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Glossaire de l’occulte malais II / Logat Ghaib Melayu
Le présent travail complète le premier Glossaire de l’occulte malais publié sur ce site (voir ici). Alors que celui-ci s’intéresse aux seules apparitions et créatures surnaturelles enregistrées dans la langue malaise, le présent travail aborde un plus large éventail de phénomènes. Il n’est nullement exhaustif et a vocation à être complété.
Chaque entrée comporte en premier lieu une définition en malais, tirée du Kamus Besar Bahasa Indonesia (KBBI), dictionnaire indonésien, ou du Kamus Bahasa Melayu (KBM), dictionnaire malaisien, ou bien des deux. Quand les deux définitions ont été retenues, parce qu’elles se complètent plutôt qu’elles ne se répètent, elles sont séparées par le signe /. Lorsque j’ai pu trouver l’équivalent en écriture jawi, dans le Daftar Rumi-Jawi, je l’ai ajouté entre parenthèses à côté de chaque entrée. Les définitions sont suivies de leurs traductions en français, auxquelles j’ajoute, entre crochets [], des commentaires personnels ou des précisions. Certaines entrées sont placées ensemble, sans considération de l’ordre alphabétique, quand elles renvoient à un même phénomène ou à des réalités identiques ou semblables.
Les abréviations utilisées sont les suivantes : Ar arabe, Cn chinois, Jk Jakarta, Jw Java, Mk Minangkabau.
…………….LOGAT GHAIB MELAYU
Alawar. Ar anak setan yang tugasnya menyebabkan zina dan perbuatan mesum sehingga manusia tidak malu melakukannya.
Alawar. Genre de diable dont la fonction est de provoquer l’adultère et les actes ignobles jusqu’à ce que l’homme n’éprouve plus aucune honte de sa conduite.
Asmaragama. ilmu atau seni bersanggama. Ajigineng. Jw pengetahuan mengenai teknik bersanggama.
Asmaragama. La science ou l’art de l’accouplement sexuel. Ajigineng. Le savoir relatif à la technique de l’accouplement. [Le terme asmaragama est un composé de deux mots issus du sanskrit, asmara (jawi اسمارا, sanskrit स्मर smara), l’amour et en particulier, en sanskrit, l’amour sexuel, et agama (اݢام, आगम), qui veut dire religion en malais, mais désigne en sanskrit une doctrine ou un précepte traditionnel, ou encore un recueil de ces doctrines, et peut servir à désigner les Védas. Le terme asmaragama est donc un précepte traditionnel, ou un recueil de préceptes, concernant l’amour sexuel, sur le modèle du Kamasutra indien. Le terme ajigineng peut également s’écrire aji gineng, ou ajian gineng, car il s’agit également d’un composé, avec le mot aji, qui désigne un charme ou une incantation magique, en d’autres termes un savoir occulte.]
Badi (بادي). pengaruh buruk (dari orang mati, binatang yang terbunuh, pohon keramat, dsb) 2 kelakuan yang luar biasa (mirip hewan dsb) yang diperoleh pada saat dilahirkan 3 zat yang menularkan penyakit.
Badi. Influence mauvaise (d’une personne décédée, d’un animal qui a été abattu, d’un arbre surnaturel, etc.). 2 Comportement anormal (par exemple, semblable à celui d’un animal) adopté par un individu depuis sa naissance. 3 substance pathogène.
Baureksa, Bahureksa. Jw roh penjaga dan pelindung.
Baureksa. Esprit gardien protecteur, génie tutélaire. [Provient du sanskrit : bahu (बहु) et raksa (राक्ष), grand démon ou démon puissant.]
Bidadari (بيداداري). putri atau dewi dari kayangan. 2 perempuan yang elok. Haur (هور), Hauri (هوري). Ar bidadari = hauri bidadari. Haur uljanati. bidadari surga.
Bidadari. 1 Femme ou déesse du paradis. 2 Belle femme. [Le terme bidadari vient du sanskrit vidhyadhari (विद्याधरी), qui désigne certaines déités féminines du paradis d’Indra. Le terme haur, ou hauri, est le nom des vierges du paradis du Coran, les houris. L’expression haur uljanati n’est autre que l’arabe pour « houri du paradis » (حور الجنة). Dans les dictionnaires indonésiens et malaisiens, l’un de ces noms, sanskrit ou arabe, sert à définir l’autre.]
Bisa Kawi. kekuatan gaib (tulah dsb) yang menimpa orang karena melanggar adat dsb.
Bisa Kawi. Malédiction frappant une personne à la suite d’une transgression de la coutume.
Bomoh (بوموه). tabib yang mengubati orang sakit dengan menggunakan ubat tradisional atau cara kampung dan jampi-jampi. = Balian (بليان)
Bomoh. Guérisseur qui traite les malades avec des remèdes traditionnels ou des formules magiques.
Brata. tindakan pengendalian diri: ada tiga brata yang mesti dilakukan berkaitan dengan Syiwaratri, yaitu tidak tidur selama 36 jam, berpuasa selama 24 jam, dan tafakur memusatkan pikiran pada Syiwa. Tapa Brata. bertarak; menahan hawa nafsu, berpantang, dsb.
Brata. Pratique du contrôle de soi : trois formes de brata doivent être pratiquées en liaison avec le festival de Syiwaratri, à savoir veiller pendant trente-six heures, jeûner pendant vingt-quatre heures, et méditer en concentrant ses pensées sur le dieu Shiva (Syiwa). Tapa Brata. ascèse ; maîtrise des passions, refus de céder à la tentation de l’interdit, etc. [Du sanskrit vrata (व्रत), un acte de pieuse observance ou d’austérité, comme le fait de se nourrir seulement de lait ou d’une autre sorte d’aliment unique, mais aussi un vœu solennel, notamment de se consacrer à l’étude des Védas. La définition ici donnée de tapa brata ne rend pas le caractère superlatif de cette pratique, définie dans le dictionnaire indonésien-anglais d’Echols comme « the highest form of asceticism », à savoir le sanskrit tapovrata (तपोव्रात) – une multitude d’austérités –, combinaison de tapas (तपस्), ascétisme, et de vrata.]
Buluh Perindu. 1 alat bunyi-bunyian yang menghasilkan bunyi jika ditiup, terbuat dari bambu tipis. 2 buluh yang dapat menimbulkan bunyi sedih dan sayu jika tertiup angin.
Buluh Perindu. 1 Instrument de musique à vent, en bambou mince. 2 Bambou rendant un son triste et mélancolique quand le vent le fait bruisser. [Ces définitions n’évoquent pas un aspect magique de ce bambou, lequel est pourtant apparent dans son nom scientifique, Bambusa magica. Echols donne la définition suivante : « Mythical kind of bamboo used to make flutes that produce melodies irresistible to women. » Selon d’autres versions, si une personne garde un morceau de l’écorce de ce bambou dans la bouche, sa voix devient irrésistible.]
Candradimuka. kawah di kayangan (dalam pewayangan).
Candradimuka. Nom d’un volcan du paradis (dans les légendes). [Plus exactement, dans le théâtre wayang reprenant les récits du Mahabharata. Candradimuka est le cratère du mont Jamurdipa, d’où, selon Echols, les enfants naissent directement adultes.]
Cenayang (چنايڠ). dukun (pawang) yang dapat berhubungan dengan makhluk halus. Prewangan. Jw penghubung dengan dunia roh. / bomoh yang boleh menghubungi semangat = Dukun prewangan.
Cenayang. Sorcier capable d’entrer en contact avec les esprits, shaman. Prewangan. Shaman capable d’entrer en contact avec les esprits.
Cenduai (چندواي). guna-guna (mantra) untuk memikat hati wanita. Minyak cenduai. minyak pengasih (guna-guna) untuk memikat hati wanita. Pelet (ڤليت). getah untuk menangkap burung. 2 minyak (dari ikan duyung) untuk memikat hati orang.
Cenduai. Sortilège (incantation) pour rendre une femme amoureuse. Minyak cenduai. « huile ~ », philtre d’amour, pour rendre une femme amoureuse. Pelet. 1 Résine, gomme servant à attraper les oiseaux. 2 Huile (tirée du lamantin, autrement connu sous le nom de dugong, d’après le malais) pour rendre une personne amoureuse.
