XXIV Le voile intégral des femmes dans l’histoire de l’Occident

Le voile intégral pour les femmes est une tradition occidentale qui remonte à la plus haute antiquité et a continué d’exister jusqu’au vingtième siècle. C’est une donnée de l’Occident que la femme de condition, ou femme de qualité, ne montre pas son visage en public. Les raisons d’une telle pratique sont apparemment diverses.

Les Grecs et les Romains voilaient leurs femmes. Ce voile portait le nom de caliptra ou calyptra, et le Dictionnaire des antiquités romaines et grecques d’A. Rich le décrit ainsi : « Voile porté en public par les jeunes femmes de la Grèce et de l’Italie, et destiné à dérober leurs traits aux regards des étrangers. Il était tout à fait semblable à celui dont se servent les femmes turques. On le plaçait sur le haut de la tête et on s’en entourait la figure de manière à la cacher entièrement, excepté la partie supérieure du nez et des yeux. »

Au moyen âge, les coiffures féminines, hennins et autres, étaient confectionnées de façon à comporter ou à pouvoir recevoir un voile, lequel était abaissé ou relevé selon les circonstances, à savoir qu’il était abaissé en public. La littérature médiévale en porte maints témoignages. Par exemple : « Une demoiselle descendit devant le palais, accompagnée d’un chevalier tout vieux et tout chenu. En entrant dans la salle, elle laissa tomber son voile, et l’on vit une pucelle d’une grande beauté » (Galehaut, sire des îles lointaines, Les Romans de la Table Ronde par Jacques Boulenger, 1923, p. 172). Boulenger n’écrit pas « le voile qu’elle portait » mais « son voile », car c’était un élément imprescriptible de la toilette des femmes de condition. Ces voiles permettaient à celles qui les portaient de voir au travers sans que leurs traits puissent être distingués.

Au cours des siècles, cet accessoire a évolué. En plusieurs pays, il fut remplacé par le loup, ce masque qui couvre la partie supérieure du visage et qui permet de voir à travers deux ouvertures ménagées au niveau des yeux. Le loup n’est plus aujourd’hui qu’un accessoire de carnaval. Les dames le portaient sur le visage ou en face-à-main.

Le dix-neuvième siècle a consacré l’usage de la voilette, étymologiquement « petit voile », qui se fixait au chapeau. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, environ, peut-être encore au-delà, une femme de condition ne sortait pas sans voilette. Si le Dictionnaire Robert définit celle-ci comme un « petit voile transparent », il ajoute une citation de Maupassant qui montre que ce petit voile n’était nullement transparent dans les deux sens : « Elle avait relevé sa voilette et Morin, ravi, murmura : Bigre, la belle personne ! » Morin ne pouvait distinguer clairement les traits de cette femme avant qu’elle eût relevé sa voilette.

La variété lexicale concernant cet accessoire et ses différentes formes, dans toutes les langues européennes, est très grande, et je m’amuserai peut-être un jour à en composer un (pour les langues que je pratique). Par ailleurs, on le rencontre si fréquemment dans les pages de la littérature européenne que j’ai commencé de composer un florilège (voyez ci-dessous).

J’ajoute un extrait de l’article « Voile » du Grand Larousse du XIXe siècle.

« Les femmes grecques, lorsqu’elles sortaient, se voilaient le visage au moyen d’un coin de leur peplum ou de la draperie appelée credemnon, calyptra, etc., usage encore soigneusement conservé par les femmes d’Orient. (…) Les plus anciens auteurs grecs parlent de voiles. Hésiode en a paré Pandore. Pénélope paraît voilée devant ses prétendants. Phèdre, dans ses ardeurs, supporte impatiemment son voile. Les femmes thébaines avaient un voile d’une sorte particulière ; elles se l’appliquaient exactement sur la figure comme un masque et le perçaient de deux trous pour les yeux. Chez les Spartiates, les jeunes filles paraissaient en public découvertes ; les femmes mariées seules se voilaient. Toutefois, dans l’antiquité, les femmes obtinrent parfois quelque extension à leur droit de coquetterie, et l’on voit par des médailles et des pierres gravées qu’elles s’entouraient la tête d’un voile, sans toujours s’en couvrir le visage ; femmes et jeunes filles devaient pourtant être voilées quand elles sortaient. Leurs voiles étaient d’ordinaire teints en rouge ou en pourpre. L’usage du voile existait aussi chez les Celtibériens, chez les peuples de l’Asie Mineure, les Mèdes, les Perses, les Arabes, etc. (…)

« Le voile fut adopté et conservé par les femmes chez les premiers chrétiens. Elles avaient la tête voilée, non-seulement quand elles sortaient, mais pour prier et prophétiser. Mais le voile, flammeum virginale, fut surtout l’insigne des vierges. Les évêques consacraient les vierges par l’imposition du voile. Il était simple, court, sans ornements, en laine pourpre. Quelques-unes cependant en portaient de flottants, de couleur violette. Le voile et la prise de voile jouent encore aujourd’hui le même rôle dans les congrégations de femmes qu’aux premiers siècles du christianisme.

