Poésie de la Gambie

La Gambie est un pays de langue anglaise enclavé dans le Sénégal francophone, une étroite bande de territoire le long du fleuve Gambie, et j’ai déjà fait remarquer ailleurs (x) que, sur une bonne partie du Sénégal, il est impossible à un citoyen sénégalais de traverser en ligne droite son pays du nord au sud sans devoir traverser en même temps la Gambie, donc sans dépendre de la bonne volonté des autorités d’un pays étranger. Cette situation était au demeurant déjà celle de l’administrateur français du temps de la colonisation et nous rappelle que notre pays, quelle qu’ait été l’étendue de ses colonies, ne fut jamais autre chose qu’un acteur de second plan en Afrique, en dépit de sa pléthorique bureaucratie centralisée à l’organisation prétendument rationnelle, derrière une Angleterre qui ne possédait même pas à l’époque d’armée nationale, au sens administratif du terme. L’Angleterre avait besoin de cette bande le long du fleuve, et c’est ainsi que la Gambie parle anglais alors que le Sénégal, dont elle est un démembrement manifeste en termes géographiques, parle français.

Mais ce n’est pas à de telles considérations que nous appelons notre lecteur par ces traductions – de l’anglais donc – de poésie de la Gambie. Je dis « de la Gambie » plutôt que « de Gambie » puisqu’en anglais le maintien de l’adjectif défini semble être ici la règle, le nom officiel du pays étant d’ailleurs Republic of the Gambia.

En 2015, la Gambie fut proclamée par le président Yahya Jammeh « République islamique », la plus récente création de ce genre dans le monde selon les observateurs, mais ce statut ne semble pas avoir survécu au renversement de Jammeh en 2017. La population de la Gambie est au demeurant à 95 % musulmane (selon la page Wikipédia en anglais Islam in the Gambia, tandis que la page correspondante en français indique quant à elle 90 %, prétendument selon la même source, le CIA World Factbook, avec un lien cassé, tandis que le lien de la page anglaise fonctionne, et indique même 95,7 % ; j’espère qu’il ne faut pas y voir une illustration de l’état d’information des Français en général).

La couverture de l’anthologie poétique où nous sommes allé chercher des textes, A Harvest of Gambian Lines: An Anthology of Poems (Global Hands Publishing, 2014) (Une récolte de vers gambiens : Anthologie poétique), compilée par les poètes Abdoulie Jatta et Musa Jallow, rappelle cette situation puisque la femme gambienne qui l’illustre, et qui récolte des lettres de l’alphabet pour les mettre dans sa hotte, où apparaît le mot Poetry, porte un voile facial représenté par la surimposition d’un paysage sylvestre ou de nuages par où percent les rayons du soleil – une belle création graphique au demeurant.

Il s’agit d’une anthologie de jeunes poètes de la Gambie, préfacée par le plus ancien Tijan M. Sallah. On sent chez ces poètes une volonté de se rattacher à des formes régulières de versification, un nombre important de ces poèmes étant rimés. Même sans connaître parfaitement les règles formelles de la versification anglophone, il m’apparaît évident que l’effort s’arrête à peu près là et que ces tentatives se rattachent donc au mieux à un genre hybride, davantage inspiré du slam et de la musique contemporaine, rap et autre, que de la prosodie classique. En raison de ma réserve vis-à-vis de ce genre hybride, j’ai laissé de côté ces poèmes ; ceux que j’ai traduits sont en vers libres, assumés en tant que tels.

Les poètes dont j’ai retenu des textes sont Jama Jack (un poème), Sheriff Jaiteh (2 poèmes), Mariama A. Camara (1), Aminata E. Sanyang (2), Marabi S. Hydara (1), Musa A. Jallow (4) et Yusupha Kolley (2).

Jama Jack, Mariama Camara et Aminata Sanyang sont des poétesses. Musa Jallow est un des deux éditeurs de l’anthologie. Il est récemment décédé, fort jeune puisqu’il était né en 1994. Quant au second, Abdoulie Jatta, dont je n’ai pas traduit de poèmes pour la raison indiquée plus haut, il s’est récemment converti au christianisme, pendant un séjour à Cuba où il étudiait la médecine.

