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Glossaire de l’occulte thaï (reboot)
Le présent glossaire est une fusion des listes successives de ce blog Glossaire de l’occulte thaï (I) et Thai Mysteries (II-V). Pour le plus grand nombre de ces entrées, elles sont ici pour la première fois en français.
Il n’existe pas de transcription unique du thaï. Je recours à une transcription personnelle simplifiée, le plus phonétique possible pour le lecteur francophone. Ainsi, « eu » se lira comme dans « feu » en français, « ou » comme dans « fou ». Le w est toujours liquide : « wa » se lit « oua ». Le r est roulé. Le tj est censé rendre une consonne particulière : « tjo » se lit à peu près comme « tchio ».
Les entrées sont classées selon l’ordre alphabétique de cette transcription.
Je donne pour chaque entrée le terme original en thaï, notamment parce que des recherches d’image sur internet ne peuvent donner de bons résultats avec la transcription que j’emploie (et le résultat ne peut d’ailleurs être qu’à peine meilleur pour un grand nombre de ces termes dans des transcriptions plus courantes) : il faut recourir au thaï pour avoir accès aux banques d’images, et c’est une recherche que je ne peux qu’encourager pour bien s’imprégner de l’imaginaire thaïlandais.
Glossaire
Abaïpoum (อบายภูมิ). Les mondes abandonnés, c’est-à-dire a/ les huit plans de l’enfer, b/ le monde des prétt, c/ le monde des asuras et d/ le monde des bêtes.
Les prétt (du sanskrit preta) sont également connus sous le nom de fantômes affamés ; on les représente le plus souvent sous l’aspect de grandes carcasses maigres avec une bouche fine comme une aiguille et un ventre bedonnant qu’en raison de l’étroitesse de leur bouche ils ne peuvent jamais remplir. Les asuras sont quant à eux des démons bien connus de la mythologie hindouiste et bouddhiste.
Aksonn-kom (อักษรขอม). « Écriture khmère » : l’écriture khmère était utilisée jusqu’à la fin du dix-neuvième en Thaïlande pour la littérature bouddhiste (par exemple pour la traduction du canon pali du bouddhisme théravada, le Tripitaka). La réforme du roi Rama V, et notamment la publication en thaï du Tripitaka, fut combattue par les segments conservateurs du Sangha (les bonzes) en raison des propriétés magiques attribuées à l’écriture khmère. Aujourd’hui, l’écriture khmère (qui diffère cependant du khmer actuel) est toujours employée dans le contexte des pratiques occultes, et apparaît sur les amulettes, les tatouages magiques, les diagrammes mystiques, etc. Chaque fois que le mot yantra, qui désigne un symbole ou ensemble de symboles (diagramme) magiques, apparaît dans le présent glossaire, il faut comprendre que cette symbologie est véhiculée par ladite écriture khmère (aksonn-kom-thaï).
Ampoutchini (อัมพุชินี). Étang aux lotus.
Anantriyakam (อนันตริยกรรม). Les cinq péchés capitaux : 1 tuer son père ; 2 tuer sa mère ; 3 tuer un saint (arahant) ; 4 infliger une blessure à un Bouddha ; 5 faire renoncer un moine à ses vœux.
Ang-yi (อั้งยี่). Société secrète chinoise.
Anoussaï (อนุสัย). Les sept tares enracinées dans la nature humaine : 1 l’appétit pour le plaisir sexuel ; 2 l’irritabilité ; 3 les vues erronées ; 4 le doute, l’hésitation ; 5 l’arrogance ; 6 la préoccupation pour le monde et les buts mondains ; 7 la connaissance imparfaite ou l’ignorance.
Apapa (อพพะ). Nombre de valeur élevée, égal à dix millions à la puissance onze. Aksaohini (อักเษาหิณี). Nombre élevé : un suivi de quarante-deux zéros.
Ce sont deux exemples des connaissances numériques héritées de l’antique culture sanskrite par les civilisations du bouddhisme théravada. Les nombres élevés permettaient notamment de computer la valeur des cycles du temps. Selon Mircea Eliade, la durée de vie du dieu Brahma est de 311.000.000.000.000 d’années (veille et sommeil), ce qui est encore peu relativement à la valeur d’aksaohini.
Apinya (อภิญญา). Les six formes de sagesse les plus élevées : 1 l’acquisition de pouvoirs magiques ; 2 la clairaudience (audition surnaturelle) ; 3 la connaissance des intentions d’autrui ; 4 le souvenir de ses vies antérieures ; 5 la clairvoyance (vision surnaturelle) ; 6 le dépassement du désir.
Ariya (อริยะ). (Du mot sanskrit pour « Aryen ») Dans le bouddhisme, ceux qui réalisent le glorieux dharma : illumination, mérite, cessation de la souffrance, etc. Exemple : ariya-sangha, ceux qui, moïnes ou laïcs, pratiquent le dharma avec diligence, méthode et maîtrise.
Aroupapatjonn (อรูปาพจร, อรูปาวจร). Un dieu Brahma incorporel possédant les quatre jhanas/dhyanas, ou états, sans forme de non-esprit.
Dans le bouddhisme, les Brahmas sont des dieux et non un dieu. Ils vivent dans deux mondes distincts, l’un pour les Brahmas corporels et l’autre pour les Brahmas sans forme (incorporels). Ces deux mondes sont des subdivisions du Brahmaloka ou monde de Brahma ou des Brahmas ; le dieu Brahma en tant que tel (Prom), représenté avec quatre visages, est le seigneur du Brahmaloka.
On appelle « posséder » un jhana la pratique méditative de l’état correspondant, à savoir, pour les quatre états sans forme : l’espace infini (dépassement de la notion d’objet), la conscience infinie (dépassement de la notion d’espace), le néant (dépassement de la conscience), l’état ni perceptif ni non-perceptif.
Aroupapop (อรูปภพ) or Arupapoum (อรูปภูมิ). Le monde de ceux qui ont acquis les quatre arupa-jhanas (ou arupa-dyanas) ou états sans forme de non-esprit.
Aroupaprom (อรูปพรหม). (Sanskrit a-rupa-Brahma) Une classe de dieux du Brahmaloka (monde des Brahmas) dans la doctrine bouddhiste : un Brahma incorporel. Ils n’ont ni corps ni apparence. Il en existe quatre sous-classes.
Au contraire des rupaprom (voir ce mot) ou Brahmas corporels, les arupaprom sont une particularité du bouddhisme. Ce sont d’anciens ascètes ayant acquis des pouvoirs de méditation (voyez Arupapop et Arupapatjon).
Atsadayoutt (อัษฎายุธ) ou Atsadawoutt (อัษฎาวุธ). « Les huit armes » : la lance de diamant, l’épée-éléphant (longue épée utilisée pour frapper depuis le dos d’un éléphant), le trident, le chakra (arme de jet sous forme de disque denté), l’épée avec bouclier, l’arc, la faux de guerre, et un certain type de mousquet ancien. Ces armes sont présentées au nouveau roi durant la cérémonie de couronnement.
Atsatamongkonn (อัษฎมงคล, อัษฏมงคล). (Du sanskrit Ashtamangala) « Les huit objets auspicieux », à savoir : le krop-na (un ornement frontal en forme de kratiang, motif artistique thaï consistant en feuilles s’ouvrant en deux bras), le sceptre, la conque marine, la roue chakra, le drapeau triangulaire tongsamchaï, le croc de cornac (conducteur d’éléphant), la vache albinos (en hommage à Nandi, vache de Shiva), et le chauffe-eau.
Ceci est la version théravada thaïlandaise d’une liste de symboles auspicieux de l’hindouisme. Dans le bouddhisme, ces objets sont considérés auspicieux car ils furent offerts par les dévas au Bouddha lors de sa naissance.
Attabann (อัฐบาน). « Les huit jus », les jus de fruit qu’un moine est autorisé à boire l’après-midi (à titre d’exception à l’interdiction pour les moines de toute intussusception après l’heure de midi). Ces jus sont le jus de mangue, le jus du fruit du jamelonier ou le jus de pomme-rose (jambosier), le jus de banane (deux sortes de banane), le jus de madhuca (Madhuca pierrei), le jus du fruit de l’Aglaia silvestris ou le jus de raisin, le jus de rhizome de lotus, enfin le jus de Bouea burmanica ou le jus de litchi.
Ces huit jus sont nommés dans le Vinaya (partie du canon pali relative aux régulations monacales) et sont donc connus à partir d’une source en langue pali. Dans le processus de traduction en thaï, il semblerait que des incertitudes se soient présentées, car trois de ces jus peuvent être de tel ou tel fruit (par exemple, « le jus du fruit du jamelonier ou le jus de pomme-rose », qui sont deux fruits différents). Du fait de cette traduction, prise littéralement, les « huit jus » sont en réalité au nombre de onze. Certains considèrent d’ailleurs que l’exception est valable pour tous les jus de fruit, mais l’étymologie du mot attaban contredit a priori cette opinion (atta=huit).
Awétchi (อเวจี). La plus profonde fosse de l’enfer, où reçoivent leur châtiment les plus grands pécheurs, et où l’expiation est la plus longue (339.738.624×1010 années). C’est un cube de 300.000 kilomètres de côté. Ceux qui s’y trouvent ont commis un des cinq crimes capitaux (voyez Anantriyakam).
Badann (บาดาล). (Du Sanskrit Patala) Le monde souterrain des nagas.
Les nagas – nak en thaï – sont les fameux serpents, divinités chtoniennes des mythes d’Asie du Sud, trop connus pour que j’y consacre une entrée.
En langue thaïe, un novice bouddhiste est appelé du même nom qu’un naga (nak) et, si l’on croit Éveline Porée-Maspero (1951), cela n’est en rien dû au hasard : selon cette chercheuse, dans certains formes traditionnelles d’ordination des novices, les nagas sont explicitement appelés à prendre possession du corps du candidat.
Baï-miang (ใบเมี่ยง). 1 Tissu enveloppant un cadavre dans une urne mortuaire. 2 Arrangement de feuilles (de bayteul et autres plantes) utilisé dans la cuisine thaïlandaise pour les mets enveloppés dans des feuilles.
Baïpattassima (ใบพัธสีมา), Baïssima (ใบสีมา) ou Baïsséma (ใบเสมา). Stèle dont le sommet est en forme de lotus, marquant les limites du terrain d’un temple bouddhiste.
Bangsoukoun (บังสุกุล). Nom de la robe portée par un moine ; elle a préalablement été étendue sur le cadavre d’une personne.
Beua (เบื้อ). Animal ayant une apparence semblable à celle d’un homme, à ceci près qu’il n’a pas de rotules et est couvert de poils comme un singe. Il ne parle pas. On le rencontre dans les forêts du nord-est de la Thaïlande. (Les adeptes de cryptozoologie ont-ils répertorié, et recherchent-ils, cette variété tropicale du Yéti ?)
Beuk-maï (เบิกไม้). Conduire une cérémonie pour les esprits de la forêt avant d’abattre un arbre.
Bia-kè (เบี้ยแก้). Coquillage (Mauritia mauritiana) utilisé pour produire des médicaments ou comme amulette.
Boripann (บริภัณฑ์). Le nom collectif des montagnes qui entourent le mont Mérou en sept chaînes concentriques est : les sept montagnes de Boripann.
Les noms de ces chaînes de la plus proche à la plus éloignée sont Yukonton, Issinton, Karawik, Soutassana, Néminton, Wintaka, and Atsakan. Ces chaînes de montagne sont séparées entre elles, et le mont Mérou de la chaîne Yukonton, par des mers appelées Sitandon.
Boup-péssan-niwatt (บุพเพสันนิวาส). Le fait de s’être aimés, d’avoir été unis dans une vie antérieure.
Boup-péniwassanoutsa-tiyann (บุพเพนิวาสานุสติญาณ). Connaissance de ce que l’on a été et où l’on a vécu dans ses vies antérieures, connaissance de ses vies antérieures. Ce qui se traduit parfois par rétrocognition.
Chagamapatjonn (ฉกามาพจร) ou Chagamawatjonn (ฉกามาวจร). Nom collectif des six Paradis : Tjatumaharatt, Daowadeung, Yama, Doussitt, Nimmanoradi, and Paranimitawatt-Sawatdi.
Chaque paradis a ses propres habitants : les quatre Grands Rois, gardiens des quatre directions cardinales, et leurs cours à Tjatumaharatt ; Indra et sa cour à Daowadeung ; les dévas Sumaya à Yama, qui volent dans les airs dans des aéronefs appelés vimanas ; les dévas Sandoussitt (ainsi que Maïtreya, le prochain Bouddha) à Doussitt, etc (avec des dévas dont la vie se mesure en milliards d’années humaines). Le Paranimitawat-Sawatdi est l’état le plus raffiné dans lequel on puisse naître au sein du Samsara (étant entendu que tous ces paradis font partie du Samsara ou cycle des réincarnations).
Chaï-koun-chonn (ชยกุญชร). Éléphant de guerre. Les éléphants de guerre nous sont connus par les récits de Quinte-Curce et d’autres sur les conquêtes d’Alexandre et ses batailles contre les armées de l’Inde. Ils sont un élément familier de l’histoire de l’Asie du Sud-Est.
Chaléo (เฉลว). Symbole produit à l’aide de lanières de bambou croisées entre elles en forme d’étoile à cinq branches. Il est placé au-dessus de chaudrons où sont en train de bouillir des remèdes, sur des marchandises, comme indication de lieu, comme talisman contre la possession par les esprits, etc.