« Les femmes au moyen âge firent souvent usage du voile comme principal ornement de coiffure, notamment aux IXe siècle, où il enveloppait les épaules et descendait presque à terre ; au XIe siècle où elles s’en paraient surtout le dimanche pour aller à l’église. Le voile s’appelait alors le dominical, et les statuts synodaux enjoignaient de l’avoir sur la tête quand on allait communier. Au XIIIe siècle, les chaperons, les chapels rivalisèrent avec les voiles dans le costume des femmes. A partir de cette époque, l’importance des voiles diminua, et ils commencèrent à devenir ce qu’ils sont actuellement. Les voiles modernes, en étoffe transparente, gaze, tulle, dentelle, servent à préserver le visage du froid ou de la poussière. (…)

« Toutefois, en Espagne et dans tous les pays d’Amérique conquis par les Espagnols, le voile est resté la coiffure nationale. Dans tous les pays mahométans, les femmes sont toujours strictement voilées lorsqu’elles sortent. »

Observations : L’article n’est pas toujours des plus clairs quant à la distinction entre le voile intégral et le voile foulard. Il crée plutôt une certaine confusion à cet égard.

Larousse oppose, au premier paragraphe, le voile à la coquetterie des femmes antiques, alors qu’il présente le voile comme un accessoire de la coquetterie féminine quand il en décrit l’usage au moyen âge.

Par ailleurs, les voiles modernes ne serviraient selon lui qu’à protéger du froid ou de la poussière, mais le loup, qui ne couvre en général qu’imparfaitement le visage, ne peut remplir cet usage, et Larousse ne parle pas ici de cet élément vestimentaire*, alors que c’est, historiquement, un précurseur de la voilette moderne. *(Au mot « loup », il écrit ceci: « Sorte de masque de velours ou de satin noir que mettaient autrefois les dames lorsqu’elles sortaient. »)

Je ne mets pas en doute cette nouvelle fonction du voile – la protection de la peau – au moins à partir du dix-neuvième siècle. Je m’étonne seulement qu’ayant une si bonne raison de porter le voile, les femmes occidentales y aient renoncé. Surtout avec la pollution des villes aujourd’hui ! Le voile ne leur permettrait-il pas d’économiser bien de l’argent (comme si cela n’avait aucune importance) au lieu de le dépenser dans toujours plus de crèmes, onguents et autres « soins » aux vertus douteuses ? La question est d’autant plus pertinente que les très catholiques rois d’Espagne avaient déjà cherché à interdire le voile dans leurs royaumes, bien après la chute des principautés mauresques de la péninsule. La pragmatique de Philippe II en 1590, celle de Philippe III en 1600, celle de Philippe IV en 1639, celles de Charles II par la suite, avaient toutes le même objet. Cette succession de lois témoigne suffisamment de leur inefficacité.

Enfin, si l’on me demande mon avis, je souhaiterais beaucoup, personnellement, pouvoir sortir voilé ou masqué. Car je n’aime pas être dévisagé. De même, mon ami B. (vous le connaissez) me dit qu’il est fatigué que des gens au physique ingrat ne se gênent plus pour exprimer leur mécontentement en croisant dans la rue ce gentleman aux traits si réguliers et attirants – lui-même –, et qu’il lui serait agréable de ne plus être importuné de la sorte, en sortant masqué. Il peut comprendre, ajoute-t-il, qu’un certain nombre de belles femmes éprouvent le même genre de désagréments, rancune et mécontentement, importunités et brutalités. Il comprend également que les intellectuels et intellectuelles n’ont qu’une très vague idée de ce phénomène : je voudrais pouvoir le contredire, mais je ne suis pas certain de pouvoir parler pour personne d’autre que moi.

Février 2015

*

Citations

Le Sage, Le Diable boiteux

« Je me souviens qu’un jour, pendant que j’entendais la messe, ma mante s’ouvrit un instant, et que vous me vîtes. »

« Il était à deux lieues de la ville de Valence, lorsqu’à l’entrée d’un bois il rencontra une dame qui descendait d’un carrosse avec précipitation. Aucun voile ne couvrait son visage, qui était d’une éclatante beauté ; et cette charmante paraissait si troublée etc. » (Sa précipitation extrême – elle cherche à prévenir un duel – fait déroger cette belle à l’usage de sortir avec son voile.)