*

Dilemme spirituel (Spiritual Dilemma) par Jama Jack

Je l’entends appeler de sa voix forte
Rouler mon nom sur sa langue
Séduisants murmures, douceur à laquelle il est difficile de résister
En même temps assez forte pour noyer les autres voix
De la raison, du bon sens, de l’âge et de la spiritualité
Un amant jaloux qui veut m’avoir toute à lui
M’étreindre, nous tenir ensemble, explorer des pays interdits
Effaçant toute conscience ; mon esprit son captif
La concupiscence m’aveugle et je ne vois que lui.

Quelques instants de rationalité me disent arrête fais demi-tour
Reviens sur tes pas reste sur le droit chemin
Un chemin de vertu qui me gagnera la grâce éternelle
Un chemin libre de regrets, de dégoûts et d’humiliations
Mais je cède aux tentations de ma chair
Et possédée par ce que je possède
Je suis dominée par le désir, la voix de la raison s’évanouit
Je tiens pour allant de soi la nature miséricordieuse de Dieu
Tandis que je m’avance vers un court plaisir.

Je retombe de mon euphorie, j’ai plongé dans mes défauts
Les yeux attirés par un éclair de révélations
Un nuancier de ténèbres et de mal, une vie de péché
Mon cœur fermé aux privilèges de Sa miséricorde
Face à Lui implorant Son pardon, mon djihad invincible
Dépouillée de la dignité nécessaire pour me tenir en Sa présence
Pourtant consciente de Sa miséricorde qui me fait signe d’approcher
Rappel qu’Il pardonne à tous les pécheurs
Mais je n’ose même pas prétendre à ce titre.

Mon être résonne de résolutions nouvelles
Guère différentes de celles qui les ont précédées
Faites sans doute pour être brisées, jetées et oubliées
Après tout je suis mortelle, si faillible
Une pensée qui me console, ranime mon espérance
Sur les cendres froides de cette passion consumée
Un besoin de répondre à son appel concupiscent
La volonté d’être droite et digne de miséricorde
C’est mon dilemme spirituel !

*

Réveillez-moi (Wake Me) par Sheriff Jaiteh

Elle était seule isolée
Son unique apaisement était qu’elle était protégée
Dans une grande ville presque entièrement vidée
Elle errait en larmes
Sourire était un luxe qu’elle ne pouvait se permettre
Aucune pause dans sa course à cause de la peur
Forcée de survivre par elle-même
Forcée en son âge tendre de faire l’expérience de la vie
Elle se répétait inlassablement que tout cela n’était qu’un horrible cauchemar
« Réveillez-moi », criait-elle à tout moment
Alors une armée fit feu sur elle de sa puissante artillerie
Quel camp devait-elle choisir ?
Ceux qui lui tiraient dessus étaient les mêmes qui avaient juré de la défendre
Plus elle raisonnait et plus elle comprenait qu’il n’y avait pas d’issue
Alors elle criait, pour une prochaine fois :
« Réveillez-moi ! »

*

Miroir (Mirror) par Sheriff Jaiteh

Je me vois dans des formes incroyables
Montrant du doigt et faisant des gestes
Il rit et se renfrogne
Humeur changeante mais regard fixe
Différentes phases de mon moi
Dépeignant toutes les formes de vie
Laquelle choisir ?
Il m’a laissé dans ce dilemme
Effrayé à l’idée de faire le mauvais choix
Comme les fois précédentes
Il me montrait toutes mes blessures
Qui attendent encore leur guérison
Et toutes mes cicatrices encore présentes
Que je n’ai toujours pas révélées
Il m’a montré la lumière et l’obscurité
La peine et le bonheur
Je lui demandai d’être mon guide mais il se brisa
Alors je défaillis, plus à cause des sueurs de la nuit que des éclats du verre.

*

Quand s’amassent les nuages de pluie (When Rain Clouds Gather) par Mariama Camara

Quand s’amassent les nuages de pluie
Les fermiers vont aux champs
Creuser la terre comme des nématodes
La nourriture est abondante.

Quand s’amassent les nuages de pluie
Les arbres exposent leurs feuilles au souffle du vent
Les singes jouent à cache-cache
La jungle s’anime.

Quand s’amassent les nuages de pluie
Les hommes d’affaires se hâtent vers leurs maisons
On rentre les voitures dans les garages
La place devient transparente.

