendre par la main,
quand le torrent couvre
l’herbe d’émeraudes
et les grains de maïs
deviennent de l’or,
alors, seulement alors,
quand s’ouvre la porte
du paradis…
*
Orphelin (Tyre’ŷ, Huérfano)
Mon Auguste Grand-Père habite le ciel,
Ma Véritable Mère, le centre de la terre.
Quand je leur parle, ils m’écoutent.
Mais ils ne répondent jamais.
Je suis comme un orphelin qui serait
le fils du roi du monde.
*
Un pêcheur (Pirákutuha, Un pescador)
Les poissons se rient de moi
quand ils me voient au bord de la rivière
avec ma canne à pêche et mon hameçon,
avec le ver tentateur,
et ma sainte patience.
Ils font des ronds et encore des ronds,
ils remuent leurs grandes queues,
leurs écailles brillantes,
se moquent de ma peau sombre,
de mes yeux larmoyants,
de mon estomac vide
et de ma sainte patience.
*
Les hommes savants (Umi kuimba’e arandu, Los hombres sabios)
Les hommes savants de mon pays
savent tout ce que je ne sais pas,
savent pourquoi l’on meurt,
savent pourquoi l’on souffre,
savent pourquoi les gens d’en haut
piétinent les pauvres gens,
connaissent la raison de la faim,
de la femme violée et maltraitée,
de la jeunesse qui part
et ne revient jamais.
Les hommes savants de mon pays
savent tout ce que je sais
et voient tout ce que je vois
mais ils ne font rien pour y remédier.
*
Un rêve (Kerandy, Un sueño)
J’ai rêvé que j’allais à la ville
où l’on me peignit de blanc
et qu’en retournant chez moi personne ne me reconnaissait.
Les enfants pleuraient en me voyant,
les belles femmes couraient se cacher,
les hommes baissaient la tête.
« Oui, monsieur », « Oui, monsieur », me disaient-ils,
tandis que dans mon dos ils aiguisaient
leurs longs couteaux
pour m’arracher le cœur
et jeter ma dépouille aux chiens.
*
Le ruban de tes cheveux (Pe ne akãrague sã, La cinta de tu pelo)
Le ruban de tes cheveux
est fait de rayons de lune.
Dans tes paroles danse le colibri,
tes mains délicates
redressent les fleurs
que ploie la rosée.
Le soleil attend
que tes yeux s’ouvrent
pour illuminer le monde.
Tu es miel et cerise,
perpétuel maïs,
lait qui coule
des pis du jour,
tu es ma femme,
tu es tout ce que j’ai.
Je ne changerai ma place
pour celle d’aucun roi du monde.
*
Quand tu m’aimais (Nde che rayhúramonguare, Cuando tú me querías)
Il fut un temps,
quand tu m’aimais,
où j’allais chasser le cerf.
Je chassais plus que quiconque.
Les enfants me suivaient.
Quand je revenais avec les grands quartiers de venaison,
c’était la fête au village,
et nous faisions griller la viande
et nous dansions, et moi,
au centre de tous,
je chantais seulement pour toi.
Aujourd’hui je chasse des crapauds
et des chauves-souris noires
et je fais des enchantements
et je caresse des serpents
et je vis dans l’obscurité.
Quand tu m’aimais,
j’étais le roi du monde.
Maintenant que tu ne m’aimes plus,
je suis le seigneur des enfers.
*
Créer le créé (Japo ojejapómava’ekue, Crear lo creado)
Haut dans le ciel vole l’aigle,
majestueux le condor
couronne l’horizon,
le soleil qui perd son sang
teint le ciel de carmin,
la nuit attend dehors
avec ses grandes jarres
pleines d’encre noire
pour effacer le monde.
Quand tu fermes les yeux
tout disparaît.
Quand tu les rouvres subitement,
les dieux s’empressent
de créer tout le créé.
*
Loin, si loin (Mombyry, mombyryeterei; Lejos, muy lejos)
Loin, je suis si loin
que je me souviens désormais à peine
du son de la harpe,
de la voix de ma femme,
du rire de mon enfant.
Jusqu’à mon doux langage,
mon langage qui caresse
le nom des choses,
s’efface de ma mémoire.
Je parle avec des cris,
je parle avec des coups de poing,
comme eux.
Mais je ne suis pas l’un d’eux.
Je suis le chien, le péon,
le paillasson.
Je suis ce que l’on piétine
sans le voir.
*
Plus humains (Avámive, Más humanos)
Le singe fait des singeries,
le toucan porte son habit de gala,
le caïman bâille
en prenant son bain.
Le serpent est heureux,
sa sonnette crépite.
Et le crapaud enfle,
on dirait qu’il va éclater.
Le chiroptère se suspend la tête en bas
pour rêver à la perdrix
dont il est amoureux.
Le cerf est devenu fou
et court vers le chasseur.
Le hibou ouvre grand ses yeux
et regarde tout sans rien comprendre,
tandis que le pic-vert
travaille jour et nuit
pour se fabriquer un cercueil.
« Je veux que l’on m’enterre
comme un roi ! » dit-il.
Les fourmis rompent la colonne
et crient « Sauve qui peut ! »
car elles ont aperçu le fourmilier.
