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Philo 46 Philosophe contre homme de lettres
Depuis deux cents ans, les écrivains de ce pays sortent des mêmes deux ou trois lycées de la capitale. C’est un pays qui non seulement croit être le phare intellectuel du monde mais prétend aussi avoir inventé la société juste.
On nous dira : « Pas tous les écrivains. » Il suffit que la proportion soit accablante. Il était difficile d’en avoir une intuition claire avant Wikipédia et la rubrique « Formation » ; il ne reste plus à présent qu’à faire le calcul. Ce que signifie cette donnée, c’est qu’une personne qui ne passe pas par l’un de ces établissements entre quinze et dix-huit ans n’a pour ainsi dire aucune chance de devenir un écrivain de quelque considération.
Ce calcul, nous nous apprêtons évidemment à le faire. Nous prendrons une liste des « cent écrivains français qui comptent » selon l’Académie ou une autre autorité littéraire, et nous établirons la proportion de ceux qui sortent de la poignée de lycées évoqués.
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Liberté « non absolue », égalité « non absolue », fraternité « non absolue ».
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Le cinéma ne montre jamais autre chose que des femmes entreprenantes et des hommes passifs, en amour, comme si une femme entreprenante en amour, qui prend l’initiative plutôt que de la susciter, pouvait ne pas être jugée comme une s*** et avoir la moindre chance de garder un homme qui ne soit pas un parfait demeuré.
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Les extraterrestres qui nous trouveront avant que nous les trouvions demanderont le droit de nous vendre leurs produits, nécessairement de bien meilleure qualité que les nôtres et bon marché, et quand les gouvernements de la Terre refuseront ce sera pour les extraterrestres un motif de guerre juste (Vitoria, Relectio de Indis, 1539).
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Pour l’existentialisme sartrien comme pour l’hégélianisme, en particulier l’hégélianisme existentialiste de Kojève, l’intersubjectivité prime, mais pour « le père de l’existentialisme », Kierkegaard, elle est parfaitement secondaire.
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Il n’y a pas d’opposition sujet-objet dans la relation de la pensée à la chose en soi car la chose en soi est précisément ce qui ne peut pas être un objet de connaissance.
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La critique qui souhaite en réalité la permanence de ce qu’elle critique, comme moyen d’assurer sa propre permanence en tant que critique : un moment de l’esprit. L’exemple pris par Kojève est le socialisme réformiste.
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On ne sacrifie pas sa vie (ni une vie) pour un jeu, car cela n’a aucune beauté ; aucun prix ne peut être attaché à une « victoire » au jeu obtenue par le sacrifice de sa vie. Peut-on se suicider dans l’intérêt de la science ? Non, parce que la science est une synthèse inductive continue et que l’on se suiciderait alors pour un résultat provisoire. La science est un jeu.
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(i)
Dans le roman Le jardin de Kanashima de Pierre Boulle (1964), le premier homme sur la Lune est un kamikaze, qui ne revient pas, ce qui permet au programme japonais de dépasser les autres. Or ce n’est pas satisfaisant. Si cela s’était passé de cette manière, le premier homme, ensuite, à aller sur la Lune et à en revenir serait véritablement passé pour le premier. Pourquoi ?
Dans une course au premier sans autre enjeu immédiat que le prestige, le prestige n’est pas acquis à celui qui recourt à l’expédient de sacrifier sa vie pour rien d’autre que le prestige. Dans une course à pied, un concurrent catapulté par une machine au-delà de la ligne d’arrivée au prix de sa vie n’est pas réputé avoir concouru ; il est tombé du ciel après la ligne, tout comme l’astronaute kamikaze est tombé sur la Lune plutôt qu’il n’y a été envoyé. L’expédient rend l’essai nul. C’est le premier astronaute revenu de la lune qui remporte cette course. Dans l’autre cas, en effet, quelle différence avec le fait d’envoyer un missile s’écraser sur la lune avec un cadavre à l’intérieur ? On ne sacrifie pas sa vie (ni une vie) pour un jeu car cela n’a aucune beauté ; aucun prix ne peut être attaché à cette « victoire », qui n’en est pas une mais plutôt une forme de tricherie. Si un autre État, dix jours plus tard, comme dans le roman, est capable d’aller sur la lune et d’en revenir, cet État avait lui aussi les moyens d’envoyer un kamikaze sans retour, c’est-à-dire un cadavre, quelques jours plus tôt, car qui peut le plus peut le moins : cet État démontre sa supériorité dans la course, il est donc premier selon tous les suffrages possibles.
