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Lumière méditerranéenne : La poésie du Brésilien Raul de Leoni
Pour qu’un poète brésilien nomme l’unique recueil publié de son vivant Lumière méditerranéenne (Luz mediterrânea, 1922), il faut qu’il ait été bien loin des tendances qui commençaient à se faire jour à l’époque dans la littérature du Brésil et des autres anciennes colonies d’Amérique latine, tendances qui entendaient « nationaliser » la littérature produite localement. Raul de Leoni (1895-1926), mort à trente et un ans, est l’auteur de ce seul recueil « méditerranéen », publié en 1922 et qui connut huit éditions entre sa parution et la mort du poète, témoignage de son succès.
Issu de la communauté des émigrés italiens au Brésil, Raul de Leoni fit à la veille de la Première Guerre mondiale un long voyage en Europe, où les impressions d’Italie furent particulièrement fortes, sans doute nourries par les évocations de son milieu familial à Petrópolis, au Brésil.
Sa poésie, que d’aucuns veulent décrire comme de transition, pour la raison, semble-t-il, qu’elle reçut les faveurs jusques et y compris de la critique acquise aux notions d’avant-garde, peut être comparée à celle de Paul Valéry en France au même moment (avec La jeune Parque de 1917, l’Album de vers anciens en 1920, Charmes en 1922…) : les deux renouent avec l’inspiration de l’Antiquité dans un esprit moderniste. Cette approche qui fit de Valéry le poète le plus en vue en France me paraît, je dois le dire, moins intéressante chez ce dernier que chez le poète brésilien. La poésie de Valéry tend en effet vers l’abstrait, voire l’abscons ; ses vers intellectuels et soporifiques paraissent témoigner d’une époque où, en France, la poésie devenait pâture de professeurs, avec, devant quelque texte littéraire que ce soit, cette principale préoccupation : « Comment ceci se laisse-t-il commenter par l’exégèse scientifique ? » (« La matière poétique qui est langage etc. »)
Les textes qui suivent, traduits pour la première fois en français ici, sont tirés de l’anthologie Melhores poemas de Raul de Leoni, publiée en 2002 par Global Editora. Le premier poème, Ode à un poète mort, parut en plaquette en 1919 avant d’être inséré dans les éditions ultérieures du recueil Lumière méditerranéenne. Les deux derniers poèmes, Décadence et Eugenia, sont posthumes.
*
Ode à un poète mort (Ode a um poeta morto)
À la mémoire d’Olavo Bilac
Ndt. Olavo Bilac (1865-1918) est un des grands poètes parnassiens du Brésil. L’ode est un portrait du personnage du Poète à travers les âges.
Semeur d’harmonie et de beauté
qui reposes en glorieuse sépulture,
ton âme fut un chant varié
plein de l’éternelle musique des choses :
une voix supérieure de la Nature,
une idée sonore de l’Univers !
Où tu passais, le long des routes,
des trames d’images rutilantes
tissaient en filigrane, comme le regard des fées,
dans les plus belles et nobles perspectives
le panorama des idéaux de cette Terre
et le paysage onduleux de l’âme humaine.
Toute l’émotion qui vit dans les choses parle
avec ses différents accents, reflets et couleurs
par ta voix irisée d’opale
faite de rayons et fines tessitures :
depuis la vie subtile du papillon
jusqu’à l’âme légère de l’eau et des fleurs,
l’exaltation du soleil et le rêve des créatures :
toute la diffuse sensualité de notre planète.
Dans ton art frémit le sang de Dionysos
mélangé aux vertus apolliniennes ;
et de son sein voluptueux pleuvent
d’albes âmes païennes, des frises ardentes,
bas-reliefs, camées, sanguines,
dans une palpitation de jeune chair.
Dénudant un destin splendide,
le toucher de ta main possède
la subtilité platonicienne et la douceur
d’un Florentin de la Renaissance
tourmenté d’élans romantiques
travaillant l’émail du Piémont,
dans son burin lascif et fin
le rêve capiteux d’Anacréon
et le lyrisme sensuel du Cantique des cantiques.
Tu viens de loin pour aller loin. Ton âme
s’incarna dans d’autres entités,
peuples, temps et pays,
et poursuit éblouissante,
plastique, mobile, irisée et nue,
sa longue pérégrination à travers les âges,
laissant ses fruits et ses racines après elle.
Tu fus l’Homme de toujours, dans un prestige
de poète sensualiste traversant les siècles,
retrouvant partout tes propres vestiges :
un jour, dans l’Inde védique, rêvant
au seuil des éternels printemps
– les mains pleines de roses et d’améthystes –,
tu fais des offrandes lyriques et des vœux
aux puissants génies avatars
et composes tes poèmes animistes
sur la feuille du lotus et du nymphéa,
sur la somnambule fleur du nénuphar…
Et tes vers dans lesquels un vaste rêve est embrassé,
en chantant descendent le Gange.
Puis, pasteur dans l’Argolide ou l’Épire,
vivant en paix parmi les troupeaux,
au clair de lune, sur les montagnes, une à une
tu vas comptant les étoiles dans le ciel,
et la sonate subtile de ta flûte
a la saveur du miel d’abeille
et la mélodie simple et sereine
de l’âme errante et docile des brebis.
Plus tard, en Thessalie, entre forêts et rivières,
compagnon des satyres vagabonds,
tu modules ton chant étourdissant
et vas chercher le son de tes rimes
dans l’intermezzo des sources, au levant,
dans la chanson de l’eau fraîche,
l’orchestre nostalgique des vents,
les cavalcades des centaures sauvages,
les rires faunesques,
la pourpre rayonnante des vendanges.
Dès que le soleil dore la feuille de vigne
et que tu entends le bruit des premiers pipeaux,
tu sors guetter, des heures durant,
sur le sable argenté des rives
les oréades turbulentes et imprudentes
aux bras entrelacés,
ourdissant la toile d’or des aurores
dans la fantasmagorie de leurs danses.
Après tant d’existences, tu réapparais
avec le même cœur immense et sonore
dans les cours bibliques et chantes
sur la longue harpe rituelle, entre les spirales de l’encens,
les triomphes des rois et les moissons bénies,
les légendes du Jourdain et le regard des Moabites.