Avec des crayons de couleur
je dessine tout cela
pour que mon fils,
dans cette pièce obscure,
dans ces rues sales
sans arbres ni ciel,
sache qu’il y a là-bas dans son pays
de beaux animaux
plus humains que l’homme.
Americanismos V: Guaraní
Nous poursuivons notre onomasticon d’americanismos en langue espagnole par la présente série tirée du Gran Diccionario de lengua guaraní (1987) du philologue paraguayen Máximo Ricardo Dacunda Díaz (décédé en 2006), ci-après DD.
Certaines des entrées qui suivent figurent déjà dans nos séries précédentes, et c’est pourquoi nous renvoyons à plusieurs reprises à tel ou tel numéro, car le DD, un dictionnaire à la fois guarani-espagnol et espagnol-guarani (assorti d’une grammaire et d’une partie documentaire sur la culture guarani : céramique, artisanat, numération, connaissances astronomiques…), s’étend assez peu, dans la partie lexicale, sur les considérations ethnographies et historiques, au contraire du Diccionario general de americanismos (1942) du Mexicain Francisco J. Santamaría (ci-après FS) dont nous nous sommes servis presque exclusivement jusque-là. Le guarani a au Paraguay le statut de langue officielle au même titre que l’espagnol, et un dictionnaire espagnol-guarani a donc dans ce pays une finalité pratique immédiate.
Dans le même esprit que les précédentes séries (I-IV) (voir Index), le choix des mots retenus est largement idiosyncratique et n’est motivé ni par la fréquence ou l’importance culturelle ni par quelque autre considération de méthode que ce soit, mais par la recherche de ce que j’appellerais une typicité extraordinaire des « objets » considérés, dans une optique de collectionneur, presque de cabinet de curiosités, poétique et philosophique.
De même que précédemment, je complèterai ces entrées, dans la mesure du possible, par des exemples tirés de la littérature, quand j’en rencontrerai lors de mes lectures.
Ce qui me conduit à la troisième source de cette série, le Diciónario brasileiro da língua portuguesa en ligne de la maison d’édition Michaelis (ci-après BR). En l’occurrence, cela s’imposait car le nombre d’americanismos d’origine guarani, ou tupi-guarani, en portugais du Brésil est significatif.
La seule source pour l’extraction des mots a été le DD et, quand j’ai pu trouver le terme dans le FS et/ou le BR, j’ai ajouté les définitions de ces derniers, qui apportent souvent un complément utile.
Les définitions espagnoles et portugaises sont traduites par moi-même, avec mes commentaires entre crochets [ ].
*
Aarú. Bolo alimenticio preparado con carne triturada de tatú mezclada con fariña de mandioca, tribu Nambiguá, Brasil.
Pâte alimentaire à base de chair de tatou triturée et mélangée à de la farine de manioc, chez les Nambikwara du Brésil.
Aaru (m). Espécie de bolo de origem indígena, característico do povo nhambiquara, feito com tatu moqueado, inteiramente socado no pilão e ao qual se mistura massa de farinha de mandioca. (BR)
Espèce de gâteau d’origine indigène, caractéristique du peuple Nambikwara, fait de tatou grillé et haché au pilon, mêlé à une pâte de farine de manioc.
Abaré. Hombre diferente. Entre los tupis brasileros significa misionero, sacerdote.
« Homme différent », nom donné aux missionnaires chrétiens par les Tupis du Brésil.
Abaré, Avaré ou Abaruna (m). Designação dada pelos indígenas do Brasil ao sacerdote cristão: missionário, padre, em especial, os jesuítas. (BR)
Nom donné par les Indiens du Brésil au prêtre chrétien ; missionnaire, père, en particulier jésuite.
Ängá-pîtá. Luz mala en la noche.
Feu-follet (« lumière mauvaise ») dans la nuit.
Anguaî o Ibîrá Payé. Árbol del bálsamo; árbol mágico, curativo.
Arbre du baume ; arbre magique aux vertus médicinales.
Angurú. Fantasma.
Fantôme.
Añá. (adj) malo; (s) diablo, demonio. [Véase Aña: Americanismos III]
(Adj.) mauvais ; (subst.) diable, démon.
Añangá. Espíritu del mal.
L’esprit du mal.
Anhangá ou Anhanga (m). Espírito ou gênio que, segundo os indígenas brasileiros, protege os animais, tomando a forma de qualquer deles, para assustar o caçador ou pescador. 2 Fantasma, espectro ou visagem de gente, animal da terra, água ou ar, que amaldiçoa aquele que o vê. 3 Diabo. (BR)
«Muita gente dizia que aquilo era obra do vento, mas eu tenho a certeza que foi mesmo Anhanga, que é um não sei que diga muito miserável. Só vendo o fragoido que ele fazia na mata. –Mas você não o viu? –Deus me defenda de uma desgraça dessas, seu doutor! A gente fica estragado para o resto da vida. Dizem que ele é um homão de mais de três metros, mal empernado de cara, com a pele curtida e uns cabelos duros e torados que nem caraca de carnaúba. O pior é que ele encandeia pelos olhos e a gente fica peado na sua frente como qualquer mocó diante da sucurijú.» (Gastão Cruls, A Amazónia misteriosa)
Esprit ou génie qui, selon les Indiens du Brésil, protège les animaux, pouvant prendre la forme de n’importe lequel d’entre eux dans le but d’effrayer le chasseur ou le pêcheur. 2 Fantôme ou spectre d’une personne, d’un animal terrestre, marin ou aérien, dont l’apparition fait peser une malédiction sur celui qui la voit. 3 Diable.