C’est la même chose que le pentagramme ou pentacle occidental (Drudenfuß en allemand, c’est-à-dire le pied d’un esprit malfaisant appelé Drude, qui était dit posséder des pieds comme ceux d’une oie), et il en partage les propriétés et usages mystiques et apotropaïques.
Chamop (ฉมบ, ชมบ) ou Tamop (ทมบ). Fantôme d’une femme morte en forêt et qui hante les environs du lieu de sa mort. Son apparence est floue, relativement indistincte.
Chang-nam (ช้างน้ำ). « Éléphant des eaux », animal ayant le corps d’un éléphant, une trompe et des défenses comme celles de l’éléphant, et une queue de poisson.
Chang-niam (ช้างเนียม). Éléphant possédant trois qualités distinctives : la peau noire, des ongles noirs et des défenses en forme de banane.
Chang-samkann (ช้างสำคัญ). Éléphant possédant les sept signes auspicieux qui en font de droit un éléphant royal, à savoir : des yeux blancs, un palais blanc, des ongles blancs, des poils corporel blancs, une peau blanche ou de couleur argileuse, les poils de la queue blancs, et un scrotum (étui pénien) blanc ou de couleur argileuse.
Chappana-rangsi (ฉัพพรรณรังสี). Lumière composée de six couleurs, à savoir : le bleu de la fleur d’aloès (pois bleu), le jaune de l’orpiment, le rouge du soleil au crépuscule, le blanc d’une assiette d’argent, l’orange d’une patte d’oie, et la brillance du cristal. Telle est la lumière du halo émanant du corps du Bouddha. Le tong-chappana-rangsi, ou drapeau de la lumière des six couleurs, est le drapeau de la religion bouddhiste. (Ces couleurs sont sur le drapeau au nombre de cinq et se répètent chacune une seconde fois dans la bande verticale à l’extrémité droite du drapeau, car cette sixième couleur est en fait la combinaison des cinq autres, et le chappana-rangsi en tant que tel est donc lui-même une seconde combinaison.)
Chappayapoutta (ฉัพพยาปุตตะ). Naga arc-en-ciel.
Relativement à la couleur des écailles, il existe trois autres espèces de naga : les nagas dorés, les nagas verts et les nagas noirs. Les nagas arc-en-ciel sont extrêmement beaux.
Chinabanchon (ชินบัญชร). Un certain paritt (voir ce mot) ou récitation auspicieuse et protectrice particulièrement répandue en Thaïlande, rédigée sous sa forme actuelle par le bonze Somdet To (†1872). Le mot vient du sanskrit et signifie « armure du vainqueur », c’est-à-dire armure du Bouddha, et la formule est décrite allégoriquement en thaï comme créant une armure de diamant autour de celui qui la récite.
Dao-tjonn (ดาวโจร). En astrologie, étoile faisant de la personne née sous son influence un voleur. D’où l’expression Yati-dao-tjonn : personnes à qui l’on ne peut se fier.
Dok-doua (ดอกดั้ว). Corne d’animal révérée comme un objet magique (protégeant la maison de son possesseur de l’incendie), par exemple la corne de diverses espèces de buffle ou, dans les textes anciens, la corne d’une vache sacrée.
Fang-kém (ฝังเข็ม). 1 Planter une aiguille enduite d’« huile-mantra » (voyez Nam-mann-monn) dans un membre du corps en récitant des incantations afin d’accorder l’invulnérabilité. 2 Acupuncture chinoise.
Gajasih (คชสีห์). Éléphant-singha, animal légendaire qui a le corps d’un lion singha (lion légendaire souvent représenté dans l’art thaïlandais) et une trompe d’éléphant.
Galawaga (กาฬาวก). Une des dix familles d’éléphant, qui sont les suivantes : 1 Galawaga-Hati (éléphant noir) ; 2 Dangkaï-Hati (à la couleur « comme celle de l’eau d’un ruisseau ») ; 3 Pantara-Hati (blanc argenté) ; 4 Tamop-Hati (cuivré) ; 5 Pingkon-Hati (doré clair, comme les yeux de chat) ; 6 Kanta-Hati (couleur de calambac ou bois d’aloès, et l’éléphant dégage une odeur suave) ; 7 Mongkon-Hati (couleur de pois bleu, et les mouvements de l’éléphant sont gracieux) ; 8 Hem-Hati (jaune comme l’or) ; 9 Ubosot-Hati (doré) ; 10 Chattan-Hati (blanc comme l’argent fondu, avec la bouche et les ongles rouges). Selon la cosmologie thaïlandaise exposée dans le livre connu sous le nom de Traïpoum-Pra-Ruang (Les Trois Terres, 1345), ces éléphants vivent dans la forêt d’Himmapan entourant le mont sacré Mérou au centre du monde (tiré de la mythologie hindoue). Cette forêt est dite exister dans l’Himalaya.
Ganpirom (กรรภิรมย์). Ombrelle à cinq étages en tissu blanc marquée de symboles magiques (yantras) dorés, avec un manche également doré. Elle est portée devant les troupes lors de défilés et dans les processions d’éléphants. On voit ainsi l’importance des yantras au plus haut niveau de l’État thaïlandais.
Garawik (กรวิก). 1 L’oiseau de paradis (Paradisaeidae). 2 Nom de la troisième chaîne de montagnes parmi les septs qui entourent le mont Mérou. Voyez Boripann : ces chaînes de montagne entourent l’axe du monde de manière concentrique.
Gasak (กาสัก). Un oiseau magique qui reste invisible quand il vole. Si quelqu’un parvient à s’emparer d’une ou plusieurs de ses plumes, il acquiert le pouvoir de se rendre invisible.
Gramouatt (กระหมวด). Le nerf supérieur de la tête d’un éléphant ; c’est un organe important figurant parmi les critères utilisés pour caractériser un éléphant royal, c’est-à-dire un éléphant blanc (albinos), ces critères ayant en effet à voir avec la dépigmentation de diverses parties du corps de l’animal. (Cet organe n’apparaît pas dans la liste de critères présentés sous Chang-samkann [voir ce mot]… Je ne fais que le remarquer, sans pouvoir pour le moment l’expliquer.)
La découverte d’un éléphant blanc dans la forêt est, en raison d’une histoire de la vie du Bouddha narrant sa rencontre avec l’éléphant blanc Palilaï dans la forêt du même nom, considérée auspicieuse, et c’est pourquoi le roi de Thaïlande est leur protecteur, d’où le statut d’éléphants royaux de ces éléphants. Le nom thaï utilisé pour décrire un éléphant blanc est chang peuak, littéralement « éléphant taro », du nom d’une plante comestible (Colocosia esculenta) dont la chair est d’un blanc éclatant.
Héra (เหรา). Animal légendaire mi-naga mi-dragon (mangkonn).
Ho (เหาแ). L’art magique de voler dans les airs.
Hong (หงส์). Un oiseau légendaire de noble descendance, son chant est mélodieux et il sert de monture à Brahma. La langue thaïe se sert également de ce nom pour désigner le cygne.
Hong-praï (โหงพราย). Esprit qu’un sorcier conjure pour en être obéi. C’est un koumann-tong (voir ce mot) féminin.
Hongronn-mangkonram (หงส์ร่อนมังกรรำ). « Le cygne qui plane, le dragon qui danse » : cérémonies magiques accomplies par une femme pour rendre un homme follement amoureux et timide avec les autres femmes. Le « cygne qui plane » consiste principalement à couvrir de son entre-jambes la marmitte où cuit le repas avant de servir le contenu à l’homme en question. Le « dragon qui danse » se sert de l’eau du bain qu’a pris la femme, qu’elle utilise ensuite pour préparer à manger.
Houn-payonn (หุ่นพยนต์). Figure ou figurine à laquelle ont donné vie des incantations et qui sert de protecteur mystique à son possesseur.
On peut en acquérir auprès de bonzes. Le houn-payon que je possède, de quelque 5 cm de hauteur, est composé d’un fragment d’os humain constituant le ventre de la figurine et enveloppé dans le fragment d’un linceul, des cheveux d’homme ont été placés sur la tête, laquelle est une turquoise taillée en forme de crâne, et des takroutt, c’est-à-dire ici de petits cylindres métalliques renfermant des parchemins de formules magiques, forment le corps et les membres (douze au total) ; la figurine est enfermée dans une châsse en plastique, où elle est plongée dans de l’« huile d’exorcisme » rouge jusqu’à hauteur du bassin. Ce talisman a été fabriqué par le bonze Luang Po Somchat du temple Wat Huay Bong (province de Lopburi). Son possesseur est supposé l’« activer » par des incantations spéciales sur un papier joint par le bonze à la figurine.
Itti-patihann (อิทธิปาฏิหาริย์). Pouvoirs au-delà des limites communes de la nature humaine, tels que le pouvoir de se rendre invisible, le pouvoir de voler, etc. Ces pouvoirs sont un des trois patihann ou « miracles », avec atétsana-patihann, le pouvoir de lire dans la pensée d’autrui, et anusatsana-patihann, la doctrine (permettant de persuader autrui de croire et d’admirer).
Kaliyoukka-sakaratt (กลียุคศักราช). Le Kali Yuga, l’ère de 2.558 années précédant l’ère bouddhiste (qui commence avec l’entrée du Bouddha Gautama dans le Nirvana).
Kampop (กามภพ). Lieu de naissance de ceux qui sont restés attachés au désir sexuel (kama) ; les mondes de ceux qui restent dépendants de la sensibilité, à savoir les quatre abaïpoum (voir ce mot) – les plans de l’enfer et les mondes respectifs des bêtes, des prétt et des asuras –, le monde humain et les six paradis.
Kantakouti (คันธกุฎี). « Cellule parfumée » : nom de la cellule qui fut construite pour servir de résidence au Bouddha à Jétavana (Inde).
Kantamatt (คันธมาทน์). En tant qu’adjectif, le mot veut dire : enivrer (des animaux) de parfums. En tant que nom, il désigne « la montagne parfumée » qui se trouve dans la forêt d’Himmapan. Son parfum provient de diverses plantes et essences de bois. On y trouve des grottes : la grotte d’or, la grotte de cristal et la grotte d’argent. Elle est le lieu de résidence des Pratyékabouddhas, qui devinrent des Bouddhas en dehors de la direction du Bouddha Gautama.
Kaopao (ข้าวเภา). Riz mêlé à des pigments jaunes et rouges et utilisé lors des cérémonies d’admission d’éléphants royaux (éléphants blancs) conduites par les brahmanes preutibatt, c’est-à-dire la classe des brahmanes dédiés aux cérémonies relatives aux éléphants.
Les « brahmanes » ont continué et continuent de jouer un rôle à la cour royale de Thaïlande et dans la société thaïlandaise même après l’introduction du bouddhisme, mais ils ne sont pas reconnus comme faisant partie de la communauté internationale de l’hindouisme, qui inclut les communautés religieuses traditionnelles de l’Inde, du Népal et de Bali (en Indonésie). Ces prêtres thaïlandais sont souvent associés aux moines bouddhistes lors de cérémonies importantes comme les mariages.
Voici un témoignage intéressant du chercheur Pierre Lefèvre-Pontalis (Notes sur des amulettes siamoises, 1926) :
« Comme au Cambodge, il y a encore de nos jours, à la cour des rois de Siam, des Brahmes qui président à certaines cérémonies officielles, tirent les horoscopes, désignent les jours et les heures favorables. Ceux qui desservent à Bangkok le temple brahmanique sont originaires de Ligor dans la péninsule malaise. Sous la direction de Raja Khrou Vamathib, qui accompagne le souverain dans tous ses déplacements, ils ont atteint le degré de complaisance et de scepticisme nécessaire en une cour bouddhiste, où, si l’on ne croit pas à la divinité du maître, on ne saurait cependant admettre qu’aucun dieu lui soit supérieur dans la hiérarchie céleste. ‘Si l’on en croit les textes, a dit M. Foucher, Çakyamuni lui-même n’aurait toujours nié qu’il fût un dieu que parce qu’il était bien davantage.’
Le chef des Brahmes de Bangkok lui-même a bien de la peine à distinguer les divinités dont il a la garde. Pénétré de l’idée officielle que Bouddha est supérieur à toutes, il ne reconnaît comme images orthodoxes de Siva (Phra In Suen en siamois) que celles où le plus grand des dieux porte un Bouddha assis dans sa chevelure. Visnu lui aussi n’est admis qu’en qualité de Narâyana (Phra Naraï des Siamois), dieu complexe qui procède directement de l’hindouisme. »
Kaotok-dokmaï (ข้าวตอกดอกไม้). Une offrande religieuse (courante) de riz grillé et de fleurs.
Ka-Si-Nassop (ขษีณาศรพ). Une personne au-delà du désir (parvenue à l’éveil) ; un saint bouddhique.
Kassinn (กสิณ). Forme de méditation utilisant la concentration sur un objet ou un élément (terre, air, eau, feu) ; par exemple, quand il y a du vent, se concentrer sur la sensation du vent. Cette méditation permet notamment d’acquérir des pouvoirs magiques relatifs aux éléments et objets considérés dans la méditation, quand celle-ci est suffisamment maîtrisée.
Kèow-Sanpatt-Neuk (แก้วสารพัดนึก). Cristal magique qui assure à son possesseur la réalisation de ses vœux.
Kiao-kèo (เขี้ยวแก้ว). « Dent de verre ». 1 Les dents du Bouddha sont connues sous le nom de Pra-kiao-kèo. 2 Les dents du dieu singe Hanuman. 3 Crochets d’un serpent venimeux.