Cindaku (چينداکو), Cendaku (چنداکو). Mk orang yang boleh menjadi harimau jadi-jadian (utk « harimau jadi-jadian » di sini).
Cindaku. Tigre-garou, personne capable de se transformer en tigre magique.
Combong (چومبوڠ). Jk pisau (sikin) yang berlubang pada bilahnya (dianggap bertuah).
Combong. Couteau (poignard) à lame percée (considéré comme magique).
Cuca (چوچا). mantra (jampi) untuk menawar bisa, mengobati luka, mengebalkan tubuh, dsb.
Cuca. Incantation (formule magique) pour neutraliser l’effet du poison, guérir les blessures, rendre le corps invulnérable, etc.
Dajal (دجال). Ar setan yang datang ke dunia apabila kiamat sudah dekat (berupa raksasa). / makhluk yang akan muncul untuk menyesatkan manusia sebelum terjadi kiamat, tetapi akhirnya dapat dibunuh oleh Nabi Isa a.s.
Dajal. Diable qui doit apparaître dans le monde à l’approche du jour du jugement dernier (et ayant l’apparence d’un démon/rakshasa). / Créature qui apparaîtra avant le jour du jugement dernier dans le but de tromper les hommes, mais qui sera finalement tuée par le Prophète Jésus. [C’est l’Antéchrist dans le contexte islamique.]
Darusalam (IN), Darussalam (MA) (دارالسلام). Ar 1 alam kesejahteraan (akhirat) 2 alam atau negeri yang aman. Cf. Darul harab. negeri yang rakyatnya belum memeluk agama Islam, lawan Darussalam (harab = perang). 3 surga ketujuh.
Darusalam. 1 Monde de la félicité (dans l’au-delà). 2 Contrée ou pays en sûreté, par opposition au darul harab, les pays dont les peuples n’ont pas encore embrassé l’islam (harab = guerre). 3 Le septième ciel.
Denah (دينه), Denah Jahat (دينه جاهت). hantu yang menyebabkan kaki menjadi bengkak.
Denah. Fantôme qui provoque l’enflure des jambes.
Gelang Bajang. gelang dari benang hitam (dipakai di tangan) untuk penangkal bencana.
Gelang Bajang. Bracelet de fil noir servant d’amulette.
Geliga (ݢليݢ), Guliga (ݢوليݢ). batu yang terdapat di tubuh binatang (ular, landak, dsb) yang mempunyai khasiat untuk menawarkan bisa dsb. = mestika hewan. Kemala (کمالا), Kumala (کومالا), Gemala. batu yang indah dan bercahaya (berasal dari binatang), banyak khasiatnya dan mengandung kesaktian: kemala hikmat (کمالا هکمت).
Geliga. Pierre que l’on trouve dans le corps d’animaux (serpent, porc-épic, etc.) et qui possède entre autres des vertus curatives. Kemala. belle pierre brillante (que l’on trouve dans le corps d’animaux) aux multiples propriétés et dotée de pouvoirs magiques. [C’est ce qu’on appelle un bézoard, et ces pierres étaient réputées en Occident aussi avoir des pouvoirs surnaturels. La crapaudine, par exemple, était censée se trouver dans la tête du crapaud.]
Gendam. mantra atau guna-guna yang dapat membuat orang menjadi terpesona.
Gendam. Formule magique d’envoûtement.
Halimunan (هليمونن). tidak kelihatan. Orang halimunan. orang halus (siluman, orang bunian) (di sini). Doa (Ilmu) halimunan. mantra atau ilmu yang dapat menjadikan badan tidak kelihatan.
Halimunan. Invisible. Orang ~. Esprit (siluman, orang bunian) (voir ici). Doa (prière) / Ilmu (science) ~. science de l’invisibilité.
Hantu Jerangkung. hantu orang mati.
Hantu Jerangkung. Revenant [littéralement, « fantôme squelette », car il a l’apparence d’un squelette humain.]
Jelangkung, Jailangkung. Cn boneka (orang-orangan, yang dilengkapi alat tulis di tangan, digunakan untuk memanggil arwah, dan jika arwah itu telah masuk ke dalam boneka tersebut diadakan tanya jawab, jawaban sang arwah diberikan melalui tulisan tangan boneka itu).
Jelangkung. Figurine de forme humaine ayant un crayon à la main, employée pour invoquer les esprits des morts ; quand un esprit est entré dans la poupée, et qu’on lui pose des questions, il y répond en écrivant par le biais de la figurine.
Jinjang (جينجڠ). pemimpin atau ketua (golongan, hantu, dsb). 2 dukun yang menguasai hantu. 3 badan atau orang yg kemasukan setan. 4 orang yang menemani utusan raja.
Jinjang. 1 Chef (d’un groupe, de fantômes, etc.) 2 Sorcier ayant le pouvoir sur les fantômes. 3 Corps ou personne possédée par un diable. 4 Personne accompagnant un envoyé du prince.
Julung (جولوڠ). Jw (orang yang) mempunyai nasib yang buruk sejak lahir lagi (seperti akan dibunuh dll).
Julung. Personne frappée du mauvais sort depuis sa naissance (et qui, par exemple, est destinée à mourir assassinée).
Kahin (کاهين). Ar 1 ahli (tukang) sihir. 2 ahli nujum. Nujum (نجوم). Ar 1 perbintangan untuk meramalkan (mengetahui) nasib orang. 2 bintang-bintang.
Kahin. 1 Magicien. 2 Astrologue. Nujum. 1 Divination par les astres, afin de connaître le destin d’une personne. 2 Les étoiles. [De l’arabe kahin (كاهن), devin, oracle, prêtre, sacrificateur. Nujum est le pluriel arabe de najm (نجوم / نجم), corps céleste, étoile, planète.]
Karang (کارڠ). Ilmu karang (علمو کارڠ). ilmu kebal. Kebal (کبل). tidak mempan senjata; tidak dapat terlukai oleh senjata. Ilmu kebal. ilmu yang membuat seseorang itu tidak luka oleh senjata tajam dan tidak dapat ditembusi peluru. Kebal penimbul. kebal kerana telah dimasukkan raksa ke dalam badan (dengan dijampi). Ilmu penimbul (علمو ڤنيمبول). ilmu yang mengebalkan orang (dengan menggosokkan raksa pada badan). Kebal simpul. kebal kerana tidak pecah tembuni ketika dilahirkan.
Karang. Ilmu karang. La science de l’invulnérabilité. Kebal. Invulnérable aux armes ; qui ne peut être blessé par une arme. Ilmu kebal. Science qui permet de protéger celui qui la pratique des blessures par armes blanches ainsi que des projectiles. Kebal penimbul. (Personne) invulnérable en raison du fait que du mercure a été introduit par magie dans son corps. Ilmu penimbul. Science de l’invulnérabilité (par l’introduction magique de mercure dans le corps). Kebal simpul. Invulnérable, pour être né sans avoir déchiré le placenta. [Au sujet de cette dernière définition, la chose n’est pas sans rappeler une tradition comparable en Occident, celle des enfants « nés coiffés », c’est-à-dire avec la tête couverte par la poche de liquide amniotique, et qui étaient censés connaître un grand succès dans la vie. David Copperfield, le personnage éponyme du roman de Charles Dickens, naquit coiffé (born with a caul) et son « casque » fut vendu comme talisman.]
Kebaji (کباجي). Mk guna-guna yang membuat suami istri saling berbantah sehingga bercerai.
Kebaji. Sortilège par lequel une femme et son époux sont conduits à se quereller jusqu’à séparation.
Khamzab. Ar anak setan yang bertugas mengecaukan orang yang sedang melakukan salat.
Khamzab. Genre de diable dont la fonction est de distraire les gens pendant la prière.
Lampor. Jw makhluk halus yang berarak.
Lampor. Procession de fantômes.
Maweda. upacara keagamaan di Bali yang dilakukan oleh para pedanda, yang dengan mengucapkan mantra menyebabkan Syiwa turun ke dalam tubuhnya sehingga dewa itu dapat mengubah air menjadi air suci.
