Intifada : Poème

.
Contre les chars blindés et l’escadron vampire,
Ton sang se fait cailloux, Palestine martyre,
Et ta poussière monte au ciel comme un drapeau
Fait de tes ossements épars et de ta peau ;
Ton sang se fait cailloux, l’occupant pétrophage,
Et l’olivier tombé, dans les méandres nage
Des larmes que n’ont plus les yeux de tes enfants.
Ton sang vole, ababil narguant les éléphants,
Ton sang crie à l’assaut sur les murs des ruines
Et ton sang marche droit sur un chemin de mines.
Ton sang ne coule pas : dans le jardin rasé
La terre ne boit plus, le nuage est brisé.
Ce caillou, pur cristal de larmes héroïques,
Poème fulminant que jamais tu n’abdiques,
C’est un bourgeon de fleur poussé dans un charnier,
Le pigeon qui retourne à l’eau du colombier,
Et c’est le chant d’amour du sang pour ses racines
Craché sur la terreur des balles assassines.
Ce caillou, c’est ton sang fait pluie et chant fécond,
C’est la clef de la porte oscillant sur un gond
Dans le pré qui n’est plus qu’un trou, qu’un cimetière,
C’est ton sang fait tempête, éclatante lumière.
Ce caillou, cette pierre aveugle, est la beauté
Qui montre à l’univers ce qu’est l’humanité.
De ce germe semé par ton cri, Palestine,
Graine persécutée, immense, clandestine,
Naîtront sur ces débris de nouvelles moissons,
De nouveaux oliviers, de plus belles chansons.
TRES BEAU POEME, Florent. Plein de violence mais aussi d’espoir. BRAVO!
Merci, Marc !