Autre Poésie du Suriname
Pour compléter mes traductions de Poésie révolutionnaire du Suriname (ici) à partir de la même anthologie, Spiegel van de Surinaamse Poëzie (Miroir de la poésie surinamienne), compilée et présentée par Michiel van Kempen (Meulenhoff Amsterdam, 1995).
Les habitués de ce blog connaissent déjà Shrinivási et Orlando Emanuels, dont les noms apparaissent dans le billet précédent.
Les poètes ici présents, tous du vingtième siècle, sont : Marcel de Bruin, nom de plume de René de Rooy (un poème), Shrinivási (avec trois poèmes, soit quatre en tout avec le précédent billet), Orlando Emanuels (un poème, donc trois en tout), Corly Verlooghen (1), Bhai (James Ramlall) (3), R. Dobru (1), la poétesse Mechtelly (1), Ruud Mungroo (2), Kamala Sukul (1), Dorus Vrede (2), Chitra Gajadin (1), Romeo Grot (1) et Rabin Gangadin (1).
Comme plusieurs noms l’indiquent, certains de ces poètes sont originaires du sous-continent indien. Ce sont Shrinivási, Bhai, Kamala Sukul, Chitra Gajadin et Rabin Gangadin. Les autres sont Afro-Surinamiens.
Je crois percevoir – et il me plaît d’imaginer – une influence de la poésie indienne sur la poésie afro-surinamienne. Cette poésie indienne qui tire ses racines de la plus haute antiquité sanskrite et que le philosophe Hegel a décrite à sa façon dans un passage plein de lyrisme tout en cherchant à la déprécier (voyez à ce sujet la note en annexe), est intérieure-mystique : elle parle de la divinité comme d’un ami attendu pour la fête des couleurs (la holi) ou qui appelle, la nuit, depuis le jardin sans qu’on le voie, une absence toujours présente, comme une chambre vide dans la maison, ou comme si la beauté du monde était une chambre vide dont l’occupant aimé doit revenir bientôt. Je crois retrouver cette façon de dialogue mystique dans le poème Granaki de l’Afro-Surinamien Trefossa (cf. billet précédent) : « Viendras-tu ce soir, Granaki ? » Granaki n’est pas là mais le poète lui demande s’il vient : il y aura des lanternes sur le pont de bois pour éclairer le chemin et, s’il ne vient pas, il faudra partir à sa recherche, trouver enfin et franchir le seuil de sa maison. – Il semble par ailleurs évident que la culture afro-surinamienne a éclairé de son propre univers symbolique, notamment via la religion du winti, la poésie de la communauté indienne du Suriname.
Sur les dix-neuf poèmes, seize ont été écrits en néerlandais, un en sranan ou créole surinamien, un en hindi et un en saramakaans (créole marron).
*
Sans titre (original néerlandais) par Marcel de Bruin
De nouveau le rythme a résonné
dans la jungle de mon sang,
le rythme qui va me posséder,
ivre et traqué, entièrement.
L’instinct m’a rattrapé,
ne me lâche plus :
ballotté par d’anciennes chansons
des nègres de ma forêt.
Je suis à nouveau saisi,
éclairé de nouveau,
rêvant sous les arbres
dans la jungle de mon sang.
*
L’appel dans la nuit (De roep in de nacht) par Shrinivási
Qui m’a dans la nuit appelé
Le bruit est venu d’au-dehors à peine audible
Je n’ai pas entendu de qui c’était la voix
Pourquoi est-il venu chez moi ?
Était-ce peut-être le náu1 avec le message connu
Qui sait il serait donc reparti déconcerté
Plein de honte je n’ai pas bougé, moi le flegmatique.
Mais qui m’a donc appelé dans la nuit ?
Dans l’obscurité, la lampe à la main
Il appela depuis le talus entre les rizières
J’ai répondu d’un cœur joyeux
Lui, mon Bhagwan.
1 Le náu : Ce terme désigne un barbier et l’anthologie l’explique par le fait que le barbier était le premier à répandre des informations dans un village.
*
Sans titre (original néerlandais) par Shrinivási
Dans la maison de mon fiancé
j’écris des mots sans discontinuer
comme la mer
contre le bord du monde
comme le soleil
le long d’un chemin autour de la maison
comme le vent
enfant effréné dans ses jeux
mais je sais bien
que j’écris
à rebours du bonheur
*
Sans titre (original néerlandais) par Shrinivási
Tu n’es pas venu
juillet s’est paré
pour célébrer la fête des couleurs
dans la soie la plus chère ont été piquées les fleurs
mais tu n’es pas venu.
Les jours sont devenus plus longs
Le flamboyant a rallumé ses feux
en riant les joies ont baisé les fleurs
mais tu n’es pas venu.
Le ciel est gros de nuages
la terre dans ses mains ouvertes
a bu sa compassion
mais tu n’es pas venu.