Tu retournes en Grèce, où tu appartiens
au peuple et es le poète de la ville.
Tu fais honneur à la vieille race des rhapsodes ;
ta voix a la sublimité
du parfum des parcs athéniens :
et c’est une expression de la patrie et l’évangile de tous.
Tu portes des myrtes et des pampres au front,
entonnes des hymnes à Phébus
et danses avec Anacréon
dans l’arabesque de la ronde des éphèbes.
Ensuite, à Mytilène, tu es le seul homme
dans cette île extravagante de femmes.
Les épithalames que tu profères,
parmi des bruits de crotales et de coupes
s’élèvent et se consument dans l’air ;
ils éveillent de nouveaux désirs
et tu parviens à posséder pour tes caresses
Sappho elle-même, une nuit – avant de partir.
Tu te rends à Rome, au sommet de l’Empire,
où te favorise la prédilection des Césars.
On te donne à Tibur des domaines et des villas ;
tu fréquentes à Capri la cour de Tibère ;
tu bâtis ton palais sur l’Aventin ;
des eunuques éthiopiques gardent ta porte
et tes litières d’étoffe damasquine ;
tu es l’âme délirante des tricliniums,
exhortes aux jeux du cirque,
chantes dans le bain bleu des courtisanes impériales,
es l’intime des chambres nuptiales patriciennes
où tes vers sacrés et profanes
sont gardés dans les urnes légendaires
sur de précieux papyrus africains.
Plus tard, à l’époque alexandrine,
tu conquiers à nouveau la terre hellénique
et, doux poète ironique,
dans le ton élégant et frais des bucoliques,
tu chantes les chants appris de Théocrite.
Je te revois alors
à Cordoue comme à Bagdad, presque en secret,
dans ton destin idéal de citharède :
chanteur du califat, parmi les trésors
de l’Islam et les mystères de l’Orient.
Tu dors au harem royal et combats dans les guerres,
continuant d’être, au milieu des Maures,
le même qu’en d’autres temps sur d’autres terres.
Dans la Germanie féodale tu trouves au loin
un groupe d’harmonies communiant
avec ton cœur de poète hellène.
À ton oreille, en écho murmure
la légende païenne des Niebelungen.
Tu es tout l’amour des châtelaines du Rhin
et ta voix de minnesinger résonne
tantôt véhémente et profonde, tantôt en suaves trémolos :
avec Tannhäuser elle visite le Venusberg
et chante dans les châteaux des margraves.
Plus avant,
tu renais dans la Florence bleue de la Signoria1.
Florence exhale dans le chant de ses cloches
son âme de Vénus et de Marie.
C’est un rêve d’amour dans les Apennins.
La cité des fleurs et des poètes,
des passions élégantes et discrètes,
des fontaines, des jardins et des duchesses,
des chefs-d’œuvre et des raffinements.
C’est tout un peuple aimable qui s’anime
pour aimer et sourire de l’aube au crépuscule.
Elle fait de la Vie un chef-d’œuvre
de sensibilité et de bon goût…
Il y a des guirlandes votives
d’acanthes et de lauriers dans les rues !
Le grand Pan est revenu ! Les formes vivantes
de la Grèce réapparaissent, brillantes et nues !
Dans les maisons seigneuriales et les villas bourgeoises
égayées par les fêtes, tout le monde
apprend la langue homérique,
s’entretient d’Érasme et de Boccace,
d’humanistes et de lettrés,
et des derniers marbres retrouvés
sous la catholique poussière de Rome.
Sur les belvédères de l’Arno les grandes dames se promènent,
Esmeralda, Lucrèce, Simonetta,
parmi les roses, les sourires et les épigrammes…
Botticelli contemple le ciel couleur de violette ;
on lit Platon dans les églises ; et je te vois,
serein et beau,
dans un cortège devant le Ponte Vecchio
récitant des sonnets dorés à des princes,
Laurent de Médicis écoutant !
Tu composes aussi de ton génie audacieux,
dans l’antique forme cristallisée,
certains vers du dix-huitième siècle,
quand Watteau peignait au cœur du printemps
l’Embarquement pour Cythère
et Jean-Jacques écrivait la Nouvelle Héloïse.
Poète cosmopolite, âme moderne,
avec Leconte2 et Banville du Paris des années soixante-dix
tu cherches tes motifs artistiques dans les voyages,
passes l’hiver à Nice, le printemps à Lucerne,
et ton ombre périodique paraît
dans les salons de Mathilde Bonaparte.
…..
Dans l’amplitude de ton embrassement
– hors du temps et de l’espace
dans l’humanité et dans le monde –
je te vois partout présent
où un homme éprouve
que la vie est un sentiment bel et profond !
Les âmes comme la tienne, à qui les considère,
transmettent l’émotion de la vie souveraine.
En tous lieux on peut les comprendre
car, sans fin, sans patrie et sans limite,
elles possèdent dans le concept éternel de l’âme humaine
l’universalité des étoiles.
Si l’humanité était faite d’elles,
dans le doute auquel elle n’appartient pas
et dans lequel elle se rétrécit,
peut-être ne serait-elle pas plus heureuse, qui sait,
mais elle serait plus belle et plus parfaite…
Tu as dignifié l’Espèce, dans la noblesse
des grandes sensations d’harmonie et de beauté ;
tu as dit la gloire de vivre, et désormais
ton écho, en chantant dans les siècles à venir,
dira aux hommes que la meilleure destinée,
le sens de la Vie et son arcane,
est l’immense aspiration d’être divin
dans le suprême plaisir d’être humain !
1 la Signoria : Piazza della Signoria, à Florence.
2 Leconte : Leconte de Lisle. (On trouve « Lecomte » dans le texte, une coquille.)
*
Portique (Pόrtico)
Âme d’origine attique, païenne,
né sous le ciel bleu
qui azura les divines épopées,
je suis frère d’Épicure et de Renan,
je connais le plaisir subtil de la pensée
et la sereine élégance des idées…
Il y a dans mon être des crépuscules et des aurores,
tous les florilèges du génie aryen,
et mon ombre aimable et douce
passe dans l’écoulement universel des heures
en cueillant les fleurs de la destinée humaine
dans les athéniens jardins de l’Ironie…
Ma pensée libre, qui s’unit
aux idéologies claires et spontanées,
c’est une suave cité grecque
dont le souvenir
est splendide vision dans l’histoire
des civilisations méditerranéennes.