Maweda. Cérémonie propre à la religion balinaise, au cours de laquelle le prêtre, par des invocations, fait descendre Shiva (Syiwa) dans son corps, de façon que le dieu puisse par son entremise transformer de l’eau en eau bénite. [La religion balinaise, Agama Hindu Bali, est l’hindouisme – un hindouisme autocéphale – et l’Indonésie est ainsi, avec l’Inde et le Népal, le seul pays à posséder une communauté hindouiste séculaire.]
Miswat. Ar setan yang tugasnya menyiarkan desas-desus, fitnah, kabar angin, dan pidato dusta sehingga masyarakat kacau dan berita bohong menjadi tolok ukur.
Miswat. Genre de diable dont la fonction est de répandre les rumeurs, les calomnies, les faux bruits et les discours mensongers, afin que la société soit plongée dans la confusion et que le faux passe pour le vrai.
Pakpui, Pakpue. Cn 1 ramalan tentang nasib (peruntungan), terdapat dalam kelenteng 2 tukang ramal Cina.
Pakpui. 1 Divination pratiquée dans les temples chinois. 2 Devin chinois.
Pancasona (ڤنچاسونا). mantra yang menyebabkan seseorang yang telah mati dapat hidup kembali.
Pancasona. Formule magique par laquelle une personne décédée est rappelée à la vie.
Pangkah (ڤڠکه). tanda silang atau coretan, msl pada dahi untuk penangkal roh jahat.
Pangkah. Symbole en forme de croix ou de lignes, en particulier sur le front, et servant de talisman contre les esprits malfaisants.
Pawang (ڤاوڠ). orang yang mempunyai keahlian istimewa yang berkaitan dengan ilmu gaib, seperti dukun, mualim perahu, pemburu buaya, penjinak ular. Pawang buaya. orang yang pandai menangkap atau menjinakkan buaya. Pawang gajah. orang yang pandai menangkap atau menjinakkan gajah. Pawang hujan. orang yang pandai menolak hujan. Pawang lebah. orang yang dapat menjinakkan lebah dan kebal terhadap sengatannya; orang yang ahli tentang lebah; juru cari madu.
Pawang. Personne douée de connaissances spéciales liées à un savoir occulte, à l’instar d’un shaman, d’un capitaine de navire, d’un dresseur de crocodiles, d’un charmeur de serpents. Pawang buaya. Personne experte dans l’art d’attraper ou de dresser les crocodiles. Pawang gajah. Personne experte dans l’art d’attraper ou de dresser les éléphants. Pawang hujan. Personne capable de chasser la pluie. Pawang lebah. Personne capable de domestiquer les abeilles et qui est immunisée contre leur piqûre ; personne experte en matière d’abeilles ; personne habile à trouver du miel.
Pelak (ڤلق), Pilak (ڤيلق). hantu jahat (dipakai juga untuk memaki).
Pelak. Esprit malfaisant (est aussi utilisé comme terme d’insulte).
Pelintuh (ڤلينتوه), Pelintoh. guna-guna (mantra) untuk melemahkan (semangat) lawan.
Pelintuh. Formule magique servant à affaiblir (l’esprit de) son adversaire.
Peruang (ڤرواڠ). mantra yang menyebabkan dapat tahan lama menyelam di dalam air (dengan menjadikan ruang udara di sekeliling badan): ilmu peruang. 2 siksaan atau hukuman dengan mengikatkan si terhukum pada tiang, kemudian kepalanya disiram dengan minyak babi yang mendidih hingga terhukum meninggal dunia.
Peruang. 1 Formule magique permettant de rester longtemps sous l’eau (en créant une bulle d’air autour du corps). 2 [Dans un tout autre registre] châtiment par lequel le condamné est attaché à un poteau et sa tête aspergée de saindoux bouillant jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Pestaka (ڤستاک). kitab primbon (yang berisi ramalan, mantra, dsb) 2 pengaruh baik atau buruk (yang ada pada suatu benda dsb): pestaka keris. Pustaka (ڤوستاک). kitab; buku 2 buku primbon.
Pestaka. 1 Grimoire magique (comportant des recueils de prédictions, des formules magiques, etc.) 2 Influence surnaturelle bonne ou mauvaise (attachée, par exemple, à un objet, comme un kriss). Pustaka. 1 Livre. 2 Grimoire magique. [Du sanskrit pustaka (पुस्तक), livre.]
Primbon (ڤريمبون). kitab yang berisikan ramalan (perhitungan hari baik, hari nahas, dsb); buku yang menghimpun berbagai pengetahuan kejawaan, berisi rumus ilmu gaib (rajah, mantra, doa, tafsir mimpi); sistem bilangan yang pelik untuk menghitung hari mujur untuk mengadakan selamatan, mendirikan rumah, memulai perjalanan dan mengurus segala macam kegiatan yang penting, baik bagi perorangan maupun masyarakat.
Primbon. Recueil de prédictions (permettant notamment d’établir les jours fastes et néfastes) ; livre réunissant diverses connaissances occultes javanaises (diagrammes, prières, incantations, interprétation des rêves) ; système numérique compliqué permettant de calculer les jour propices pour faire des offrandes, construire une maison, entamer un voyage et arranger toutes sortes d’affaires importantes pour l’individu ou la société.
Pripih (ڤريڤيه). Jw sejenis azimat (tangkal).
Pripih. Sorte de talisman javanais (de protection).
Pukau (ڤوکاو). tepung (dari biji kecubung dsb) yang dipakai untuk memabukkan atau menyebabkan orang tidur nyenyak (dipakai oleh pencuri). 2 jampi yang dapat membuat orang lupa atau tidak sedar akan keadaan yang sebenarnya. Sirep (سيرڤ). mantra untuk membuat orang tertidur.
Pukau. 1 Poudre produite à partir de graines de datura (Datura fastuosa) et utilisée par les voleurs pour faire perdre à quelqu’un ses esprits ou le plonger dans un sommeil profond. 2 Formule magique visant à faire perdre à quelqu’un la mémoire ou bien à altérer son état de conscience. Sirep. Incantation visant à plonger une personne dans le sommeil.
Rajah (راجه). suratan (gambaran, tanda, dsb) yang dipakai sebagai azimat (untuk penolak penyakit dsb). 2 garis pada tapak tangan. 3 coreng-coreng (cacahan) pada tubuh yang dibuat dengan barang tajam; tato.
Rajah. 1 Dessin (image, symbole) employé comme talisman (par exemple pour prévenir les maladies). 2 Lignes de la main. 3 Tatouage.
Raksasa (رقساس). makhluk yang menyerupai manusia, konon berbadan tinggi besar; gergasi (ݢرݢاسي); buta/bota (بوتا). a besar sekali (melebihi ukuran biasa). Laba-laba raksasa: tarantula.
Raksasa. 1 Créature ayant forme humaine, mais de plus grande taille ; ogre (rakshasa). 2 adj de grande taille (dépassant la mesure ordinaire) : araignée rakshasa, mygale. [Du sanskrit raksasa (राक्षस), démon.]
Rejang (رجڠ). perhitungan baik buruk untuk tiap hari bulan, biasanya dilambangkan dengan binatang (seperti tanggal 1 dilambangkan dengan kuda, 2 hari bulan oleh kijang, 3 hari bulan oleh harimau, dll); perhitungan nujum. Candrasengkala, Candrasangkala. Jw rumusan tahun dengan kata-kata, yang setiap kata melambangkan angka, dibaca dari depan dan ditafsirkan dari belakang; kronogram Jawa yang memakai sistem perhitungan bulan.
Rejang. Calcul des jours fastes et néfastes pour chaque jour du mois, recourant en général à un symbolisme animalier (le premier jour est symbolisé par le cheval, le deuxième par le muntjac de Java, Muntiakus muntjak, le troisième par le tigre, etc.) ; calcul astrologique. Candrasengkala. Mise de l’année en formules par des mots dont chacun symbolise un chiffre, qui se lisent dans le sens normal de la lecture et s’interprètent dans l’autre sens ; chronogramme javanais servant de système de calcul astrologique.
Sambang (سامبڠ). beberapa macam penyakit yang kononnya disebabkan oleh sesuatu kuasa ghaib.