Le kamikaze est disqualifié, le sport étant un jeu où la mort ne peut servir de rien, alors qu’à la guerre le sacrifice de sa vie peut avoir un intérêt tactique. À la guerre, les faits ont une valeur en soi ; dans le sport, dans le jeu, il faut qu’ils soient validés par un jugement. Le roman étant aveugle à ces réflexions, sa perspective est entièrement fausse, et il a sombré dans l’oubli de ce seul fait, malgré l’intérêt des faits relatés (la course internationale à la Lune) et la plume facile de l’auteur. (En réalité, l’auteur a saisi la nuance et l’on trouve, vers la fin du livre, ces paroles : « [D]ans cette compétition, il était implicitement entendu qu’il s’agissait aussi du retour. Nous serons les premiers à revenir de la Lune, après y être allés. » La performance du kamikaze, supposée représenter le clou de l’intrigue, est donc sans la moindre valeur, selon l’admission même dont témoigne la phrase citée, et l’intrigue, en raison de ce dénouement absurde, est entièrement dénuée d’intérêt.)
(ii)
Pas d’enjeu autre que le prestige, avons-nous dit. Ne peut-on cependant revendiquer un titre de propriété sur la Lune pour s’y être rendu le premier et y mourir ? Un mort n’a pas la personnalité juridique. Un prétendu acte de possession supposant la mort dans le cas d’une mission kamikaze, il ne peut s’agir d’un acte juridique de possession.
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Aucune société n’a voué à la science un culte aussi déterminé que l’Union soviétique. Pour quels résultats ? Pour quels résultats, y compris scientifiques ? L’affligeante médiocrité scientifique de l’URSS n’a pas eu pour cause une idéologie anti-scientiste mais le culte de la science lui-même. Car la science n’est pas une fin en soi, et en la posant en finalité on supprime la véritable fin de l’homme, on déshumanise l’homme, on le dégrade et l’on rend ainsi son esprit incapable.
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Léon Blum fut de ceux qui dénoncèrent les « lois scélérates » contre la liberté d’expression, mais quand il fut Premier ministre du Front populaire il se garda bien de les faire abolir (corrigez-moi si je me trompe). Continuer de lui faire crédit de cette dénonciation est donc une faute.
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Qu’on ait pu crier « Mort à l’intelligence » en assassinant García Lorca paraît hautement déplacé. L’anecdote n’est d’ailleurs sans doute pas authentique.
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Comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois, et quand je verrai des chrétiens dans l’espace public je croirai qu’il existe des chrétiens. Mais il semblerait qu’ils aient si bien fait leur l’interprétation mutilante du phénomène religieux par la laïcité française qu’ils cessent d’être chrétiens dès qu’ils font le moindre pas hors de chez eux.
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Affirmer que le travail des femmes est une conquête du féminisme, comment ne serait-ce pas une absurdité puisque les femmes pauvres travaillaient avant que le féminisme existe ?
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Les féministes, quand nous disons « écrivain » disent « écrivaine » mais quand nous disons « poétesse » disent « poète ».
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Les personnes morales (organisations) n’ont pas le droit de vote : pourquoi certains prétendent-ils qu’elles ont un droit d’expression ? (Les droits du Premier Amendement de la Constitution américaine sont reconnus aux organisations depuis un arrêt de la Cour suprême de 1991, décision lourde de conséquences.)
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The ethician in Kierkegaard says emancipation of women will make women prey to men’s whims and vagaries, while a woman is destined to be a man’s everything. That is, it used to be, in the days before emancipation, that a woman could be everything to a man.
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Les écrivains connus travaillent souvent pour des journaux ignobles.
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La vérité du scepticisme philosophique, c’est qu’un matérialiste ne peut en effet rien connaître. C’est ne rien connaître que ne pas connaître le tout car on ne peut connaître les parties que par le tout qu’elles forment et qui commande leur existence de parties. Or pour le matérialisme la connaissance est la science, une synthèse inductive continue.
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Quelques astrophysiciens contemporains reconnaissent volontiers que Poe, dans son essai Eureka sur l’Univers, a eu des « intuitions fulgurantes » anticipant plusieurs découvertes récentes de l’astrophysique, comme si – notez bien – ces découvertes ne devaient rien à l’essai de Poe, en étaient complétement indépendantes comme la physique est indépendante de la poésie. Or cet essai Eureka n’est rien moins que la source de ces découvertes. Comme l’explique Poe, la physique comme la poésie ont le plus grand besoin de « l’imagination » et c’est ce dont nos physiciens des écoles sont entièrement dépourvus et qu’ils vont chercher ailleurs, chez d’autres, en secret et en continuant de faire croire que la physique n’est pas une affaire d’imagination.
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Poe, Baudelaire parlent de l’unité du poème mais la théorie est fondée sur une psyché fragmentée – intellect, goût, sens moral – plutôt que sur l’unité de la psyché. Or l’unité d’un produit quelconque d’un fragment de psyché relève d’une spécialité, au sens dépréciateur que Baudelaire donne à ce mot. Une « beauté pure » qui ne s’adresse qu’au « goût » en tant que segment circonscrit de la psyché est un phénomène impur par rapport à une beauté qui s’adresse à la psyché en tant qu’unité, que totalité. Il ne s’agit pas de dire qu’un poète doit savoir parler dans ses poèmes d’économie ou d’épicerie, mais ce désintérêt n’est pas un sacrifice de facultés puisque c’est au contraire l’épicier qui, en tant que spécialiste, retranche des facultés dans son activité instrumentale. Le poète ne retranche aucune faculté et la beauté pure est celle qui paraît devant la totalité de la psyché.