Cité de l’Ironie et de la Beauté,
elle repose dans le pli bleu d’un golfe pensif
entre des ceintures de plages cristallines,
coupant des enluminures de collines
avec la grâce ornementale d’un chromo vivant :
d’antiques eaux la baignent, délirantes,
bleues, kaléidoscopiques et délectables,
où se reflète en lointaines réfractions
la forme panoramique d’Athènes…
Entre les dieux et Socrate elle apparaît
et contient dans l’amplitude de son génie
toute la grandeur grecque dont je descends ;
de l’Hellade des héros à la fin de Rome,
des cités illustres d’Étrurie
au mystère des îles de l’Hellespont…
Cité des vertus indulgentes,
fille de la Nature et de la Raison
– déjà corrompue par la luxure orientale –,
elle sourit au Bien, ne croit pas au Mal,
se fie à la vérité de l’illusion
et vit dans la volupté et le savoir,
jouant avec les idées comme avec les formes…
Par le passé elle pensait beaucoup,
tenta de pénétrer le monde des essences ;
elle souffrit tant de cet effort inutile
qu’à la fin elle perdit foi
en la pensée ; si elle pense encore,
c’est dans une indifférente sérénité
et elle trouve peut-être son agrément
dans la joie des belles apparences bien plus
que dans la contemplation des idées éternelles.
Aimable ville où la vie passe
en défaisant un collier de réticences :
elle a l’âme ironique des décadences
et les cristallisations d’une fin de race…
Elle conserve dans la mémoire des sens
l’expression de ses origines séculaires,
et parmi ses habitants des milliers sont
les descendants des dieux oubliés ;
et tous les autres ont encore bien vivant
dans la noble géométrie de leur crâne
le plus pur profil dolicho-blond…
Les dieux de la cité sont morts…
Mais les aimant toujours, avec joie
elle les garde dans le désir et le souvenir ;
et ce fut vers elle (son destin est grand !)
que Julien l’Apostat en expirant
dirigea son dernier espoir,
par la bouche d’Ammien Marcellin…
Cité d’harmonies délicieuses
où souriant à la ronde des destinées
les hommes sont humains et divins
et les femmes, fraîches comme les roses…
Des jardins aux perspectives enchantées
– bustes de faunes aux carrefours –
ouvrent à l’or du soleil leurs éventails de longues
promenades arborées : éphèbes, poètes, sages
s’y croisent, conversant avec délectation
de la plus bienveillante des philosophies.
Avec aux lèvres les coupes lesbiques
et des émotions dionysiaques dans les yeux…
Comme sont lumineux ses jardins
aux joyeuses colorations musicales !
Sur la rive fleurie des étangs parés
de roses et d’aloès, d’anémones et de myrtes,
boivent des colombes blanches et chastes ;
et, limpides et scintillantes,
irisées, joviales et transparentes,
les eaux aromatiques, souriantes,
tombent de la bouche austère des tritons,
glougloutant de furtives ritournelles…
Dans la moulure de feu des aurores
aux plages d’opale et d’or, antiques,
sur la mollesse du sable en farandoles
dansent leurs rondes saines et sonores
adolescents et jeunes filles,
copiant la frise des Panathénées…
Au bord de la mer, suivant la courbe onduleuse
du vieux quai long, éblouissant,
quand l’horizon et le ciel entre chien et loup
montent dans la porcelaine des crépuscules,
des silhouettes furtives
de belles courtisanes d’Agrigente et de Chypre,
comme en rêve regardent recueillies
le retour des trirèmes et des vaisseaux
qui leur apportent l’esprit de l’Orient
en pierreries, en légendes, en parfums…
Alors ondoient dans l’air diaphane et fluide
des suavités d’idylles, des accords
de flûte, de cornemuse et d’ocarina
qui viennent de loin, de l’âme blanche des bergers,
apportées par les vents d’outre-mont
et spiritualisés en sourdines…
Terre qui entendit Platon dans les temps anciens…
Son peuple spirituel, lyrique et généreux
qui sourit au monde et à ses secrets
n’entend plus l’oracle d’Éleusis
mais aime encore, presque avec ingénuité,
la glorieuse nostalgie de ses dieux
dans les chants ancestraux des citharèdes
et les épithalames de l’Orient…
Ses fils aiment toutes les idées,
dans l’œuvre des sages et les épopées,
dans les formes claires et celles obscures,
cherchant dans les choses le moyen de les comprendre
– fugues de sentiment et de subtilité –
et les comprennent dans la nature elle-même,
entendant Homère dans la rumeur des ondes,
lisant Platon dans l’éclat des étoiles…
Ses poètes, hommes forts et sereins,
produisent un art royal, subtil et fin,
la douceur des ultimes Hellènes
stylisée dans l’éloquence latine…
Et les vieillards de la cité, gracieux ponants
de radieux rhéteurs et sophistes,
passent en regardant les choses et les créatures
avec de pieux sourires indulgents
où leurs longs renoncements optimistes
s’ouvrent, au milieu de l’ironie,
à tous les rêves de l’Univers…
Se revoyant dans une époque engloutie,
ma pensée, toujours très humaine,
est une cité grecque décadente
du temps de Lucien
qui, glorieuse et sereine,
souriant de la parole nazaréenne,
a disparu lentement
dans le plus aimable crépuscule des choses…
*
Florence (Florença)
Matin d’automne…
À travers la gaze humide du brouillard,
ton panorama, tremblant, hésitant,
furtivement se dessine
dans une blanche délicatesse de dentelle…
Du balcon fleuri de San Miniato,
comme dans un cosmorama imaginaire,
je vois se révéler peu à peu ton paysage
en sérénissime appareil…
Avec des tons changeants de nacre,
aux reflets d’un arc-en-ciel fugace,
dans l’air transparent et le ciel doux
s’ouvre en lumière le coquillage coloré
de la vallée de l’Arno…
Au loin, où le brouillard bleu se dilue entre les lignes
aimables des collines
en capricieuses courbes serpentines
d’oliviers en fleur, d’ormaies et de vignes,
de pins royaux et d’amandiers paisibles,
Fiesole, bucolique et galante,
montre dans une rafraîchissante expression de couleurs
l’émail seigneurial de ses villas
et le chromo pastoral de ses domaines
dans les bois du Décaméron…
Des coupoles de mosaïque se dressent, profils durs
d’arrogants palais gibelins,
des silhouettes de basiliques votives,
des tours mortes et de suaves perspectives,
ainsi que le long méandre de tes murs
coupant le cadre bleu des Apennins…
Tes cloches chantent en lent prélude
l’élégie des heures immortelles ;
c’est la chanson de ton propre sentiment
dans la voix somnambule des cathédrales…
C’est alors que je franchis tes portes
et, entendant tes ruines pensives,
je me sens de corps et d’esprit à Florence :
la plus humaine des villes vivantes,
la plus divine des villes mortes…
Florence, ô mon refuge spirituel !