Añá-ratá. Fuego del diablo.
Feu du diable.
Añangagüéra. Diablo viejo. 2 Apodo dado a los conquistadores portugueses en el Brasil.
Vieux diable. 2 Sobriquet donné aux conquistadores portugais du Brésil.
Aosó. Mitología: Ser de la fecundidad.
Dans la mythologie guarani, l’être de la fécondité.
Arabú. Comida que se hace con huevos de tortuga, fariña y azúcar, por los guaraníes del Brasil.
Plat à base d’œufs de tortue, de farine de manioc et de sucre chez les Guaranis du Brésil.
Arabu ou Abunã (m). Iguaria amazonense, feita como pirão, com ovos de tartaruga, tracajá ou outro quelônio; leva farinha de mandioca e, muitas vezes, açúcar. (BR)
Un mets amazonien, semblable à la bouillie de manioc, à base d’œufs de tortue ou d’autres quéloniens, de farine de manioc et souvent de sucre.
Ararambói. Ofidio de coloración verde y líneas amarillas, que vive trepado a los árboles. Se alimenta de pájaros pequeños.
Ophidien à la peau verte veinée de jaune, qui vit suspendu dans les arbres. Il se nourrit de petits oiseaux. [Connu en français sous le nom de boa émeraude ou boa canin.]
Araramboia (f). Cobra-papagaio; serpente (Corallus caninus) da família dos boídeos, cujo dorso verde apresenta listras transversais amareladas e partes inferiores esbranquiçadas; araboia, arauemboia, jiboia-verde, periquitamboia.
« Cobra-perroquet », type de boa dont le corps est vert et présente des lignes transversales jaunes sur le dos et dont la partie inférieure est de couleur blanchâtre.
Ayacuá. Diablo pequeño con arco y flecha. [Véase Americanismos I]
Diablotin armé d’arc et de flèches. [Voir le mot dans Americanismos I, où ce faunesque génie est décrit un peu plus en détail.]
Caarö. (Español Caaró) Reducción Jesuítica de Guaraníes en el Oriente del Río Uruguay, donde fue muerto su fundador Padre Roque González de Santa Cruz en 15-11-1628, a manos de los Caciques Carupé y Aregoatí, de los aborígenes rebeldes Maraguá y Caburé, instigados por el Cacique Hechicero Ñezú, y éste influenciado por el diabólico Cacique Potivará. El padre Roque había fundado la Reducción de Caaró el 1° de noviembre de ese mismo año; y anteriormente otras importantes reducciones de guaraníes, como Yapeyú, San Francisco Javier de Tabatí, Candelaria de Caázapá Miní y otras. Según la historia de esta tragedia, Carupé arrancó el corazón del Padre mártir Roque González de Santa Cruz, y lo atravesó con una flecha, arrojándolo después al fuego. El corazón no se quemó, y actualmente se conserva en Asunción, Paraguay, su ciudad natal.
Nom d’une réduction de Guaranis fondée par les Jésuites à l’est du fleuve Uruguay et où fut mis à mort son fondateur, le père Roque Gonzalez de Santa Cruz, le 15 novembre 1628, aux mains des caciques Carupé et Aregoati des tribus rebelles Maragua et Caburé, subverties par le cacique sorcier Niezu, celui-ci sous l’influence du diabolique cacique Potivara. Le père Roque avait fondé la réduction de Caaro le 1er novembre de la même année, et d’autres importantes réductions guaranies auparavant, telles que Yapeyu, Saint François Xavier de Tabati, Candelaria de Caazapa Mini, et d’autres. Selon le récit qui est fait de cette tragédie, le chef Carupé arracha le cœur du père martyr et le transperça d’une flèche, avant de le jeter au feu. Le cœur ne se consuma point dans les flammes et il est actuellement conservé à Asuncion, au Paraguay, la ville natale du père Roque.
Caapí. [Planta] De ramas largas, de flores rosadas, del cual se extrae un alcaloide. Los hechiceros de las tribus lo utilizaron mucho en acciones curativas y en sesiones espirituales religiosas.
Plante aux longues lianes et aux fleurs roses, dont on extrait un certain alcaloïde. Les magiciens des tribus l’utilisaient fréquemment dans un but curatif ainsi qu’au cours de séances spirituelles religieuses. [C’est un autre nom de l’ayahuasca, un hallucinogène puissant : voir ce mot dans Americanismos I.]
Caapi (m). Planta lenhosa (Banisteriopsis caapi), da família das malpighiáceas, nativa da região amazônica, de folhas ovaladas e flores róseas em panículas, da qual se extrai a banistera, alcaloide com propriedades alucinógenas; cipó-jagube. (BR)
Plante ligneuse de la famille des malpighiacées, native de la région amazonienne, aux feuilles ovales et aux fleurs roses en panicules, de laquelle on extrait la « banistera », un alcaloïde hallucinogène.