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« L’éloquente folie » des philosophes allemands opposée à « une forte appétence pour la philosophie physique ». C’est cet état d’esprit qui, avec Edgar Poe, crée toute la littérature de divertissement dans ses principaux aspects : le roman policier (Dupin, qui précède Sherlock Holmes), le roman d’aventures (Gordon Pym, Le scarabée d’or qui a inspiré Stevenson), le roman d’épouvante (Bérénice)… C’est déjà le « macabre » des trains fantômes de fête foraine, et telle est la tendance aussi de l’œuvre du traducteur de Poe, Baudelaire, lequel ajoute à la panoplie du divertissement l’érotisme, qu’il mêle à tout le reste en bon Français.
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Le désespoir est devant l’impossibilité du bonheur mais le tragique est devant l’impossibilité du devoir (les conflits des obligations entre elles). L’existence humaine est à la fois malheureuse et tragique.
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Aucune action, aucune production humaine ne peut manquer d’avoir un effet moral. Pas même la musique, qui « adoucit les mœurs », selon un point de vue bien connu.
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Paul Valéry veut qu’on n’écrive pas en vers ce que l’on peut écrire en prose. Or le poème en prose est là pour nous montrer qu’on peut tout écrire en prose, y compris de la poésie, y compris de la poésie pure.
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« Aboli bibelot d’inanité sonore » : c’est quelqu’un qui bégaie ou un enfançon qui balbutie. L’effet comique est renforcé, au détriment de l’auteur et de ses thuriféraires (Valéry, Claudel…), par la parfaite adéquation de la pensée à cette forme infantile. L’idée est l’inanité de la poésie à laquelle la capacité intellectuelle de l’auteur ne saurait prétendre. Abeu-boli-bilo-nani-sono : c’est du néanderthalien tel qu’on le parlait au commencement des îles, une langue préhistorique – et la pensée qu’elle exprime ne l’est pas moins. Et quand cela vient de quelqu’un qui nouait autour de son cou une cravate, c’est de la démence précoce. Cette déliquescence effrayante du psychisme ne peut se défendre comme forme d’art auprès du public ignorant de l’étiologie neuropathologique que par une grandiloquence majusculisée : « la Toute-Puissance de l’Ensemble des Mots » (Valéry écrivant sur la poésie de Mallarmé).
Qu’auraient été tes thés ? Tépides.
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La propagande pédophile de l’antifascisme
Le film Le tambour de 1979 par Volker Schlöndorff, adaptation cinématographique du roman antifasciste de Günter Grass et Palme d’or au festival de Cannes, comporte une scène de cunnilingus entre deux acteurs, dont l’un est un enfant de onze ans. L’acte est loin d’être simplement suggéré puisque la réalisation au contraire s’y attarde, il est seulement montré depuis le dos de la jeune femme nue debout : on voit ainsi les mains de l’enfant posées sur les fesses de l’actrice, la tête de l’enfant au niveau des parties génitales de celle-ci. Cette scène est de la propagande pédophile par le fait et l’on ne voit même pas, en réalité, comment il pourrait ne pas s’agir d’un crime d’abus sexuel sur enfant.
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« Il est très important d’être avec Proust contre Sainte-Beuve, sauf dans le cas des écrivains antifascistes et résistants, car c’est alors l’intention qui compte. »
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Tout le monde est pour la liberté d’expression. Tout le monde est contre la libre expression du racisme etc. Tout le monde vote.
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Fausse conclusion de la dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel. L’esclave qui craint la mort a conquis le monde et l’a fait à son image, c’est juste. Mais ce monde est faux, car la peur de la mort fausse tout.
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Nombre d’écrivains catholiques, dont Paul Claudel, Charles Péguy…, ont une haine protestante du célibat. En plus d’être des épicuriens.
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Pour comprendre la force de la critique kantienne de la métaphysique traditionnelle, il faut d’abord connaître la force de cette métaphysique, et notamment la force logique des preuves traditionnelles de l’existence de Dieu, ontologique, cosmologique. La résistance psychologique à ces démonstrations n’est le signe d’aucune force dans la personnalité.
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La joie est bruyante, débraillée, histrionesque et immodeste.
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Lycée Sex Pistols-No Future.
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Lycée Paul Éluard « nous concourons à la ruine de la bourgeoisie ».
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Exercices de style de Raymond Queneau fut un succès de cabaret, lis-je sur le quatrième de couverture. Un succès de cabaret pour qui a laissé son nom à des établissements scolaires.
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Avec l’Oulipo, Queneau, lis-je, voulait créer des formes fixes. Que n’a-t-il appris et pratiqué les formes existantes ?
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« Alors, qu’est-ce qu’ils se payent notre gueule, les Fritz, depuis deux ans ! Au moins trente kilomètres de moins que nous avec nos vieux zincs. C’est ça, la célèbre flotte de Goering ? » (L’espoir de Malraux) Publié moins de deux ans avant la guerre éclair qui mit la France à genoux en un mois et demi.