Kiatmouk (เกียรติมุข). Un être non-humain de la cour du dieu Shiva. Leur visage ricanant, mi-ogre (yaksa) mi-lion (singha), n’a pas de menton apparent. Ils ne possèdent ni corps ni membres. Ce sont des dieux gardiens des seuils, chassant le mal. On les trouve souvent gravés sur les portails monumentaux anciens.
Kinari (กินรี). Un kinnon femelle. Selon certaines définitions, kinonn serait le nom générique, kinari le nom de la femelle et kingbouroutt celui du mâle. (Voir ces mots)
Kingbouroutt (กิงบุรุษ). Un animal légendaire ayant le corps d’un cheval et une tête d’homme. Dans le folklore thaï, cependant, il s’agit d’une créature mi-homme mi-oiseau (la partie antérieure humaine et la partie postérieure aviaire) vivant dans la forêt d’Himmapan entourant le mont Mérou au centre du monde.
King-ka-yak (กิ้งก่ายักษ์). Ce mot, qui signifie littéralement « lézard géant » ou « dragon géant » (ou bien encore dragon-yaksa) et qui a été donné à un type de reptile existant, peut aussi servir à désigner les dinosaures.
La langue islandaise recourt à un système comparable : risaeðla veut dire « lézard géant ». Il s’agit dans les deux cas, plutôt que de recourir au grec (« lézard terrible »), de créer le terme à partir du lexique national.
En thaï, on a procédé de cette manière à partir du sanskrit/pali pour toute une série d’inventions occidentales ; de même que « téléphone », « microscope » etc. sont des mots communs aux langues européennes qui dérivent du grec, leurs équivalents dérivant du sanskrit/pali sont communs à plusieurs langues d’Asie du Sud-Est, le thaï, le khmer, sans doute d’autres. Cette méthode est tombée en désuétude à la fois en Europe et en Asie du Sud-Est. L’usage de l’anglais s’est banalisé, et le terme le plus courant aujourd’hui pour désigner en thaï un dinosaure, peut-être aussi en raison de l’autre sens de king-ka-yak signalé plus haut, est la pure et simple transcription du mot anglais : « daïnossao ».
Kinonn (กินนร). Créature légendaire dont il existe deux espèces, l’une mi-homme mi-oiseau (la partie antérieure humaine et la partie postérieure aviaire), l’autre ayant une apparence humaine mais possédant des ailes et une queue, et capable de voler.
Kok (ก๊ก). Réseau, connections d’une société secrète. Boonyapaluk (auteur d’un dictionnaire thaï-français) donne de ce mot les définitions suivantes : « association, bande, cabale, clan, clan chinois, clique ».
Komott (โขมด). Fantôme de la forêt qui apparaît sous l’aspect d’une vive lumière dans la nuit ; feu-follet.
Kong-koï (กองกอย). Fantôme vampirique n’ayant qu’un pied et pas de rotule si bien qu’il doit marcher sur la pointe de son pied unique. Il a l’habitude de sucer le sang de ceux qui passent la nuit en forêt, par le gros orteil.
Konntann (คนธรรพ์). Les ghandarvas (sanskrit), une classe d’habitants des demeures du ciel, considérés comme des dieux mineurs. Ils constituent la cour de Déva Tatarott, l’un des quatre Rois du premier paradis, et ce sont des musiciens et chanteurs. Leurs épouses sont les apsaras.
Kott (คด). Objet dur comme une pierre trouvé à l’intérieur de certains animaux et certaines plantes, et utilisé comme amulette. C’est un bézoard, un genre d’objet considéré comme ayant des propriétés magiques dans de nombreuses traditions du monde, si ce n’est dans toutes.
Krabi-krabong (กระบี่กระบอง). Art martial traditionnel pratiqué avec des épées et des bâtons.
Krabong-deng (กระบองแดง) : « La baguette rouge », une baguette passée au tour, au manche doré, dont le corps est peint en rouge vermillon, la pointe dorée également et sculptée en forme de laitue d’eau (Pistia stratiotes). L’objet est remis au médecin royal lors de son investiture et symbolise le privilège de la collecte des herbes et plantes médicinales dans le royaume.
Krasseu (กระสือ). Fantôme qui prend possession du corps d’une femme et aime à se repaître d’immondices. Elle fait la paire avec le krahang, qui prend le corps d’un homme. Quand elle sort la nuit pour se nourrir, elle a l’aspect d’une tête volante d’où pendent les viscères ; les autres parties de son corps restent où elle réside. Elle prend parfois aussi l’apparence d’une boule de feu de couleur verte.
Krata-tongdeng (กระทะทองแดง). Grandes poêles brûlantes où les damnés sont mis à frire dans les fosses infernales.
Kring (กริ่ง). Petite amulette creuse dans laquelle est enchâssé un objet sacré. Quand on secoue l’amulette, elle produit le son kring kring, d’où son nom (pra-kring, le préfixe pra étant généralement accolé aux amulettes ainsi qu’aux personnes et images sacrées).
Krouti (ครุฑี). Garuda (krout) femelle. Les garudas sont les créatures ressemblant à des oiseaux qui servent d’emblème héraldique à la Thaïlande. Garuda est dans la mythologie hindouiste la monture du dieu Vishnou.
Koumann-tong (กุมารทอง). Esprit qu’un sorcier conjure pour en être obéi. Autrefois, cela passait par un fœtus mort dans le ventre de sa mère (et pour cela par la mort de la mère), fœtus que le sorcier mettait à rôtir et couvrait ensuite de feuilles d’or. En pratiquant certaines offrandes et d’autres rites en présence de l’effigie ainsi produite, le sorcier s’acquérait un démon familier. La pratique se survit sous la forme d’amulettes et d’effigies artificielles.
Kumpanntaprétt (กุมภัณฑเปรต). Un démon prétt (du sanskrit preta) ayant d’énormes testicules.
Les prétt sont une sorte d’êtres surnaturels ou démons vivant dans un monde à eux guère différent d’un plan des enfers (voyez Abaïpoum). Il arrive toutefois qu’ils entrent en contact avec les hommes, dans certaines circonstances. Il existe différentes typologies de ces démons, dont l’une comporte le présent kumpanntaprétt, prétt éléphantiaque, pour ainsi dire.
Lék-laï (เหล็กไหล). Type de métal susceptible de fondre à la flamme d’une bougie. La définition est un peu sommaire et pourrait désigner un vulgaire alliage de plomb. Il s’agit en fait d’un métal magique dont les bonzes versés dans la pratique alchimique font des amulettes. Cette pratique est si répandue qu’un film est sorti, il n’y a pas longtemps, sur L’homme lék-laï, un super-héros tout ce qu’il y a de moderne qui bénéficie des pouvoirs de ce métal (titre anglais du film : Mercury Man).
On notera que, dans les pratiques occultes malaises, la science de l’invulnérabilité (kebal) est dite reposer sur une injection magique de mercure dans le corps de la personne, c’est-à-dire que le film thaï évoqué ci-dessus emprunte aussi à cette conception.
Lék-yann (เลขยันต์). (Du sanskrit lekka-yantra). Symbole dessiné sur un yantra (diagramme magique).
Louk-chang (ลูกช้าง). Le pronom « je » quand l’orateur est un esprit des forêts.
Louk-kèo (ลูกแก้ว). 1 Bille de verre ; plus spécifiquement, désigne les billes de verre utilisées par les shamans pour prédire l’avenir. 2 Enfant qui s’est rasé la tête comme prescrit pour devenir novice (c’est-à-dire pour appliquer, en tant qu’enfant, certaines régulations monacales du bouddhisme).
Long-kong (ลองของ). Tester une amulette pour déterminer si ses pouvoirs magiques sont effectifs.
Louk-krok (ลูกกรอก). Fœtus humain ou animal, notamment de chat, mort dans le ventre de sa mère. Le corps est complet mais de petite taille. On croit qu’il porte bonheur à celui qui le possède et peut servir d’amulette. (Voyez Koumann-tong)
Louk-nimitt (ลูกนิมิต). Boules de pierre, de la taille de deux bols à aumône approximativement, posées à même la terre pour délimiter les limites d’un sanctuaire bouddhiste.
Louk-om (ลูกอม). Bille pouvant être composée de matériaux divers et qui, placée dans la bouche, sert d’amulette.
Mahalaï (มหาละลวย). L’art magique de rendre les gens amoureux.
Mahaoutt (มหาอุจ). En astrologie, planète qui confère des bénéfices éminents et rend faste le destin de la personne née sous ses auspices.
Mahatatt (มหาธาตุ). Une relique du Bouddha. Les temples (wat) qui renferment une de ces reliques sont appelés de ce fait wat-mahatatt.
Makkaliponn (มักกะลีผล). Nom d’un arbre de la forêt d’Himmapan qui porte des fruits ayant l’apparence de jeunes femmes nues, pendant de ses branches. Au bout de sept jours, ces fruits tombent au sol et pourrissent.
Makorakountonn (มกรกุณฑล). Pendentifs d’oreille en forme de dragons.
Mekkapatt (เมฆพัด). Nom d’un alliage métallique noir brillant émettant des réflections scintillantes de couleur verte à la manière du bupestre (scarabée). Il s’obtient en fondant ensemble du plomb et du cuivre et en ajoutant du soufre (c’est la recette courte). Les amulettes composées dans cet alliage alchimique s’appellent pra-mekkapatt.
Mèo-wichian-matt (แมววิเชียรมาศ). Le chat siamois est le « chat diamant (wichian) et or (matt) », l’or et le diamant étant désignés, qui plus est, par leurs noms poétiques et non par leurs noms courants. Un beau nom pour un bel animal.
Mérou-Boup-Po (เมรุพระบุพโพ). Crématoire de petite taille servant à brûler la lymphe du corps (« eau jaune » en thaï), employé surtout dans les temples aux reliques. C’est un terme réservé aux cérémonies royales (et donc, assurément, cet objet n’est employé que pour les personnes de sang royal).
Mè-seu (แม่ซื้) or Mè-wi (แม่วี). Une divinité ou un esprit féminin réputé protéger les nouveaux-nés pendant les premiers jours de leur vie.
Selon le jour de la semaine où l’enfant est né, ce dernier a un ange gardien différent. Les mé-seu sont donc au nombre de sept. Le dimanche, c’est Witjitoramawann, rouge avec une tête de lionesse singha ; lundi, Wanongkrann, blanche avec une tête de jument ; mardi, Yaksaborisoutt (« Yaksa/ogresse pure »), rose avec une tête de buffle ; mercredi, Samonlatatt, verte avec une tête d’éléphante ; jeudi, Galotouk, jaune clair avec une tête de biche ; vendredi, Yaknongyao (« belle Yaksa/ogresse »), bleue avec une tête de vache, et samedi, Ekalaï, noire avec une tête de tigresse. Elles portent toutes des vêtements de fil d’or.
(Les yaksas sont des ogres ou des géants mais il ne faut pas prendre l’appellation en mauvaise part ; ces créatures sont en effet souvent représentées dans les temples bouddhistes où ils servent à repousser les mauvais esprits par leur aspect peu engageant.)
Les mé-seu ne doivent pas être confondues avec les sept déesses de Songkran, filles de Brahma et concubines d’Indra, liées au festival annuel de Songkran, et qui sont elles aussi associées chacune à un jour de la semaine et à un animal (qui leur sert de monture).
Ming-mia (มิ่งเมีย). Une femme auspicieuse à son mari et à sa famille.
Mitt-mo (มีดหมอ). Couteau magique employé entre autres dans les exorcismes.
Moranapap (มรณภาพ). Mourir, ou la mort (terme réservé aux bonzes). Exemple de phrase employant le terme : « Les Thaïlandais croient qu’un bonze qui meurt (moranapap) revêtu de sa robe se réincarne en esprit protecteur (pra-poum) », c’est-à-dire en esprit auquel un foyer thaï, en principe, dresse une maison miniature (sann-pra-poum) et fait des offrandes quotidiennes. Ces esprits protègent les humains des mauvais esprits ou fantômes (pi, dont le présent glossaire présente quelques variétés, notamment aux mots commençant par pi-).
Mo-tao (หมอเฒ่า). Personne versée dans la connaissance des éléphants (un champ d’étude à part entière nommé kok-satt) et experte dans le domaine de leur capture (pour domestication).
Il existe une littérature rituelle adressée aux éléphants ainsi capturés, par laquelle on s’excuse, dans des poèmes, de les éloigner de leur forêt natale, tout en dépeignant les avantages et les douceurs de la vie au milieu des hommes. (Les éléphants de guerre n’existent plus.)
Nakbatt (นาคบาศ). « Nœud des nagas », nom d’une arme de jet du héros Indrajit (dans le Ramakien, version thaïlandaise du Ramayana). Dans les légendes, les chasseurs se servent de cette arme pour chasser les kinari (voyez ce mot).
Il existe dans le bouddhisme théravada une tradition d’interprétation du sens ésotérique du Ramakien, où les différents épisodes représentent des étapes initiatiques et d’élévation spirituelle.
Par ailleurs, on trouve en Thaïlande des amulettes appelées nakbatt, en forme de nagas enroulés sur eux-mêmes.
Nakprok (นาคปรก). Nom d’une position des statues ou images du Bouddha, où le Bouddha est assis les jambes croisées (position samadhi) avec les mains l’une sur l’autre la paume vers le haut contre le bassin, tandis que les coiffes (capuchons) dilatées de nagas l’ombragent. Il en existe deux modèles : l’un où les anneaux circulaires des nagas servent au Bouddha de siège et l’autre où le Bouddha est assis à l’intérieur du cercle des anneaux.