Caá Póra. El Dueño-Fantasma del Bosque. Según el hechicero, cada vez que uno se interne en el bosque, debe solicitar permiso al Caá Póra. En la mitología tupí, Caá Póra se presentaba en forma de una mujer con una sola pierna y que caminaba dando saltos; o a veces se presentaba como un niño con cabeza muy grande.
Génie des forêts. Selon les magiciens, chaque fois que quelqu’un pénétre dans la forêt, il doit en demander la permission à Caa Pora. Dans la mythologie tupi, Caa Pora avait l’apparence d’une femme unijambiste qui chemine en sautillant ; ou bien il prenait autrement l’aspect d’un enfant pourvu d’une tête énorme.
Caapora ou Caipora (m o f). Ente fantástico originário da crença tupi, derivado do curupira, muito conhecido popularmente e que, conforme a região, é representado ora como uma mulher unípede, que anda aos saltos, ora como uma criança de cabeça enorme, ora como um caboclinho encantado, ora ainda como um duende sertanejo, cujos pés têm calcanhares para a frente e os dedos para trás e que anda montado em um porco selvagem e protege as caças, matas e florestas. Em todas essas versões da crendice popular, é, entretanto, associado à má sorte e à morte. (BR)
Être fantastique très connu des croyances tupi, dérivé du Curupira, et qui, selon les régions, est représenté sous l’aspect d’une femme unijambiste qui avance en sautillant ou bien comme un enfant à la tête énorme, un oiseau enchanté ou encore un génie agreste dont les pieds ont les talons devant et les doigts derrière, monté sur un cochon sauvage et protecteur de la faune et de la flore. Dans ces croyances populaires variées, il est toutefois toujours associé au mauvais sort et à la mort.
Caá-Yarîi. Mitología guaraní de Misiones, Arg. Dueña, patrona, abuela de la Yerba Mate. No ostante ser abuela, se la describe como una mujer joven y rubia, y es protectora de los yerbales.
«Y fue posible, entonces, lo imposible: / que Caa-Yarí, la diosa legendaria, / tomó la forma fragil y sensible / de una joven mujer de nuestra raza. … Eva Perón, es Caa-Yarí despierta. / Ya es realidad, lo que en leyenda estuvo.» (Luis Horacio Velásquez, en su poema El regreso de la diosa Caa-Yarí)
Dans la région de Misiones, en Argentine, la patronne ou grande-mère de l’herbe maté. Bien qu’on parle de grand-mère, elle est décrite comme une jeune femme blonde [très atypique des Amérindiens en général] et elle est la protectrice des prairies de maté.
Caátorî. Hierba de la alegría.
Herbe de la joie. [Un narcotique ?]
Caba tatú. Avispa productora de miel. Tiene el nombre de tatú por la similitud de su nido con la caparazón del tatú.
Une certaine guêpe productrice de miel, dont le nom de « guêpe-tatou » vient de la ressemblance de son nid avec la carapace du tatou.
Cabatatu (f). Vespa social (Synoeca cyanea) de coloração azul-metálica, com a cabeça avermelhada, que constrói ninhos em árvores com a forma de carapaça de tatu; maribondo-tatu, tatu, tatucaba, tatucaua, vespa-tatu. (BR)
Guêpe sociale de couleur bleue métallique et dont la tête tire sur le rouge, qui construit dans les arbres des nids en forme de carapace de tatou.
Caburé. Nombre vernáculo guaraní de un pequeño buho, del tamaño del puño. Caburé-í. Caburé de menor tamaño (Glaucidium nanum). En Corrientes y Misiones existe la creencia del Payé de Caburé-í. El Abá Payé (hombre hechicero) o Cuñá Payé (mujer hechicera) preparan el Payé, una pequeña bolsita que contiene plumas del Caburé-í, untada con particulas de sesos y con bermellón. Además del amor, la pluma de Caburé-í trae a su poseedor mucha suerte, en negocios y juegos de azar. [Véase Payé en Americanismos I.] (FS caburé, caburey)
Nom vernaculaire guarani d’une petite chouette de la grosseur du poing. Caburé-í. Il en existe une variété plus petite encore, qui donne son nom à une pratique magique par laquelle le magicien ou la magicienne prépare une petite bourse contenant des plumes de cet animal et ointe avec des particules de la cervelle de l’oiseau et du vermillon. Cette amulette est supposée apporter à son possesseur amour, succès dans les affaires, chance aux jeux de hasard…
Caburé (m). Glaucidium brasilianum. 2 Glaucidium minutissimum. 3 Vaso usado em rituais de feitiçaria. 4 Uma das figuras do bumba meu boi, representando essa ave com a cabeça exageradamente grande, característica que, durante as apresentações, assusta as crianças. (BR)
3 Vase utilisé dans les rituels de magie. [Il s’agit sans doute, à l’origine, de la bourse dont il est question dans DD.] 4 Un des personnages du bumba-meu-boi [un carnaval populaire dont le personnage principal est un bœuf (boi) qui meurt et ressuscite], représenté sous la forme de cet oiseau avec une tête exagérément grande, une caractéristique qui a le don, lors des représentations, de faire peur aux enfants.
Camboatá o Îbîrá Corpus. Con los gajos de este árbol los Padres Jesuitas adornaban las calles y llevaban a modo de palmas en las procesiones, en días de festividades religiosas. (FS camboata; BR camboatá, fruta-de-pombo)
Avec les branches de cet arbre les pères jésuites ornaient les rues, et ils les portaient également en guise de palmes dans les processions, les jours de fête religieuse.