subtile vignette de ma pensée !
C’est avec la même affection humaine que je t’ai aimée
depuis que tu fus la commune guelfe
idéaliste, rebelle et sanguinaire,
jusqu’au jour
où ton âme, fleur liturgique et sombre
de l’esprit chrétien,
fuyant du « Jardin des Écritures »,
allant chercher la lumière d’autres hauteurs,
s’assit au « Banquet de Platon » !
Noble, aimable Florence !
douce fille du Christ et d’Épicure !
fleur de Volupté et de Connaissance !
dans ton âme de Vénus et de Marie
se trouve une étrange harmonie ambiguë, indescriptible :
la chaste mélancolie des lys
et la grâce aphrodisienne des roses ;
la mansuétude ingénue de Fra Angelico !
et la joie piquante du Boccace !
Je t’aime ainsi, indéfinie et variée !
chaste et lascive – gothique et païenne,
harmonie entre l’Acropole et le Calvaire.
Ô Patrie sérénissime
des formes pures, des idées claires ;
des églises, des fontaines, des jardins ;
des mosaïques, des dentelles, des brocarts ;
des coloristes limpides et délectables ;
des âmes versicolores et de la grâce perverse ;
du discret esthétisme des raffinements ;
des vices rares, des perversions élégantes ;
des poisons subtils et des poignards lascifs ;
délicieuse dans le crime et la vertu,
où l’existence était une belle attitude
de sensibilité et de bon goût,
et qui passas dans l’histoire en farandole
méditative et brillante
de fête galante3 !…
…..
Je t’apporte ma gratitude latine
car c’est dans ton sein qu’eut lieu
la résurrection de la Vie de lumière :
Ô Florence ! Florence !
la plus humaine des villes vivantes,
la plus divine des villes mortes…
3 fête galante : En français dans le texte.
*
Machiavélien (Maquiavélico)
À de certaines heures mon âme songe
à des temps altiers qui n’existent plus,
incarnée en prince humaniste
sous le Lys rouge4 de Florence.
Je la vois alors, dans cette présence historique,
harmonieuse et subtile, égoïste et sensuelle,
fille de l’idéalisme épicurien,
formée par la morale de la Renaissance.
Je la vois telle, aimable fleur de l’Hellénisme,
virtuose – restaurant les vieilles cartes
du génie antique, entre exégète et artiste.
En même temps, par dilettantisme,
trempant dans l’intrigue des papes
avec l’élégante perfidie d’un sophiste…
4 Lys rouge : Blason de la ville de Florence. Voyez le roman d’Anatole France Le Lys rouge (1894).
*
Histoire ancienne (Histόria antiga)
Dans mon grand optimisme ingénu,
je n’ai jamais su pourquoi… un jour
elle me regarda d’un air indifférent.
Je lui en demandai la raison… Elle ne savait pas…
De ce moment notre intimité sans réserve
passa d’un coup
aux salutations de pure courtoisie,
et la vie suivit son chemin…
Nous avons cessé de nous parler… elle va distante…
Mais quand je la revois, toujours un vague moment
son regard muet croise le mien,
et j’éprouve, sans pourtant la comprendre,
qu’elle tente de me dire quelque chose
mais qu’il est trop tard pour le dire…
*
Platonicien… (Platônico…)
Les idées sont des êtres supérieurs
– âmes cachées de sensitives –
pleines d’intimités fuyantes,
de scrupules, de délicatesses et de pudeurs.
Où que tu ailles, où que tu sois,
fais attention à ces fleurs pensives
qui ont pollen, parfum, organes et couleurs
et souffrent plus que toute autre chose vivante.
Cueille-les dans la solitude… ce sont des chefs-d’œuvre
venus d’autres temps et d’autres climats
pour les jardins de ton âme dans lesquels je pénètre.
Pour tisser avec elles, sur le versant,
la couronne votive de ton Rêve
et la légende impériale de ta Vie.
*
Imagination (Imaginação)
Schéhérazade de l’esprit, qui brodes
sur un fil idéal de vraisemblances
le Symbole et l’Illusion, les seuls biens
que nous ont laissé les dieux en héritage !
Transformant nos tentes en Alhambras,
par ta voix notre regard atteint
les Mille et Une Nuits de l’Espérance
et la sphère bleue des rêves et des légendes !
Quand le réveil de la Réalité
nous blesse, c’est toi qui de nouveau nous persuades,
avec tes consolations qui ne trompent pas toujours.
Car dans ta splendide éloquence
tu es le sixième sens de l’Existence
et la mémoire divine de l’âme humaine !
*
Sincérité (Sinceridade)
Homme qui penses et dis ce que tu penses,
si tu veux que parmi les hommes et les choses
tes idées vivent en ce monde,
crois d’abord en elles, souffres-en,
fais en sorte qu’elles vivent dans ton âme,
dans la sincérité la plus intime de ton être !