Sambang. Diverses sortes de maladies causées par des forces surnaturelles.
Santung (سانتوڠ), Sentung (سنتوڠ). Mk erat, rapat. Santung/Sentung Pelalai. guna-guna yang menyebabkan gadis tidak dapat menemukan jodoh atau tidak mau menika. Pelalai (ڤلالاي). jampi atau ubat untuk melalaikan atau untuk melekakan.
Santung Pelalai. Sortilège par lequel une femme est empêchée de trouver l’âme sœur ou de se marier. Pelalai. Formule magique ou substance rendant distrait ou bien complètement absorbé, passionné.
Semberani (سمبراني), Sembrani. Kuda semberani. kuda yang bersayap (dapat terbang). Beraksa (برقسا). kuda yang dapat terbang; kuda semberani (dalam cerita): kuda beraksa.
Semberani. Cheval ailé.
Sijundai (سيجونداي). Mk sihir untuk membuat orang menjadi gila (orang yang kena sihir itu beryanyi-nyanyi).
Sijundai. Sortilège pour rendre une personne folle (la victime se met à chanter à tue-tête).
Suluk (سلوک). Ar jalan mencapai kesempurnaan batin (dengan mengasingkan diri, beramal ibadat dan berzikir): ahlul suluk, ahlulsuluk. Ilmu suluk. Ilmu tasawuf (تصوف).
Suluk. La voie de la perfection spirituelle (par la réclusion, la prière, la pratique religieuse, la litanie mystique) : ahlulsuluk, les gens suivant cette voie, les mystiques.
Susuk (سوسوق). jarum emas, intan, dsb yang dimasukkan ke dalam kulit, bibir, dahi, dsb disertai mantra agar tampak menjadi cantik, menarik, manis, dsb.
Susuk. Aiguille d’or, de diamant ou d’une autre matière, introduite dans la peau, les lèvres, le front ou ailleurs, avec accompagnement de formules magiques, afin de rendre la femme plus belle et désirable.
Tapa Sungsang. bertapa di atas pohon dengan kaki di atas dan kepala di bawah untuk memperoleh tingkat spiritual tertentu.
Tapa Sungsang. Forme d’ascèse par laquelle la personne se suspend à un arbre la tête en bas, afin de parvenir à un certain degré spirituel.
Teluh. ilmu hitam untuk mencelakakan orang lain.
Teluh. Magie noire visant à causer le malheur d’autrui.
Tenung (تنوڠ). kepandaian untuk mengetahui (meramalkan) sesuatu yang gaib (seperti meramalkan nasib, mencari orang hilang). 2 (= teluh) ilmu hitam untuk mencelakakan orang lain.
Tenung. 1 Habileté dans les voies de la connaissance occulte (par exemple pour prédire le destin, retrouver les personnes perdues, etc.) 2 (= teluh) Magie noire visant à causer le malheur d’autrui.
Tinggam (تيڠݢم). Mk guna-guna untuk membuat sakit (bengkak-bengkak dsb) dengan menusuk-nusukkan duri ekor ikan pari pada gambar orang.
Tinggam. Pratique magique en vue de rendre autrui malade (enflures, etc.) au moyen d’une arête de raie piquée et repiquée dans une image de la personne visée.
Tuju (توجو). mantera (jampi, sihir dll) untuk membuat orang supaya sakit atau mati.
Tuju. Pratique magique en vue de rendre une personne malade ou de la tuer.
Tulah (توله). kemalangan yang disebabkan oleh kutuk, karena perbuatan yang kurang baik terhadap orang tua (orang suci dsb), atau karena perbuatan melanggar larangan. = Kualat (کوالت), Walat
Tulah. Malheur et malédiction que l’individu appelle sur lui à cause du manque de respect envers un ancien (un saint homme, etc.), ou bien de la transgression d’un interdit.
Wangsit. pesan (amanat) gaib.
Wangsit. Message (ordre) surnaturel.
Wasitah (واسطه). Ar 1 wasit perempuan 2 perempuan yang dapat berhubungan dengan orang halus. 3 perantara (dalam perkawinan dsb).
Wasitah. 1 Femme arbitre. 2 Femme capable d’entrer en contact avec les esprits. 3 Intermédiaire (par exemple pour un mariage).
Octobre 2015
Le Cabinet des curiosités
Ce blogue est au fond un vaste cabinet de curiosités mais, comme je ne m’en étais pas aperçu jusque-là, je n’ai pas pensé à lui donner ce nom. Je le donne au présent lexique de mots rares désignant diverses curiosités, d’époques et de régions variées, pour le plaisir des curieux. Les définitions sont tirées du Grand Larousse du dix-neuvième siècle. Selon un usage constant de ce site, mes observations sont indiquées entre crochets.
s.m. substantif masculin ; s.f. substantif féminin ; adj. adjectif.
Abonde (s.f.) La principale des fées bienfaisantes, qui, suivant nos ancêtres, venaient la nuit dans les maisons et y apportaient toutes sortes de biens.
[Le nom comme l’idée ne sont pas sans rappeler la corne d’abondance.]
Afragar (s.m.) Nom donné au vert-de-gris par les anciens alchimistes. [L’origine arabe de ce mot est peu douteuse, de même que celle d’un grand nombre d’autres termes d’alchimie, tels que] Aabam ou Abartamen (s.m.) Plomb. Abarnahas (s.m.) Magnésie. Ahusal (s.m.) Soufre d’arsenic. Aludel (s.m.) Appareil utilisé dans les expériences de sublimation et se composant de vases de terre vernissée, emboîtés les uns dans les autres et surmontés d’un chapiteau destiné à recevoir le produit de l’opération. Athanor (s.m.) Sorte de fourneau dans lequel le charbon, tombant de lui-même à mesure qu’il se consumait, entretenait très longtemps un feu doux. L’athanor, qui ne servait que dans les longues opérations alchimiques, n’existe plus dans les laboratoires actuels. Avraric ou Azoch (s.m.) Mercure. Azinaban (s.m.) Nom que l’on donnait aux fèces séparées de la pierre philosophale. Bénibel (s.m.) Mercure hermétique. Brumazar (n. propre) Esprit des métaux, en alchimie. Duénech (s.m.) Matière de la pierre philosophale, quand elle est devenue très noire. Duzamé (s.m.) Pierre philosophale.
Alséides ou Alses (s.f.pl.) Mythol. gr. Nymphes des bocages et des sous-bois. // Êtres fantastiques habitant les bois. Anaraïdes (s.f.pl.) Nymphes ou génies des eaux qui, selon les Grecs, se tenaient près des fontaines. Anigrides (s.f.pl.) Nymphes qui habitaient les rives de l’Anigrus ; elles passaient pour guérir les blessures, et surtout les maladies de la peau.
Anansie (s.f.) Nom d’une grosse araignée adorée par les nègres de la Côte d’Or, qui lui attribuent la création de l’homme, et qui la révèrent comme une divinité particulière.
[Le nom est aujourd’hui orthographié Anansi ou Anansé, et il est passé aux Antilles sous la forme Nancy, avec, en anglais, l’expression nancy-story, définie par le dictionnaire Merriam-Webster comme « un conte merveilleux d’Afrique occidentale ou des Antilles ». Par exemple, dans le poème dialectal The Lesson de la poétesse grenadienne Merle Collins, « Is not/ No Nancy-Story/ Nuh/ Is a serious/ joke ».]
Angimacurien (s.m.) Membre d’une secte d’ascétiques indiens ; ils méditent jour et nuit, dans la position la plus incommode, et ne vivent que d’insectes, assaisonnés avec le suc de plantes amères ou fétides.
Anthropométallisme (s.m.) Sorte de magnétisme animal.
Anktériasme (s.m.) Antiq. Nom donné à une sorte d’anneau ou de bandage au moyen duquel, avant l’usage de la castration, on cherchait à conserver aux chanteurs leur voix, aux danseurs et même aux gladiateurs toute leur énergie, en rendant impossible l’énervement amené par certaines jouissances prématurées ; c’est ce que les Latins nommaient infibulatio.