Nam-mann-monn (น้ำมันมนตร์). « Huile-mantra » : huile de noix de coco activée par des formules magiques et utilisée comme onguent ou huile de massage en vue de traiter douleurs, courbatures, foulures, etc, ou pour conférer des bénédictions ou pouvoirs spéciaux (voyez Fang-kèm).
Nam-mann-praï (น้ำมันพราย). Une huile recueillie au cours de sa crémation sur le corps d’une femme morte pendant sa grossesse. Quand on asperge une femme de cette huile, elle tombe amoureuse.
Nam-monn (น้ำมนต์, น้ำมนตร์). « Eau mantra » : eau consacrée ou bénite, pour s’y baigner, boire, ou en asperger des personnes ou des objets.
Nang-kwak (นางกวัก). « La jeune fille au salut », image sainte sculptée en forme de femme assise et saluant de la main, considérée comme porte-bonheur, de façon générale ou dans les affaires.
Nang-maï (นางไม้). Esprit féminin qui réside dans les arbres. C’est un roukkatéwada (voir ce mot), c’est-à-dire une apsara, une nymphe.
Nèng (แหนง). Cérémonie de magie noire destinée à empêcher une femme de se marier.
Ngang (งั่ง). 1 Statue ou statuette fondue avec du métal destiné à des statues du Bouddha, assise en position samadhi, avec la poitrine non couverte, n’ayant ni robe ni châle (deux des trois éléments du vêtement monacal bouddhiste : voyez Traï-tjiwonn), avec seulement une guirlande autour du cou. Étant fondue avec une bien plus grande quantité de cuivre que les autres statues, on l’appelle pra-ngang (pra-« cuivre »). 2 Nom d’une statue du Bouddha qui n’a pas encore reçu la touche finale, à savoir la complétion des yeux (qui réclame une cérémonie particulière).
Ngasann (งาสาน) ou Pat-ngasann (พัดงาสาน). (Dans le passé) éventail honorifique en ivoire, emblème de la secte de moines Aranyawasi, qui vivaient dans la forêt.
Nopsoun (นภศูล, นพศูล). (Du sanskrit naba shula, « lance céleste ») Ornement du toit des pagodes, en métal et en forme de lance, pourvu de branches en forme d’épées pointées vers les quatre points cardinaux.
Un autre ornement caractéristique du toit des temples bouddhistes thaïlandais est le cho-fa (ช่อฟ้า), posé aux angles de la toiture, et qui représente assez souvent des garudas ou des nagas.
Oppatika (โอปปาติกะ). Créatures nées sans progéniteurs et n’ayant pas de karma. Le nom est appliqué aux dévas, aux Brahmas, aux créatures infernales, aux démons malfaisants et aux asuras. Parmi les dévas sont inclus les garudas et nagas, mais pas tous, seulement certaines variétés de ces derniers naissant oppatika.
Ounalom (อุณาโลม). Symbole auspicieux ressemblant au chiffre thaï 9 et au symbole du « troisième œil » du Bouddha, souvent inscrit sur des diagrammes magiques pour prévenir le danger ou sur le front des novices durant la cérémonie tam-kwann-nak (au cours de laquelle on leur rappelle d’être reconnaissants envers leurs parents).
Païsatji (ไปศาจี). Le langage des fantômes.
Pakawam (ภควัม). Amulette représentant un personnage dont les neuf ouvertures corporelles, à savoir les yeux, les oreilles, les narines, la bouche, l’anus et l’urètre, sont bouchés. (Ce qui donne le plus souvent un personnage se cachant le visage dans les mains, avec parfois d’autres bras et mains pour boucher le reste.) Elle sert de talisman pour prévenir les blessures physiques.
Palatt-kik (ปลัดขิก) ou Kik (ขิก). Image de phallus en bois servant d’amulette. Tong-pra-koun (ทองพระขุน) ou Koun-pétt (ขุนเพ็ด) ou Ay-kik (อ้ายขิก). Image taillée de l’organe génital masculin, servant d’amulette. (J’ignore les distinctions, s’il en y a, entre ces différentes appellations de la même amulette phallique.)
On trouve aussi, au-delà de la définition qui précède, des amulettes phalliques en métal, mais encore des amulettes ithyphalliques (comme le Priape romain) de toutes sortes, avec des animaux, des personnages légendaires ou des créatures mythologiques, ou des phallus anthromorphisés, comme un personnage dont la tête est un gland de phallus saluant auspicieusement à la manière de la figure nang-kwak (voir ce mot), ou des phallus ithyphalliques. Les représentations d’accouplement ainsi que la bestialité ne sont pas non plus rares sur les amulettes censées maintenir ou renforcer la puissance sexuelle de l’homme.
Palilaï (ปาลิไลยก์). 1 Nom d’une forêt où le Bouddha passa la saison des pluies. 2 Nom d’un éléphant vivant dans cette forêt. 3 Nom d’une position des images et statues du Bouddha où le Bouddha est représenté assis sur un rocher, les pieds reposant sur une fleur de lotus, les deux mains sur ses genoux, tandis qu’un éléphant accroupi lui tend une jarre d’eau avec sa trompe et un singe un rayon de miel.
Paritt (ปริตร). Récitation de versets des écritures pali pour prévenir le danger et les maux.
Pi-dip (ผีดิบ). 1 Un cadavre qui n’a pas subi la crémation. 2 Fantôme d’un mort resté sans crémation ; mort-vivant.
Pi-nang-ram (ผีนางรำ). Fantôme d’une danseuse traditionnelle thaïe (nangram).
Pi-pong (ผีโพง) ou Pong (โพง). Fantôme qui se nourrit de viande crue.
Pi-pop (ผีปอบ) ou Pop (ปอบ). Fantôme qui entre dans le corps des gens pour leur dévorer les entrailles. Quand il ne reste rien à manger, il quitte le cadavre.
Pirott (พิรอด). Anneau en tissu marqué de symboles magiques ou en coton bénit (voyez Saï-sin) utilisé comme amulette.
Quand il est en coton, il est découpé dans le fil qui relie tous les participants à la cérémonie considérée ; ce fil, qui sert de lien entre tous les participants en prière, accumule des vertus mystiques au cours de la cérémonie.
Pitsamonn (พิสมร). Une amulette en forme de triangle ou de carré, faite de fil. Elle peut être attachée à un takroutt.
Plouk-Pi (ปลุกผี). « Appeler le fantôme », c’est-à-dire réciter des incantations jusqu’à ce qu’un fantôme se matérialise et agisse conformément aux souhaits de qui l’invoque. L’expression désigne également la pratique consistant à recueillir du corps d’une femme morte en couches, pendant sa crémation, des graisses fondues en vue de composer une huile qui sera utilisée comme philtre pour rendre les femmes amoureuses (nam-maan-praï).
Plouk-Pra (ปลุกพระ). « Appeler le saint », c’est-à-dire réciter des incantations sur une amulette afin d’en activer les pouvoirs magiques.
Pouttangonn (พุทธันดร). La durée temporelle entre un Bouddha vivant et la naissance du Bouddha suivant.
Pouttankoun (พุทธังกูร). Un Bouddha enfant, c’est-à-dire qui deviendra Bouddha.
Pouttapissek (พุทธาภิเษก). Cérémonie durant laquelle des incantations sont chantées devant une statue du Bouddha ou un objet sacré par un groupe de moines assis, appelés en la circonstance kanaprok (voir ce mot), qui se concentrent de cette manière afin d’insuffler les vertus du Triple Joyau (Bouddha, Dharma [loi bouddhiste], Sangha [communauté bouddhiste]) dans la statue ou l’objet et lui conférer des propriétés magiques.
Praï-krassip (พรายกระซิบ). Un esprit familier qui murmure (krassip) à l’oreille de son possesseur pour lui révéler la cause des événements.
Un praï-krassip peut s’acquérir de la même manière qu’un houn-payonn, autre type d’esprit servant, comme celui que j’ai acquis en Thaïlande.
Praï-tani (พรายตานี). Fantôme de femme qui hante les bananiers sauvages.
Pra-Pom (พระผอม) ou Luang-Po-Pom (หลวงพ่อผอม). Le Bouddha émacié, une image ou statue du Bouddha le représentant dans sa période de mortification ascétique.
Pra-pong (พระผง). Amulette réalisée à partir d’une poudre ou d’un mélange de poudres bénites par des incantations (mantras) ou parce que les matériaux réduits en poudre étaient inscrits de symboles magiques ou de mantras, et compactées en forme de Bouddha ou autre.
Pra-tiatt (ประเจียด). Pièce de tissu marquée de yantras (symboles et diagrammes mystiques) considérée comme un talisman contre le danger et les blessures. Il est porté autour du cou, du biceps, etc.
Prayatékroua (พระยาเทครัว). Homme marié à la fois avec la mère et la fille, ou avec deux sœurs. (La polygamie est légalement interdite en Thaïlande depuis 1935 mais…)
Prok (ปรก). (Du verbe « couvrir ») Le nom donné aux moines en prière durant une cérémonie de consécration d’une image du Bouddha ou d’un objet sacré est kana-prok (le collectif de couverture).
Pour un autre usage du terme prok, voyez Nakprok.
Prouatt (ปรวด). Médecin pour éléphants.
Rak-yom (รักยม). Amulette ayant l’apparence d’un petit enfant à deux têtes, ou de deux petits enfants enchâssés dans une même capsule, en bois d’arbre à laque et de groseillier à maquereau, et qui a le pouvoir de faire aimer passionnément celui qui la porte.
Je subodore un ou plusieurs jeux de mots dans l’affaire. Le nom de l’arbre à laque est maï-rak, c’est-à-dire « bois d’amour ». Le groseillier à maquereau se nomme maï-mayom. On trouve dans le nom de l’amulette, en plus de rak (amour), yom, qui peut signifier jumeau, d’où la dualité de la figurine (cette dualité représentant entre autres l’union de deux personnes dans l’amour). Il existe aussi un bois maï-yom.
Raleuk-Chatt (ระลึกชาติ). Le souvenir de ses vies antérieures.
Rang-kwann (รังควาน). 1. Fantôme malfaisant qui peut entrer dans le corps des gens. 2 Esprit attaché à un éléphant sauvage – d’où, je pense, certaines connaissances occultes exigées, à l’origine, du mo-tao (voir supra) comme l’indique déjà son nom, qui comporte le terme หมอ mo, souvent traduit par « guérisseur » et qui s’emploie en général pour toute personne disposant de pouvoirs occultes : astrologue/mo-dou, exorciste/mo-pi…
Reussi (ฤๅษี). (Du sanskrit rishi). Ermite. La tradition shamanistique toujours vivante en Thaïlande fait fond sur les pratiques érémitiques de l’Inde védique. Les shamans sont requis pour différentes fonctions telles que les tatouages sak-yann (voir ce mot) ou la consécration de maisons des esprits (sann-pra-poum) dans les foyers thaïs. Autant le tatouage est pratiqué aussi bien par les shamans que par les bonzes, autant la consécration de maisons aux esprits, en dépit du fait qu’elle soit un élément caractéristique de la culture thaïe, ne fait pas intervenir de bonzes du Sangha, seulement des shamans.
Roukkamoulika-toudong (รุกขมูลิกธุดงค์). L’une des treize observances toudong qu’un moine pratique pour obtenir des mérites : celle-ci consiste à vivre au pied d’un arbre.
C’est le neuvième toudong du canon pali. D’autres observances sont nommées dans les entrées correspondantes du présent lexique.
Roukkatéwada (รุกขเทวดา). Un esprit hantant les arbres.
Ces esprits sont des gandharvas ou, dans le cas d’esprits féminins, leurs conjointes les apsaras (ici, donc, de véritables nymphes des forêts). Les habitants du premier paradis, le plus proche de notre monde, voyagent en permanence entre l’un et l’autre.
Roupaprom (รูปพรหม). Une sous-classe de dieux Brahmas (les Brahmas, au pluriel, sont en effet, dans le bouddhisme théravada, une classe de dieux) ayant un corps apparent et vivant dans seize domaines célestes du Brahmaloka (monde des Brahmas).
Saï-sin (สายสิญจน์). Fil de coton blanc utilisé dans différentes cérémonies religieuses, par exemple quand les moines prient en commun pour consacrer un objet religieux (le fil est alors tendu de l’un à l’autre, reposant sur leurs mains et formant un lien entre eux) ou pour entourer une maison afin de rendre le terrain auspicieux lors d’une cérémonie de bénédiction.
Sak-yann (สักยันต์). Tatouage de symboles magiques (yann, du sanskrit yantra) pour bénéficier de leur protection. Certains bonzes sont des maîtres-tatoueurs réputés.
L’encre elle-même n’est pas ordinaire, c’est un mélange d’encre de Chine avec d’autres substances, par exemple corporelles, comme, dans le passé, des fluides d’un ennemi particulièrement courageux, ou de particules exfoliées de la peau d’un bonze, ce qui rend la personne tatouée digne de respect de ce fait, étant désormais « vêtue d’une peau de bonze ».
Salap (สะลาบ). Petites pelures métalliques qui jaillissent hors du moule d’une amulette lorsque la chaleur décroît brutalement.
Salika (สาลิกา). Type d’amulette : takroutt de petite taille conservé dans la bouche et servant à faire tomber amoureux de son possesseur.
Saming (สมิง). Tigre dont on pense qu’il a été un habile magicien ayant le pouvoir de se transformer en cet animal ; ou encore, tigre ayant dévoré de nombreux hommes, dont les esprits viennent alors le hanter de sorte qu’il devient capable de prendre une apparence humaine.