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La France est un des pays qui a mis le plus d’argent public dans l’éducation, avec ce résultat que les Français ne savent plus lire ni écrire.
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« Monsieur Papillon : Le racisme n’est pas en question. Botard : On ne doit perdre aucune occasion de le dénoncer. » (Rhinocéros de Ionesco) Ionesco fait passer les antiracistes pour des andouilles, mais c’est une pièce contre le fascisme ? Nous y voyons quant à nous une satire mordante de la bêtise libérale démocratique. En effet, « Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité ! » est la synthèse de la démocratie en Amérique selon Tocqueville. (Voyez notre essai sur l’ouvrage de Tocqueville ici.)
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Marcel Pagnol est le premier auteur français à faire parler les paysans « comme des paysans », c’est-à-dire selon la convention littéraire qu’il faut leur faire parler un langage différent, mais chez lui avec une simplesse gracieuse et pleine de charme : « le pousser du côté qu’il va tomber », « habillé des dimanches »… Ce langage « corrompu » de paysan n’est pas plus réaliste que celui des autres écrivains avant lui, Molière, Maupassant…, mais chez Pagnol c’est beau. C’est sans doute en partie un effet du parler provençal, mais en partie seulement (on ne trouve pas le même effet chez Giono).
(Chez George Sand, dans ses célèbres œuvres champêtres, les paysans parlent avec toute l’élégance de l’écrivain elle-même, mais elle leur fait tout de même dire, ici et là, « je vas »…)
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L’étrange destin de Wangrin
par Amadou Hampaté Bâ
Wangrin est l’archétype des élites postcoloniales africaines corrompues. Le roman, grand prix littéraire d’Afrique noire 1974, peut d’ailleurs être considéré comme un manuel de corruption pour ces élites. Les commentateurs qui louent le personnage comme un « Robin des bois » dupant les autorités coloniales passent sous silence le fait que ce sont les Africains exploités qui sont ses victimes. Au moment des réquisitions de la Première Guerre mondiale, par exemple, Wangrin s’enrichit parce que, l’administration coloniale réquisitionnant x têtes de bétail, Wangrin en soutire aux populations x+n, ce qu’il dissimule par des faux en écriture. Son employeur colonial est certes trompé, car cela se passe dans son dos, mais la victime de Wangrin n’est pas l’administration coloniale mais bien l’Africain réquisitionné, qui subit non seulement des réquisitions mais aussi un prélèvement par des employés africains de l’autorité coloniale en la personne de Wangrin et de ses affidés. Lorsque l’administration coloniale saisit le tribunal, pour faire justice aux Africains de ce prélèvement illicite, Wangrin s’en tire en achetant des faux témoignages. Quand, ensuite, Hampaté Bâ écrit qu’ainsi enrichi Wangrin se montre généreux envers les pauvres, tout d’abord il faudrait souligner que Wangrin est peut-être lui-même responsable de l’appauvrissement de plusieurs d’entre eux, en rendant insoutenables les réquisitions qu’ils durent subir, ensuite on lit qu’il se servait des pauvres comme d’informateurs, si bien que sa générosité n’est aucunement désintéressée. Que ce livre, dont le personnage passe pour avoir existé (il se serait agi d’un certain Samba Traoré), soit loué comme un hommage à un Robin des bois africain plutôt que comme la dénonciation d’une classe de parasites autochtones au temps du colonialisme, est le signe d’une carence morale.
Un tel prisme de lecture est un ferment de corruption. Si Wangrin est un Robin des bois, les élites politiques de la Françafrique sont (étaient) des modèles d’hommes d’État.
À la fraude aux réquisitions s’ajoutent d’autres formes d’escroquerie racontées plus ou moins en détail, ainsi que le braconnage (notamment d’éléphants, espèce protégée par l’autorité coloniale : p. 292 éd. 10/18), le vol pur et simple (p. 297), le proxénétisme (p. 343), au fond toutes les turpitudes d’une parfaite crapule. De tels personnages ne sont certes pas l’apanage des Africains ; le problème commence quand, dans la littérature de l’Afrique postcoloniale, un personnage tel que Wangrin passe aux yeux de la critique pour un héros africain.
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« [S]ans qu’il y ait lieu de rêver d’un paradis où tous seraient réconciliés dans la mort » (Simone de Beauvoir). Mais personne ne rêve de cela ! En tout cas pas les religions auxquelles Beauvoir prétend substituer sa morale. (Dans ces religions, il existe un enfer : elles ne cherchent nullement à réconcilier tout le monde dans la mort.)
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Un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Pentagone américain finançait le Norvégien Thor Heyerdahl pour une expédition que n’eût pas reniée Heinrich Himmler : l’expédition du Kon-Tiki visant à démontrer que l’empire inca et les sociétés polynésiennes furent créées par des hommes de race blanche.