*

Lune (Moon) par Aminata Sanyang

Quand la lune est brillante
Les enfants se rassemblent
Et chantent des chansons
Se chantent des berceuses à eux-mêmes.

Quand la lune est brillante
Les enfants agitent leurs mains vers le ciel
Plus personne n’est timide
Chacun saute de-ci de-là.

Quand la lune est brillante
Chacun la regarde là-haut
Et envoie des vœux
Si brillante que l’on voit tout.

Quand la lune est brillante
Les grenouilles sautent de-ci de-là
Les grillons chantent à tue-tête
La voix des enfants fissure le ciel
Jusqu’à ce que la lune disparaisse dans le ciel.

*

Le son de la jungle (The Sound of the Jungle) par Aminata Sanyang

Que montre-t-elle ?
La jungle est tranquille
Des oiseaux chantent de belles chansons
Les grillons stridulent de tous côtés.

Que montre-t-elle ?
Le vent souffle
Rendant différents sons effrayants
Les herbes dansent au rythme du vent.

Que montre-t-elle ?
Les lions courageux ont rugi
La chasse aux fauves est difficile
Les papillons explorent les fleurs
Les arbres agitent leurs feuilles.

Que montre-t-elle ?
La jungle est effrayante
Les singes explorent des fruits
La Nature est pure.

*

Le don divin de la nature (The Divine Gift of Nature) par Marabi Hydara

Notre dignité ne peut nous sauver
Notre âge ne peut nous détourner
Notre foi, notre honneur, notre situation ne peuvent nous libérer
Nous tombons malades à cause de toi
Ton mal ne peut être guéri sans ton remède.

Tu es l’océan qui alimente les rivières
Tu es la forêt où poussent les arbres
Tu es la vache qui produit du lait
Tu es l’abeille qui donne du miel
Tu es la montagne entourée de vallées

Aucune âme humaine n’est entièrement libre de toi
Nuits sans sommeil de ne point t’avoir
Jours sans mouvement de ne point te voir
Nous devenons sourds et muets de ne point t’entendre
Marchant solitaires dans les rues à ta recherche

Notre corps, notre esprit, notre âme, sans toi sont faibles
Tu es la fleur parfumée
Les hommes perdent leur précieuse vie dans ta guerre
Parents et amis deviennent ennemis pour te voir protégé
Les gens existent tant que tu existes
Nous devenons des parias en suivant ton désir
Un objet de ridicule en accomplissant ton désir
Ton nom représente ce que tu es
Tu es le don divin de la nature
On te nomme l’Amour.

*

Je souris et fronce les sourcils (I Smile and Frown) par Musa Jallow

Je souris et fronce les sourcils et souris et fronce les sourcils à nouveau
Car il n’y a pas de quoi sourire dans ce monde de souffrance
Les suspicions s’avèrent chaque jour fondées
Des plaies fermées depuis des décennies reviennent à la fin de chaque jour
Les élites à l’esprit politique se montrent plus inutiles de jour en jour
Leurs politiques foulent nos libertés
Nous sommes assiégés !
Une administration sans profit, mensonges et duperie
Corruption et prévarication partout
Ces choses funestes n’ont que trop duré
Combien de temps encore ? Pas des lustres, j’espère.

Je souris et fronce les sourcils et souris et fronce les sourcils
Me rappelant les promesses vides de ceux qui sont au-dessus de nous
Au sommet et qui font de nous des arriérés
Climatiseurs et fauteuils confortables c’est beaucoup pour des journées si mal employées
Le singe travaille et le babouin mange
C’est la vie là-haut des possédants guindés
Nous usons nos mains jusqu’à l’os en travaillant
Mais ils mangent le fruit de notre travail
Mangent ce pour quoi les masses ont transpiré
Longtemps
Mangent ce sur quoi notre espoir
Reposait tout ce temps
Mangent ce sur quoi nous avions fondé
Nos plans pour un avenir meilleur
Mangent notre économie
Sans rien laisser.

Je souris et fronce les sourcils et souris et fronce les sourcils
En voyant les peuples souffrir
Quand leurs États pourraient être changés
En voyant les peuples pleurer
Quand leurs larmes pourraient être séchées
En voyant les peuples dans la faim
Quand ils pourraient être nourris
En voyant les peuples au désespoir
Quand l’espoir pourrait leur être rendu
Je pleure et pleure et pleure encore
Pour mes frères et sœurs d’Afrique en perdition
Je maudis nos leaders égocentriques
Je maudis leur nature avide étriquée
Et vois venir le jour où ils seront remplacés
Par ma vision de ce qu’est un homme d’État.