Il y a des idées que nous cultivons dans la vie
pour l’inutile volupté de penser,
pour leur simple beauté, leur grâce
florale, pour le plaisir qu’elles nous donnent…
Pour cet état d’illusion chinoise5
dans lequel elles endorment notre conscience :
éphémères aquarelles de l’esprit,
adorables paysages de l’imagination,
belles idées qui ne créent rien !
Elles passent, rayonnantes, colorées,
dans la fluctuation superficielle de la pensée ;
oui, ce sont des plantes aquatiques, des nénuphars
d’or équatorial, des nymphéas enchantés
par l’argent des clairs de lune sédatifs,
légères végétations aux teintes lumineuses,
rêves des eaux tremblantes qui passent
– racines flottant sur le miroir des rivières –,
avec des musiques de couleurs dans les plumes,
des vanités féminines dans les palmes,
mais sans un grain de vie ni le moindre fruit
dans cette éblouissante stérilité…
Les idées qui créent, les idées
vivantes qui bâtissent des religions et des empires,
qui font les génies et les héros et les martyrs et les saints ;
les idées organiques, éternelles
qui donnent leur nom aux siècles, leur destinée
aux races, la gloire aux hommes, force à la Vie,
qui nourrissent l’âme et guident les peuples,
fécondent les générations, engendrent les dieux
et sèment les civilisations,
ces idées devront venir de notre source humaine,
jetant de profondes racines
dans l’esprit généreux où elles naissent :
elles devront être humaines, ce qui veut dire
être notre énergie et notre foi,
être des semences cachées, être des douleurs,
des sentiments, des passions, presque des instincts,
être la voix des abîmes transcendants
de la conscience profonde… être nous-mêmes…
Car les arbres les plus féconds sont ceux
qui vont au plus profond dans les entrailles du sol
et font le plus souffrir le cœur de la terre.
5 illusion chinoise : Allusion à l’opium (compte tenu du vers suivant, où il est question d’un endormissement de la conscience).
*
Décadence (Decadência)
C’est l’habitude de vivre, au fond,
qui fait que nous continuons de vivre.
Aucune autre intention que, simplement,
la tendance mélancolique de l’être…
On continue de vivre… c’est le vice de vivre…
Et si ce vice donne quelque plaisir aux gens,
comme tout plaisir vicieux il est triste et douloureux,
car le vice est la douleur du plaisir…
On continue de vivre… et l’on vit trop,
et vient un jour où ce que l’on est
n’est plus que la nostalgie de ce qu’on a été…
On continue de vivre… et souvent on ne sent même pas
qu’on est une ombre, qu’on n’est déjà plus rien
que le survivant de soi !…
*
Eugenia
Nous sommes nés l’un pour l’autre, de cette argile
dont sont faites les créatures rares ;
tu as dans tes chairs limpides des légendes païennes
et moi, l’âme des faunes dans ma pupille…
Tu es comparable aux beautés héroïques,
en moi la flamme olympienne flamboie.
En nous crient toutes les nobles tares
de la Grèce splendide et tranquille…
La gloire qui nous guide est telle,
dans notre amour d’élite, profond,
que (j’entends au loin l’oracle d’Éleusis)
si j’étais tien un jour et toi mienne
notre amour concevrait un monde
et de ton ventre naîtraient des dieux…
Louxor : Le film
À peine avais-je publié sur mon blog il y a deux jours le manuscrit envoyé par mon ami X. (voir mon précédent post) que je recevais par voie postale express, hier, un colis de la part de mon ami Y., perdu de vue lui aussi depuis plusieurs années et qui me demandait à son tour de publier ses écrits.
Las ! appelant aussitôt son ex-femme pour qu’elle me donne un numéro où joindre Y., celle-ci m’apprit qu’il s’était suicidé hier, et ce lors d’une conversation par webcam avec elle, donc devant ses yeux, ce dont elle est extrêmement traumatisée.
Compte tenu de ces circonstances, et de mon amitié ancienne avec Y., je ne peux me dérober à sa requête. Voici donc ses textes, avec la lettre qu’il m’adressa.
Mais de grâce, mes amis, trouvez un autre moyen de faire connaître vos écrits que mon blog, surtout si vous entendez mettre fin à vos jours ! Vous pouvez créer vos propres blogs sans frais (à condition d’accepter de la publicité au milieu de vos textes) ou vous pouvez publier sur des forums en ligne, qui ont souvent une audience bien supérieure à celle d’un blog individuel. Et je ne passerai plus à mes propres yeux et sans doute à ceux d’autrui pour quelqu’un qui favorise les entreprises suicidaires ! Merci de votre compréhension.
*
Salut, l’ami !
En voyant, lors d’une de mes régulières visites sur ton blog tellement intéressant, que tu as publié des textes de ce bon vieux X. (paix à son âme), il m’est venu une idée : te faire la même demande. C’est le seul moyen pour moi de toucher une audience considérable et un public informé, cultivé.
Je te le demande au nom de notre amitié ancienne et je suis sûr aussi que tu reconnaîtras l’intérêt que présentent ces textes. J’ai réuni ces ébauches sous le titre Louxor : Le film, qui en est la pièce centrale. Il s’agit de géopolitique de l’islam, sujet ô combien d’actualité !
Le film en question est resté et restera à l’état de projet. C’est dommage. J’ai eu quelque espoir de le voir concrétiser avec l’élection en Égypte du président Morsi, mais le coup d’État a mis fin à mes illusions. Les quelques contacts que j’avais pris à ce sujet ne m’ont plus donné de nouvelles (je sais qu’au moins l’un d’eux a été assassiné et qu’un autre croupit en prison).
D’avance merci, mon cher ami, et bonne continuation.
Ton dévoué,
Y.P.S. Inutile de faire connaître mon nom.
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Apologie de l’Émirat islamique d’Afghanistan (1996-2001)
Les Talibans sont des héros. Les Talibans ont pacifié l’Afghanistan en proie aux luttes factieuses après le départ des chars soviétiques. Les Talibans ont éliminé le blaireau Massoud, ce Bob Marley des montagnes à la solde de l’Occident pro-sioniste. Les Talibans ont appliqué la charia en Afghanistan de sorte que, par exemple, la production d’opium fut quasiment éradiquée. Le régime des Talibans a été renversé mais ils continuent de contrôler certaines provinces du pays et sont le fer de lance de la lutte armée contre les troupes d’occupation pro-sionistes.