Caraí Pîrahé. Mitología: Señor de la Noche. Fantasma de la Noche. Pombero. [Véase Pombero: Americanismos III]
Le seigneur de la nuit. L’esprit de la nuit. Le Pombero. [Voir ce mot dans Americanismos III.]
Categuara. Antiguo puerto en la Costa del Pacífico, en el Perú, que figura en el Mapa de Ptolomeo.
Ancien port de la côte du Pacifique, au Pérou, qui figure sur la mappemonde de Ptolémée. [Je rappelle que Ptolémée a vécu au IIe siècle. Le professeur Dacunda Diaz appartient ainsi à ces chercheurs pour qui l’Amérique n’était pas une complète terra ignota avant Colomb. Pour quelques données et réflexions à ce sujet, voir mon essai.]
Cumacú. Árbol con propiedad mágicas para preservar la libertad.
Un certain arbre aux propriétés magiques préservant la liberté.
Curundú. Amuleto con virtudes sobrenaturales. A quien lo posee, en peleas y duelos criollos desvía las balas y el lanzaso, defendiéndolo.
Amulette dotée de pouvoirs surnaturels qui dévie les balles et les coups de lance pour défendre son possesseur, dans les rixes ou les fameux « duels créoles » des gauchos.
Curupá. Narcótico vegetal que los guaraníes empleaban para adormecer a los peces y pescarlos. [Véase Curupa en Americanismos IV.]
Narcotique végétal que les Guaranis employaient pour endormir les poissons pendant la pêche.
Curupí. Fantasma que habita en los bosques. Es un aborigen corpulento de color rojizo, impresionante, que camina con los talones de los piés hacia adelante, y los dedos para atrás. Cuando el Curupí aparecía a los aba guaraní, esos enloquecían, arrojándose a algún río o atropellando espinas y ramas del bosque, matándose.
Génie des forêts. C’est un Indien corpulent de couleur rubiconde, qui a les doigts de pied à l’arrière et les talons devant. Quand le Curupi apparaissait aux Guaranis, ils devenaient fous, se jetaient dans une rivière ou contre des arbustes pleins d’épines pour se tuer.
Curupira ou Currupira (m). Ente fantástico que habita as matas, considerado um dos mitos mais antigos do Brasil. É representado por um garoto de baixa altura, cabelos cor de fogo, e pés com os calcanhares para a frente e os dedos para trás, a fim de enganar os caçadores. É o protetor das árvores e da caça. (BR)
Créature fantastique habitant les forêts, considéré comme l’un des mythes les plus anciens du Brésil. Il est représenté comme un garçonnet de petite taille aux cheveux couleur de feu et les pieds talons devant et doigts derrière pour induire les chasseurs en erreur. Il est le protecteur des arbres et des animaux.
Garapé. Zanja Jesuítica antigua, del siglo XVII, que unía el río Aguapey con el río Paraná.
Ancien canal (littéralement, en espagnol, « tranchée ou fossé jésuite ») qui, au dix-septième siècle, unissait le Rio Aguapey et le Rio Parana. [La topographie de la région connaît encore les noms propres de Zanja Garapé et Zanja Jesuitica.]
Güirapurú. Mitología: Ave hechicera. Guirapuru o Uirapuru (m) (Pipra) (BR)
Dans la mythologie guarani, un oiseau magicien. [Il s’agit, selon le dictionnaire brésilien, d’un oiseau du genre Pipra, mais il ne mentionne pas les croyances relatives à cet oiseau.]
Î Póra o Y Yára. Mitología: Señora dueña de las aguas.
La reine des eaux. [J’ai eu l’occasion de l’évoquer dans mon essai Ingeborg, A Viking Girl on the Blue Lagoon.]
Iara ou Mãe-d’água (f). Ente fantástico, espécie de sereia, meio mulher, meio peixe, que habita rios e lagoas; aiuara-aiuara, uiara.
Iara ou « la Mère des eaux », créature fantastique, espèce de sirène, mi-femme mi-poisson, qui vit dans les rivières et les lacs.
Irasëma. Mitología: Diosa o dueña de los cantares. I: agua; rasé: murmullo, llanto; ma: ya. Murmullo del agua al correr o caer.
Déesse ou reine des chansons. Son nom signifie « le murmure de l’eau (qui court ou tombe) ».
Itá. Piedra. 2 Ornatos de piedra pulida que se encuentran en las urnas funerarias de los antiguos pueblos guaraníticos como los del Delta del Paraná, Buenos Aires.
Pierre. 2 Ornements de pierre polie trouvés dans les urnes funéraires de anciennes populations guaranies, telles que celles du delta du Parana, dans la région de Buenos Aires.
Itã (f). Ornato de pedra, típico das urnas funerárias dos antigos povos aborígines; intã. (BR) [Cf. Muiraquitã: pedra das amazonas.]
Ornement de pierre typique des urnes funéraires des anciens peuples indigènes.
Lampalagua o Curiyú. Ofidio de gran tamaño que habita en la laguna de Yberá. Devora y traga zorros, vizcachas, ciervos y otros animales. [Véase Ampalagua: Americanismos I.]