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Marx : transformer plutôt qu’interpréter le monde. Il n’y a aucun moyen de savoir si le monde tel qu’il sera transformé peut satisfaire à la nature humaine sans une interprétation de l’un et de l’autre. On ne peut parler de pensée pour un tel primitivisme prônant le primat de la praxis, a fortiori en ces termes. Changer quoi que ce soit sans avoir des idées sur l’objet en question, des « interprétations », c’est annoncer vouloir seulement le déformer par l’exercice d’une force aveugle et brutale. C’est une phrase qui n’aurait jamais dû être prononcée, et dont on a osé faire un slogan.
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Les gens qui ont du pouvoir (par exemple un chef de bureau) ont aussi des marottes qu’ils font passer et qui sont étrangères à la bonne gestion du domaine où ils ont autorité. C’est dans ces marottes idiosyncratiques qu’ils se témoignent à eux-mêmes véritablement de leur autorité, puisque sans leur autorité ces marottes ne sortiraient pas de leur subjectivité, tandis que ce qui doit être fait pourrait l’être sans eux. Quand j’exige des gens quelque chose d’absurde, je sais que c’est à moi qu’ils obéissent et non à la nécessité ou à des impératifs objectifs.
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Philosophe contre homme de lettres
Le romancier est un observateur, plus même qu’un imaginatif. Il mobilise une faculté secondaire de l’intellect. Le penseur n’est pas un observateur et ne peut donc devenir un romancier valable qu’en inhibant la faculté supérieure pour laisser s’exprimer la faculté inférieure, qu’il peut certes avoir à un haut degré aussi mais qu’il a en quelque sorte le devoir d’inhiber, pour se consacrer aux tâches les plus hautes dont il soit capable. Pour le penseur, ce qui se produit dans le champ de son attention n’est pas une matière, comme pour l’observateur, mais une nuisance, dans le meilleur des cas une distraction. Ce qui requiert l’attention, fondamentalement nuit au cours de la pensée.
Le penseur a commencé par être un observateur, jusqu’à ses vingt-cinq ou trente ans, et son fonds d’observations est ce qui constituera une pensée originale. Quand il atteint la maturité, il travaille ce fonds par la pensée, et son attention est alors mobilisée par ce travail. Or ce fonds est déjà davantage constitué par des lectures que par des impressions vécues, car les impressions de la vie ordinaire sont dans l’ensemble pauvres comparées à celles qui peuvent s’obtenir via la lecture, et c’est toujours le cas pour les impressions intellectuelles, que le commerce ordinaire ne permet même pas d’acquérir dans la plupart des cas. Passé l’âge des impressions déterminantes, les impressions sont superfétatoires et importunes ; le retrait s’impose. Ce qui sollicite le penseur vers le monde des impressions contrarie le cours de sa pensée, que cette sollicitation soit déplaisante ou séduisante. L’intellect moyen n’a d’autre choix que de contrebalancer les unes par les autres, le penseur ne fonctionne pas ainsi : les unes comme les autres sont déplacées pour lui. Elles ne nourrissent plus, la jeunesse passée, et ne peuvent occuper le penseur au même titre que sa pensée, ce dernier ayant l’organe pour un tel traitement. L’un se livre à ses impressions, l’autre y est livré. L’un les recherche, l’autre les évite.
Le penseur cherche une vie ordinaire car il lui incombe de produire une pensée et non un témoignage. L’extraordinaire, dans la vie d’un penseur, est pris à sa pensée.
Le littérateur est fourvoyé si on lui suppose de grandes facultés. Conscient de ses facultés, il s’est contenté d’en rendre témoignage au lieu de s’en servir selon leur finalité la plus haute. C’est pourquoi Platon chasse les « poètes » de sa Cité : ils sont un exemple corrupteur pour les individus capables (le bruit du vent suffit à corrompre les autres). La littérature est la fosse commune du génie.
L’extraordinaire que peut vivre une personne douée de facultés n’est pas essentiellement différent de celui qu’une autre personne vivra, placée dans des circonstances extraordinaires. En revanche, cette dernière, à défaut de facultés, ne peut produire une pensée, même si elle n’est pas placée dans des circonstances extraordinaires. Autrement dit, comme c’est la vie ordinaire qui favorise l’emploi des hautes facultés, les circonstances extraordinaires, qui sont le produit vendu par la littérature en tant qu’exemple moral, ce qu’elle est qu’elle le veuille ou non, ne sont pas recherchées par le penseur.
Tout ce qui réclame l’attention est pour l’intellect ordinaire une bénédiction qui le sort de son marasme intérieur, pour le philosophe un vol.
Il y a en réalité dans la vie ordinaire déjà trop d’événements pour un philosophe. En particulier, le mariage, la paternité, la vie de famille, les affaires, le travail, la vie sociale, les amitiés non philosophiques, les relations féminines, les voyages, les intérêts matériels, font obstacle à la pensée philosophique. Le philosophe recherche donc une vie sous-ordinaire. Il quitte la vie ordinaire par l’issue opposée à celle qu’emprunte un ambitieux.