Lavé luit le vert des arbres
grands ouverts sont les anglos2 d’or
pleine de bleu contentement est montée la mer
éparpillant des fleurs sur le rivage
mais tu n’es pas venu.
Tu n’es pas venu
les nuages sont repartis
timidement murmure le vent dans les arbres
sur les collines les cactus sont figés
sans espoir les mains tendues
mais toi tu n’es pas venu.
En éclats dorés
ce seul jour
que j’ai
nommé innommable
est épars
dans toutes les années
passées
comme à venir.
2 « wijdopen staan de gouden anglo’s » lit-on dans l’original, et la seule définition que j’ai trouvée pour « anglo » est « réchaud » (komfoor) dans un Indisch Lexicon: Indische woorden in de nederlandse literatuur (2005) en ligne. Sans pouvoir formellement exclure que cette traduction soit correcte, cela me paraît cependant peu probable et je verrais bien plutôt le nom vernaculaire d’une plante, dont je ne trouve cependant aucune trace (il faut dire que « anglo » donne sur internet, même en néerlandais, de nombreux résultats, ce qui est de nature à rendre particulièrement ardue une recherche plus précise). Je présente mes plus plates excuses au lecteur, tout en appelant ceux qui auraient des lumières à ce sujet à me contacter.
*
Air (Lucht) par Orlando Emanuels
Je veux attraper
le visage
de l’eau
dans les plis
de ma haine
Une grimace sardonique
qui toujours rit
de ma peur
Eau repoussante
visage d’eau
que je hais
J’aime le sol
la terre froide
où le manioc
a sa chaise
aux pieds
bien plantés
comme ceux d’un bœuf
J’aime la terre
sol qui de son sein
fait naître de verts enfants
fleurs
arbres
forêts
Mais si je devais choisir
je me perdrais
dans l’air
je deviendrais de l’air
avec l’air
je jouerais en volant
j’irais caresser
le soleil dans son berceau
j’irais cueillir des étoiles
pour les épingler
dans le chignon
de la terre
et peut-être
peut-être pourrais-je
rire
de ma peur
du visage toujours fuyant
de l’eau
Je veux être de l’air
de l’air
un souffle
rien
*
Devenir vieux (Oud worden) par Corly Verlooghen
Après tant d’années
ne reste pas grand-chose :
Les rêves s’amenuisent
les amis retournent à la poussière
On ne sait pas qui l’on doit suivre
ni ce que l’on doit croire
On ne sait pas si l’on vit
ou si l’on fait semblant.
*
Douleur du riz (Rijste-Smart) par Bhai
Seuls ceux qui sont nés du riz
Seuls ceux qui ont grandi dans le riz
Seuls ceux qui sont morts du riz
Connaissent les lamentations des épis.
Car sache-le croître
c’est en substance mourir
et toute efflorescence passe.
Donc sache aussi que toute récolte
est douloureuse.
*
Sans titre (original néerlandais) par Bhai
Je vis au fond
De la mer
Loin des hommes
Caché
Entre les coquillages
Sans yeux
Sans bouche
Ma langue est
Le sombre repos
Ma voix
Est le silence infini
De la mer
Je vis ainsi
Caché entre les coquillages
Au fond
De la mer
*
Sans titre (original néerlandais) par Bhai
Je suis
Un solitaire
Une feuille
Sur un arbre
Un silence
Dans le silence
Un œil
À l’intérieur d’un œil
Un secret
À l’intérieur d’un secret
*
Sans titre (original néerlandais) par R. Dobru
J’ai reçu en héritage
ce pays et ses habitants
les arbres, les fruits et le soleil
il m’en a fait don
en rendant son dernier souffle
il m’a tendu sa main
les doigts devinrent des rivières
la paume une plage
il m’a regardé
et les yeux se sont fait pluie
il ouvrit la bouche
des cascades lancèrent tonnant et
écumant des appels aux vivants
alors j’embrassai le soleil
*
Poème pour toi (sranan : Puwema gi yu, néerl. : Gedicht voor jou) par Mechtelly
Envoie des paroles de l’autre côté
laisse-les mûrir au soleil
la pluie les lavera
tandis qu’elles reposent dans l’herbe
Envoie des paroles mon frère
laisse-les s’ouvrir au soleil
la pluie les lavera
tandis qu’elles reposent dans la forêt
Envoie des paroles Iman
mais penses-y bien
appelle tous les esprits
répandus sur le sol
vers la cime des arbres
Envoie des paroles ruisselantes
car sont assoiffés
ceux qui doivent les répandre
*
Sans titre (original néerlandais) par Ruud Mungroo
Par une fente dans le mur
la lumière me trouve
en train de dormir
te cherchant
toi qui m’a visité
dans mon rêve
Encore
émerveillé je me réveille
et je pleure
car tu
as disparu
par la fente du mur
*
Sans titre (original néerlandais) par Ruud Mungroo
Dans un tourbillon
de joie effrayante
je voulus près de toi
être foudroyé
par la musique ininterrompue
Les souvenirs passaient avec toi
en cascades sans fin
Perdus dans des pensées
nous nous sommes rencontrés un instant
et brièvement
très brièvement
mon cœur en silence te salua
Donne-moi un jour nouveau
clair comme un sourire
brûlant comme le soleil des tropiques
pour tout oublier
perdre ce que j’ai gagné
Donne-moi un jour nouveau
une plage sombre
avec des vagues de lumière
Ne m’ôte pas déjà mon rêve
Ne démolis pas de tes doutes
les restes de mon amour
Tire-moi
avec une corde de patience
des rapides de ma solitude
C’est
peut-être la dernière fois
que je pense à toi
Peut-être la dernière fois
que je te donne mes lèvres
Peut-être la dernière fois
que je t’aime
avant que je ne t’aime plus
peut-être la dernière fois
que je dis
peut-être la dernière fois
peut-être…
*
Sans retour (Hindi : Nahi lautegá, néerl. : Geen terugkeer) par Kamala Sukul
Dans la solitude
les souvenirs reviendront
les choses
tourmenteront la conscience
l’histoire oubliée
sera remémorée
mais qui part
ne revient jamais.