Satou-kann (สาธุการ). Musique cérémonielle très importante jouée pour appeler la propitiation des Trois Joyaux (Bouddha-Dharma-Sangha), des divinités, des objets sacrés, exprimant envers ceux-ci une salutation polie et déférente.
On peut en écouter sur YouTube (copier/coller le mot thaï ci-dessus), et c’est plutôt rébarbatif. Mais comme dit Rousseau : « Les plus beaux chants, à notre gré, toucheront toujours médiocrement une oreille qui n’y sera point accoutumée ; c’est une langue dont il faut avoir le dictionnaire. » (Essai sur l’origine des langues)
Sék-Pao (เสกเป่า). « Souffler la magie », c’est-à-dire consacrer quelque chose en soufflant dessus après avoir récité des formules religieuses.
Siamsi (เซียมซี). (Du chinois) Système de divination pratiqué dans les sanctuaires et temples chinois. Des bâtonnets en bambou marqués avec des nombres sont placés dans des cylindres que la personne secoue jusqu’à ce qu’un ou plusieurs bâtonnets en tombent ; les chiffres sont alors interprétés à l’aide d’une affiche. (Voir aussi Tiou)
Sini (สินี). Une femme à la peau blanche (claire) ; une belle femme.
Il convient de noter que l’adjectif fair en anglais présente exactement la même polysémie.
Siraprapa (ศิรประภา). Halo de rayons irradiant de la tête d’une personne sainte ou d’une statue du Bouddha.
Sompong (สมพงศ์). 1 Calcul astrologique consistant à déterminer si un homme et une femme qui souhaitent se marier ont des destins compatibles. 2 Examen astrologique des dates de naissance des futurs époux en vue de déterminer si leur mariage sera heureux.
Sompoutt (สมผุส) ou Sampoutt (สัมผุส). Calcul astrologique évaluant la conjonction de la terre et des étoiles. Les bonzes le pratiquent.
Sossanika (โสสานิกะ). 1 Un vêtement laissé dans un cimetière (comme acte commémoratoire ou offrande). 2 Une personne vivant dans un cimetière (par exemple, un bonze, bhiksu-sossanika : c’est la onzième observance toudong du canon pali).
Soubann (สุบรรณ). « Les merveilleux », un nom des garudas.
Il existe cinq sortes de garudas en ce qui concerne l’apparence, à savoir : ceux qui ont l’apparence entièrement humaine si ce n’est qu’ils possèdent des ailes, ceux qui ont un corps humain et une tête d’oiseau, ceux qui ont un corps humain et une tête et des ailes d’oiseau, ceux qui ont un corps d’oiseau et une tête humaine, et enfin ceux qui sont complètement comme des oiseaux. Les garudas vivent dans le premier paradis. Ils mangent les mêmes nourritures divines que les dévas mais aussi des fruits et de la viande, et même des nagas.
Soutassini (สุธาสินี). Qui se nourrit d’aliments surnaturels, c’est-à-dire les dévas. Vient de suta, qui désigne une sorte de nectar (au sens surnaturel).
Takroutt (ตะกรุด). Amulette cylindrique en métal ou en parchemin inscrite de formules magiques.
Taksa (ทักษา). Nom collectif des huit planètes en astrologie thaïe, à savoir le soleil (dont la localisation permanente est le nord-est et qui est représenté par le chiffre 1), la lune (est 2), Mars (sud-est 3), Mercure (sud 4), Saturne (sud-ouest 7), Jupiter (ouest 5), Rahu (nord-ouest 8) et Vénus (nord 6).
Les personnes familières avec l’astrologie védique auront reconnu les Navagraha (« neuf demeures »), dont l’un, Ketu, est ici absent. Ketu est considéré comme un corps immatériel et fait la paire avec l’autre planète immatérielle Rahu (ici numéro 8).
Talapatt (ตาลปัตร) or Talipatt (ตาลิปัตร). Un éventail au long manche fait d’une feuille de palmier ou de soie, utilisé par les bonzes lors de différentes cérémonies.
Tammakaï (ธรรมกาย). « Corps du dharma ». Forme de méditation consistant à visualiser au centre du corps une boule de cristal lumineuse qui devient progressivement un corps de Bouddha méditant en cristal (on parle d’embryologie mystique), en vue de parvenir à la révélation de son « être vrai ».
Tang-Naï (ทางใน). « La voie du dedans », c’est-à-dire la capacité de prévoir les choses à venir par l’effort mental. Au sens figuré, ou laïcisé, le mot désigne une conjecture correcte.
Tantima (ทัณฑิมา). Un oiseau de la forêt d’Himmapan ayant l’apparence d’un garuda tenant une masse (arme ou objet de cérémonie). Selon d’autres définitions, cet oiseau a le corps d’un garuda et la tête d’un oiseau, et tient une masse. (ce qui signifie que le garuda n’a pas la tête d’un oiseau, mais on a vu plus haut (cf. Soubann) qu’il existe plusieurs classes de garudas selon l’apparence.
Tapa (ตบะ). « Pénitence », à savoir, la suppression du désir par la mortification physique. Dans la religion bouddhiste, cela signifie l’évacuation du désir hors de l’esprit par la pratique des préceptes religieux, la méditation, la patience, le toudong (la voie de l’acquisition des mérites et autres pratiques monacales)…
Tiang-seu (เจียงซือ). (Du chinois) Fantôme maléfique sautillant les bras tendus, sortant la nuit à la recherche de victimes. Également appelé pi-dip-tjin ou pi-dip chinois (voyez pi-dip).
Tié-to-pariya-yann (เจโตปริยญาณ). Connaissance des pensées et intentions d’autrui.
Le témoignage d’un cas de lecture mentale de pensées par un bonze, d’origine occidentale, vivant en Thaïlande est donné par l’écrivain italien Arnaldo Fraccaroli dans son récit de voyage Le Bouddha d’émeraude (Il Budda di smeraldo, 1935, p. 215). (Le Bouddha d’émeraude est le palladium de la nation thaïlandaise.) En l’occurrence, ce bonze put connaître mentalement et dire le nom de son interlocuteur dont il n’avait jamais entendu parler et qu’il voyait pour la première fois. Interrogé sur la manière dont cela pouvait être possible, il répondit que ce nom lui était venu à l’esprit spontanément, dans un éclair d’inspiration.
Tioï (จ๊อย). Unité d’opium, valant 1,6 kilogramme.
Tiom-tap (โจมทัพ). Bataillon d’éléphants de guerre, dont la fonction était de charger contre l’ennemi.
Tiou (ติ้ว). (Du chinois) Bâtonnets la plupart du temps en bambou, de 25 à 50 cm de long, utilisés pour marquer des points ou, si des symboles ou des chiffres sont inscrits dessus, pratiquer la divination (voyez Siamsi) ou jouer à la loterie.
Tipitakadara (ติปิฏกธร). « En Birmanie de nos jours, vivent plusieurs moines auxquels a été conféré le titre de Tipitakadara ou ‘véhicule du canon pali’ pour leur connaissance mot à mot du canon (les écritures saintes du bouddhisme théravada en langue pali), qui, dans sa version thaïe, compte plus de 22.000 pages. » (Bikkhu P. A. Payutto, Dhamma Bilingualized : ‘In Myanmar nowadays we can find living examples in several monks on whom the title Tipitakadhara ‘bearer of the Pali Canon,’ has been conferred, who are word-perfect in reciting the entire Pali Canon, which, according to the printed version in Thai script, is well over 22,000 pages in length.’)
Tjakarawonn (จักรวาล). (Sanskrit chakravala) 1 Les trois divisions de l’univers selon la foi bouddhiste, à savoir : a/ les mondes de la sensualité, b/ les mondes des Brahmas corporels, et c/ les mondes des Brahmas sans forme (incorporels). Sur ces notions, voyez Rupaprom et Arupaprom. Ces Brahmas ne sont pas les prêtres (brahmanes) mais des dieux. 2/ Une chaîne de montagnes entourant le monde comme un mur, démarcation entre la lumière et les ténèbres qui se trouvent au-delà.
Tjaturapoum (จตุรภูมิ). Les quatre niveaux de l’esprit, à savoir : a/ la réalité de ceux qui voyagent dans le kampop ou monde des sens, b/ la réalité de ceux qui voyagent dans le rupapop, c/ la réalité des voyageurs de l’arupaprop, (voir ces trois mots) et enfin d/ le Lokoutarapoum, le monde détaché du monde.
Tjinteng (จีนเต็ง). Patron chinois d’une fumerie d’opium ou d’une maison de jeu clandestine.
Tjoulamani (จุฬามณี). 1 Épingle ornementale du chignon des personnes de haut rang. 2 Nom du chignon du Bouddha. 3 Pagode bâtie par Indra dans le deuxième paradis (Daowadeung ou paradis d’Indra) pour y conserver le chignon du Bouddha.
Traï-tjiwonn (ไตรจีวร). Vêtements que le Vinaya, la partie du canon pali consacrée au monachisme et à ses règles, autorise un moine à porter, à savoir, l’antarawassok, qui couvre le bassin et les jambes, l’outarassang, la robe elle-même, et le sangkati ou châle pour les épaules et la poitrine.
Le port de ces seules trois pièces de vêtement est la deuxième observance toudong du canon pali.
Tripop (ตรีภพ), Tripoum (ครีภูมิ), ou Tripouwa (ตรีภูวะ). Les trois mondes, à savoir : le monde des sens, le monde des Brahmas corporels et le monde des Brahmas incorporels. Dans la foi populaire, les cieux (les paradis), le monde des hommes, et les enfers. Également Triloka.
Wanapa (วนัปติ). 1 Un grand arbre ; le banyan, littéralement « le roi des arbres ». 2 Un esprit de la forêt.
Wétann (เวตาล). (Du sanskrit vetala) Fantôme qui hante les cimetières. Les sages qui meurent sans avoir transmis leur savoir deviennent des fantômes de ce type.
Ya-fètt (ยาแฝด). Plat qu’une femme sert à manger à un homme afin d’en être aimée à l’exclusion de toute autre femme, préparée en accomplissant à cette fin certains rites magiques.
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La présente liste est également disponible en format PDF sur le site de la Scénariothèque, où je l’ai déposée à titre d’aide de jeux pour rôlistes (ici).
Glossaire de l’occulte malais (Contribution à l’étude des croyances et pratiques dans les pays de langue malaise)
Le malais (bahasa melayu) est la langue officielle de l’Indonésie, de la Malaisie, du sultanat de Brunei Darussalam, et l’une des langues officielles de Singapour. En raison de certaines variations de l’une à l’autre, on parle aussi d’indonésien (bahasa indonesia) et de malaisien (bahasa malaysia), Il y a cependant intercompréhension entre les deux et le présent glossaire est constitué d’entrées tant en indonésien et qu’en malaisien (et de leurs traductions). Il existe des populations de culture malaise dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, notamment dans le sud de la Thaïlande et aux Philippines.
C’est l’alphabet latin (tulisan rumawi) qui est généralement utilisé à l’écrit. Toutefois, l’écriture arabe (tulisan jawi : توليسن جاوي) partage avec celui-ci un statut officiel au Brunei ; en dehors de ce cas, l’écriture arabe est surtout utilisée dans un contexte religieux, ou identitaire, comme parmi les populations malaises de Thaïlande (où la population est à 80 % de langue et de culture malaises).
De même que l’étude du thaï permet, notamment, d’acquérir des notions sur la civilisation sanskrite (et dans une moindre mesure sur la civilisation chinoise), l’étude du malais le permet pour la civilisation indo-sanskrite et pour la civilisation musulmane (dans une moindre mesure pour la civilisation chinoise également), civilisation musulmane dont la culture malaise constitue aujourd’hui une dimension importante.
L’islam malais présente des caractéristiques tout à fait intéressantes. Quand un Malais proclame : « Allah Maha Esa », Dieu est unique, il emprunte sa qualification de Dieu à la langue sanskrite (Maha Esa ou Mahaesa : le Grand Un), à laquelle cette notion d’unicité divine n’était pas étrangère, comme pourrait sembler déjà l’attester, sous quelques réserves, un tel mot, mahaesa. On trouve par ailleurs cette notion islamique centrale de tawhîd (توحيد), unicité de Dieu (cf. Kitâb al-Tawhîd [كتاب التوحيد] de Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhab), directement transposée en malais par le mot tauhid ou (Labrousse) tawid. La définition indonésienne de ce terme, keesaan Allah, unicité d’Allah, recourt de nouveau à la racine sanskrite esa (ke-esa-an). – Autre exemple, la traduction de l’enfer, dans le Coran, outre le terme jahanam emprunté à l’arabe (جهنم) (« géhenne » en français), utilise le mot neraka, un emprunt au sanskrit qui se retrouve également en thaï (narok : นรก) dans un contexte bouddhiste. Ainsi peut-on lire dans le Coran indonésien : « Pelilaralah dirimu dari Neraka » (préservez-vous du feu de l’enfer).
Dans mon exploration des croyances et pratiques ayant cours parmi ces populations, j’ai constitué dans un premier temps le glossaire suivant, relatif aux esprits, fantômes et autres êtres surnaturels qui hantent les nombreuses îles de l’archipel. Ce glossaire a donc essentiellement trait à certaines croyances. Il sera suivi (si – selon la formule consacrée – Dieu me prête vie) d’un autre glossaire qui présentera entre autres quelques pratiques et objets tels que la gemme de rosée, les cristaux de semence d’éléphant, la pierre mystique de Sulayman, permettant de contrer l’action de ces créatures, pour la plupart démoniaques.