Serpent colossal habitant la lagune d’Ybera. Il dévore et engloutit renards, viscaches, cerfs et autres animaux.
Ampalágua (f) ou Curudiú (m). Sucuri-amarela. (BR) « Boa jaune »
Lobizón o Luisón. Superstición adoptada. El séptimo hijo varón consecutivo que se convierte en perro o en lobo grande. Realiza sus salidas nocturnas semanales en días viernes. No es carnívoro y se alimenta de excrementos de los gallineros. [Véase Americanismos III.]
Dans cette supersticion empruntée à d’autres par les Guaranis, il s’agit du septième fils consécutif d’un même lit, qui se transforme en chien ou en loup. Il réalise ses sorties nocturnes hebdomadaires le vendredi. Il n’est pas carnivore mais se nourrit de la fiente des poulaillers.
Mainumbî. Picaflor or colibrí. La superstición popular le atribuye a su presencia buena noticia o grata visita.
Colibri. Les croyances populaires affirment que sa présence augure d’une bonne nouvelle ou d’une visite agréable.
Moñái. Mitología: Uno de los siete Entes del mal.
Selon la légende, une des sept entités du mal. [DD omet de dire quelles sont les six autres.]
Ñacurutú. Impresionante y majestuosa ave de rapiña de toda la América Meridional (Bubo virginianus ñacurutu). De vida nocturna. Los guaraníes creían que su canto impresionante significa : Añá-ñeé-ngurú-pitü, es decir, «El diablo habla en la oscuridad entre dientes»; y que su contacto contagiaba al hombre pereza.
Un oiseau de proie impressionnant et majestueux dont l’habitat recouvre l’ensemble de l’Amérique méridionale. De mœurs nocturnes. Les Guaranis croyaient que son chant impressionnant disait « Le diable parle entre ses dents dans l’obscurité », et que son contact rendait l’homme paresseux.
Ñandá. Mitología de Guarayos. Creían y adoraban a un animal sagrado, parecido al mulo.
Les Indiens de la province de Guarayos vénéraient un certain animal sacré de ce nom et imaginaire, semblable au mulet.
Ñandú Tatá. Mitología. Ñandú: avestruz; tatá: fuego. Según la creencia, es el fuego o luz mala que camina de noche, o corre como el ñandú.
« L’autruche de feu » est, dans les croyances populaires, un feu-follet ou « lumière mauvaise » qui sort la nuit et court comme l’autruche appelée ñandú.
Ñandutí. Tejido fino como tela de araña, con hilos muy finos. Se teje en el Paraguay. [Véase Americanismos III.]
Un tissu fin comme de la toile d’araignée, tissé au Paraguay. [Le terme est composé à partir du nom d’une araignée, ñandú (comme l’autruche), également appelée araña chata (araignée plate).
Ñasaindî. Luz de la luna llena. Añá-hesä-hendî significa: Añá: diablo; hesä: ojo; hendî: encendido. Como es de noche, «es el ojo encendido del diablo que mira la tierra», en su polisíntesis la palabra ñasaindî.
La lumière de la pleine lune. Le nom signifie « l’œil brillant du diable qui regarde le monde ».
Ombú. Árbol grande de buen follaje, típico del habitat guaraní (Phytolacca dioica). Su ceniza contiene potasa y sirve para hacer jabón. Folc. La superstición lo relaciona con los «entierros» y «tesoros escondidos» debajo de sus raíces, acompañados de «luces malas». Además que las aves nunca anidan en su follaje y es dañoso dormir debajo del árbol.
Grand arbre de bon feuillage, typique du milieu guarani. Sa cendre, qui contient de la potasse, permet de fabriquer du savon. Folk. La supersticion l’associe aux trésors cachés, entre ses racines, ainsi qu’aux « lumières mauvaises » (feux-follets) ; de même, les oiseaux ne nicheraient jamais dans ses branches, et dormir sous l’arbre serait néfaste.
Ombú (m). … Crece aislado en medio de la pampa, y no ofrece otra utilidad que la sombra o el pasajero abrigo que presta contra la lluvia o el viento, pues no da fruto, ni su madera esponjosa puede ser empleada en carpintería ni para calefacción, porque no arde. Muy común también en los cementerios, en Argentina. (FS)
«En este patio, en este irremediablemente / perdido patio nuestro, / estuvo Eva Perón. Allí… Aquí… / junto al ombú y al álamo. Estas / piedras se irán. Pero no se irá / lo que las piedras sustentaron.» (Alfonso Solá González, en su poema Elegía)
«A la sombra de un ombú / y a compás de una vihuela, / el lenguaje de Castilla / y la lengua portuguesa / en los ritmos de una copla / cual dos amantes se besan.» (Francisco Villaespesa, en su poema Brasil-Uruguay del poemario Sol de invierno)
L’ombú pousse isolé au milieu de la pampa et n’est d’aucune utilité, si ce n’est pour l’ombre ou l’abri temporaire qu’il offre contre la pluie ou le vent, vu qu’il n’a pas de fruits et que son bois spongieux ne peut servir ni en charpenterie ni pour le chauffage, dans la mesure où il ne prend pas feu. On le trouve également souvent dans les cimetières, en Argentine. [Il est curieux que l’arbre soit dit ici ne pas brûler, alors que l’on a vu plus haut que sa cendre sert à faire du savon ; mais ces deux sources ont près de cinquante ans d’écart.]