Ingeborg, A Viking Girl on the Blue Lagoon
Please support my film project Ingeborg, A Viking Girl on the Blue Lagoon, based on the research conducted by Dr Jacques de Mahieu, director of the Institute of Human Sciences in Buenos Aires (Instituto de Ciencia del Hombre de Buenos Aires).
According to Jacques de Mahieu (1915-1990), the Vikings went as far as the Pacific Islands. After they had helped develop a few civilizations in South America (or while they were doing so), they took their drakkars again and sailed to the Pacific. There they left traces of their presence too, in solar myths associated with white gods similar to those of the pre-Columbian peoples, in the fair skin of the aristocracy among the islanders, and in the red hat worn by tribal chiefs, as in Peru, in memory of the red or fair hair of the Vikings. Norwegian explorer Thor Heyerdahl confirmed such data but considered white migrations to Pacific islands to be even more ancient. (As explained below, Mahieu himself was aware of earlier migrations to America.)
My aim with this film is to shed light on these events by depicting the life of Vikings in the Pacific (hence the Blue Lagoon of the title). Viewers will be told the story of a young Viking girl, called Ingeborg, on the far-away islands. Let us follow her steps on the blue lagoon’s sand.
O Ingeborg, let me sing my song for you…
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Remember that Greenland under the Vikings was a full-fledged colony replete with men, women, and children. Vikings took their women with them when they had a purpose of colonization, as the Goths had already done before them. Of course, when raids were organized for looting, they did not take women with them on such occasions.
When, after a few reconnoitering travels from Greenland and/or Vinland (their other colony on the North American continent), navigating along the coastline, they decided that those lands on the South would provide good settlements, they brought women with them.
The story of Quetzalcoatl, the blond-bearded ‘god’ of the Aztecs, tells us something about it. Quetzalcoatl was a Viking whose real name was, according to De Mahieu, Ullman*. During one of his trips further to the South, some Vikings, led by the ‘god’ Tezcatlipoca, rebelled against him. With loyal followers, he then left the rebels and the country altogether.
Whether it is these men or others from the same people who later travelled from America to the Pacific islands, I assume they took their women with them, and thus a little girl called Ingeborg might well have trodden with her soft, tender feet the warm sand of the atolls, her long sunny hair shaded by the palms of the blue lagoon, as early as 12-13th A.D.
* Ulmén: (arauc. ghulmen) m. Chile Entre los indios araucanos, hombre rico, que por serlo es respetado e influyente. (Definition of ulmén from a Spanish-American dictionary: “Among Araucanian Indians, a wealthy man, as such respected and influential.”) I don’t know if Jacques de Mahieu knew this term, which looks almost identical with the name Ullman he says was the name of the historical Viking behind the Quetzalcoatl myth. According to Aztec legends, Quetzalcoatl possessed great worldly riches. Given the likeness, here we could have the same linguistic phenomenon as reflected in such Spanish expressions as ser un Cortés (to be a Cortes) or ser un Don Juan (to be a Don Juan); that would be, proper, “to be an Ullman,” whether that Ullman is the one from Mexico or another Viking explorer and settler.
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When the Spanish Conquistador Francisco de Orellana made his expedition on the Amazon River, he once met with the Amazons, women from an all-woman tribe. The missionary priest of the expedition, Gaspar de Carvajal, who chronicled the events, described these women as tall and white-skinned. The Indians that the Spaniards made prisoners told them these women were living on their own and that they used to get spouses from other tribes, formerly from another White tribe, now disappeared, and currently with Indians. Orellana then named the river after these women.
It should be noted that stories about women living on their own and/or training in fighting are few in history besides this chronicle. Herodotes mentions a similar tribe among the Scythians (those whom Herodotes called Scythians were later called Goths, whereas the Huns were later called Scythians, which can be confusing; if we follow classical traditions about Scythians, i.e. ancient authors such as Jornandes, Herodotes’s Scythians are the same as Goths). Likewise, Icelandic sagas deal with a few characters of so-called Virgins of the Shield, or Shieldmaidens (Skjaldmær), female warriors.
The Indians told the Spaniards that the Amazons lived in stone houses, unlike any other Indian tribe in the region. The other White people of Amazonia (those Whites who used to be in contact with the Amazons but disappeared before the period of the Conquest) were also fairly developed, with roads and stone buildings, according to the Indians**.
In academia it has long been thought, in spite of pervasive local legends about “lost cities,” that no such developed culture was possible in the region, especially since the soils would not be fertile. Two lines of argument have undermined this position. 1/ Along the river, the soil is extremely fertile; it is called terra preta (black soil) in Portuguese and is the most fertile in the world. It results from human intervention, that is, manure. 2/ Recently, American archaeologist Dr Michael Heckenberger found remnants of stone buildings in the area of terra preta, which would confirm the oral tradition about Amazons living in stone houses. From the records, no Indian tribe known today in the region has ever developed such a culture.