Toutes les entrées du présent glossaire ne se rattachent pas à la culture malaise stricto sensu si l’on considère les cultures des peuples premiers de ces pays ou la culture balinaise (hindouiste), entre autres, comme extra-malaises.
Certaines entrées sont réunies ensemble à l’encontre du classement alphabétique en raison de leurs fortes similitudes et/ou connexions.
Dans plusieurs cas, j’ai combiné différentes sources pour parvenir à la définition ici présentée. Ces sources sont le dictionnaire indonésien-français de Pierre Labrousse, le dictionnaire indonésien-anglais Kamus Orisinil (en ligne), le grand dictionnaire de la langue indonésienne (Kamus Besar Bahasa Indonesia, KBBI, en ligne), le dictionnaire malaisien du Pusat Rujukan Perduratan Melayu (en ligne), ainsi que Wikipedia et divers textes internet, dont je remercie les auteurs. Quand j’ai pu le trouver, j’ai ajouté entre parenthèses l’équivalent jawi (écriture arabe). Mes observations sont entre crochets [].
GLOSSAIRE
Afrit, Ifrit (عفريت). Setan atau jin yang melakukan pekerjaan dengan daya dan cara keji. Jin (جين). (Wujud fisik) Jin dikatakan memiliki tanduk, berukuran kecil dalam kisah lain dikatakan kecil seperti lalat memiliki sayap. Menurut ajaran Islam, jin dapat melihat manusia, namun sebaliknya manusia tidak dapat melihat mereka dalam wujud aslinya. Jikalau ada manusia yang dapat melihat jin, maka jin yang dilihatnya itu adalah jin yang sedang menjelma dalam wujud makhluk yang dapat dilihat mata manusia biasa. (Klasifikasi dan sifat) Jin terdiri dari tiga kelompok, yaitu yang memiliki sayap dan terbang diudara, satu kelompok berbentuk ular dan satu kelompok nomaden. Ibnu Taimiyah yakin jin pada umumnya adalah « bodoh, tidak tulus, menindas, berbahaya dan licik, » jadi pemikiran seperti inilah yang menginterpretasikan Islam Salafi. Setan (سيتن), Syaitan (شيطان). Dalam Islam, hantu dikelompokkan sebagai setan dari golongan jin yang kerap mengganggu manusia. Jin dikenali sebagai mahkluk halus yang tinggal di dalam alam lain. Bagaimanapun, kumpulan jin ini bisa memasuki alam manusia. Ada sebagian jin yang membuat hubungan dengan manusia dan patuh terhadap manusia, dengan tujuan menyesatkan manusia seperti merusakkan akidah. Persahabatan ini dikenali sebagai saka. = Ijajil (اجاجيل).
Afrit, Ifrit. Diable ou démon (djinn) qui agit par ruse et ignoblement. [C’est la transcription pure et simple du mot arabe, le terme jawi entre parenthèses étant ce mot arabe lui-même, bien que le son rendu dans l’alphabet latin par une apostrophe (‘ifrit) n’existe pas en malais et que le mot se prononce, dans cette langue, ifrit comme je viens de l’écrire. Le mot est dans le Coran.] Djinn. (Apparence physique) Les djinns sont dits avoir des cornes et être de petite taille ; selon certains récits, ils ne seraient pas plus grands qu’une mouche. Ils possèdent des ailes. Dans la doctrine de l’islam, les djinns peuvent voir les hommes mais à l’inverse les hommes ne peuvent pas voir les djinns, à l’exception des cas où un djinn prend délibérément une forme pouvant être perçue par des yeux humains. (Classification et caractéristiques) Il existe trois sortes de djinns : ceux qui ont des ailes [On laisse entendre plus haut qu’ils en ont tous !] et peuvent voler, ceux qui ont la forme d’un serpent, et le groupe des djinns nomades [Une telle classification, que j’emprunte à une encyclopédie en ligne bien connue, laisse un peu à désirer : les deux premiers groupes de djinns se distinguent par l’apparence, le troisième, semble-t-il, par des mœurs.] Selon Ibn Taimiyah, les djinns sont « stupides, malhonnêtes, méchants, nuisibles et veules ». Diable. Les diables [du nom arabe de Satan] sont, dans l’islam, des esprits mauvais de la famille des djinns, qui tourmentent les hommes. En tant qu’esprits, les djinns et les diables vivent dans le monde de l’au-delà, mais peuvent pénétrer dans le monde des hommes. Certains entrent en relation avec des hommes et se font leurs serviteurs dans le but de les égarer et de détruire la foi. [Il convient de faire, pour la transcription en jawi de ce terme, la même remarque que pour celle d’ifrit : bien que le malais ne connaisse pas les consonnes emphatiques de la langue arabe, le mot est repris tel quel. En revanche, le jawi pour djinn se distingue de l’arabe (جن) en ce qu’il adopte une voyelle longue (جين).] Ijajil. [Ce dernier terme, synonyme de setan, provient de toute évidence, par l’arabe, du nom Azazel.]
Akuan (اکوان). Orang halus (hantu dsb) yang menjadi pelindung atau yang memasuki orang; hantu jamuan (yang menolong pawang). Harimau jadian. Harimau jadian atau juga dikenali sebagai harimau akuan dalam budaya Melayu dan orang asli, antaranya orang Semai, merujuk kepada sejenis ilmu yang membolehkan penuntutnya bertukar menjadi harimau apabila dikehendaki. Ia dikatakan dibantu oleh golongan jin atau syaitan, yang dipelihara bagi tujuan membantu tuannya mempertahankan diri dan juga bagi memudaratkan musuh.
Akuan. Être surnaturel qui fait office d’esprit protecteur ou prend possession des hommes ; hantu jamuan [esprit à qui l’on fait des offrandes de nourriture (ces offrandes ont pour nom jamuan) ?], qui protège un magicien. Harimau jadian. Le « tigre jadian », également connu sous le nom de « tigre akuan » dans la culture malaise et chez les autochtones de l’archipel, entre autres les Semaï, est une expression qui se réfère à une certaine science occulte permettant à celui qui la pratique de se transformer en tigre à sa volonté. Cette pratique fait intervenir des djinns ou diables, qui protègent le magicien qui s’est fait leur maître et l’aident à vaincre ses ennemis. [Voir également Hantu Beliau.]
Aru-Aru (ارو ٢). Hantu hutan, setan alas.
Aru-Aru. Fantôme de la forêt [sur lequel je n’ai pas plus de détails].
Bajang (باجڠ). Hantu yang berkuku panjang, yang menurut kepercayaan sebagian masyarakat, suka mengganggu anak-anak dan wanita hamil. / Bajang merupakan makhluk setan yang dipuja daripada mayat bayi yang mati semasa lahir. Ia merupakan setan jantan yang sering kali menjelma sebagai kucing. Bajang akan dikawal oleh pemiliknya dan akan disimpan di dalam tabung buluh. Bajang hanya dikeluarkan apabila pemiliknya hendak mengenakan musuhnya. Bajang yang dipelihara itu akan diberi makan telur dan juga susu. Sekiranya tidak dijaga dengan baik dan diberi makan, bajang yang kelaparan itu akan menyerang tuannya. Bajang biasanya perlu diwarisi, dan sekiranya tidak diturunkan kepada waris, tuannya akan menjadi bangkai bernyawa.
Bajang. Fantôme pourvu de longues griffes, qui tourmente les enfants et les femmes enceintes. / Le bajang est le fantôme d’un enfant mort-né de sexe masculin, qui prend souvent la forme d’un chat. Il peut être contrôlé et doit être alors enfermé dans un panier en bambou, dont il ne sort que lorsque son maître veut subjuguer des ennemis. Son maître doit le nourrir d’œufs et de lait, à défaut de quoi le bajang affamé l’attaquera. Un tel bajang serviteur doit être légué en héritage ; le maître qui omet cette formalité se condamne à devenir un mort-vivant.
Balung (بالوڠ), Balung Bidai. Kononnya hantu bidai merupakan semangat jahat yang tinggal dalam air. Hantu bidai mampu menyerupai tikar, dan akan menggulung dan melemaskan mangsa.
Balung Bidai. Le balung bidai est un esprit maléfique vivant dans l’eau. Il peut prendre la forme d’une natte de sol, cherchant à s’enrouler autour d’une victime pour la suffoquer.
Begu. Hantu hutan (batak).
Begu. Esprit de la forêt, dans les croyances des Bataks.
Blorong. Blorong adalah setan berwujud ular berkepala wanita. Tempatnya biasa dibebatuan, persawahan, atau tepi-tepi sungai yang rimbun, goa. Blorong bukan hanya nyi blorong itu saja tapi blorong adalah jenis setan.
Blorong. Il s’agit d’un démon ayant un corps de serpent et une tête de femme. Il vit d’ordinaire parmi les rochers, dans les rizières ou sur les berges des rivières, denses de végétation, ainsi que dans les cavernes. Il ne s’agit pas seulement du personnage légendaire Nyi Blorong [également connu sous le nom de Reine de la mer du Sud], mais bien d’une espèce de démon.
Buni, Bunian (بونين). Orang halus yang tinggal di hutan. / Orang bunian adalah sejenis makhluk halus dari wilayah Minangkabau, Sumatera Barat. Istilah orang bunian juga kadang-kadang dikaitkan dengan istilah dewa di Minangkabau, pengertian « dewa » dalam hal ini sedikit berbeda dengan pengertian dewa dalam ajaran Hindu maupun Buddha. « Dewa » dalam istilah Minangkabau berarti sebangsa makhluk halus yang tinggal di wilayah hutan, di rimba, di pinggir bukit, atau di dekat pekuburan. Biasanya bila hari menjelang matahari terbenam di pinggir bukit akan tercium aroma yang biasa dikenal dengan nama « masakan dewa ». Aroma tersebut mirip bau kentang goreng. « Dewa » dalam kepercayaan Minangkabau lebih diasosiasikan sebagai bergender perempuan, yang cantik rupawan, bukan laki-laki seperti persepsi yang umum di kepercayaan lain. Selain itu, masyarakat Minangkabau juga meyakini bahwa ada peristiwa orang hilang disembunikan dewa/orang bunian. Ada juga istilah « orang dipelihara dewa », yang saat bayi telah dilarikan oleh dewa.
Buni, Bunian. Être surnaturel vivant dans la forêt. / Les orang bunian sont une sorte d’esprits de la région de Minangkabau, Sumatra occidental. Le terme bunian est parfois associé à celui de déva, et dans ce cas on entend par « déva » autre chose que dans l’hindouisme et le bouddhisme. Dans le sens qui lui est donné à Minangkabau, « déva » désigne un genre d’êtres surnaturels qui vivent dans les bois ou les forêts, à flanc de collines, ou près des cimetières. D’ordinaire, le soir, quand le soleil disparaît derrière les collines, on respire un certain parfum que l’on appelle la cuisine des dévas, une odeur semblable à celle des pommes de terre frites. Les gens de Minangkabau croient aussi que des personnes peuvent être soustraites à la société des hommes par les dévas/orang bunian, d’où provient l’expression « une personne dont les dévas prennent soin » pour désigner celui ou celle qui a été enlevée par les dévas étant bébé.
Cengkedi (چڠکدي). Hantu (di hutan); pengaruh atau kuasa hantu.
Cengkedi. Esprit (de la forêt) ; influence ou pouvoir des esprits.
Cicir (چيچير). Cicir adalah sosok hantu kebun yang tidak tampak, tetapi akan mengikuti orang yang sedang berjalan sendirian. Hantu ini akan menampilkan kehadirannya dengan bentuk suara mirip suara belalang. Cicir berdiam di pepohonan yang lekatnya dekat rumah.
Cicir. Le cicir est un fantôme des jardins, invisible, qui suit les gens marchant seuls. Il manifeste sa présence par une voix qui ressemble au bruit que font les sauterelles. Il demeure dans les arbres proches de la maison, où, quand il s’y trouve, il reste silencieux.
Danyang. Hantu penjaga (rumah, pohon, dsb).
Danyang. Esprit protecteur (d’une maison, d’un arbre, etc.).
Demit (دميت), Dedemit (ددميت), Dedemitan. Makhluk halus yang jahat dan suka mengganggu manusia; roh jahat.
Demit, Dedemit, Dedemitan. Nom d’un esprit maléfique qui aime tourmenter les hommes. (Cf. Lelembut)
Gedembai (ݢدمباي). Sejenis hantu (barang siapa ditegurnya menjadi batu).
Gedembai. Nom d’un fantôme : ceux à qui il adresse la parole sont transformés en pierre.
Gelembai, Kelembai, Kelambai (کلامباي), Kulambai (کولمباي). Hantu seperti raksasa perempuan berambut merah ; api si gelembai, api kebakaran yang merembet-rembet. Si Gulambai. Sejenis hantu yang menyebabkan rumah terbakar.
Gelembai, Kelembai, Kelambai, Kulambai. Espèce de géante ou d’ogresse aux cheveux rouges ; feu du Gelembai, nom dont on appelle un incendie qui se propage rapidement. Si Gulambai (Gelembai). Sorte de fantôme qui provoque des incendies de maison.
Gelundung Peringis, Glundung Peringis. Setan yang tinggal kepalanya saja yang bulat berbentuk seukuran kepala manusia juga bisa terdapat dibuah kelapa dan tiba-tiba jatuh dan lalu menimbulkan suara seperti orang yang sedang tertawan.