Paná paná. Migración de golondrinas en cierta época del año.
Migration d’hirondelles à une certaine époque de l’année. [DD semble là se fourvoyer complètement : il ne s’agit pas d’hirondelles, dont les migrations sont bien connues de nos climats, mais d’essaims entiers de papillons, selon la définition du BR qui suit.]
Panapaná (m). Borboleta. 2 Grande quantidade de borboletas em migração; panamá, panapanã. 3 Bando de borboletas que sugam sais minerais de terra úmida, à beira de rios. (BR)
Papillon. 2 Grande quantité de papillons en migration. 3 Essaim de papillons lorsqu’ils sont en train de sucer les minéraux de la terre humide, au bord des rivières.
Pichaí. Cabello de negro.
Les cheveux d’une personne de race noire.
Pirá Guacupá. Pez de los ríos Paraná y Uruguay, de un palmo a lo largo, de cuerpo con escamas plateadas brillantes. En la cabeza el guacupá tiene dos piedras. El jesuita Domingo de Torres descubrió en estas piedras propiedades medicinales contra el mal de piedras: «Se muelen dos piedrecillas, y su polvo mezclar con vino tinto tibio o agua algo caliente: agregar tres granos de trigo reducidos también a polvo… todo esto contra las piedras y el mal de orina.»
Poisson des Rios Parana et Uruguay, de vingt à trente centimètres de long et couvert de brillantes écailles argentées. Son crâne contient deux pierres [des bézoards], auxquelles le jésuite Domingo de Torres découvrit des vertus contre les calculs urinaires : « Moudre les deux petites pierres et mélanger leur poudre avec du vin rouge tiède ou de l’eau chaude : ajouter trois grains de blé également réduits en poudre… contre les calculs et le mal des urines. »
Pirá Cururú. Pez sapo. Pez feo parecido al sapo.
Poisson-crapaud, un poisson d’aspect rébarbatif ressemblant au crapaud.
Cururu (m). Pacamão, peixe-sapo. (Lophiosilurus alexandri) (BR)
Piranú. Mitología. Monstruo protector de los peces en Misiones, Arg. «Pez grande y negro, con ojos grandes y cabeza de caballo, que echaba a pique las canoas de los pescadores.»
Monstre protecteur des poissons, dans la région de Misiones, en Argentine. « C’est un grand poisson noir, avec de grands yeux et une tête de cheval, qui coulait par le fond les pirogues des pêcheurs. » [DD n’indique pas l’origine de cette citation.]
Póra cî. Fantasma: Madre de la belleza.
Un certain génie : la Mère de la beauté.
Quimbaya. Familia aborigen de la costa de Ecuador. Eran muy hábiles en trabajos de oro. Los ídolos de oro hechos por ellos, conocidos como el «Tesoro de los Quimbayas», se encuentran en el Museo Nacional Arqueológico de Madrid, España.
Peuple d’Indiens de la côte de l’Écuateur. Ils étaient très habiles dans le travail de l’or. Des idoles en or connues sous le nom de « trésor des Quimbayas » font partie de la collection du Musée national d’archéologie de Madrid.
Quimbayas (mpl). Indios que vivían encajonados entre la cordillera y el río Cauca, entre los ríos Tucurumbi y Zegues, en Colombia, donde constituían la provincia llamada de Quimbaya. Los quimbayas eran unas de las seiscientas tribus que pobablan el territorio colombiano al llegar allá los conquistadores en 1549; la región que ocupaban, corresponde actualmente al departemento de Cauca. Parece que provenían de la gran familia andina de los indígenas colombianos; fueron famosos principalmente por sus artefactos de oro. (FS)
Indiens qui vivaient entre la cordillère et le Rio Cauca, entre les Rios Tucurumbi et Zegues, en Colombie, où ils constituaient la province dite de Quimbaya. Ils étaient une des 600 tribus peuplant le territoire colombien à l’arrivée des Espagnols dans la région en 1549 ; la contrée où ils vivaient correspond à l’actuel département de Cauca. Il semble qu’ils provenaient de la grande famille andine des Indiens de Colombie. Ils sont renommés principalement pour leur travail de l’or.
Quîvú quîvú. Hormiga que camina hacia atrás.
Fourmi qui avance à reculons.
Saperé. Mitología: Duende, hijo del fantasma Curupí.
Selon la légende, cette créature est le fils du génie Curupi.
Suiñandî. Ceibo. Arbusto de las costas de los ríos con bella flor roja. Flor nacional de la Argentina. Una hermosa leyenda expresa que la flor representa a la guaraní llamada Anahí, de voz dulce, pero fea, inmolada, salvando su raza.
Arbuste du bord des fleuves ayant une belle fleur rouge, la fleur nationale de l’Argentine. Une belle légende raconte que la fleur représente la jeune Guaranie Anahi, laide mais à la voix douce, qui se sacrifia pour sauver son peuple.