Anthropomancie (s.f.) Divination basée sur l’inspection des entrailles d’un enfant ou d’un homme fraîchement égorgé. L’anthropomancie se pratiquait encore chez les Grecs du temps de la guerre de Troie.
Archimagie (s.f.) Partie de l’alchimie qui enseignait l’art de faire de l’or.
Arétalogue ou Arétologue (s.m.) Antiq. rom. Sorte de bouffon philosophe qui amusait les convives pendant le repas. [Ces bouffons remplissent aujourd’hui leur office à la télévision.]
Asellation (s.f.) Méd. Promenade sur un âne, prescrite comme moyen curatif.
Auropubescent (adj.) Hist. nat. Qui est garni de petits poils d’un jaune doré.
Avoutrie. Féod. (du lat. adulterium) Droit d’avoutrie, Droit en vertu duquel une personne, homme ou femme, convaincue d’adultère, était condamnée à courir toute nue par la ville où le crime avait été commis, ou à payer soixante sols au seigneur. Etat d’une personne adultère. Emplumement (s.m.) Anc. législ. Peine qui consistait à couvrir de plumes le corps ou une partie du corps du condamné, après l’avoir enduit d’une matière gluante. Encycl. L’emplumement paraît avoir été très-commun au moyen âge. Si l’on s’en rapporte aux lettres de rémission de l’année 1479, citées par Du Cange au mot adulterium, ce châtiment bizarre aurait été appliqué principalement aux adultères. [Châtiment plus connu de nous sous la forme pratiquée au Far-West, le tarring and feathering.] Paratilme (s.m). Antiq. gr. Epilation, peine infligée aux adultères, mais dont les riches pouvaient se racheter en payant une amende.
Baf (s.m.) (de l’angl. beef, bœuf) Métis ou jumart qu’on suppose provenir du taureau et de la jument. Le produit également supposé du cheval et de la vache s’appelle bif.
Baghe (s.m.) Anc. cout. Bagage d’un ladre ou lépreux (manteau, chapeau, besace, cliquette).
Barbole (s.f.). Antiq. Sorte de hache d’armes barbelée – c’est-à-dire pourvue de piquants qui s’opposaient au retrait de l’arme de la plaie –, très lourde et très meurtrière.
Buccomancie (s.f.) Art de connaître le passé, le présent et l’avenir d’une personne par l’inspection de l’intérieur de sa bouche. Cette science, créée par M. W. Rogers, est, selon lui, physiognomonique, physiologique et philosophique.
Cacangélique (s.m.) Nom d’une secte luthérienne qui se disait en rapport avec les anges.
Cache-Folie (s.m.) Coiffure adoptée par les femmes sous le Directoire, et qui formait un des éléments du costume de cette époque. Elle consistait en une perruque blonde à cheveux flottants. C’était la coiffure des merveilleuses.
Cacodémon (s.m.) Démonol. Mauvais génie qui, dans les croyances de l’antiquité et du moyen âge, s’attachait à chaque homme et cherchait à l’entraîner au mal.
Callipédie (s.f.) Physiol. Art de procréer de beaux enfants.
Cambion (s.m.) Démonol. Petit démon né du commerce d’un démon incube avec un démon succube. Encycl. Les auteurs qui ont traité de la démonologie, entre autres Delancre et Bodin, croient que les démons incubes peuvent s’unir aux démons succubes, et nomment cambions les enfants nés de ce commerce hideux. Ces enfants sont horribles et repoussants, ils sont plus pesants que les autres, et avalent des quantités énormes de nourriture sans jamais engraisser. Luther, qui prétend en avoir vu, dit qu’ils ne vivent que sept ans, qu’ils sont toujours tristes et moroses, et ne rient que lorsqu’il arrive un sinistre dans la maison qu’ils habitent. Un autre auteur rapporte qu’un mendiant excitait la pitié des passants en tenant un cambion sur ses genoux.
[Il convient de préciser ces explications en soulignant que, si l’on a pu voir des « cambions » au milieu des hommes, ce qui n’a rien d’évident, a priori, pour les rejetons d’êtres démoniaques, c’est qu’ils sont parfois substitués par leurs parents à des bébés enlevés par ces derniers, en conséquence de quoi les parents humains élèvent sans le savoir, du moins au début, un enfant surnaturel, en anglais un changeling, mot de même étymologie : Lat. cambio, changer, échanger. Pour le cambion en poésie, voir mon poème Le Baron Incube, dans le recueil Le Bougainvillier.]
Camois (s.m.) Mot qui servait à désigner les marques imprimées sur la peau par la cotte de mailles, et qu’un bain faisait disparaître : les camois des mailles.
Canabasserie (s.f.) Commerce du chanvre, dans le Lyonnais. Canabou (s.m.) Ancien nom du chanvre.
Caninage (s.m.) Féod. Droit en vertu duquel les tenanciers étaient obligés de nourrir les chiens de chasse du seigneur. // Droit dû au seigneur pour la permission qu’il accordait aux paysans d’avoir des chiens chez eux.
Caninana (s.m.) Erpét. Serpent d’Amérique qui s’attache à l’homme et le suit comme un chien.
[Mes recherches sur plusieurs pages Wikipédia n’ont pu confirmer cette caractéristique du caninana. Soit les hommes ont abandonné depuis longtemps cette sorte de domestication, soit elle n’a jamais existé et l’erreur provient peut-être d’une interprétation fautive du nom de ce serpent par laquelle les lexicographes auraient assigné à cani- le même sens qu’à canin.]
Capade (s.m.) Eunuque noir, chez les Maures. Capou-agassi (s.m.) Chef des eunuques blancs du sérail.
Carquet (s.m.) Place secrète entre le corset et la poitrine : cacher une lettre dans son carquet.
Catabolique (adj.) Se disait d’un démon qui emportait les hommes pour les briser en les jetant avec violence contre terre.
Cataste (s.f.) Antiq. lat. Sorte d’échafaudage sur lequel étaient exposés les esclaves mis en vente. // Instrument de torture, consistant en un lit de fer sur lequel on plaçait le patient, après y avoir allumé du feu.
Cébocéphale (s.m.) Tératol. Genre de monstre dont la tête ressemble à celle d’un singe.
Cédrie (s.f.) Antiq. Nom d’un mélange de bitume et d’une liqueur acide tirée du cèdre, l’un des trois ingrédients dont les Égyptiens se servaient pour embaumer les corps.
Céraunoscope (s.m.) Antiq. Prêtre qui observait les phénomènes de la foudre, pour en tirer des présages.
Cercose (s.f.) (du gr. kerkos, queue) Méd. Allongement du clitoris. Clitorisme (s.m.) Usage contre nature d’un clitoris qui a des dimensions exceptionnelles. // Maladie du clitoris. Tribade (s.f.) (gr. tribas, de tribo, je frotte) Femme dont le clitoris a pris un développement exagéré et qui abuse de son sexe.
Charadrius (s.m.) Antiq. Oiseau merveilleux auquel les magiciens attribuaient la vertu de guérir la jaunisse, rien qu’en regardant le malade. // Oiseau immonde, selon le Deutéronome.
Covin (s.m.) Anc. art milit. Char de guerre armé de faux, en usage chez les Bretons et les Belges. // Antiq. rom. Voiture de voyage à peu près semblable au char de guerre des Bretons.
Crierien (s.m.) Nom donné à des fantômes de naufragés qui sortent la nuit de l’Océan, pour demander la sépulture aux habitants des côtes de la Bretagne et de la Normandie.
Criomyxe (adj.) Pathol. Se dit de ceux dont le mucus nasal est abondant, comme chez le bélier. [L’adjectif s’applique à des personnes mais Larousse évoque le bélier pour rendre compte de l’étymologie : crio-.]
Cutambule (a.) Zool. Qui rampe sous la peau : vers cutambules. Cuticole (a.) Qui vit sous la peau : larves cuticoles.
Cyptonisme (s.m.) Antiq. Supplice qui consistait à placer le patient dans une cage de bois de moindre hauteur que sa taille, et dans laquelle il était obligé de tenir son corps courbé. Miechok (s.m.) (mié-chok) (Mot russe qui signifie littéralement le sac) Espèce de prison, de cachot voûté, dans lequel le prisonnier ne peut se tenir qu’accroupi. On cite des condamnés qui, au bout de deux ou trois ans de miechok, en sont sortis définitivement perclus ; mais le plus grand nombre n’en sortent pas quand la punition se prolonge aussi longtemps.