La page tournée
fera pleurer
le récit sera
de nouveau raconté
quelque effort
que l’on fasse
mais qui part
ne revient jamais.
*
Pour Sisi (Voor Sisi) par Dorus Vrede
Le vieux chemin de forêt
qui me conduisait vers ta rivière
est toujours là
Les empreintes de mes pas
sont sèches et craquelées
La racine du gbé-gbé
sur la rive
– ta place préférée –
est vide
Aux rayons du soleil
d’après-midi
manque ton dos nu
ils dansent dans
l’eau ondoyante
Parfois quand la nostalgie
me consume
je crois encore te voir
penchée sur ta vaisselle
*
Les jeunes filles dansent (saramakaans [un autre créole du Suriname, parlé par certains groupes marrons, auxquels appartient le poète Dorus Vrede] : Dee muyemii ta baya, néerl. : De meisjes dansen) par Dorus Vrede
À la ville
je vois les jeunes filles
danser
Mais elles ne savent pas
bouger
et leurs pieds
se détachent
du sol incertains
Leur danse
ne ressemble pas
à chez nous
Elles dansent seulement
parce qu’elles doivent
Chez nous
elles dansaient
à la lumière de
la lune
les anciens et
les étoiles
étaient avec elles
Mais ici
à la ville
elles dansent
entre les différentes lumières
et la pénombre du crépuscule
ce qui leur donne le vertige
si bien qu’après
la fête
elles ne sont plus les mêmes
*
Sans titre (original néerlandais) par Chitra Gajadin
les courtes averses
alternent avec des éclaircies momentanées
l’eau remplit les citernes
le drapeau du KTPI3
flotte bravement sur les maisons des Javanais
assis accroupis
sous leurs auvents
à regarder la pluie
quand c’est fini
ils se lèvent
vaquent à leurs occupations
puis fument tranquillement
leur tabac parfumé au clou de girofle.
quand la pluie recommence
dans un lieu à l’abri
leur démarche est imperturbable
leur être impénétrable
les nuages passent lentement
sans laisser filtrer le soleil
dont ce matin a tant besoin
quand la pluie s’arrête
on est accablé
par le silence
le repos partout
le calme
le temps ici ne s’arrête pas mais
n’apporte aucun changement non plus
une femme marche avec un sac de jute
sur les épaules
la main droite le long du corps
sa démarche est le mouvement
d’une vie
qui connaît son chemin
quand elle tourne le regard vers moi
elle sourit
sans me voir
je la salue en silence
dans cette page
3 KTPI : Kerukunan Tulodo Pranatan Inggil, parti politique ethnique javanais du Suriname, fondé en 1949. Son drapeau porte un personnage du wayang (théâtre d’ombres) javanais.
*
Ma petite sœur Sosi (Mijn zusje Sosi) par Romeo Grot
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
est la dernière enfant
de ma mère
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
à cause de ses attaques d’asthme
n’est pas beaucoup allée à l’école
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
travaillait au début pour une usine d’allumettes
puis comme domestique
aujourd’hui au bureau de poste
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
a cinq enfant
de trois pères différents
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
n’a jamais pu garder longtemps
un homme
pour beaucoup elle était
trop susceptible
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
ne laissera personne
lui dire ce qu’elle doit faire
Ma petite sœur Sosi
ma sœur
est une grande fille
…une grande fille
…est une grande fille maintenant
*
Sans titre (original néerlandais) par Rabin Gangadin
Je plane dehors dans la pluie,
la pluie tombe à travers moi.
