La Lune Chryséléphantine
Recueil de poésie en vers classiques (alexandrins…) et en deux parties, aux Editions du Bon Albert (100 pages).
L’écrivain Nicole Lombard m’a fait l’honneur d’écrire sur mon recueil, dans la Revue du Bon Albert (L’Oiseau hennissant n° 33), et je ne résiste pas au plaisir de la citer :
« Quel Prix viendra couronner, cette année, après Le Bougainvillier et Opales arlequines, le nouveau recueil de Florent Boucharel ? Quel jury bien inspiré, et de préférence insomniaque, lèvera les yeux dans la nuit pour contempler La Lune chryséléphantine de notre ami poète ? Dans le Jardin de l’Infant des premiers poèmes de jeunesse se sont glissées de bien étranges créatures, et le cauchemar, souvent, prend le pas sur la rêverie. Ainsi l’auteur prend-il la mesure du temps et de la marche du monde. Le classicisme de la forme et le caractère parfois singulier de la pensée, loin de s’opposer, s’accordent. Ce serait là, nous dit l’auteur, son dernier mot. Son dernier recueil. Dites-lui que ce serait dommage. »
Peut être commandé dans toute bonne librairie (ISBN 978-2-910834-58-6) ou directement chez l’éditeur (EdBA, 48260 Nasbinals) au prix de 13 euros franco de port.
INDEX
I Une adolescence
Ce siècle avait seize ans…
Ô mes amours, ô mes néants (Pantoum)
Bourgeois suants…
Sur le piano…
La belle a les yeux…
J’appelle. Qui…
Marchand d’étoiles…
Si douce que le sang…
Embrasse…
II
Souviens-toi du printemps…
Si nul ange des cieux…
Le Faune
Certes, si votre époux…
Vous me faites languir…
In Pace
I Hélas, c’est dans les cieux…
II Quoi ! La terre te voit…
III Comme une tendre fleur…
Quand je crois m’épancher…
Ô laissez-moi pleurer…
Présent trop insensé…
L’automne est revenu…
Nos cœurs l’un dans l’autre…
Sous des lanternes vénitiennes…
Galathée lointaine (Quatrains)
Autres Quatrains
Le Costume d’Ève
Du Mérite
Lex
Je ne vois pas comment…
Éprends-toi d’une femme…
Le Dieu-Vampire
Les Zouaves à Veracruz
Magnus de la Gardie
Les Gargouilles de Manhattan
Minneapolis-sur-Seine
La Chute des Arabes du Congo
Le Rescapé d’Oman
Les Mystères de Bandar Seri Begawan
L’Union mystique
Lesseps
Mina de Batavia
Je n’ai pas oublié Chaville…
Ses jours de passion…
Agir, je ne le puis…
Un sourire, dis-tu…
J’arrivais en sixième…
Nuage d’hélicoptères (Guerre du Vietnam)
Retour au civil, ou l’histoire d’un tueur en série (Poème naturaliste)
Cendre verte
Tu ne peux échapper à ce grésillement…
Aux supérieures intelligences extraterrestres
Depuis, mes amis m’appellent Chryselephant Man…
La lune, le poète et le sous-préfet
Texte publié dans L’oiseau hennissant : La revue du Bon Albert n° 38, 3e trimestre 2015, à l’occasion du Prix Stephen Liégeard (2e prix) décerné à mon recueil La lune chryséléphantine. Le titre fait allusion aux fonctions régaliennes de Stephen Liégeard (1830-1925).
Le 26 septembre prochain, Florent Boucharel aura quitté Paris pour le château de Brochon, en Bourgogne. Là lui sera remis, pour son recueil La lune chryséléphantine, le 2ème Prix Stephen Liégeard.
Si même les plus distraits de nos lecteurs ont au moins une idée de la poésie de Florent Boucharel, dont L’Oiseau leur a offert la primeur au fur et à mesure des parutions du Bougainvillier (Prix Georges Riguet 2012), des Pégasides, des Opales arlequines (Prix Calliope 2013) et enfin de cette Lune…, il leur est peut-être plus difficile de situer la personnalité et l’œuvre de Stephen Liégeard.
Né en 1830 à Dijon, cet avocat, sous-préfet, député (de la Moselle) sous le Second Empire, mais aussi homme de lettres, candidat malheureux à l’Académie Française (dont les membres, racontait un contemporain, redoutaient de ne plus recevoir, en l’élisant, les bouteilles de Chambertin que l’impétrant faisait généreusement parvenir à l’auguste assemblée) il fit construire sur les terres de Brochon, dans les dernières années du dix-neuvième siècle, un château néo-Renaissance, aujourd’hui occupé par un lycée.
C’est un peu triste à dire, eu égard aux mânes de ce lettré, mais s’il est aujourd’hui difficile de se faire une idée de son œuvre, on ne peut mener de recherches à partir de son nom sans tomber sur deux informations amusantes mais anecdotiques. Sous-préfet à Carpentras en 1864, il aurait inspiré à Alphonse Daudet le personnage de son sous-préfet aux champs. Voilà pour la première. Quant à la seconde, tout à fait vérifiable, c’est fut l’inventeur du nom de Côte d’Azur, qui vint remplacer celui de Riviera utilisé jusque-là. C’est à Cannes, d’ailleurs, qu’il mourut en 1925.