Sananduí (m). Erythrina crista-galli. Seibo, sanandu, mulungu, canivete, sapatinho-de-judeu, bico-de-papagaio (Erythrina falcata); flor-de-coral (Erythrina corallodendron). (BR)
Entre autres noms de cette fleur, ou d’autres proches et pas toujours bien distinguées dans le langage vernaculaire, en portugais du Brésil, on trouve « escarpin de juif », « bec de perroquet », « fleur de corail ».
Sumé o Tumé. Santo Tomás. Sacerdote que enseñó a los guaraníes a cultivar la tierra.
Saint Thomas. Prêtre qui enseigna aux Guaranis la culture de la terre. [DD reprend à son compte la thèse – qui fait partie du folklore guarani – selon laquelle l’apôtre Thomas aurait fait de grands voyages à travers le monde, selon les uns en Inde, selon les autres, à l’instar du polymathe mexicain Carlos de Sigüenza y Gongora (mort en 1700), aux Indes, c’est-à-dire en Amérique.]
Sumé (m). Personagem mítica e lendária que teria aparecido e ensinado aos indígenas a agricultura e, por desgosto com os homens, teria desaparecido misteriosamente. (BR)
Personnage mythique et légendaire qui serait venu aux Indiens et leur aurait enseigné l’agriculture puis, par dégoût des hommes, aurait disparu mystérieusement.
Tambú. Larva comestible. [Véase Americanismos I.]
Larve comestible.
Tambu (m). Bicho de pau podre. (BR)
Larve du hanneton [dont le nom portugais est « le vermicule du bois pourri », en raison de sa vie passée sous les troncs morts des arbres tombés.]
Tananá. Insecto ortóptero del norte, que con estridencia emite su nombre, que es onomatopéyico.
Insecte orthoptère du nord qui émet son nom onomatopéique de manière stridente.
Tananá (m). Pequeno ortóptero (Thliboscelus camellifolius) da família dos tetigoniídeos, encontrado na Amazônia, de cor verde-folha, muito conhecido por emitir um som intenso e característico ao friccionar a base de uma das asas contra o lado oposto. As asas desse inseto são abauladas e formam uma câmara de ressonância, que amplia o som emitido. (BR)
Petit insecte orthoptère d’Amazonie, de couleur vert-feuille, très connu pour le son intense et caractéristique qu’il émet en frottant la base de chacune de ses ailes l’une contre l’autre. Ses ailes arquées forment une caisse de résonance qui amplifie le son émis.
Tapirichú. Gusano del mboyacá (coco).
Ver de la noix de coco.
Taú. Fantasma con la encarnación del mal.
Génie qui est l’incarnation du mal.
Tereré. Crujir de árboles en el bosque. 2 Infusión de yerba mate, fría o helada, que se bebe en el verano.
Grincement des arbres dans la forêt. 2 Infusion d’herbe maté servie glacée au printemps.
Terere (m). En el Paraguay y Bolivia, la yerba del mate puesta en maceración en agua fría, de lo cual resulta una bebida muy agradable. (FS)
Au Paraguay et en Bolivie, herbe maté que l’on fait macérer dans de l’eau fraîche et dont il résulte une boisson très désaltérante.
Tipói. Vestido simple sin mangas ni cuello, de las mujeres guaraníes, usado después de la Conquista.
Vêtement simple, sans manches ni col, des femmes guaranies, entré en usage après la Conquête.
Tipoy (m). En los países del Plata, especia de camisa larga y sin mangas, túnica desceñida, semejante al huipil, que constituye el vestido típico de las indias civilizadas y de las mujeres campesinas. (FS)
Dans les pays du Rio de la Plata, espèce de chemise ample et sans manches, tunique sans ceinture semblable au huipil, et qui est le vêtement typique des Indiennes civilisées et des femmes de la campagne.
Tipói (m) ou Tipoia (f). Vestido em forma de camisola sem manga. (BR)
Tupichuá. Demonio que trata con una persona.
Démon qui traite avec une personne.
Uatapú. Bocina y sonido que los guaraníes obtenían soplando el bucio de caracol, para atraer a los peces y cazarlos.
«Los guaraníes conocieron el minvy chué, especie de flauta muy parecida a la quena peruana; el minvy guasú, similar a la anterior pero más grande; el yandú’pu’á, trompa de guerra para la que se usaba la caparazón del tatú; el uatapú, bocina a la cual atribuían los indios la virtud de atraer a los peces; el minvy tara’rá, gruesa bocina de guerra; el turú, trompeta de tacuara, que después de la introducción del ganado por los europeos se hacía de los cuernos.» (Juan Natalicio González, Ideología guaraní, 1958)
Conque de mollusque dont les Guaranis se servaient pour, avec le son produit en soufflant dedans, attirer les poissons lors de la pêche.
Uatapu (m). Búzio. 2 Trombeta feita de concha usada pelos indígenas.
Mollusque gastropode pourvu d’une conque. 2 L’instrument que font de cette conque les Indiens.
Yarîi. Mitología: Duende protector.
Esprit protecteur.
Yateré. Fantasma que proviene de la luna (Yacy): Yacy Yateré. [Véase Ñacanendi: Americanismos II.]
Esprit originaire de la lune. [Voir Ñacanendi, dans Americanismos II, quelques autres détails au sujet de cette croyance.]
Yayurú. Loro de pico grande.
Un perroquet au long bec [qui ne semble toutefois pas être le toucan.]
Septembre 2017