Chaque goutte un petit point scintillant,
un tourbillon de petits points scintillants.
Je regarde dans une vitrine, je plane jusqu’à moi-même.
je soupire, respire profondément. Je demande : « Où est le temps ? »
Le temps est au-dessous de moi, le temps est au-dessus de moi.
Je ne suis pas moi. Je ne vis pas, je ne suis pas mort.
Je suis sous la pluie comme un nuage sombre en habits.
*
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Remarque sur un passage relatif à la poésie du sous-continent indien
dans la Philosophie de l’histoire de Hegel
,,Solche Schönheit finden wir auch in der lieblichsten Gestalt bei der indischen Welt – eine Schönheit der Nervenschwäche, in welcher alles Unebene, Starre und Widerstrebende aufgelöst ist und nur die empfindende Seele erscheint, aber eine Seele, in welcher der Tod des freien und in sich begründeten Geistes erkennbar is. – Denn würden wir die phantasie- und geistvolle Anmut dieses Blumenlebens, worin alle Umgebung, alle Verhältnisse vom Rosenhauch der Seele durchzogen sind und die Welt zu einem Garten der Liebe umgestaltet ist, näher ins Auge fassen und mit dem Begriff der Würdigkeit des Menschen und der Freiheit daran treten, so dürfen wir, je mehr uns der erste Anblick bestochen hat, desto größere Verworfenheit nach allen Seiten hin finden.’’ (Vorlesungen über die Philosophie der Geschichte: Die orientalische Welt)
Ce que je traduis : « Nous trouvons une beauté de cette sorte [comparable à celle qui, nous dit Hegel, illumine le visage d’une femme en couches], sous la forme la plus délectable, dans le monde indien – une beauté de l’affaiblissement nerveux, dans laquelle tout ce qui est irrégulier, figé et disparate se dissout et où seule transparaît l’âme sensible, mais une âme où se perçoit la mort de l’esprit libre se constituant en soi-même. – Car si nous regardons de plus près la grâce pleine d’imagination et de spiritualité de cette vie de fleurs, où toute circonstance, toutes relations sont imprégnées d’un spirituel parfum de rose et où le monde est changé en jardin de l’amour, et si nous l’examinons à l’aune du concept de dignité humaine et de liberté, alors plus nous aurons été séduits au premier abord et plus nous trouverons là, de toutes parts, d’abjection. »
La beauté spéciale d’une femme en couches : c’est déjà une observation digne d’intérêt. Cette beauté est celle de la poésie indienne : voilà qui devient extraordinaire. Ce passage, une condamnation sans appel comme l’ensemble du cours de Hegel pour tout ce qui n’est pas le christianisme protestant germanique triomphant à la fin de l’histoire, me donne en même temps la meilleure clé que je connaisse pour entrer dans cette poésie et cette culture indiennes. Il n’est pas aisé de rejeter une pensée comme un simple préjugé quand ce préjugé fait fond sur des arguments plus abondants et vigoureux que le point de vue contraire soi-disant libre de préjugé, et qu’il paraît en outre mieux faire comprendre l’objet en question de façon que la forme du dénigrement ne peut pas être considérée comme l’essentiel quant au fond de cet objet. – Car Hegel veut-il dire autre chose que : Ce n’est pas la poésie qui fait l’Histoire (en conduisant celle-ci à son terme) ? La poésie « la plus délectable » est destinée à céder devant les conquêtes de l’esprit « libre se constituant en soi-même ». Ce passage est une clé pour comprendre la mort historique de l’art selon la pensée hégélienne.
Dès lors, pour en revenir à la question du préjugé ou du dénigrement (on a souvent tendance, sous l’effet de lois répressives de la pensée, à considérer qu’un dénigrement est forcément un préjugé, mais c’est là une proposition à la généralité de laquelle fait défaut le moindre fondement, et c’est bien plutôt le point de vue selon lequel tout se vaut qui est un préjugé), le point de vue hégélien ne discute pas les mérites respectifs de telle ou telle culture poétique, lesquelles se valent en tant qu’objets sans avenir vis-à-vis de la culture supérieure de l’esprit. On me dira que cette conclusion contredit ma parenthèse, or je prétends que l’intérêt supérieur de l’État libéral qui demande la tolérance entre différentes cultures au sein de la population qui le constitue ne peut aller, précisément, au-delà de ce concept de « tolérance », qui consiste en ce que, même au cas où l’on juge une culture de manière critique ou négative, on la tolère : tolérer quelque chose n’implique pas d’aimer cette chose (fondamentalement, on ne dit d’ailleurs tolérer une chose que quand on trouve à redire à cette chose). La tolérance est tout ce que peut demander un État libéral et cela n’implique pas de s’abstenir de penser et d’exprimer sa pensée.
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