** Iara, senhora das águas: “Iara ou Uiara (do tupi ‘y-îara ‘senhora das águas’) ou Mãe-d’água, segundo o folclore brasileiro, é uma sereia. Não se sabe se ela é morena, loira ou ruiva, mas tem olhos verdes e costuma banhar-se nos rios, cantando uma melodia irresistível. Os homens que a vêem não conseguem resistir a seus desejos e pulam nas águas e ela então os leva para o fundo; quase nunca voltam vivos e depois os comem. Os que voltam ficam loucos e apenas uma benzedeira ou algum ritual realizado por um pajé consegue curá-los. Os índios têm tanto medo da Iara que procuram evitar os lagos ao entardecer. Iara antes de ser sereia era uma índia guerreira, a melhor de sua tribo.” (Wikipedia; my emphasis twice) This description of Amazonian Tupi goddess Iara as a green-eyed (i.e. depigmented-eyed) mermaid who previously was a member of a female-warrior tribe tallies with Orellana’s white Amazons.
Furthermore, the identification of Amazon women with goddess Iara is ascertained by the legend about the talismans known as muiraquita: “O Muiraquitã era um amuleto sagrado e mágico que as Icamiabas [my emphasis] presenteavam os homens que anualmente vinham fecunda-las. Dizem que possuem propriedades terapêuticas e grande fortuna trás a todo aquele que possuir um desses singulares amuletos. Quanto ao significado esotérico de Muiraquitã, devemos decompor seu nome em vocábulos, para compreender sua simbologia feminina: Mura = mar, água, Yara – senhora, deusa, Kitã = flor. Podemos então interpretá-lo como ‘A deusa que floriu das águas’.” Icamiabas is a native name for the Amazons; they are believed to be the ones who distributed among the tribes of the region those magic talismans whose name is said to mean “the goddess that came out of the waters,” which is precisely what is said above about Iara the green-eyed warrior goddess.
Muiraquita
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Jacques de Mahieu’s research on pre-Columbian America went further into the past than the Vikings’ time. He writes that the American civilization of the Olmecs is a creation of white immigrants who became the ruling class over the population of Indios. The cultural achievements and the remnants of the white population of the Olmec and early Tiahuanacu culture were the base for the early Maya culture.
Later the Vikings founded a new realm at Tiahuanacu, which became the centre of civilization in America with about 100,000-150,000 inhabitants. Later they founded the Inca empire. Here the state was based on a caste-system divided between the ‘sons of the sun’ (white kings and nobles) and the aboriginal Indio population.
In Peru, the Spaniards reported several times meeting whites, especially in the upper caste of the Incas, where women were described as blonde and fair-skinned, reminding them of “Castilian beauties.” For some reason historians tend to dismiss these accounts by the Conquistadores as deceptive.
The Inquisition in America destroyed almost all documents from pre-Columbian civilizations. Jacques de Mahieu, and several others, also said that Templars sailed to America when their order was destroyed in Europe. The Templars were an order of noblemen originally founded by Norman knights. They seem to have practiced a Gnostic form of Christianity. It is said that Cathars joined their ranks after the Crusade that annihilated their community as such. Templars’ ranks being filled with Norman gentry, descendants of King Rollo and the Vikings, these men, according to De Mahieu, knew about America, as their relatives from across the Atlantic had made several trips between the two continents, informing Norman rulers of America’s existence and leaving them navigation maps. De Mahieu wrote about maps he had found in the town of Rouen, Normandy. With the help of such maps, Templars would have been able to sail to America in order to escape persecution in Europe.
When the Spaniards came, and with them the Inquisition, the Church would destroy all traces of Templar presence in America. The Gnostic teachings that the Church attempted to erase by smothering Cathars and Templars –in the same way that the Church pursued them in the Visigothic kingdom of Septimania (Languedoc), burning practically all extant texts in Gothic language– were caught in its grip as far as pre-Columbian America!
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I have in my library an abridged version, in French translation, of the General History of the Things of New Spain (Historia general de las cosas de Nueva España, 1569) by Fray Bernardino de Sahagún, Spanish missionary in Mexico, knowledgeable in Nahuatl and all things Indian. His book was written before the prohibition by Emperor Felipe II, in 1577, imposed on all research about American Indians’ customs.
In a chapter called “Evangelization before the Conquista,” Sahagún describes various items hinting at a knowledge of the Catholic faith by Indians. He opines that the Indians had been converted to the Christian faith in a remote past but, as they were no more Christians at the time of the Conquista, they must have forgotten most of what had been carried to them by some long-dead missionaries.
Among traces of white pre-Hispanic presence in America, Sahagun names the following. Although there were no plants or cereals, such as wheat, nor animals, such as cows, of European origin in America (a fact with which Jacques de Mahieu disagrees: According to the latter, Canis ingæ, for instance, a species of dog that was living as domestic animal by some Indian peoples at the time of the Conquista, was brought there by the Vikings), there existed similar cultural elements, such as:
1/ Paintings found in Oaxaca depicting something that is very much alike the Crucifixion of Jesus Christ;
2/ Such devotional practices as oral confession and water baptism;
3/ In different places (Campuche, Potonchán), the missionaries met Indians who knew several stories from the Scriptures well.