Les Talibans sont la hantise d’un Occident dégénéré, qui apporte en Afghanistan la démonstration de son impuissance.
La presse rapporte aujourd’hui le cas de femmes brûlées vives, évoquant par exemple un homme « tombé dans l’héroïne et dans l’alcool » coupable d’un tel acte. Ceci aurait été impensable sous les Talibans. L’homme aurait été flagellé ou pendu pour son intoxication avant de pouvoir s’en prendre à qui que ce soit. Le problème de ces femmes n’est pas l’application du droit musulman mais le chaos importé par les armées pro-sionistes : production de drogue remontée en pleine puissance (l’Afghanistan est de nouveau le principal producteur international de pavot) et importation d’alcool pour créer la confusion parmi les populations locales. (Nov. 2006)
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Les accords internationaux n’impliquent pas une proximité idéologique. Le Troisième Reich eut l’idée de rétablir le califat pour les musulmans, en donnant le titre de calife au roi Ibn Séoud. Nous pouvons reprendre la même idée, avec l’accord suivant : nous aidons l’islam à reconstituer un califat, en contrepartie de quoi le califat rapatrie les populations islamiques aujourd’hui présentes sur le sol européen. C’est un accord de bon sens.
L’islam a surtout besoin aujourd’hui de se faire respecter sur ses propres terres. Les gouvernements à la solde des États-Unis doivent être renversés et des autorités islamiques instituées dans tous les pays de tradition musulmane. Ces nouveaux pouvoirs en place se préoccuperont davantage du peuple, qui n’éprouvera plus le besoin d’émigrer. De même, les aspects revendicatifs de l’islam n’auront plus de raison de s’exporter.
Si, après cela, ils veulent, comme certains le pensent, nous envahir, nous conquérir, nous saurons nous défendre. Ce sera : que le meilleur gagne. Mais les musulmans n’ont pas de fantasme de conversion universelle. Ce qui se passe actuellement, et qui les met à bon droit en colère, c’est que la souveraineté des États et des peuples arabes, en particulier, n’est pas respectée par les États-Unis, à cause des sionistes. Aidons-les à retrouver leur souveraineté et ils nous aideront à retrouver la nôtre. (Nov. 2006)
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Louxor : Le film
Ne vous demandez pas ce que le djihad peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le djihad. (Kennedji)
On se souvient des attaques contre des touristes sur le site de Louxor en Égypte, en 1997, au cours desquelles trente-six Occidentaux trouvèrent la mort, principalement des Suisses (paix à leur âme). Je voudrais réaliser un film, une superproduction, sur l’histoire des attentats. Ce serait grandiose, du Cecil B. DeMille.
D’abord, on verrait la vie de quelques-uns des moudjahidines au Caire, ville tentaculaire et délabrée dirigée par un gouvernement corrompu à la solde des États-Unis et d’Israël. Leur grand et noble cœur s’afflige de l’état dans lequel se trouve leur pays à cause des élites occidentalisées qui méprisent le peuple. Ils deviennent de plus en plus dégoûtés et fanatiques, rejoignent des groupes militants et commencent à s’entraîner pour une opération d’envergure.
Ensuite, on voit les touristes débarquer en Égypte. Dans le film, ce sont beaucoup d’Américains et d’Israéliens. Ils veulent des prostituées, demandent de préférence, pour cela, des Égyptiennes de moins de treize ans. Ils pratiquent leurs orgies au vu et au su des autochtones. Il y a parmi eux deux agents du Mossad homosexuels, qui viennent pour dégrader un peu plus la situation politique du pays, ainsi qu’un producteur de films pornographiques de nationalité israélienne, par ailleurs membre de la mafia « russe ».
Puis vient le jour de leur visite au site archéologique et touristique de Louxor. La scène doit durer au moins une demi-heure, avec chasse à l’homme (des moudjahidines contre les touristes puis des soldats égyptiens rappliqués sur les lieux contre les moudjahidines) et action pure (avec highjacking d’autocars de tourisme, ce qui est pleinement fidèle à la réalité). La scène pourrait être vraiment captivante. Les attaquants s’emparant de bus de tourisme, il s’ensuivit une course-poursuite avec la police et des jeeps de l’armée, peut-être même des blindés, pendant que ça canardait dans tous les sens, parmi les ruines monumentales des Pharaons. Le film s’appellerait Louxor. (Jan. 2007)
ii
Voici un document qui montre que mes personnages ne sont pas une invention mais que je les tire de la triste réalité. Il s’agit du démantèlement en l’an 2000 au Brésil d’un réseau de prostitution enfantine pour touristes israéliens, réseau organisé par le consul israélien à Rio de Janeiro, lequel s’est enfui en Israël avant que la police puisse l’interroger :
I have on my desk at the moment a news item from Brazil. It is dated July 5 –that’s just 10 days ago– and was reported by Reuters news agency. It is about a child prostitution ring operated in Brazil by Israeli diplomats in order to satisfy the sexual appetites of Israeli tourists. I’ll bet you haven’t seen anything about this on whichever network television news program you watch. The head of the child prostitution ring is Arie Scher, Israel’s consul in Rio de Janeiro, The ring recruited girls as young as nine years old and organized sex parties with the children for Israeli tourists. One of the child prostitutes was questioned by Brazilian police and led them to the home of a Hebrew language teacher in Rio, Georges Schteinberg, where police seized photographs of hundreds of naked children and videos taken at sex parties with the children. Viewing the videos, police officials recognized the swimming pool and deck of the Israeli consul, Arie Scher, which was the scene of many of the sex parties.
Arie Scher was immediately whisked out of Brazil by the Israeli government before the Brazilian police could question him.
