Les Pégasides
Publication des Pégasides, recueil poétique en vers classiques (alexandrins…).
Les Pégasides, par Florent Boucharel, aux Editions du Bon Albert, octobre 2011, 175 pages.
Peut être commandé dans toutes les librairies (ISBN 978-2-910834-49-4), ou directement chez l’éditeur (Les Editions du Bon Albert 48260 Nasbinals ; e-mail: bonalbert@wanadoo.fr), pour 15 euros (franco de port), ou bien sur Amazon.
Index
LIVRE PREMIER
Premiers poèmes (1991)
Le Moine, le Diable et la Tentation
Le Damoiseau et les deux Gredins
Le Chien bleu
La Bonne Aventure
Le Chien et la Luciole
Petite fleur…
L’Araignée du jardin
Lune verte après l’orage
Le Marais
Sur leurs noirs canassons…
Sous le soleil glissant…
Je suis le ver luisant…
Premier amour (1992)
J’écris ton nom…
Mon cœur mon cœur…
Je t’aime trop je crois…
Partir…
Les amoureux s’étreignent…
Il descendit sur les terrasses…
L’amoureuse dans la lumière…
Lune épuisée au ciel…
Chair amoureuse d’âme…
Le vent est sur la ville…
En ce jardin la nuit…
LIVRE DEUXIÈME (1999-2003)
Rappelle-toi le mal…
Que s’il vous plaît d’aimer…
La Gueuse a tant foulé…
Par mon détachement…
Aux amis du bien-vivre…
Si le feu sans chaleur…
Ils sont passés, les jours…
Il est sur une mer…
Tout en mangeant des fruits…
Sur vous le grand miroir…
Ses longs doigts effilés…
Vains désirs ! Qu’est-ce, l’or…
J’aime tant Barnaby…
Que c’est bien de jouer…
En l’antre où je médite…
Socrate, tu vécus…
Mon cœur à la folie…
Sachez-le ! c’est fini…
La vie en ce domaine…
Tu n’es plus une enfant…
Quel poète n’a point…
Marceline, vous êtes belle…
Marceline, sèche tes larmes…
Chevalier, baisez là…
D’éclatant acajou…
Marceline, le temps qui fuit…
Comment pourrais-je dire…
Que mon baiser ne soit…
Aujourd’hui je comprends…
Je t’aime, ne fuis plus…
La vie est le jardin de l’âme…
Comment ne vivrez-vous…
Elle avait les yeux bleus…
Le soir, dans la nuée…
Notre amour est tellement fort…
D’une nymphe en beauté…
Ô si je devenais…
J’aime une demoiselle…
Vertu, le monde craint…
De magiques pensers…
Nous nous aimâmes…
Pour moi, le paradis…
Ô poète, comment…
Ô mon amour, un jour viendra…
Moi, coupable d’indifférence ?…
Douter de ton cœur…
Comme il est beau, ton bonheur !…
Hélas, je verse bien des larmes…
Marceline, tu ne sais pas…
Chérit-elle un amour sans fin ?…
Tous les jours de ma vie, Philis…
La Cité perdue
C’est toi que j’aime, toi…
LIVRE TROISIÈME (2007-2011)
Croyez-vous que j’ignore…
De ses larmes mon cœur…
En vos yeux d’horizon…
Ô fuir où je pourrai…
Comment, mais vous pleurez…
Non seulement, hélas…
Dans le pays du Tendre…
Sans doute je conçois…
Je vous ai fait du tort…
Cette flamme importune…
Croyez-vous que m’arrête…
Ma chère, je caresse…
Exemple singulier…
En pleurant…
Je te regarde, tu souris…
Où sont parents, amis…
Je ne peux plus rien dire…
Prenez votre courage…
Si vraiment vous m’aimez…
Cratès et Hipparchie
La coccinelle rouge…
Le calme recueilli…
Dans le tombeau sacré…
Res Mortuis
Frère Auguste Strindberg…
Je veux n’aimer personne…
Cet amour n’a pu s’envoler…
Sans vous je suis perdu…
Je suis le poète maudit…
Vous accablez, Seigneur…
Gloires que rien ne peut ternir…
Ravaillac
Prohibition
Chikago
Charles XII et les Pirates
Le Sancy
Grégoire von Rosen, ou l’Homme de la Bérézina
Le Papahua
La Rainette jaune
Amazonia
Primo Amore
Mme B., professeur de latin
Le Mariachi
………………………Ajout 21 septembre 2016
Sous le titre Île des dieux, un de mes poèmes tiré des Pégasides a été traduit en indonésien et figure avec sa traduction sur la brochure de la septième biennale de la littérature indonésienne, organisée par l’Association franco-indonésienne (AFI) « Pasar Malam » le 8 octobre 2016 à Paris. Mes remerciements à Johanna Lederer, présidente de Pasar Malam, à l’origine de l’idée, ainsi qu’à Andina Rorimpandey pour sa magnifique traduction rimée.
Île des dieux
Il est sur une mer étincelante et bleue
Un paradis tout nu cerné par l’horizon.
C’est un point sur l’azur, large d’une lieue ;
Rien n’est plus beau que l’île à la belle saison.
Des terrasses de fleurs aux plages mordorées,
Dans les bois où soudain, fugitif diamant,
Brillent d’un papillon les ailes colorées ;
Où que se pose l’œil, tout n’est qu’enchantement.