Gelundung Peringis, Glundung Peringis. Nom d’un démon : tête ronde de la forme et de la taille d’une tête humaine, qui peut aussi entrer dans une noix de coco, tombant de son arbre et éclatant de rire. [Le Labrousse donne la définition suivante : « Nom d’un fantôme apparaissant sous la forme d’une tête qui roule en ricanant. » Il connaît également un jurig, qu’il définit comme suit : « Nom d’un fantôme : tête qui roule », sur lequel les informations sont plutôt rares.]
Genderuwo, Genderuwa. Hantu yang konon serupa manusia yang tinggi besar dan berbulu tebal. / Genderuwa adalah sejenis bangsa jin atau makhluk halus yang berwujud manusia mirip kera yang bertubuh besar dan kekar dengan warna kulit hitan kemerahan, tubuhnya ditutupi rambut lebat yang tumbuh di sekujur tubuh. Habitat hunian kegemarannya adalah batu berair, bangunan tua, pohon besar yang teduh atau sudut-sudut yang lembap sepi dan gelap. Menurut mitos, pusat domisili makhluk ini dipercaya berada di daerah hutan seperti Hutan Jati Cagar Alam Dalanya, kecamatan Slogohimo, sekitar 60 km di sebelah timur Wonogiri, dan di wilayah Lemah Putih, Purwosari, Girimulyo di Kulon Progo, sekitar 60 km ke barat Yogyakarta.
Genderuwo, Genderuwa. Créature ressemblant à un homme de taille élevée au corps couvert d’une épaisse fourrure. / Le genderuwa est une espèce de djinn ou d’esprit ayant une apparence anthropoïde, comme celle d’un singe, avec un corps grand et fort, une peau noire tirant sur le rouge, couverte de fourrure. La principale résidence de cette créature se trouverait dans les régions de forêt telles que celle de Hutan Jati Cagar Alam Dalanya, dans le district de Slogohimo (Java), à environ soixante kilomètres à l’est de Wonogiri, ou dans la région de Lemah Putih, Purwosari, Girimulyo, province de Kulon Progo, à environ soixante kilomètres à l’ouest de Yogyakarta.
Hantu Angin. Hantu yang dapat mengeramkan kapal.
Hantu Angin. (Fantôme du vent) Esprit capable de provoquer des naufrages.
Hantu Api, Hantu Suluh. Hantu yang biasa kelihatan pada malam hari berkejar-kejaran dengan suluhnya seperti orang menangkap ikan.
Hantu Api, Hantu Suluh. (Fantôme de feu, fantôme à la torche) Esprit que l’on voit ordinairement chasser ses proies la nuit à l’aide d’une torche ainsi que font les pêcheurs. [Cette description renvoie à des pratiques de pêche nocturne.]
Hantu Beliau. Harimau yang sakti.
Hantu Beliau. Tigre doué de pouvoirs magiques. [Voir également Harimau Jadian, à l’entrée Akuan. Ces tigres magiques ou tigres-garous ne sont pas sans rappeler les saming (สมิง) de Thaïlande ; voir à ce sujet mon Glossaire thaï.]
Hantu Golek. Hantu yang selalu berguling-guling di tanah.
Hantu Golek. (Fantôme qui roule) Fantôme qui passe son temps à rouler par terre. [Voir Kocong : Hantu Bungkus, sur la nature d’un tel mouvement.]
Hantu Kopek. Kononnya hantu kopek berbentuk seorang wanita yang tua yang suka menyorokkan kanak-kanak kecil yang suka bermain-main di luar rumah semasa waktu maghrib dan malam-malam, dengan cara menyembunyikan mereka di bawah kopek (buah dada) mereka.
Hantu Kopek. (Fantôme mamelu) Ce fantôme qui a l’apparence d’une vieille femme enlève les petits enfants qui jouent dehors à la tombée de la nuit, en les cachant sous ses seins pendants et flasques.
Hantu Pemburu. Hantu yang mempunya rupa anjing.
Hantu Pemburu. (Fantôme chasseur) Fantôme ayant l’apparence d’un chien.
Hantu Raya. Hantu piaraan untuk menjadi pengawal tuannya.
Hantu Raya. (Grand Fantôme) Fantôme domestique [d’un magicien] servant d’augure à son maître.
Hantu Runjung. Hantu yang mula-mula kelihatan kecil, lalu berubah menjadi besar.
Hantu Runjung. Fantôme qui paraît tout petit au début et se met à grandir. [Le terme runjung du nom de ce fantôme signifie ordinairement « de forme conique ».]
Haru-Haru. Hantu yang suka menculik orang dan membawanya ke tempat yang sukar dicapai.
Haru-Haru. Fantôme qui enlève les gens et les emporte en un lieu difficile d’accès.
Jajar (جاجر), Pejajaran (ڤجاجارن). Setan; hantu (dipakai juga sbg kata untuk memaki-maki). / Makhluk halus yang jahat (seringkali berbentuk harimau, buaya, dsb)
Jajar, Pejajaran. Diable ; fantôme (également employé comme terme d’injure). / Démon malfaisant (apparaissant souvent sous la forme d’un tigre, d’un crocodile, ou d’une autre espèce d’animal).
Jembalang (جمبالڠ). Hantu tanah yang konon kadang-kadang mewujudkan dirinya sebanding (sbg) lembu, susa, kerbau, dsb. Jembalang tanah. Jembalang tanah merujuk kepada semangat atau makhluk halus yang terdapat dikawasan hutan dara. Jembalang tanah dikatakan berasal daripada urin atau tali pusat bayi yang ditanam di kawasan hutan.
Jembalang. Esprit de la terre qui prend parfois la forme d’un bœuf, d’un cerf, d’un buffle, etc. Jembalang tanah. Nom d’un fantôme hantant la forêt vierge. On dit qu’il naîtrait de l’urine ou du cordon ombilical d’un bébé enterré dans la forêt.
Jenggala (جڠݢالا). Hutan rimba; hantu; hantu hutan.
Jenggala. Forêt vierge ; fantôme ; fantôme de la forêt. [C’est ce mot d’origine sanskrite qui a donné le mot « jungle ».]
Jenglot. Jenglot adalah figur berbentuk manusia yang berukuran kecil (sekitar 10-17 cm), berkulit gelap dengan tekstur kasar (seperti mumi), berwajah seperti tengkorak dan bertaring mencuat, serta memiliki rambut dan kuku yang panjang. Jenglot ditemukan di beberapa wilayah di nusantara, misalnya Jawa, Kalimantan, dan Bali. Jenglot dipercaya memiliki kekuatan mistis dan memakan darah manusia.
Jenglot. Le jenglot est une figurine de forme humaine et de petite taille (entre dix et dix-sept centimètres environ), à la peau noire et de texture rugueuse comme celle des momies, dont le visage ressemble à une tête de mort avec de longues canines sortant de la bouche. Les cheveux et les ongles sont longs. Il existe des jenglot dans plusieurs parties de l’archipel, comme à Java, Kalimantan [Bornéo] et Bali. On croit qu’ils possèdent des pouvoirs mystiques et se nourrissent de sang humain. [D’un point de vue sceptique, ces statuettes, dont on peut trouver des images sur internet, sont un remarquable travail de taxidermiste. La croyance selon laquelle il s’agirait de créatures vivantes, bien que, selon toute apparence, perpétuellement immobiles, est peut-être liée à certaines pratiques occultes appelées jelangkung, ou jailangkung, qui impliquent l’usage de poupées devant servir de support aux esprits que l’on invoque.]
Kemamang (کمامڠ), Kemangmang. Hantu yang konon berupa kepala orang yang menyala kemerah-merahan.
Kemamang, Kemangmang. Fantôme ayant l’apparence d’une tête humaine dans un halo de lumière rouge.
Kemang (کمڠ). Hantu yang dipercayai suka mengganggu bayi.
Kemang. Fantôme qui aime tourmenter les enfants au berceau.
Kocong (کوچوڠ), Pocong (ڤوچوڠ). Hantu yang menyerupai mayat terbungkus kafan. Hantu Bungkus. Hantu yang berupa mayat berbungkus. / Hantu bungkus akan bergerak dengan meloncat seperti hantu cina, atau bergolek.
Kocong, Pocong. Fantôme ayant l’apparence d’un mort enveloppé dans son suaire. Hantu Bungkus. (Fantôme au linceul) Fantôme enveloppé dans son linceul. Il se déplace par petits bonds, comme un fantôme chinois, ou bien en roulant par terre.
Kuntilanak. Hantu yang konon berkelamin perempuan, suka mengambil anak kecil atau mengganggu wanita yang bara saja melahirkan. / Kuntilanak (bahasa melayu: Pontianak atau Puntianak) adalah hantu yang dipercaya berasal dari perempuan hamil yang meninggal dunia atau wanita yang meninggal karena melahirkan dan anak tersebut belum sempat lahir. Mitos ini mirip dengan mitos hantu langsuir yang dikenal di Asie Tenggara, terutama di nusantara Indonesia. Umumnya, kuntilanak digambarkan sebagai wanita cantik berambut panjang dan berbaju panjang warna putih. Dalam cerita rakyat Melayu, sosok kuntilanak digambarkan dalam bentuk wanita cantik dengan punggung berlubang. Kuntilanak sewaktu muncul selalu diiringi harum bunga kemboja. Konon laki-laki yang tidak berhati-hati bisa dibunuh sesudah kuntilanak berubah wujud menjadi penghisap darah. Puntianak (ڤونتيانق), Pontianak. Hantu perempuan, yang suka mengambil anak kecil atau mengganggu orang melahirkan. Langsuir (لڠسوءير). Hantu perempuan yang berbulang punggungnya atau berupa burung elang malam. Sundal Bolong, Sundel Bolong. Hantu dsb berwujud perempuan cantik yang punggungnya bolong (berlubang). / Sundel bolong adalah mitos hantu dari nusantara yang umumnya digambarkan sebagai wanita cantik berambut panjang dan bergaun panjang warna putih yang bolong (« berlubang tembus ») di bagian punggung yang sedikit tertutup rambut panjangnya sehingga organ-organ tubuh bagian perut terlihat.
Kuntilanak. Fantôme féminin qui enlève les enfants en bas âge ou tourmente les femmes qui viennent d’accoucher. / La kuntilanak (pontianak ou puntianak en Malaisie) est le fantôme d’une femme morte alors qu’elle était enceinte ou bien décédée en couches avant que l’enfant ait eu le temps de naître. Ce mythe, semblable à celui de la langsuir, est connu dans toute l’Asie du Sud-Est. En général, la kuntilanak est représentée comme une belle femme aux longs cheveux portant une longue robe blanche. Elle a l’habitude de terroriser les gens des villages en représailles pour leurs injustices. Sa présence s’accompagne du parfum de la fleur de frangipanier. Elle peut tuer les hommes méchants en les vampirisant. Puntianak, Pontianak. Fantôme féminin qui enlève les petits enfants ou tourmente les femmes qui viennent d’accoucher. Langsuir. Fantôme ayant l’apparence d’une femme avec un trou dans le dos ou bien encore d’un certain oiseau de proie (de mœurs nocturnes). Sundal Bolong, Sundel Bolong. Fantôme ayant l’apparence d’une belle femme avec un trou dans le dos. / La sundel bolong est un personnage mythique de l’archipel, généralement représenté comme une belle femme aux cheveux longs portant une longue robe blanche, et qui a un trou dans le dos. Celui-ci, couvert par ses cheveux en partie seulement, laisse voir les organes et les viscères.]
Kurcaci (کورچاچي). Orang halus yang konon kecil-kecil. 2 (orang) yang suka mengganggu.
Kurcaci. Créature surnaturelle, de très petite taille. 2 Personne méchante.
Lawean (لاويان ). Sejenis hantu yang tidak berkepala.
Lawean. Sorte de fantôme décapité.
Leak. Hantu jadi-jadian, konon berupa binatang (kera, burung hantu, dsb) yang diciptakan seseorang dengan jalan memantrai diri. / Dalam mitologi Bali, leak adalah penyihir jahat. Leak hanya bisa dilihat di malam hari oleh para dukun pemburu leak. Di siang hari ia tampak seperti manusia biasa, sedangkan pada malam hari ia berada di kuburan untuk mencari organ-organ dalam tubuh manusia yang digunakannya untuk membuat ramuan sihir. Ramuan sihir itu dapat mengubah bentuk leak menjadi seekor harimau, kera, babi atau menjadi seperti Rangda. Bila perlu ia juga dapat mengambil organ dari orang hidup. Leak semacam setan yang menakutkan. Diceritakan juga bahwa leak dapat berupa kepala manusia sengan organ-organ yang masih menggantung di kepala tersebut. Leak dikatakan dapat terbang untuk mencari wanita hamil, untuk kemudian menghisap darah bayi yang masih di kandungan. Menurut kepercayaan orang Bali, leak adalah manusia biasa yang mempraktekkan sihir jahat dan membutuhkan darah embrio agar dapat hidup. Dikatakan juga bahwa leak dapat mengubah diri menjadi babi atau bola api, sedangkan bentuk leak yang sesungguhnya memiliki lidah yang panjang dan gigi yang tajam. Apabila seseorang menusuk leher leak dari bawah ke arah kepala pada saat kepalanya terpisah dari tubuhnya, maka leak tidak dapat bersatu kembali dengan tubuhnya. Jika kepala tersebut terpisah pada jangka waktu tertentu, maka leak akan mati. Kuyang. Hantu perempuan yang menurut kepercayaan orang Kalimantan Timur, pada malam hari kepala dan isi perutnya dapat terbang, mengisap darah orang hamil atau orang yang baru melahirkan. Penangalan, Penanggalan (ڤنڠݢلن). Hantu yang kononnya dapat terbang dan tali perutnya keluar berjela-jela. / Hantu Penanggalan atau juga dikenali sebagai hantu tengelong di negeri Kedah atau balan-balan di Sabah, merujuk kepada seseorang, biasanya wanita, yang menuntut ilmu hitam bagi sesuatu kepentingan. Mereka yang menuntut ilmu ini mampu menceraikan kepala dengan badan mereka dan kepala mereka mampu terbang dengan tali perut terurai-urai. Darah yang menitik dari tali perut mereka dipercayai berbisa dan akan menyebabkan kudis kepada mereka yang terkena.