(Overthrow.com)
iii
Sinon, j’ai un autre projet, Ta-Marbuta le petit chameau, dans un genre différent. (Avril 2009)
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Un islamophobe poste en ligne une vidéo de Talibans châtiant une femme sur la voie publique, avec le commentaire : « Âmes sensibles s’abstenir. » Je ne crois pas que frapper nonchalamment les mollets d’une femme avec une sorte d’élastique, une lanière (mettons que ce soit, au pire, un nerf de bœuf) appelle un tel commentaire. Serions-nous devenus aussi sensibles à la douleur ?
Il y a deux courants chez nos immigrés : d’un côté, le rap et la délinquance, de l’autre, l’islam. Je fais très clairement la différence. L’islam est un allié non seulement contre les élites occidentales corrompues mais aussi contre les immigrés de la première catégorie. Je souhaite donner aux imams davantage de pouvoir dans les cités, quasiment toute latitude pour couper la main des voleurs, flageller ceux qui écoutent du rap et exécuter les violeurs et assassins. C’est aussi simple que ça.
Quelqu’un comme Maurice Dantec fait quant à lui l’amalgame. D’abord, il vous dit qu’il déteste le rap et cette culture bestiale d’origine américaine, puis il fustige les religieux musulmans, qui fomenteraient selon lui cette même culture. Quel paradoxe ! Si c’est vrai, je demande qu’on en apporte la preuve ou au moins des indices.
Je n’ai aucune sympathie pour les immigrés qui ont adopté le rap américain importé chez nous. En revanche, l’imam de banlieue qui s’élève contre la corruption de l’Occident, que voulez-vous que je lui dise ? Je pense exactement la même chose que lui. (Mars 2007)
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Gloire à Mahmoud Ahmadinejad, vainqueur incontesté des élections avec 60 % des voix. Quelle belle journée !
Après tant d’articles et de reportages de la presse française, comme de la presse de tous les régimes pro-sionistes, qui comme d’habitude a pris ses rêves pour la réalité et se voyait déjà dans le meilleur des mondes sionistes, la voix du peuple a parlé et le programme d’indépendance nucléaire de ce fier pays peut se poursuivre en toute tranquillité.
Même si les médias continuent de prendre leurs rêves pour la réalité : ils sont en train de nous dire, à présent, que la jeunesse iranienne pleure. Je ris avec la jeunesse iranienne !
C’est comme avec Berlusconi : avant les élections, les journaux français nous le disaient fini en raison de ses « frasques », de la demande en divorce de sa femme, de « papounet », etc., mais il n’en finit pas de laminer la gauche, aux élections européennes comme aux élections locales qui ont immédiatement suivi.
À force de prendre leurs rêves sionistes pour la réalité, un jour on finira par ne plus les prendre au sérieux !
NEJAD FOR EVER!
(Juin 2009)
ii
Sarko-Nagy-Bokza, gouverneur pro-sioniste de la province France, a condamné la fraude électorale en Iran et, pour les médias pro-sionistes, l’élection de Nejad le Grand ne peut qu’être truquée. Ces vaines attaques, qui ne s’appuient sur rien, sont le pathétique témoignage de leur rage imbécile.
À présent, des foules de jeunes Iraniens manipulés sont dans la rue. Les manipulateurs ont les poches pleines de dollars. Ces jeunes travaillés au porno sur le dark net parlent de « dictature » parce qu’ils ne comprennent pas que les masses laborieuses et paysannes détestent ces racailles occidentalisées qui ne représentent qu’une minorité de la population (tout au plus 37 %) mais se croient permis de contester le résultat d’élections libres, poussés à la violence par des agents provocateurs et leurs bas instincts.
Cette minorité qui constitue l’onaniste bourgeoisie des centres urbains dégénérés et golémisés par les pervers sionistes est le porte-drapeau des médias mondialisés. Si ces soixante-huitards basanés s’excitent autant, c’est qu’ils sont persuadés que les Occidentaux les soutiennent, vautrés derrière leurs écrans de télévision… Le parfum de romantisme que lesdits médias puants veulent vaporiser sur ces éructations violentes de machines auto-érotiques s’accommode mal des remugles d’égouts qui sont le miel de ces contestataires avariés.
J’adresse mes félicitations au président Ahmadinejad pour sa victoire.
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J’ignore quel danger représente l’islam, et je crois que la plupart des gens confondent « danger » et « nuisance ». Si nous avions une immigration massive de Croates, ces personnes parleraient d’un « danger » croate, parce que l’immigration de travail apporte au pays d’accueil une vile populace corvéable à merci qui cumule toutes les tares de sa race, quelle que soit celle-ci. Il ne s’agit pourtant que d’une nuisance. (Octobre 2009)
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Saïda Savitri (L’islam devant le national-socialisme, 1942) affirme que les textes grecs de l’Antiquité ont été connus en Occident à la Renaissance seulement. Or les commentateurs arabes de la philosophie grecque, et leurs traductions, étaient connues en Occident depuis le Moyen Âge. Averroès (Ibn Rochd), par exemple, était très lu des clercs, au point qu’on parle d’un courant de pensée averroïste dans l’Europe chrétienne. Ce qui caractérise la Renaissance, c’est la lecture des textes grecs originaux, par le canal des Grecs byzantins (notamment des émigrés après la prise de Byzance par les Turcs en 1453). La Renaissance correspond donc en réalité au reflux de l’influence arabo-musulmane dans l’Europe intellectuelle, par l’accès direct aux sources grecques originales. (Du reste, je ne fais pas partie de ceux qui considèrent la Renaissance comme une ère de progrès intellectuel. Cette période se caractérise surtout par les progrès d’un scepticisme matérialiste.)
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Je relève actuellement deux groupes numériquement significatifs d’adeptes du national-socialisme sur Facebook. L’un, NAZI, a été créé par un Indonésien et compte près de 700 membres. L’autre, Mein Führer, a été créé par un Turc et compte un peu plus de 1 100 membres.
