Je n’ai pas voulu t’effrayer: Poème

À Philis

Non, je n’ai pas voulu t’effrayer, bel oiseau.
Quand vers la branche en fleurs au-dessus du ruisseau
Je tendis plein d’espoir la main, à quoi pensais-je ?
Pouvais-tu ne point voir dans cette main un piège,
Bel habitant de l’air et mon enchantement ?
Je crois que je voulais être branche un moment,
Être rameau fleuri bercé par ton plumage
Et les trilles accorts de ton joyeux ramage.
J’aurais voulu servir de base à ton envol ;
Retenu par destin à la force du sol,
Au moment où tu vas dans l’air, vive étincelle,
J’aurais senti voler mon âme sur ton aile.
Et j’ai tendu la main, et tu n’es pas venu
T’y poser car je tremble et mon cœur est à nu
Et les fleurs que je tiens par moi furent coupées
Et je presse en mes yeux des larmes échappées.

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