Saint-Évremond

« en Espagne, où les femmes ne se laissent presque jamais voir »

Alfred de Musset, Premières Poésies

« Comme il marchait pourtant, un visage de femme
Qui passa tout à coup sous un grand voile noir,
Le jeta dans un trouble horrible à concevoir.
Qu’avait-il ? Qu’était donc cette beauté voilée ?
Peut-être sa Rosine ! – Au détour de l’allée,
Avait-il reconnu, sous les plis du schall blanc,
Sa démarche à l’anglaise, et son pas nonchalant ? » (Mardoche) (Comme elle porte un « schall blanc », ce n’est pas une veuve.)

« Ou si jamais, pareil à l’étoile du soir,
Put sous un voile épais scintiller un oeil noir » (Ibid.)

« Ô bois silencieux ! ô lacs ! – Ô murs gardés !
Balcons quittés si tard ! si vite escaladés !
Masques, qui ne laissez entrevoir d’une femme
Que deux trous sous le front, qui lui vont jusqu’à l’âme ! » (Ibid.)

Alfred de Musset, Poésies nouvelles

Fille de la douleur, harmonie ! harmonie ! (…)
Douce langue du coeur, la seule où la pensée,
Cette vierge craintive et d’une ombre offensée,
Passe en gardant son voile et sans craindre les yeux ! (Lucie)

Émile Nelligan

Hier j’ai vu passer, comme une ombre qu’on plaint,
En un grand parc obscur, une femme voilée ;
Funèbre et singulière, elle s’en est allée,
Recélant sa fierté sous son masque opalin. (La Passante) (Le verbe « recéler » indique bien la relative opacité du masque, plus que ne le fait l’adjectif « opalin ».)

Tristan Corbière, Les Amours jaunes

Femme du rendez-vous, s’enveloppant d’un voile ! (Litanie du sommeil)

Raymond Abellio, Heureux les pacifiques

« Elle arriva [dans le hall de l’hôtel] dix minutes après moi : débarrassée de ses voiles de deuil, dans son manteau d’astrakan, elle avait retrouvé sa fière allure. » (la scène se passe à Paris en 1936)

Dans La Captive aux yeux clairs (1952), d’Howard Hawks, qui se passe au Missouri en 1832, le personnage Dickins raconte un voyage en diligence avec une femme voilée. Il ne peut voir son visage que lorsque la diligence se renverse.

Oscar Wilde, The Sphinx Without a Secret

She took those rooms for the pleasure of going there with her veil down, and imagining she was a heroine. She had a passion for secrecy, but she herself was merely a sphinx without a secret.

Anthony Trollope, The Way We Live Now, 1875

Though it was midsummer Hetta entered the room with her veil down. She adjusted it as she followed Ruby up the stairs, moved by a sudden fear of her rival’s scrutiny.

May I not ask you to lay aside your veil, so that we may look at each other fairly? (Ibid.)

The Veiled Lodger, in The Case-Book of Sherlock Holmes (1927) by A. Conan Doyle: The lodger keeps her veil down at all times to spare people the sight of her scars.

Wilkie Collins, The Moonstone, 1868

I was detected (though I kept my veil down) in the draper’s shop at Frizinghall … I saw one of the shopmen point at my shoulder. (Rosanna a l’épaule déformée : c’est ce qui permet de la reconnaître quand elle porte son voile. L’histoire se passe en 1848.)

Thomas Hardy, The Return of the Native, 1878

The reddleman told the tale thoughtfully, for there lingered upon his vision the changing colour of Wildeve, when Eustacia lifted the thick veil which had concealed her from recognition and looked calmly into his face.

James Barrie, Quality Street, 1901

Before they can see her she quickly pulls the strings of her bonnet, which is like Miss Henrietta’s, and it obscures her face.

Jack London, Martin Eden, 1909

I’ll take you home. We can go out by the servants’ entrance. No one will see us. Pull down that veil and everything will be all right.

Francisco Villaespesa, Glosas de amor y de celos en Andalucía, 1910

Donde haya una calle blanca
y una reja florecida,
allí me veréis, hablando
con la morena más linda
de cuantas muestran sus ojos
a través de une mantenilla.

Marinetti, Boccioni, Carrà, Russolo, Contro Venezia passatista, 1910

Perché dunque ostinarti Venezia, a offrirci donne velate ad ogni svolto crepuscolare dei tuoi canali?

*

Lexique du voile intégral en Occident
(complétant la liste dressée dans le corps de l’essai)

Glossaire de la langue romane (vieux français) par Jean-Baptiste Roquefort (M DCCC VIII, 1808)

Cachenez : Petit masque de velours ou d’étoffe fine, que les dames portaient pour conserver leur teint.

Gimple, guimple : Guimpe, partie de l’habillement d’une femme, espèce de voile qui cachait le visage.