Dacnade (s.f.) Antiq. Nom donné par les Grecs à un oiseau, aujourd’hui inconnu, que les Egyptiens attachaient à la couronne de leurs convives, afin que ceux-ci, en butte aux coups de bec et aux cris incessants de l’oiseau, se tinssent éveillés pendant tout le repas.
Dam-Kane-Oualla (s.m.) Nom donné à certains pénitents ou fakirs indiens. Encycl. Les dam-kane-ouallas passent leur temps à compter leurs inspirations, cherchant à en réduire le nombre de plus en plus, jusqu’à ce qu’enfin la nature s’y refuse. Les Indous croient qu’ils trouvent ainsi le moyen de prolonger leur vie bien au-delà de son terme ordinaire. Ces misérables fanatiques s’habituent à une abstinence telle qu’une poignée de graines de maïs rôti leur suffit pour une journée. Ils finissent ainsi par rendre leur constitution presque semblable à celle des animaux à sang froid ; les transitions les plus brusques en température n’occasionnent jamais chez eux de congestion sur aucun organe. Ainsi que cela a lieu chez les reptiles, le froid ne fait que les engourdir et le soleil les ranime.
Daturea (s.m.) (da-tu-ré-a) Nom donné à des empoisonneurs indiens. Encycl. Les datureas ont emprunté leur nom à la substance vénéneuse qu’ils emploient le plus généralement pour l’exécution de leurs crimes. Ils sont répandus par centaines dans les trois présidences de l’Inde anglaise, Madras, Bombay et Calcutta. (…) Aucune organisation secrète ne relie entre elles ces bandes de malfaiteurs, composées chacune d’un petit nombre d’individus ; aussi les mesures préventives prises contre les datureas par le gouvernement anglais de l’Inde n’ont-elles pas eu le même succès que celles qu’on a prises contre les thugs.
Djala-Praleyam (s.m.) Déluge indou. L’ère indoue actuelle ou caly-yougam date du commencement de ce djala-praleyam.
Djefr-Kitabi (s.m.) Hist. ottom. Livre écrit en caractères magiques, qui contient les destinées des sultans ottomans et des souverains d’Égypte, et que l’on conserve soigneusement au sérail.
Drac (s.m.) Superst. Sorte de farfadet, de génie des eaux (en Provence).
Draconite (s.f.) Pierre de forme singulière, que Pline et quelques naturalistes anciens ont prétendu se trouver dans la tête du dragon.
Driff (s.f.) Pierre fabuleuse, composée de mousse formée sur des têtes de mort, de sel marin, de vitriol cuivreux empâté avec de la colle de poisson, ayant la propriété d’attirer le venin des plaies et de guérir toutes sortes de maladies, quand on la touchait seulement du bout de la langue. On l’appelait aussi pierre de Buttler et periapton salutis magneticum. Dris ou Driss (s.m.) Nom donné à un médicament analogue à la pierre de Buttler, par Van Helmont, qui lui attribuait la merveilleuse propriété de combattre et de guérir les maladies par une influence surnaturelle.
Drolle (s.m.) Démon familier qui prend soin de panser les chevaux et obéit à quiconque l’évoque et lui commande, d’après les démonologues.
Drude (s.f.) Mythol. germ. Être féminin qui tient à la fois de la nature des dieux et de celle des hommes ; on dit aussi drute. Encycl. Lorsque le christianisme eut été introduit en Allemagne, les croyances populaires en firent des êtres malfaisants, ayant des pattes d’oie ou de cygne. Pour conjurer leurs maléfices on place dans les maisons une pierre ramassée dans un ruisseau et arrondie par les eaux, percée en son milieu de manière naturelle. Cette pierre également toute-puissante contre les elfes est appelée Drudenfuß ou Elfenfuß.
[On aurait, dans les drudes, l’origine des reines pédauques, c’est-à-dire aux pattes d’oie, sculptées sur certains portails d’église. Ce trait, le pied d’oie, était également associé aux lépreux ainsi qu’à la race maudite (race paria) des cagots du sud de la France, dans les croyances populaires.]
Fantine (s.f.) Superst. Fée vaudoise, bonne et douce.
Furrole (s.f.) Météorol. Nom donné par les marins de la Manche et de la Bretagne aux exhalaisons enflammées qui sortent parfois de la terre ou se montrent à la surface de la mer.
Gabbare (s.m.) (lat. gabbarus, même sens) Momie égyptienne embaumée par les chrétiens du pays, aux premiers siècles de l’Eglise.
Galéanthropie (s.f.) Méd. Folie dans laquelle le malade se croit transformé en chat. [Le phénomène n’a pas connu le même succès que la lycanthropie, pas plus que la bousanthropie, ou transformation en bœuf — malgré Le Bousanthrope de Meulière — ni que la cynanthropie, ou transformation en chien.]
Galgal (s.m.) Archéol. Tumulus celtique composé de terre et de cailloux, et renfermant une crypte.
Garou (s.m.) Sorcier. N’est plus guère usité que dans loup-garou.
Gennade (s.f.) Jurisp. anc. Femme qui avait épousé un homme d’une condition inférieure à la sienne. [Cf. aussi, en ancien français, le mot angerin, qui désigne un « homme de basse extraction qui épouse une Damoiselle » (Glossaire de la langue romane)] Tchandala (s.m.) Nom qui s’applique spécialement, dans l’Inde, au soudra né d’un père soudra et d’une femme brahmane. (…) Il leur est ordonné de vivre hors de la ville, de prendre leur nourriture dans des vases brisés, de porter les habits des morts, de n’avoir d’autre propriété que les ânes et les chiens. Ils sont exclus de tout rapport avec les autres classes. Ils ne peuvent être employés que comme exécuteurs publics, ou emportent les cadavres de ceux qui meurent sans parents.
[Le terme se retrouve dans la philosophie de Nietzsche ; c’est cette dernière qui a inspiré à Strindberg sa nouvelle Tschandala.]
Gilgul-Hammetin ou Ghilgul-Hammetin (s.m.) Théol. Sorte de déplacement que devront subir les corps des juifs à l’arrivée du Messie, d’après certains rabbins, pour venir ressusciter en terre sainte.
Gnomide (s.f.) Femelle, femme du gnome. Elfine (s.f) Femme elfe.
Goguelin (s.m.) Esprit familier que les matelots disent fréquenter habituellement la cale et l’entre-pont.
Goor-Knat (s.m.) Nœud sacré, symbole d’initiation et signe de reconnaissance des thugs ou étrangleurs de l’Inde. Encycl. Chez les thugs, le goor-knat est un nœud d’une espèce particulière, que le turka, personnage le plus élevé dans la hiérarchie de ces misérables bandits, fait à l’un des coins du foulard qui doit servir à étrangler les victimes. Ordinairement, ce nœud enveloppe une pièce de monnaie. Quand un cheyla ou disciple aspire à passer étrangleur, il présente son foulard au turka, qui le lui rend après avoir fait le goor-knat. En recevant le foulard des mains du turka, le cheyla porte respectueusement à son front le goor-knat, qu’il ne pourra dénouer qu’après s’être tiré à son honneur d’une première expédition, c’est-à-dire après avoir étranglé un ou plusieurs malheureux voyageurs.
Gynécomaste (s.m.) Méd. Homme dont les mamelles sont très volumineuses.
Hagyrkur, c’est-à-dire Celui qui versifie facilement, Celui qui récite des vers, un des surnoms d’Odin dans la mythologie scandinave. Odin, en effet, parle toujours en vers, et est encore appelé pour cela Liodra Smidr, le forgeur de chants.