Je souris et fronce les sourcils et souris et fronce les sourcils
Devant la violence qui consume notre Mère Afrique
L’arriération de Mère Afrique
L’absence d’unité
Entre les peuples de Mère Afrique
Notre infortunée nation, l’Afrique
Nous avons reçu la bénédiction de tant de ressources naturelles
Mais subissons la malédiction
De dirigeants insatiables et incontrôlés
Ce sont des dictateurs
À qui l’on devrait sortir le carton rouge
Nous devrions leur faire connaître le goût de leur remède.

*

M. Coup d’État (Mr Coup d’Etat) par Musa Jallow

La lutte pour le pouvoir ne mène nulle part
Elle fait de vous un dictateur
Et les dictateurs ne vont nulle part
Un bain de sang peut en résulter, « peu importe »
Cette proclamation ne te grandit pas mais tu as tout de même osé
Dire cette chose barbare au peuple à qui tient à cœur
Le bien de cet État et qui veut en faire un État digne de ce nom
Un État sans pareil
Unique en son genre
Mais tu entends introduire
M. Coup d’État dans chaque humble foyer
Voler le siège du gouvernement
Notre liberté et nos billets de banque
Vous êtes en train de commettre un péché injustifiable, Monsieur
À la fin
Vous comprendrez que le Coup d’État n’est pas le meilleur choix
Votre pouvoir ne passera pas pour être autonome
Et il ne sera pas vrai non plus
Ce sera un empiètement sur les vies
Et les esprits de notre jeunesse
Une insulte à l’intégrité et à la bienveillance
De l’histoire de notre peuple
Une menace à la vie de nos mouettes séculaires
Sachez frères
Que ce voyage est sans retour
Nous combattrons pour notre liberté
Notre honneur et notre nom si nous sommes attaqués
Notre loyauté est à l’État et à rien ni personne d’autre
Si vous cherchez une place à conquérir
Allez chercher ailleurs
Votre armée est peut-être nombreuse
La nôtre est petite mais invincible
Aucune arme de ce monde ne peut nous détruire
Nous sommes inséparables
Si tu es la seule alternative Monsieur Coup d’État
Nos routes sont à jamais différentes.

*

Cauchemar (Nightmare) par Musa Jallow

Depuis son poste d’observation le tireur d’élite
Visait mon précieux cerveau
Attendant le moment de le faire voler en éclats
Et m’envoyer ad patres
Il avait suivi sa formation de tueur
Comme les requins des océans
Les lions de la savane
Et le grand aigle de la forêt d’Amazonie
Pauvre de moi au moment de l’exécution
Souriant aveuglément à une balle immobile
Sur le point de perforer mon crâne dur
Pour se nicher dans ma cervelle.

Mon sang coulera comme le fleuve Congo
Il miroitera
Sous les rayons brillants du soleil
Et il sera frais
Comme une baie à peine cueillie
Il sera rouge
Comme l’éclipse qui submerge le monde
Il sera chaud venant d’être versé
Par un assassin caché derrière des fenêtres closes.

Le doigt sur la gâchette attend de tirer
Un mot de mon ennemi et il appuiera
Il appuya et la balle fut mise en mouvement
Creusant un tunnel dans mon cerveau à la vitesse de la lumière
Crac ! Tout ce qui bouge s’arrêta
Comme si quelqu’un avait pris une photo de cet instant
Comme si cet instant était statique dans la photo de la réalité
L’image de cet instant se dissipa
Tout comme je me dissipai dans un pays de ténèbres sans fin
Pour être gardé par des entités
Au-delà des possibilités de l’homme
Frissonnant parmi les malheureuses âmes qu’il prit
J’étais sa dix-huitième victime
Le nombre est pair mais nous ne sommes pas quittes
Même si l’on nous exhume
Et même si nous lui rendons la politesse de la mort qu’il nous a servie.