Leak. Démon domestique ayant la forme d’un animal (singe, chouette, etc.), créé à l’aide de formules magiques. / Dans les mythes de Bali, le leak est un fantôme sorcier. Il ne peut être vu, la nuit, que par les magiciens chasseurs de leak. Dans la journée, il a l’apparence d’un homme ordinaire, mais quand le soir tombe il rôde dans les cimetières à la recherche d’organes, avec lesquels il prépare des potions magiques qui lui permettent entre autres de se transformer en tigre, singe, cochon, ou de prendre l’aspect de Rangda [la reine des leak, une sorte de déesse Kali balinaise]. Si nécessaire, il peut également prélever des organes sur les vivants. On raconte aussi qu’il peut avoir l’apparence d’une tête d’où pendent les organes, capable de voler, ce qu’il fait la nuit à la recherche de femmes enceintes pour boire le sang de l’enfant qui est dans leur ventre. Selon les Balinais, le leak est un homme qui pratique la magie noire et a besoin de sang d’embryon pour vivre. Il peut se transformer en cochon ou en boule de feu, tandis que, sous sa véritable apparence, il a une langue allongée et des dents tranchantes. Kuyang. Femme fantôme, dans les croyances des populations de Kalimantan [Bornéo] et du Timor, dont la tête, de laquelle pendent les entrailles, peut voler, et qui boit le sang des femmes enceintes ou venant d’accoucher. Penangalan, Penanggalan. Fantôme volant, avec les intestins apparents et pendants. / Le terme penanggalan, ou encore tengelong dans le Kedah, balan-balan dans le Sabah, désigne une personne, en général une femme, qui pratique une certaine forme de magie noire. Ceux qui possèdent cette connaissance peuvent détacher leur tête de leur corps : celle-ci est alors capable de voler dans les airs, avec les viscères qui pendent. Le sang qui en tombe est dit être un poison provoquant une gale affreuse chez ceux qui en sont touchés. [Ce fantôme particulièrement spectaculaire sous son aspect de tête volante existe également dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est ; c’est le cas en Thaïlande, où il est connu sous le nom de krasseu (กระสือ). Voir à ce sujet mon Glossaire thaï.]
Leluhur (للوهور). Leluhur adalah roh-roh atau hantu-hantu dari orang tua dan nenek moyang, yang terus menjaga keturunannya.
Leluhur. Les leluhur sont les mânes, esprits ou fantômes des ancêtres, qui continuent de veiller sur leur descendance.
Lelembut. Lelembut adalah hantu berupa roh orang lain yang sudah meninggal yang membantu dhanyang [danyang] dan dhemit [demit] dalam menjalankan tugas berat mereka. Lelembut akan menampakkan diri dalam kondisi marah atau baik.
Lelembut. Le lelembut est l’esprit d’un défunt qui peut servir de danyang [voir ce mot] ou de demit [voir ce mot ; il faut ici l’entendre au sens de démon domestique] pour les tâches pénibles. Il peut toutefois se montrer bien ou mal disposé.
Mambang (ممبڠ), Membang. Makhluk halus yang menurut kepercayaan sebagian orang membisanakan manusia (bermacam-macam warnanya, ada yang kuning, merah, hitam, dsb dan disebut juga menurut tempatnya) : mambang segara, mambang tali arus.
Mambang, Membang. Être surnaturel qui, selon certaines croyances, est un grand massacreur d’êtres humains. Il est de couleurs variées, jaune, rouge, noir, etc., et est nommé en fonction de son habitat : mambang des mers, mambang des cours d’eau… [Le Labrousse donne la définition suivante : « Fantôme à peau couleur de soleil couchant ». Selon d’autres, il s’agit d’une personnification du soleil couchant.]
Maru (مارو). Sejenis hantu yang suka mengganggu orang.
Maru. Sorte de fantôme tourmenteur des hommes.
Memedi (ممدي). (Jawa) Makhluk halus, hantu. Memedi Usus. Memedi usus adalah hantu berupa bentangan usus manusia yang akan melilit kaki orang yang sedang melintas di jalan. Ia biasanya melintang di jalan untuk menunggu mangsa. Orang yang kebetulan terlilit oleh Memedi usus, selain karena memang kakinya terlilit, terasa berat dan kesulitan berjalan atau berlari.
Memedi. Autre nom générique, à Java, pour les fantômes (en plus de hantu). Memedi Usus. (Fantôme-viscères) Fantôme ayant l’apparence d’un paquet d’intestins humains et qui a pour habitude d’enserrer les pieds de ceux qui passent à côté de lui. Il se place sur les chemins dans l’attente de victimes. La personne dont les pieds sont ainsi entravés éprouve les plus grandes difficultés à se déplacer.
Ngeang-ngeang, Ngiang-ngiang, Si ngiang-ngiang, Hantu Kangkung Ngeang-Ngeang. Hantu yang berasal dari nyawa janin manusia yang mati dalam perut ibunya ketika hendak lahir. Ngeang. Hantu ini biasanya cuma berbunyi anak bayi menangis, yang biasa terdengar di bawah pohon bambu, pohon besar dll. Hantu ini dipercaya berasal dari anak perzinaan yang digugurkan.
Ngeang-ngeang, Ngiang-ngiang, Si ngiang-ngiang, Hantu Kangkung Ngeang-Ngeang. Fantôme de fœtus humain mort dans le ventre de sa mère alors qu’il était sur le point de naître. Ngeang. Ce fantôme n’a d’autre voix que celle d’un bébé qui pleure. On l’entend le plus souvent sous certaines espèces d’arbres, en particulier le hêtre, ou dans les bambouseraies. On croit qu’il s’agit d’un enfant de l’adultère, qui a été assassiné [sous-entendu par ses parents].
Onom. Siluman.
Pelesit (ڤلسيت), Palasik. Hantu yang konon gemar sekali mengisap darah orang perempuan yang baru beranak dan darah anak yang baru lahir atau masih kecil sekali (kepercayaan lama); pelesit bangkai, hantu yang konon gemar sekali mengisap darah mayat anak-anak yang baru dikuburkan; pelesit hidung, hantu yang konon dapat mengirimban kepalanya saja ke rumah orang perempuan yang baru beranak untuk mengisap darah perempuan itu. / Pelesit (bahasa Minangkabau: Palasik) menurut cerita, legenda atau kepercayaan orang Minangkabau dan Melayu adalah sejenis makhluk gaib. Menurut kepercayaan Minangkabau pelesit bukanlah hantu tetapi manusia yang memiliki ilmu hitam tingkat tinggi. Pelesit sangat ditakuti oleh ibu-ibu di Minangkabau yang memiliki balita karena makanan pelesit adalah anak bayi, baik yang masih dalam kandungan ataupun yang sudah mati (dikubur), tergantung dari sejenis pelesit tersebut. Ilmu pelesit dipercayai sifatnya turun-temurun. Apabila orang tuanya adalah seorang pelesit maka anaknya pun akan jadi pelesit. Pada umumnya pelesit berkeja dengan melepaskan kepalanya. Ada yang badannya yang berjalan mencari makan dan ada pula yang kepalanya yang melayang-layang mencari makan.
Pelesit, Palasik. Fantôme dont on dit qu’il se nourrit du sang des femmes venant d’accoucher et des enfants qui viennent de naître ou sont encore en très bas âge ; palasik nécrophage, qui se repaît du sang de cadavres d’enfants à peine enterrés ; palasik à tête volante, qui peut envoyer sa tête dans les maisons où des femmes viennent d’accoucher, afin de les vampiriser. / Selon les croyances en vigueur à Minangkabau, cependant, il ne s’agit pas d’un fantôme mais d’un être humain versé dans les pratiques occultes. À Minangkabau, le pelesit est très craint des mères d’enfants en bas âge, car il fait sa nourriture de ceux-ci, de même que d’enfants encore dans le ventre de leur mère, ou d’enfants morts très tôt et qu’il va chercher dans la tombe, selon le genre de pelesit auquel on a affaire. L’« art » occulte du pelesit se transmet de père en fils ; celui qui est pelesit aura des enfants qui le deviendront. En général, le pelesit agit en détachant sa tête de son corps. Il y en a dont c’est le corps qui va chercher sa nourriture, d’autres dont c’est la tête, qui se met à voler en quête de proies. [Voir Leak et les autres termes associés]
Penjaga (ڤنجاݢا), Penunggu (ڤنوڠݢو). Hantu atau roh yang menunggu atau mendiami suatu tempat.
Penjaga, Penunggu. Fantôme ou esprit qui hante ou protège un lieu particulier. Ex. Penunggu Istana, le fantôme du palais (titre d’un film).
Polong (ڤولوڠ). Hantu atau roh yang suka mengganggu orang (menyebabkan penyakit dsb) 2 Penyakit saraf yang disebabkanoleh guna-guna.
Polong. 1 Fantôme ou apparition maléfique qui aime tourmenter les gens (par exemple en causant des maladies). 2 Maladie nerveuse provoquée par magie noire.
Puaka (ڤواک). Demit (hantu penunggu): puaka air, puaka tanah, puaka hutan, dsb. / Hantu puaka merujuk kepada sejenis makhluk halus kemungkinannya dari golongan jin/syaitan, yang dikatakan sering berkeliaran bersama-sama cuaca buruk.
Puaka. Demit [voir ce mot] (fantôme penunggu [voir ce mot à Penjaga]). / Ce mot désigne une sorte d’esprit, probablement de la famille des djinns, dont on dit qu’il erre surtout par mauvais temps.
Pukang-Pukang. Hantu yang hanya tampak kakinya saja.
Pukang-Pukang. Fantôme dont seuls les pieds sont visibles.
Sadin (سادين). Hantu air yang konon berkepala seperti anjing dan bercakar seperti buaya.
Sadin. Créature marine ayant une tête semblable à celle d’un chien et des griffes de crocodile.
Serindai (سرينداي). Hantu air yang konon suka mengganggu orang perempuan.
Serindai. Esprit de l’eau qui, croit-on, s’en prend aux femmes.
Siluman (سيلومن). Makhluk halus yang sering merampakkan diri sebagai manusia atau binatang. / Siluman adalah makhluk halus yang tinggal dalam komunitas dan menempati suatu tempat. Mereka melakukan aktivitas kehidupan sehari-hari layaknya manusia biasa. Siluman dapat berasal dari manusia biasa yang kemudian meninggalkan alam kasar atau setelah orang meninggal ruhnya masuk dalam masyarakat itu, atau memang sudah merupakan makhluk halus sejak awalnya. Pertemuan antara manusia dengan siluman seringkali menjadi bagian dari cerita-cerita misteri.
Siluman. Être surnaturel qui se montre le plus souvent sous forme humaine ou animale. / Les siluman sont des esprits vivant ensemble dans un lieu qui leur est propre. Ils remplissent les devoirs de leur vie quotidienne comme des hommes ordinaires. Ce peut être des hommes qui ont quitté le monde matériel ou sont entrés dans cette communauté après la mort, ou bien ce sont des esprits depuis le début. Les rencontres entre hommes et siluman sont le sujet de nombreuses histoires.
Suangi (سواڠي), Suanggi. 1 Hantu yang jahat. 2 Dukun yang bekerja dengan pertolongan orang halus.
Suangi, Suanggi. 1 Fantôme malfaisant. 2 Sorcier (guérisseur) qui agit avec l’assistance des esprits.
Tuyul, Toyol (تويول). Makhluk halus yang konon berupa bocah berkepala gundul, dapat diperintah oleh orang yang memeliharanya untuk mencuri uang dsb.
Tuyul, Toyol. Être surnaturel qui, croit-on, a l’apparence d’un jeune garçon au crâne chauve et peut être commandé, par la personne qui prend soin de lui, par exemple à voler de l’argent.
Wewe, Wewegombel, Kalong Wewe. Wewe gombel atau juga Nenek Gombel adalah sebuah istilah dalam tradisi Jawa yang berarti roh jahat atau hantu yang suka menculik anak-anak, tapi tidak mencelakainya. Konon anak yang diculik biasanya anak-anak yang ditelantarkan dan diabaikan oleh orang tuanya. Wewe Gombel biasanya akan menakut-nakuti orang tua si anak atas sikap dan perlakuannya kepada anaknya sampai mereka sadar. Bila mereka telah sadar, Wewe Gombel akan mengembalikan anaknya.
Wewe, Wewegombel, Kalong Wewe. Le nom de Wewe Gombel, ou encore Nenek Gombel, désigne, dans la tradition javanaise, un esprit ou fantôme qui enlève les enfants mais ne leur fait aucun mal. Les enfants qu’elle enlève sont en général des enfants négligés par leurs parents. Il cherche ainsi à effrayer ces derniers pour leur faire prendre conscience de leur comportement indigne. Quand ils en ont pris conscience, il leur rend leur enfant.