D’une faible hauteur, verse la cascatelle
Son onde cristalline en un tremblant bassin
Où flottent des lotus, turquoise que recèle
La flore exubérante et douce comme un sein.
Passez la chute d’eau, voici l’antre aux lumières.
C’est dans la roche un trou naturel, peu profond.
Là n’entre le soleil ; on y voit par les pierres,
Les gemmes affleurant aux parois, au plafond.
Se peut-il être las des brises océanes
Et des parfums ardents, des encens capiteux,
De la moite forêt enroulant ses lianes
En chapelets de sucs, chargés de fruits goûteux ?
S’est-on déjà lassé du frôlement des vagues,
Des cocos dont on boit en extase le lait,
Que l’on ait en ces lieux des regards un peu vagues
Et des soupirs disant le cœur insatisfait ?
C’est que sur cet îlot tendre comme une femme,
Vibrant de la chaleur des terrains plantureux,
Dans sa luxuriance il ne manque qu’une âme.
Une âme dans cette île, et je serais heureux !
Pulau Dewata
Berdiam di segara cerlang dan biru
Nirwana tak bersekat di hamparan cakrawala
Sebuah titik di langit biru dan ombak menderu
Pulau nan indah, tempatku bernala
Hamparan bunga beragam rona di pantai,
Di hutan kupu-kupu menari ria
Mengepakkan sayap eloknya dengan santai,
Sejauh mata memandang, semua berbahagia.
Dari ujung tebing ke gerojogan
Ombak jernih beriak di cekungan permai
Teratai bak pirus mengagan
Tetumbuhan lembut nan nikmat dibelai
Teroboslah gerojogannya, kau akan temukan kirana.
Di ceruk alami agak ke dalam.
Menembus bebatuan mentari tak sirna
Permata bertaburan di padang nilam,
Lelahkah ia pada ombak bergulung
Wewangian menyengat, dupa yang memabukkan
Hutan lengas berselimut akar tergelung
Pada tangkai bunga dan buah yang menggiurkan?
Telahkah kita penat pada gelombang gemerisik,
Pada nyiur yang santannya diteguk sampai puas,
Pada tempat-tempat yang samar berbisik
Dan pada desahan hati yang bias?
Tenteram kurasa di sini, pertiwi
Kehangatan tanah gembur nan berliku,
Yang kurang hanyalah seorang dewi
Andaikan dia di sini, giranglah hatiku!
Adaptation indonésienne Andina Rorimpandey
Une lecture des Pégasides par Anne Miguet
Texte publié dans L’oiseau hennissant : La revue du Bon Albert n° 25 de décembre 2011.
Nous remercions Anne Miguet pour ces notes de lecture, si fraîches et spontanées, et nous-mêmes pour le laborieux déchiffrage des inimitables pattes de mouche de notre éminente mathématicienne. Qu’elle veuille bien nous pardonner d’éventuelles erreurs de transcription. (Le Bon Albert)
Je viens de vagabonder un peu à travers les Pégasides de Florent Boucharel. Il m’a fallu d’abord y retrouver, comme si c’en était la porte, ce Primo amore [poème qui avait été publié dans le précédent numéro de L’oiseau] si plein de fraîcheur, de « joie innocente et complète ». Même après une heure de tendre arpentage des autres pages, je reviens décidément à ce PREMIER. J’y trouve comme un sommet de la grâce à quinze ans.
J’ai souri qu’il y eût cette gratitude déclarée à Madame B., un professeur aimé – les nôtres furent sévères, c’était l’époque, mais combien furent réellement aimés ? J’ai aimé ce ton enjoué, où résonnent encore ces belles plumes françaises, tous ces « Madame », tout le dix-huitième siècle et cette politesse, cette courtoisie jamais dénuée d’humour, souvent « gross » [sic : peut-être un jeu de mots pour les connaisseurs de la langue anglaise] de tendresse, « Comment, mais vous pleurez ? », un art d’être à la fois familier et précieux, avec humour et légèreté, mais aussi parfois enfance et lyrisme, précieuse comme l’est la Rose du Petit Prince.
Non, elle n’est pas désuète, cette courtoisie, mais il y a du rire aussi et là on touche à la santé de Rabelais, à ce propos jamais renoncé de l’homme, ainsi le moine
…En ces lieux où n’entre point la fesse,
On passe du mauvais garçon, frère humain de Villon, au franc-parler, à cette dévotion proche des larmes :
…Il est mort sur la croix, Jésus, si frêle, et nu…
Le compliment amoureux y passe par toutes les étapes de la Carte du Tendre, on l’aime de ne jamais tout à fait se prendre au sérieux :
…Marceline, vous êtes belle,
…Et l’amour me met à genoux…
On rêve chevalerie, hommages, billets doux, tendres propos, frémissements mais déjà, à la page suivante on pleure, ou mieux, on rit de soi. Plaisance de cette enfance qui revient chaque fois que l’on est amoureux… Et j’ai aimé rencontrer des chiens à consoler, pauvres chiens bleus ! des lucioles ou des vers luisants, ou même des araignées dont la toile n’est pas seulement world wide web mais ces fils presque invisibles où les rosées de novembre parfois entre les branches accrochent des améthystes…
Anne Miguet
Mes remerciements émus à Anne Miguet pour cette lecture de mes poèmes.