La caractéristique de ces deux groupes est que les Blancs ne sont pas la majorité des membres. On y trouve un peu de tout, dont des femmes voilées, d’ailleurs un nombre considérable de Musulmans dans les deux cas et ce n’est pas étonnant vu la nationalité des créateurs de ces groupes. (Jan. 2010)
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Dubaïgate : Les assassins assument
Les Mossadiens ne s’embarrassent pas de broutilles telles que la dignité d’États amis. Qu’ils trafiquent de faux passeports à la nationalité de ces alliés et assassinent un homme pour raison d’État grâce à ces passeports frauduleux, quoi de plus bénin ? Et pourquoi, s’il vous plaît, prendraient-ils la moindre précaution ? « Il est peu probable que l’enquête aille très loin, Londres, Dublin et Paris ayant annoncé hier que les passeports britanniques, irlandais et français étaient des faux. » (Le Figaro, 17.02.2010)
Les assassins étaient on ne peut plus contents d’eux. « La presse israélienne, qui publiait hier en une les photos des onze suspects, ne prenait que des précautions ironiques pour ne pas attribuer l’opération au Mossad. » (ibid.)
Cependant, au milieu des réjouissances, on apprend que les ambassadeurs israéliens sont convoqués par les ministres, dans les pays concernés par les usurpations d’identité. Les sionistes ont dû être les premiers surpris. Le ton a donc changé ; la presse, hier « ironique », devient venimeuse. « Le Jerusalem Post (…) donne le ton : ‘Il y a de bonnes raisons de penser que certains représentants de l’intelligentsia et des médias en Grande-Bretagne se seraient livrés aux mêmes critiques si, dans l’hôtel (dubaïote), s’était trouvé Oussama Ben Laden ou Adolf Eichmann.’ » (Figaro 20-21.02) Des nazis !
Mais pas de quoi s’affoler non plus. Un M. Tzvi Stauber, ancien ambassadeur à Londres, met les points sur les tzvi : « S’il s’avère que le Mossad a réalisé cette opération, les Britanniques gèleront, au pire, les relations entre le MI6 et le Mossad, mais cela ne devrait pas aller beaucoup plus loin et ce boycott ne durera pas. La vie continuera. Après tout, ce sont les Britanniques qui ont inventé le métier d’espion. » (ibid.) Et le métier d’assassin ?
Pour conclure, le Jerusalem Post à nouveau : « Ceux qui dénoncent le Mossad ne comprennent pas que, parfois, la fin justifie les moyens. » (ibid.)
Quelle belle mentalité. Et c’est un État ami, ça ? (Février 2010)
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« Washington à la conquête du ‘9-3’ »
Les Américains craignent de voir nos banlieues se transformer en centres de formation pour kamikazes. Ils essaient de contrer la radicalisation islamique de ces quartiers en attirant les jeunes vers leur modèle (apparemment, la télé – 99 % de productions américaines – ne suffit plus), car ils savent que les kamikazes viseront avant tout le centre névralgique de l’Occident, les États-Unis, et pas cette petite périphérie qui s’appelle la France gaulliste. La tactique employée ne peut que renforcer partout en Occident un multiculturalisme amorphe qui est la clé de voûte du modèle américain.
Ils se mettent d’ailleurs le doigt dans l’œil. Les kamikazes arrêtés ces derniers temps (le Pakistanais de Times Square, le Nigérian de je ne sais plus quel vol aérien, etc.) font partie de ces jeunes formés aux États-Unis pour s’y voir révéler les bienfaits de la civilisation yankee. Il faut donc s’attendre à entendre parler demain de kamikazes issus des « quartiers » français et qui paraissaient tellement bien intégrés chez leurs chaperons sionistes. (Juin 2010)
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Le président de Bosnie de 1990 à 1996, Alija Izetbegovic, musulman, était un ancien membre recruteur de la SS-Handschar et avait fait trois ans de prison à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Devenu président, il a créé au sein de l’armée bosniaque une division d’élite qu’il a nommée Handschar.
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Si le « panislamisme » était une réalité, l’islam, qui est la première religion du monde, dominerait le monde, mais ceux qui, parmi les nationalistes européens, raisonnent en ces termes et brandissent cette vaine menace passent sous silence les différences et différends qui traversent l’islam et le fragilisent, les antagonismes de sectes et de races, entre sunnisme, chiisme, ismaélisme, Arabes, Persans, Turcs, Malais, Noirs…, qui rendent une action commune au sein de ce supposé bloc « panislamiste » hyper-problématique. La langue commune la plus employée pour les échanges au sein de ce bloc n’est du reste même pas l’arabe, langue du Coran, mais l’anglais.
La mondialisation, notamment la croissance exponentielle du nombre des pèlerins de La Mecque du fait de la massification des vols aériens, est peut-être susceptible à long terme de créer des liens à dynamique centripète dans le monde musulman et de développer une conscience panislamiste universelle, mais une telle tendance est à ce jour imperceptible, géopolitiquement parlant.
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La déportation par Staline de peuples entiers (Tatars de Crimée, Tchétchènes et Ingouches, Kalmouks…) est ainsi présentée par l’Agence France Presse (AFP) : « La raison de leur déportation a été que certains (peuples) étaient prêts à collaborer avec l’occupant (nazi) et d’autres étaient soupçonnés des mêmes intentions. Une thèse rejetée par les historiens occidentaux et les experts russes indépendants. » Que cette mauvaise source donne des noms : qui sont ces « historiens occidentaux », ces « experts russes indépendants » qui nient les intentions de collaboration des Musulmans du Caucase avec les puissances de l’Axe ?
D’ailleurs, quelle différence entre « être prêt à collaborer » et « avoir l’intention de collaborer », qui est la seule distinction faite par cette dépêche ? Ça n’a aucun sens !
Or il ne s’agit pas d’intentions de collaborer mais de collaboration effective. Les noms des organisations impliquées de part et d’autre ainsi que les opérations menées sont connus. Les cadres traditionnels, religieux et politiques, de ces peuples du Caucase, persécutés par le stalinisme, ont collaboré avec les puissances de l’Axe. Ces peuples ont été déportés à ce titre.
L’AFP raconte des sornettes et le manuel d’histoire qui ne parlerait que d’« intentions » de collaborer, de même, comme si les tribunaux d’épuration auto-proclamés, officiels ou secrets, n’avaient pas de quoi épurer, pour le « travail de mémoire », jusqu’à la fin des temps. (Septembre 2010)