(…)
Le Bon Albert
L’historien Michel Kerautret a lu mon recueil et m’a envoyé ces mots (e-mail privé, décembre 2013), pour lesquels je le remercie :
“Merci de bon cœur, cher Florent, de l’envoi de votre dernier ouvrage. Le titre est beau, et vous n’avez pas mal fait, ma foi, de garder votre éditeur, car il produit de jolis objets.
Je n’ai pu tout lire encore, évidemment, mais à les parcourir, vos pages m’ont déjà procuré de vrais plaisirs. La diversité des formes, la fantaisie (voire l’audace) des sujets, l’exotisme dans l’espace et dans le temps contribuent à cette réussite. Mais j’ai été aussi très touché par votre poème de Chaville, si personnel.
En tout cas, on ne peut que vous encourager à continuer, et à préserver ce jardin personnel si précieux.”
Un échange avec le poète Maurice Riguet, qui me fit l’honneur et l’amitié de m’écrire au sujet de mon recueil, et que je remercie chaleureusement :
Mon cher Florent, sur ta “lune chryséléphantine”, j’ai trouvé un lettré et une culture classique (littéraire, historique, mythologique…) qui se déploie dans une langue maîtrisée “tenue et jouissant d’être tenue” comme dit Pierre Michon. Tu as une facilité de versification (alexandrine notamment) quasi naturelle ! Bien sûr, on est loin de la poésie dite “contemporaine”, on n’est pas sur la même planète ; il s’agit d’une poésie d’époque mais rarement surannée car animée par l’érudition, l’esprit, l’exotisme, l’emploi de mots rares (pétrifique préféré à pétrifiant, aromal à aromatique…) ou de néologismes (préaucratie).
Cela étant, l’ensemble se partage entre, d’une part, des textes subjectifs (au début surtout) et, d’autre part, les morceaux épiques avec plaidoyers, panégyriques (tu connais même Chebbi, “le Voltaire arabe”, l’un des premiers à défendre le dialectal). J’apprécie mieux les seconds avec les descriptifs sacralisés et cette étrangeté conférée par la forme (52), l’histoire exotique (67, 56…) ou la légende (61). Dans les premiers, on trouve, certes, la pureté (17), l’individualité (21), l’humour (31, 43, 46..) mais aussi des réactions de type adolescent (incompris, solitaire, méprisant le monde…) plus convenues. Mais, parfois (comme dans la belle “Mina de Batavia”), le classicisme s’imprègne avec bonheur de subjectivité et les deux accents du recueil se rejoignent.
Tu as du souffle et un verbe magistral mais, ici (en France) et maintenant, on se gausse des “lunatiques”. J’envisage moi aussi l’autoédition, avec publications papillonnantes sur mon site (ou mon blogue comme on dit, je crois, au Québec).
— E-mail du 11 décembre 2013, à quoi je répondis le lendemain, non sans monter sur de grands chevaux pégasides :
(…) Permettez-moi seulement de me porter en faux contre l’expression de “poésie d’époque”, en vous adressant une citation d’Oscar Wilde :
“L’art n’exprime jamais rien d’autre que lui-même. Il a une vie indépendante, tout comme la pensée, et se développe selon ses propres lois. Il n’est pas nécessairement réaliste à une époque de réalisme, ou spirituel à une époque de foi. Loin d’être le fruit de son temps, il est d’ordinaire en directe opposition avec lui, et la seule histoire qu’il nous présente est l’histoire de son propre progrès.”
Les discours sur une poésie qui serait de son temps, ou devrait s’évertuer à l’être, à rebours des formes anciennes de la versification, sont des discours de critiques égarés qui n’ont pas le tempérament artistique. Les poètes “libres” sont inféodés à un âge pratique, qui ne les en méprise pas moins, et leur succès ne va jamais au-delà des quelques “préaucrates” qui occupent des chaires de critique littéraire et publient quelques journaux ennuyeux, tout en publiant des recueils que leurs étudiants seront chargés de commenter à l’attention de je ne sais qui.
Le vers et la rime sont le corps de la poésie. Celle-ci continue de développer son âme au cours du temps qui lui est propre, indépendamment des labeurs du siècle et de ses formules.
–A quoi Maurice Riguet répondit avec sa bonhommie coutumière :
Mon cher Florent, j’ai parlé de “poésie d’époque” en pensant à la réflexion d’un éditeur dijonnais qui, lui, n’admet que la poésie “contemporaine”, celle chargée de métaphores assez énigmatiques pour étouffer l’émotion. Je découvre ton courriel à l’instant même et, curieusement, en terminant un livre de Dany Laferrière (le nouvel Académicien français), livre intitulé Je suis un écrivain japonais dans lequel je lis que “les poètes ne font qu’un et un seul souffle les anime. Le chemin est le même pour tous mais chaque poète l’emprunte à sa manière”. D’accord pour l’indépendance de l’artiste !