Hedjera (s.f.) Femme eunuque de l’Inde. Encycl. Se défiant sans doute des eunuques mâles, chez qui l’on trouve encore quelques restes de passion, les Indous ont poussé la jalousie jusqu’à préposer des femmes également mutilées à la garde du zinanah ou zénanah. On ne voit pas, du reste, que cet usage soit sorti de l’Indoustan. L’opération que l’on fait subir à ces femmes consiste probablement dans l’écrasement ou l’ablation des ovaires. Un voyageur raconte qu’un vieux brahme d’Indore lui avait assuré qu’on produisait l’atrophie des ovaires en les piquant avec des aiguilles insérées au préalable dans le fruit encore vert de l’arbre appelé bhelpoul. Ces hedjeras sont grandes, robustes, bien musclées et jouissent d’une bonne santé. Leur voix mâle, leur haute stature, leurs mouvements brusques, accompagnés de gestes expressifs, les font prendre, au premier abord, pour des hommes déguisés en femmes. Elles n’ont point de gorge ni de mamelon ; tout l’appareil génital est atrophié ; les poils manquent complètement, et les hanches sont aussi peu développées que chez l’homme ; enfin les hedjeras n’ont pas de flux menstruel. Beaucoup de ces femmes parcourent les villes et les villages, prédisant les jours fastes et néfastes, et pratiquant la circoncision chez les enfants.
Hircisme (s.m.) Odeur fétide qui s’exhale des aisselles de certaines personnes et qui rappelle l’odeur du bouc.
Jwidie (s.f.) Mythol. scand. Nom donné à des nymphes des bois qui prédisaient l’avenir.
Kaller (s.m.) Membre d’une caste de l’Inde, uniquement composée de voleurs.
Kos (s.m.) Anthropol. Nom donné à des Nogaïs [peuple mongoloïde de langue turque habitant principalement le Daguestan] du sexe masculin, qui deviennent semblables à de vieilles femmes. Encycl. (…) Lorsque les maladies les énervent ou que l’âge produit cet effet, leur peau se ride sur tout le corps. Le peu de poils qu’ils avaient à leur barbe tombe, et le malade prend tout l’air d’une femme ; il devient impuissant, et ses actions et ses sensations n’ont plus rien de masculin. Dans cet état, il est obligé de fuir la société des hommes ; il reste avec les femmes, s’habille en femme (…) Il est impossible de ne pas voir dans les kos des Tartares et des Turcs les énarées d’Hérodote et d’Hippocrate.
Kouli (s.m.) Membre d’une caste de brahmes de l’Inde. Encycl. Les koulis sont de véritables étalons humains pur sang, chargés spécialement d’ennoblir les familles. Ils peuvent, par une loi d’exception, consacrée par la religion et la crédulité publique, cohabiter, sans déroger, avec des filles vierges de castes inférieures. Ils courent donc les villes et les campagnes ; les parents de la jeune fille qui doit être favorisée des embrassements de cet époux de passage doivent faire au kouli un cadeau en argent ou en étoffes, d’après leur fortune ; ils lui lavent les pieds et boivent ensuite l’eau qui a servi à cette opération. Les mets les plus délicats lui sont offerts ; après quoi, il est amené vers la couche nuptiale où repose la vierge, couronnée de fleurs comme une victime que l’on conduirait au sacrifice. Du moment qu’elle a reçu les embrassements de ce demi-dieu, elle doit se confiner chez elle, n’avoir de rapports avec aucun autre homme et se considérer comme veuve ; s’il vient d’elle un enfant, il sera brahme.
Kyestéine (s.f.) Méd. Pellicule qui se forme sur l’urine des femmes enceintes, lorsqu’on la conserve pendant plusieurs jours.
[« Découverte » par le fameux Savonarole, elle servit aux « mireurs d’urine » à diagnostiquer la grossesse. Alors que les traités de médecine continuent de la mentionner vers le milieu du 19e siècle, et peut-être au-delà, le mot a complètement disparu du vocabulaire médical entre-temps…]
Langelotte (s.f.) Machine avec laquelle on triturait l’or qui entrait dans de certains médicaments.
Léechie (s.m.) (lé-chi) Nom donné en Russie au lutin des bois, esprit qui se plaît à jouer de mauvais tours.
Limoniade (s.f.) Mythol. gr. Nymphe des prairies.
Limousineux (s.m.) (rad. Limousin) Celui qui vole du plomb sur les toits.
Linga-Basswy (s.f.) Prêtresse de Siva. Enclyc. Les linga-basswys ou femmes du lingam sont des prêtresses indoues de la secte de Siva.
Liosalfar (les), génies ou alfes lumineux de la mythologie scandinave, opposés aux myrkalfar, génies ou alfes des ténèbres.
Mahouli (s.m.) Fakir eunuque de la secte de Krishna. Encycl. Les mahoulis font vœu de chasteté et se soumettent à l’opération d’une castration complète ; ils ont une voix féminine et sont imberbes ; mais leur mutilation ne les empêche pas d’ailleurs de devenir gras et grands et de jouir d’une bonne santé. Ils sont l’objet de la vénération publique des Indous, et n’ont d’autre profession que celle de promener leur hideuse et volontaire mutilation de village en village, où les habitants se disputent l’honneur de fournir à tous leurs besoins.
Métempsyque (s.m.) Hist. rel. Sectaire juif ou chrétien qui admettait la métempsychose.
Millegroux (s.m.) Espèce de loup-garou.
Myomancie (s.f.) Espèce de divination fondée sur le cri des souris, ou sur leur manière de manger.
Naïr, Naïre ou Naïram (s.m.) Nom donné aux membres d’une caste indoue. Encycl. C’est une caste noble et guerrière par excellence ; elle se prétend la plus ancienne du monde et conserve des traditions qui remontent au-delà du déluge. Le fait le plus saillant de leurs coutumes, fait unique au reste dans l’histoire de l’univers, c’est la polyandrie érigée en loi civile et religieuse. Toute femme naïre se doit d’avoir quatre maris, et celle qui essayerait de se soustraire à cette obligation serait vouée à tous les châtiments imaginables, en ce monde et dans l’autre. (…) Les femmes habitent des maisons isolées, munies d’autant de portes qu’elles ont de maris ; mais elles y demeurent seules, avec leurs enfants. Lorsqu’un de ses maris vient rendre visite à une femme naïre, il fait le tour de la maison et, arrivé devant la porte qui lui est réservée, il frappe de son sabre sur son bouclier. Lorsqu’on lui a ouvert, il laisse sous une espèce d’auvent un domestique qui garde ses armes, ce qui sert d’avertissement pour les autres maris, si quelqu’un d’entre eux venait en ce moment. Tous les huit jours, la maîtresse de la maison fait ouvrir les quatre portes, et reçoit tous ses maris, qui dînent ensemble chez elle et lui font la cour. (…) Le nom de père est inconnu à un enfant naïr ; il parle des maris de sa mère, de ses oncles, de ses frères, et jamais de son père. Et, de fait, nul ne sait de qui il est le fils. Les rois de Malabar choisissaient autrefois leurs gardes dans la caste des naïrs, caste essentiellement guerrière, et il est probable que cette bizarre polyandrie, qui laisse l’homme sans affection, sans héritier direct, sans famille, fut imaginée pour entretenir chez eux les vertus du soldat.
Nécyomancie (s.f.) Syn. de Nécromancie. // Art de deviner l’avenir par l’examen des os et des nerfs des morts, et par celui des cordes qui avaient servi au supplice des condamnés à mort.
Nyctographe (s.m.) Appareil à l’aide duquel on peut écrire de nuit, sans lumière, et, en général, sans voir les traits que l’on forme.
Nympholepsie (s.f.) Antiq. Sorte de délire dans lequel tombait, disait-on, tout homme qui avait vu une nymphe. // Mélancolie qui portait à rechercher la solitude des forêts. Nympholepte (s.m.) Qui est attaqué de nympholepsie. // Qui est allé recevoir l’inspiration des nymphes sphragitides [?].
[Le terme est d’usage plus courant en langue anglaise (nympholepsy), où il possède en effet un sens dérivé général, défini par l’American Heritage Dictionary comme “an emotional frenzy“. Le Collins English Dictionary indique un usage spécialisé en psychiatrie : “(Psychiatry) a state of violent emotion, esp when associated with a desire for something one cannot have“.]
Omphalomancie (s.f.) Art prétendu de reconnaître le nombre d’enfants que doit avoir une femme, en examinant le nombre de nœuds que présente le cordon ombilical de son premier-né.