Les heures sombres des assassins reparues
Plongent le monde dans un noir de charbon
Je prémédite mon évasion
De ce donjon perdu de l’inframonde
Soudain l’obscurité devint lumière
Quand je me secouai de ce qui s’avéra n’être qu’un rêve
Un rêve sur mes deux moi
Probablement jumeaux mais il n’y a pas de certitude
L’un tirant une balle à travers l’autre moi
Le corps entièrement couvert de sueur
Comme si je m’étais immergé dans le Gange
Pour me purifier des horreurs offertes à mes yeux
Moi le sniper solitaire et sa victime
Moi le cauchemar de moi-même

*

Ombre (Shadow) par Musa Jallow

Tu es une part de moi
Et c’est ce que tu seras toujours
Jamais tu ne seras loin de moi
Près de moi tu seras toujours
Obscur frère jumeau de ma forme dans la lumière
Compagnon dans les nuits les plus solitaires
Au clair de lune
Un ami que je ne perdrai qu’à l’heure de la mort
Pas un ami humain mais l’ami d’une ombre

Là où je vais tu vas
Sans poser de questions
Tu t’arrêtes seulement quand je m’arrête
Et tu bouges avec moi quand je bouge
Imitant mes gestes
Comme une image de moi dans le miroir
Pas les expressions du visage mais les gestes quotidiens
Parfois je me dis que tu connais mes secrets
Car je t’emmène partout avec moi
Mais tu ne me trahiras pas
Car tu es une part de moi loyale et muette.

Parfois je me dis qu’un lien existe entre nous
Nous partageons un même sentiment fort
Pas un sentiment de tristesse et de peine
Mais le sentiment d’être un homme complet
Sans toi je serais seulement un drôle de type
Probablement un extraterrestre d’une planète sans ombres
Avec toi
Je suis comme monsieur tout-le-monde
Un homme complet grâce à son ombre au clair de lune.

*

Combattants de la liberté africains (African Freedom Fighters) par Yusupha Kolley

Moustiques nous sommes
Non voulus de vous mais envoyés par Dieu
Qui as forcé vos visages à se tourner vers la liberté
Dans les temps de l’impérialisme, notre soif de sang a grandi
Infusant notre liquide malveillant dans la peau plissée de ce frère plus pâle
Bien qu’il employât canons, fusils, bombes et missiles
Au milieu de leurs prouesses je leur rendis pesantes leurs maisons de campagne
Ils craignirent pour leur vie, alors ils inventèrent le gouvernement indirect.

Au bout d’un moment, Africains, vous enflez mes blessures douloureuses
Quand nous prions pour du sang frais
Au milieu de nuits furtives comme nos chants mélodieux
Et vos sprays et vos filets aqueux
Nous tuent enragés de méchanceté

Nous ne pouvons vous pardonner
Nous sommes bannis de la société
Réprouvés par ceux à qui nous avons donné force d’âme
Les habitants de quelles eaux stagnantes
Dangereusement proches de votre vile profanation
Empêchés de jouir de l’indépendance
Que nous avons arrachée pour notre maman patrie
Vos gribouillis nous condamnent comme criminels dans vos tabloïds
Détenus derrière les barreaux
Nous sommes fatigués de votre ingratitude
Voulez-vous savoir qui nous sommes
Nous sommes le combattant de la liberté loyalement africain.

*

Période électorale (Election Time) par Yusupha Kolley

C’est période d’élections
Nous t’avons attendue longtemps
En patriotes ; vrais patriotes du pays
Sous les rayons coupés du soleil
Nous attendons dans des queues longues comme l’alphabet
Jetant nos votes plutôt que des sortilèges.

Je vote ! Tu votes ! Nous votons !
Choisissant une tête impeccable
Travailleuse et qui veut servir
Promouvant et créant l’unité
L’eau sur la boue, trottoirs évacués
Appelez-le serviteur, il est heureux
Appelez-le maître, notre voix est sa force.

Maître, ne réduis pas notre choix en esclavage
Orchestrateur de jingoïsme nous implorons
Aucun amputé parmi nos droits
Le développement et non la déception était notre traité
Rappelle-toi que nos votes t’ont placé là
Sûrement ils peuvent t’en faire descendre.

One comment

  1. florentboucharel's avatar
    florentboucharel

    En septembre 2021, le travail d’Aminata Sanyang comme journaliste de télévision a été récompensé par un prix national de journalisme. Sur cette photo tirée de son compte Twitter @e_sanyang, on la voit avec le trophée. Je lui adresse toutes mes félicitations.

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