Peploum, peplum : Voile, coiffure de femme en usage au XIIe siècle ; elle enveloppait la tête et le menton, et remontait jusqu’au nez.

Touret : Masque que les dames portaient, et qui ne cachait que le nez ; de là on le nommait touret de nez ; on l’agrandit depuis, et alors on l’appela loup.

[Note. Le « loup » ne saurait être qualifié de voile intégral au sens strict, car il laisse d’importantes parties du visage non couvertes. Cependant, il est le type même d’accessoire qui empêche d’identifier la personne qui le porte et est donc prohibé par la loi française interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Le « touret de nez », en recouvrant la partie centrale du visage, devait lui-même rendre difficilement identifiable la femme qui le portait.]

Wiart, wite : Voile dont les femmes se couvrent le visage.

One comment

  1. florentboucharel

    Le voile féminin et la tradition chrétienne

    Citations comparées de I Corinth. XI, 3-16 dans (1) la Bible de Jérusalem (catholique), avec ses propres notes de bas de page indiquées par une astérisque, et (2) la Bible protestante de Louis Segond.

    (1) Bible de Jérusalem

    « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les traditions comme je vous les ai transmises*. Je veux cependant que vous le sachiez : l’origine de tout homme, c’est le Christ ; l’origine de la femme, c’est l’homme ; et l’origine du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou prophétise ayant des cheveux longs fait affront à sa tête. Toute femme qui prie ou prophétise le chef découvert fait affront à son chef ; c’est exactement comme si elle était tondue. Si donc une femme ne se couvre pas, alors, qu’elle se coupe les cheveux ! Mais si c’est une honte pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou tondus, qu’elle se couvre*.

    « L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu ; quant à la femme, elle est la gloire de l’homme. Ce n’est pas l’homme en effet qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme ; et ce n’est pas l’homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit discipliner sa chevelure, à cause des anges. Aussi bien, dans le Seigneur, la femme n’est pas autre que l’homme, et l’homme n’est pas autre que la femme ; car, de même que la femme a été tirée de l’homme, ainsi l’homme naît par la femme, et tout vient de Dieu.

    « Jugez-en par vous-mêmes. Est-il convenable que la femme prie Dieu la tête découverte ? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter les cheveux longs, tandis que c’est une gloire pour la femme de les porter ainsi ? Car la chevelure lui a été donnée comme couvre-chef.

    « Au reste, si quelqu’un se plaît à ergoter, tel n’est pas notre usage, ni celui des Églises de Dieu.

    « *Tout l’exposé est conditionné par les conceptions et usages du temps. [Pourtant, Paul dit plus loin : « La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas etc. » !!] *Les cheveux longs dénotaient l’homosexualité masculine ; la chevelure courte pour une femme, l’homosexualité féminine. »

    (2) Louis Segond

    « Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données.

    « Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée. Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme. Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature ne nous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu. »

    Comparaison (nos remarques, à la suite des citations, sont en italiques) :

    « l’origine de tout homme, c’est le Christ ; l’origine de la femme, c’est l’homme ; et l’origine du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou prophétise ayant des cheveux longs fait affront à sa tête. Toute femme qui prie ou prophétise le chef découvert fait affront à son chef » (BJ)

    « Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef » (LS)

    Volo autem vos scire quod omnis viri caput Christus est, caput autem mulieris vir, caput vero Christi Deus. Omnis vir orans aut prophetans velato capite deturpat caput suum; omnis autem mulier orans aut prophetans non velato capite deturpat caput suum.

    Dans LS, le lecteur est conduit à considérer que ce qui est déshonoré, sous le mot de « chef », c’est le Christ dans le cas de l’homme, et l’homme dans le cas de la femme. Dans BJ, ce qui est déshonoré, c’est la tête de chacun. Le texte latin indique que ce qui est déshonoré, c’est le Christ et la tête de l’homme par l’homme, l’homme et la tête de la femme par la femme : double sens du mot latin caput, tête et chef (personne).

    « Voilà pourquoi la femme doit discipliner sa chevelure, à cause des anges. » (BJ)

    « C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. » (LS)

    Ideo debet mulier potestatem habere supra caput propter angelos.

    « Discipliner sa chevelure » (BJ) est de sens extrêmement vague. Il pourrait s’agir seulement de se brosser les cheveux. Le latin est lui-même obscur : « La femme, à cause des anges, doit avoir une puissance sur sa tête. »

    « Aussi bien, dans le Seigneur, la femme n’est pas autre que l’homme, et l’homme n’est pas autre que la femme » (BJ)

    « Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme. » (LS)

    Verumtamen neque mulier sine viro, neque vir sine muliere in Domino.

    Les deux passages en français diffèrent du tout au tout entre eux.

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