Onochœritis (s.m.) Antiq. Monstre moitié âne et moitié cochon, que les païens considéraient comme le dieu des chrétiens. Ononychite (s.m.) Divinité aux pieds d’âne, que les païens croyaient être l’objet du culte des juifs et des chrétiens. Onocentaure (s.m.) Myth. gr. Monstre moitié homme et moitié âne, regardé comme un génie malfaisant par les anciens. // Ancien nom du gibbon. Onoscèle (s.f.) Myth. gr. Sorcière ayant un ou plusieurs pieds d’âne.
Orgiophante (s.m.) Antiq. gr. Grand prêtre qui présidait aux orgies et qui initiait aux mystères de Bacchus.
Panisque (s.m.) (rad. Pan) Mythol. Nom donné à des dieux champêtres qu’on croyait tout au plus de la taille des pygmées. Dwergar (s.m.) Mythol. scand. Demi-dieu pygmée dont la voix est l’écho des forêts. Duses (s.m.pl.) Mythol. celt. Génies malfaisants, analogues aux satyres et aux faunes, et auxquels les Gaulois rendaient un culte. Encycl. Un deuz, au Finistère, est un lutin (…) Dews, chez les Persans, désigne les génies malfaisants. (…) Les duses sont qualifiés de pilosi par Isidore de Séville, ressemblant de beaucoup aux satyres, dont ils avaient d’ailleurs la lubricité.
Pasmasnana (s.m.) Pratique religieuse en usage dans l’Inde, et qui consiste à se frotter le front avec de la cendre de bouse de vache. Encycl. On sait que, dans l’Inde, tout ce qui procède du corps de la vache a le privilège d’effacer les souillures. L’urine de la vache, et sa fiente, particulièrement, ont des vertus merveilleuses pour chasser les impuretés les plus abominables. Il n’est pas de crime, si noir soit-il, dont on ne se déterge la conscience en avalant quelques gouttes de l’immonde mixtion appelée pantcha-garia et composée des cinq substances suivantes : le lait, le caillé, le beurre liquide, l’urine et la fiente de vache.
Pégasides (s.f.pl.) Mythol. gr. Nom donné aux Muses, qui, comme Pégase, habitaient l’Hélicon et se servaient de ce cheval pour monture.
Phanségar (s.m.) Nom par lequel on désigne les membres d’une secte d’assassins dans les Indes : les thugs et les phanségars.
[De l’ourdou پهانسی گر, phansigar, étrangleur. Le poète Georges Fourest a utilisé le mot, dans l’alexandrin J’exterminai les phanségars de Bénarès.]
Pogoniase (s.f.) Physiol. Développement de la barbe chez la femme.
Quandros (s.m.) Pierre précieuse que l’on disait exister dans le cerveau du vautour, et à laquelle on attribuait la vertu d’augmenter la sécrétion du lait.
[C’est un bézoard, c’est-à-dire une pierre d’origine organique. Les bézoards réputés magiques existaient sous de nombreuses variétés : agropile, batrachite, crapaudine, kenne… La draconite citée plus haut a la particularité, non seulement d’être un bézoard magique, mais de provenir en outre d’un animal légendaire.]
Quirime (s.f.) (pron. kui-ri-me) Pierre à laquelle on prêtait autrefois des propriétés merveilleuses, notamment celle de faire dire sa pensée à un homme.
Rudbeckianisme (s.m.) Système ethnographique qui fait marcher du nord au sud toutes les migrations des peuples.
[D’après le savant suédois Olaus Rudbeck (1630-1702), qui affirme dans son ouvrage Atland eller Manheim (L’Atlantide ou le Berceau de l’humanité) (1675-1698) que l’Atlantide n’est autre que la Suède et que c’est le berceau de la civilisation des peuples anciens.]
Samozonki (s.f.) Amazone de la mythologie slave.
Sibylliste (s.m.) Hist. relig. Nom donné aux chrétiens qui prétendaient trouver dans les livres sibyllins des prédictions relatives à Jésus-Christ (IIe siècle).
Sindonite (s.m.) Hist. relig. Nom donné à certains religieux qui portent pour tout vêtement un linceul. Sindon (s.m.) (lat. sindo, gr. sindon, qu’on fait venir de sindos, indos, indien) Linceul dans lequel Jésus fut enseveli.
Skoptzi (s.m.) Nom donné à des fanatiques russes qui se donnent pour mission la destruction de la race humaine. Encycl. La base des croyances de la secte, c’est que l’homme est foncièrement mauvais, qu’il est l’ennemi de Dieu et qu’il faut détruire sa race, en l’empêchant de se reproduire. (…) Pour arriver à leur fin, les skoptzi font vœu de virginité perpétuelle et, pour être sûrs de garder leur vœu, se soumettent à la castration. (…) Des femmes aussi se font affilier et subissent l’ablation des ovaires.
Sottais (s.m.) Nom donné à des nains qui, d’après une croyance répandue dans les districts houillers de la Belgique, travaillent dans les mines en l’absence des ouvriers.
Spermatopé (adj.) Méd. Se dit des aliments qui passent pour augmenter la sécrétion du sperme.
Sylphirie (s.f.) Pays des sylphes et des sylphides.
Tapassa (s.m.) Pénitence que s’imposent les dévots indous. Encycl. (…) Une des principales et des plus indécentes de ces absurdités pratiques consiste à se suspendre aux organes de la génération un poids de plus en plus lourd, afin d’atrophier les muscles de cette partie du corps et éteindre jusque dans sa source toute velléité d’appétit sensuel. [Sanskrit तपस्या, tapasya, pénitence]
Thérarque (s.m.) Antiq. Celui qui commandait les soldats portés sur des éléphants. Zoarque (s.m.) Chef d’une troupe montée sur des éléphants.
Toxicophage (adj.) Qui mêle des poisons à sa nourriture : Peuple toxicophage. Encycl. Dans quelques contrées de la basse Autriche et de la Styrie, surtout dans les montagnes qui les séparent de la Hongrie, certaines parties de la population ont reçu le nom de toxicophages, à cause de l’habitude qu’elles ont, de temps immémorial, de manger de l’arsenic. Les paysans l’achètent, sous le nom de hédri, aux herboristes ambulants ou à des colporteurs. Les toxicophages ou mangeurs d’arsenic ont, dans cette dangereuse pratique, un double but, se donner un air de santé, une grande fraîcheur de teint et se procurer un certain degré d’embonpoint. (…) L’avantage sérieux que les montagnards retirent de l’emploi de l’arsenic, c’est de leur faciliter la respiration pendant la marche ascendante ; ils prennent un petit morceau d’arsenic qu’ils laissent fondre lentement dans la bouche. L’effet en est surprenant ; ils escaladent alors aisément des hauteurs qu’ils ne sauraient gravir qu’avec la plus grande peine sans le secours de l’arsenic.
[À comparer avec l’usage de la coca par les populations des Andes, en Amérique. Mes Americanismos contiennent plusieurs termes qui renvoient spécialement à cet usage. v. Llicta.]
Tribon (s.m.) Antiq. gr. Manteau grossier à l’usage des pauvres gens et des philosophes. // Casaque courte des Spartiates.
Trolde ou Troller, dans la mythologie scandinave, la même race de géants que les Thurses ou Thusses, ennemis des Ases. Lorsque le christianisme se fut répandu, on désigna sous ce nom des diablotins qui prennent la figure humaine. Historiquement, on a donné ce nom aux peuplades qu’Odin et ses compagnons dépossédèrent de leur territoire et firent reculer vers les régions polaires. [Le lecteur aura reconnu les trolls.]
Typtologie (s.m.) Mot employé par les partisans du spiritisme, pour désigner la communication des esprits au moyen de coups frappés.
[C’est un point important dans la doctrine de Swedenborg, qui a en particulier fortement marqué Strindberg, lequel, notamment dans Inferno, a écrit sur des phénomènes de cette nature. Sur Strindberg et le swedenborgisme, voir Strindberg : Un livre bleu. Voir aussi les caractéristiques du poltergeist ou esprit-frappeur.]