These were, according to Sahagún, remnants of remote Christian evangelization in America. On the other hand, some customs and myths he describes remind one of Scandinavian lore. Vide, for instance, the following descriptions (my translation): “All the brave and soldiers who die on the battlefield are transported to the palace of the Sun. In the morning, at sunrise, they take on their armors and march toward the Sun with clamors and loud noise. Then they march before Him while simulating battles for their pleasure.” Which looks like the Walhalla of Scandinavian warriors (but perhaps all warriors around the world have similarly rowdy afterlife abodes). & (At the end of times or rather at the end of the present cycle) “The sun will not rise, and from outer space will come down the monstrous, horrifying Tzitzimes to devour men and women.” Which reminds one of the Ragnarok (and its monstrous dragon Nidhogg).
Finally, Sahagun describes what we already said above, that Quetzalcoatl, leader of the Toltecs of Tula (Thule?), was opposed by some of his men, here described as necromancers, chief among whom was Tezcatlipoca, god of putrefaction, and that he left his people, not without announcing that he would come back. Whence came the fact that the Spaniards at first were welcomed by the Aztecs as returning gods.
Vikigen Quetzalcoatl (The Viking Quetzalcoatl), watercolor by Ossian Elgström, 1931
(serving as cover illustration for a 1991 collection of ethnographic studies)
This work shows that the idea of Vikings having played an influential role in pre-Columbian America was already in circulation at an early date.
Tezcatlipoca the Necromancer
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With regard to the Pacific islands, the following early anthropological observations about local populations by famous explorers Bougainville and Cook may corroborate Mahieu and Heyerdahl’s writings, if the former’s reports did not trigger the latter’s research in that particular direction to begin with.
“Le peuple de Taiti est composé de deux races d’hommes très différentes … [Pour les uns] Rien ne distingue leurs traits de ceux des Européens; et s’ils étaient vêtus, s’ils vivaient moins à l’air et au grand soleil, ils seraient aussi blancs que nous. … La seconde race est d’une taille médiocre, a les cheveux crépus et durs comme du crin et ses traits diffèrent peu de ceux des mulâtres.” (Voyage autour du monde) Our translation: “Taiti’s people is composed of two very different races. … [As to the first] Nothing in their traits differs from those of Europeans, and had their custom been to wear clothes rather than to live outdoors under the sun, they would be as white as we are. … The second race is of shorter size, their hair is frizzy and stiff as horsehair, and their traits are hardly different from those of mulattos.”
As to Captain Cook, here is how he describes chief Waheatua (I translate from the French version I have in my library): “He had a pretty fair complexion and his hair was smooth and light brown, reddish at the tip.” (Il avait un teint assez blanc, et les cheveux lisses d’un brun léger, rougeâtres à la pointe.)
Albert Brenet, Arrivée de Bougainville à Tahiti
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The research of Jacques de Mahieu has been carried on by Prof. Vicente Pistilli, who founded in Asuncion the Instituto Paraguayo de Ciencia del Hombre on the model of Mahieu’s Buenos Aires institute. Here is a short biography, from Pistilli’s book La Cronología de Ulrich Schmidel, Instituto Paraguayo de Ciencia del Hombre, 1980:
El autor señor don Vicente Pistili S. nació en Asunción el 27 de Febrero de 1933. Graduóse de Bachiller en Ciencias y Letras del Colegio Nacional de la Capital en el año 1951. Obtuvo los siguientes títulos universitarios : Topógrafo (1954), Licenciado en Matemática (1955), Ingeniero Civil (1958), Malariólogo y Sanitarista (1962), Licenciado en Filosofía (1965), Licenciado en Teología (1967). (…) El Profesor Ingeniero Don Vicente Pistilli S. ha colaborado con la Educación Paraguaya, siendo el primer docente a Tiempo Completo en Matemática del Colegio Nacional de la Capital. (…)
Cuando en 1972, el Profesor Doctor Don Jacques de Mahieu publicó la comunicación cientifica “Las Inscripciones Rúnicas Precolombinas del Paraguay” [my emphasis], el profesor Pistilli comprendió en toda su magnitud la importancia que tenía el descubrimiento arqueológico del notable investigador francés, quien abría una vía nueva para la investigación de nuestro pasado precolombino. Así fué como, conjuntamente con un grupo de intelectuales paraguayos, crearon el Instituto Paraguayo de Ciencia del Hombre, asociación civil de carácter científico. (…)
Pistilli ha dirigido equipos nacionales de investigacion arqueológica, con resultados positivos en todas ellas, relevándose inscripciones rúnicas, dibujos nórdicos, bosques sagrados, caminos precolombinos y monolitos tallados. Además ha realizado importantes investigaciones lingüísticas, las cuales confirman la influencia nórdica precolombina en el Paraguay.





